
Par ailleurs, les Régions françaises regrettent l'abandon de la dimension régionale
dans ce nouveau programme, qu'avait portée l'initiative « Régions de la connaissance » dans la
période précédente. Elles souhaitent que l'ancrage territorial opéré dans certains des nouveaux
outils au service de la Stratégie, à savoir les Partenariats européens d'innovation (PEI) et les
Communautés d'innovation et de connaissance (KIC), soit poursuivi et approfondi.
Afin d'accroître l'impact des financements européens à l'échelle territoriale, les Régions
françaises, nouvellement autorités de gestion du FEDER, du FEADER et d'une partie du FSE,
appellent à faire aboutir la faisabilité des synergies interfonds initiées dans le nouveau cadre
financier de l'Union. Complexes dans la pratique, ces dernières sont néanmoins un levier d'action
non-négligeable pour la croissance, mais requièrent un cadre de mise en œuvre plus abouti et
adapté aux réalités territoriales.
Par ailleurs, les Régions françaises constatent la montée en puissance des interventions
de la Banque européenne d'investissement (BEI), notamment auprès des petites et moyennes
entreprises. Elles appellent ainsi au développement de mesures permettant une meilleure
appropriation de ces outils par les territoires.
Enfin, parce que les seuils caractérisant les PME et limitant les leviers d'action associés
constituent un frein à l'émergence d'Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) et à la poursuite de
leur développement, alors qu'elles sont déterminantes pour la croissance et pour l'emploi, les
Régions françaises renouvellent leur souhait d'élever les plafonds.
Accompagner la mise en œuvre effective des stratégies de spécialisation intelligente
Les Régions françaises ont élaboré des stratégies de spécialisation intelligente (S3), condition ex
ante pour l'adoption de leurs Programmes Opérationnels FEDER-FSE, et qui offrent un levier
d'action important pour soutenir une croissance intelligente dans les territoires. Dans ce contexte,
elles s'interrogent sur le positionnement, le rôle et les modalités de fonctionnement
actuelles de la Plateforme « S3 » installée à Séville.
II. La dimension sociale : la croissance inclusive
Les Régions françaises rappellent leur attachement à la lutte contre les inégalités sociales qui
passe, notamment, par l'accès du plus grand nombre à l'éducation et à la formation et par la lutte
contre l'exclusion sociale. Elles rappellent leur rôle prépondérant dans le domaine de la formation
et de l'apprentissage et se réjouissent des nouvelles compétences et des nouveaux moyens qui
leur sont conférés avec le transfert de l'autorité de gestion des fonds structurels.
Les Régions françaises se félicitent des résultats atteints en France dans le domaine de
l'éducation mais notent que depuis le lancement de la stratégie Europe 2020, le chômage des
jeunes de 15 à 24 ans n'a cessé d'augmenter, dépassant les 25% dans 13 régions françaises. La
révision de la stratégie Europe 2020 doit donc se faire à l'aune de ce constat alarmant.