l’Ecossais Robert Knox, La race des humains, 1852. « La question raciale vieille comme le
monde et qu’aucune formule philanthropique ne peut écarter » (Hess), l’idée d’un groupe
héréditaire différent : « Les caractères juifs sont indélébiles » (Hess)
- Simon Doubnov (autodidacte né en Biélorussie), Histoire du peuple-monde, 1901-1921 (en
russe) : amorce une longue tradition juive nationale, une théorie symbiose de Renan, Fichte et
Herder. Repousser la date de naissance du peuple juif le plus loin possible : début de l’histoire
d’Israël au XXe S. avt JC !
- Salo Wittmayer Baron (juif d’Europe centrale émigré à New York), Histoire d’Israël, 1937,
réédité 1956.Origine « ethnique » du peuple juif. Nationalisme ethnique unificateur qui a une
date de naissance, la sortie d’Egypte.
- Ben Gourion et ses Lectures de la Bible, 1969.
2. Trois implications selon Shlomo Sand
- « La nationalisation de la Bible et sa transformation en livre historiquement fiable
commencèrent donc par l’élan romantique de Heinrich Graetz, furent développées avec une
prudence »diasporique » par Doubnov et Baron, puis complétées et portées à leur summum
par les fondateurs de l’historiographie sioniste qui tinrent un rôle non négligeable dans
l’appropriation idéologique du territoire antique. Les premiers historiens écrivant en hébreu
moderne, qu’ils tenaient de façon erronée pour le développement direct de la langue biblique,
étaient dorénavant considérés comme les prêtres cardinaux et les plus légitimes pour
participer à l’élaboration du panthéon de la longue « mémoire » de la nation juive » (Shlomo
Sand, p. 152)
- la déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël, 1948 :
« La terre d’Israël est le lieu où naquit le peuple juif. C’est là que se forma son caractère
spirituel, religieux, national. C’est là qu’il réalisa son indépendance, créa une culture d’une
portée à la fois nationale et universelle et fit don de la Bible éternelle au monde entier ».
- La Bible devient « un livre laïco-national, constituant le réservoir central de représentations
collectives du passé » (Shlomo Sand p. 153) .
II. L’INVENTION DE L’EXIL OU LE METAPARADIGME DE L’EXPULSION
Introduction
- « Contraint à l’exil, le peuple juif demeura fidèle au pays d’Israël »…
Déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël 1948
- « Je suis né dans une de ces villes de l’exil, issu de la catastrophe historique au cours de
laquelle Titus, le gouverneur romain, détruisit la ville de Jérusalem et exila Israël de son
pays »…
Shmuel Yosef Agnon, prix Nobel 1966
- 70 après JC : destruction du Second Temple de Jérusalem, exil du peuple juif ?
A. Historiographie antique et archéologie
Les Romains ne semblent jamais avoir pratiqué l’expulsion systématique d’aucun « peuple »
(Assyriens, Babyloniens non plus ?).
L’expulsion complète d’un peuple producteur et imposable n’est pas rentable.
Même s’il y a eu des populations repoussées pour laisser des soldats romains coloniser, aucun
fait de ce type connu au Proche Orient
L’expulsion complète d’un peuple n’est pas « faisable » dans l’Antiquité.
Seul « témoin » : Flavius Josèphe (La Guerre des Juifs contre les Romains, à propos de la
révolte des Zélotes de 66 avt JC). Révolte à Jérusalem incontestable et dans sa région. Parle