Justine Jobé
Lucie Peyrot
11/04 8-10h
Rencontre avec un pédiatre
Pour compléter la conférence animée par un médecin généraliste la semaine
dernière, le professeur Raynaud a décidé de poursuivre sur sa lancée en invitant
un pédiatre. Les expériences de ces sympathiques (et comiques !) messieurs
viennent illustrer, concrétiser certaines parties du cours (Relations médecin
malade…).
Vous trouverez ici de multiples anecdotes parfois très drôles ! A travers son
expérience, ce médecin essaie de nous faire passer divers messages
fondamentaux dans l’exercice de la médecine.
Prenez le temps de lire cette ronéo car les petites histoires sont rigolotes ! et
nous ça nous laisse penser qu’elle est profitable à quelques uns !
Notre cher ami a commencé à se présenter : pédiatre libéral… participant
notamment aux IME. Pour votre info personnelle, les IME sont des Instituts
Médicaux Educatifs qui accueillent les enfants et adolescents atteints de
déficience mentale.
I- Ses débuts dans la pédiatrie :
a/ Les études → GARDER L’ ESPRIT OUVERT
Autrefois, les étudiants en médecine allaient dans les hôpitaux périphériques
pour avoir une vision différente de la médecine du CHU.
Un jeune patient vient consulter le médecin responsable de notre héros, pour des
lésions sur le pénis. Le jeune étudiant dit au docteur que ça ressemblait à un
chancre syphilitique même si ça l’étonnait beaucoup. En effet, à la faculté on lui
avait appris que cette pathologie était désormais historique, anecdotique ! Ceci
montre la différence entre pratique et théorie, et qu’il faut conserver une
pensée OUVERTE dans notre future profession !!!
De même, il faut faire attention à ne pas porter de diagnostic trop rapide :
parfois quand on ne comprend pas ce qu’il se passe chez un patient on pourrait
trop rapidement s’orienter vers une hystérie !
Ce problème est d’ailleurs présent en pédiatrie puisque chez les enfants, établir
un diagnostic rapide est très difficile. Le pédiatre sait ce q’il n’a pas mais pour
déterminer ce qu’il a il faut souvent attendre que la pathologie évolue un peu.
Evidemment, les parents anxieux s’impatientent et souhaitent des explications,
ils se disent que « c’est les dents » ou reprochent au médecin de ne pas savoir
soigner des maladies bénignes malgré tous les progrès de la médecine
d’aujourd’hui : « Docteur, vous ne savez pas soigner une rhino pharyngite alors
qu’à la TV on montre des opérations de fœtus in utero ! ».
b/ les remplacements → EXPERIENCES RELATIONNELLES +++
Selon lui, les remplacements de médecins effectués à la fin de ses études étaient
très enrichissants : ils permettaient de passer de cabinets en cabinets, de voir des
patients et des médecins différents, dans des milieux divers, en ville ou en
campagne. Pr. Raynaud a bien insisté sur le fait qu’il est très important, pour
nous, de MULTIPLIER LES EXPERIENCES relationnelles de tout genre
(…hihi !). Particulièrement, il encourage chacun d’entre nous à trouver de petits
boulots l’été.
Le pédiatre a souligné que lorsqu’on est novice, on appréhende surtout de ne pas
être à la hauteur sur le plan technique. Or, c’est, en fait, au niveau relationnel,
que l’on rencontre le plus de problèmes, d’obstacles, qu’on ne sait comment
réagir ! Exemples : fillette de 13 ans enceinte, traiter tuberculeux étranger en
situation irrégulière…
En ce qui concerne l’intégration des enfants en situation irrégulière, ce sont des
référents de scolarité, appartenant à la maison du handicap, qui s’en chargent.
En effet, lorsqu’un de ces enfants est inscrit à l’école, des référents de scolarité
doivent signaler sa situation.
On peut aussi rapporter la fois où notre cher docteur a dû ponctionner un
phlegmon de l’amygdale, (seul avec son trocard !), car la vielle dame
s’étouffait !
Il fut également marqué par l’appel d’une jeune fille l’appelant en pleine nuit
pour un coup de soleil : elle l’attendait nue dans sa chambre d’étudiante (hum
hum !!) !
Mr Raynaud (ou JP pr les intimes !) en a rajouté une couche : lui, avait été
confronté à un problème d’un tout autre genre : soigner un chien pour
insuffisance cardiaque ! Il a préféré se résoudre à dire qu’il ne connaissait pas la
posologie des médicaments adaptée de peur que la mamie, amoureuse de son
chien, lui colle un procès !
Et la dernière de la série : une dame vient consulter pour une douleur thoracique,
le médecin remplaçant, après lui avoir enlevé ces 18 pull-overs ( !!!), lui fait une
scopie des poumons qui ne révèlent rien. Quelques jours plus tard, un zona
apparut chez cette pauvre madame qui raconta à tout le village que le docteur
l’avait brûlée avec sa scopie !
Conclusion :- Parfois, on doit agir au-delà de nos compétences.
- Le soutien des confrères est essentiel, notamment pour des
réponses à des problèmes techniques.
- Sur le plan relationnel, on est souvent seul face aux obstacles à
affronter surtout si on est en libéral !!
D’où l’importance de multiplier les expériences relationnelles !! (je radote !)
III- Petites devinettes !
Trouver la signification des phrases suivantes (tirées d’histoires
vraies !)
1/ « Docteur, Bébé va comme un canard ! »
= diarrhées !!!
Du fait de l’aspect transculturel (très important aujourd’hui !), il est parfois
difficile de comprendre ce qu’on nous dit !
Une femme d’origine africaine venait consulter le pédopsychiatre pour son
enfant. En discutant, le Pr Raynaud apprend qu’il dort avec ses deux parents, il
pense aussitôt à un complexe d’Œdipe très prononcé. Or, dans cette culture, ces
propos occidentaux n’ont pas de sens : les enfants dorment dans le lit des parents
(Il arrive, selon lui, que les parents conservent quand même une relation
sexuelle !!).
2/ « Le petit se renverse ! »
= il vomit !
3/ « Je viens, Dr, car je n’ai rien vu ! »
(contexte : 75’s !)
= pas de menstruations : probablement enceinte !
4/ « Dr, j’ai le feu à la nature ! »
Le jeune médecin, posa sa mallette comme un vrai docteur affirmé ! Et lui dit
d’écarter la culotte et établit son diagnostic d’ordre gynécologique !!
IV- Aujourd’hui encore : deux tabous !
a/ L’impuissance
Le Pr Raynaud ne posait pas la question à ses patients sur le bon déroulement de
leur vie sexuelle, jusqu’à ce qu’on lui demande de réaliser un cours sur
l’impuissance des adolescents. Dès lors, il prit l’habitude d’interroger les jeunes
patients sur ce sujet et se rendit compte que l’impuissance ou des problèmes
sexuels étaient souvent en relation avec leur mal être ou dépression.
b/ Les maladies graves
Souvent, en cancérologie, on n’ose pas utiliser les mots justes, on préfère des
mots de contournement qui effraient un peu moins, que les patients ne
comprennent pas. A titre d’exemple, on parle de « psycho oncologue » alors que
pour mieux informer les patients, on devrait dire « un psychologue qui s’occupe
des personnes atteintes du cancer ».
Ainsi, parfois les gens sont mal à l’aise : du fait de ces tabous, il ne disent pas
tout haut ce qui les inquiète et on risque de passer à côté d’une plainte
essentielle au diagnostic.
Par conséquent, les visites des futurs médecins, externes ou internes, sont très
importantes car les patients peuvent préférer se confier à eux qu’aux séniors
avec lesquels ils ressentent plus de retenus.
Ainsi, les patients utilisent un peu les apprentis pour obtenir de plus amples
informations, etc. Il faut que ceux-ci assument leur rôle, se renseigner s’ils ne
savent pas et ne pas aussitôt se décharger sur le chef de clinique ! Il faut éviter
les petites gaffes comme celles attribuées à notre héros du jour, lors de ses
débuts : il souhaitait « bon appétit » à un patient ayant subi une gastrotomie et
nourri par un tube allant directement dans l’estomac !
Heureusement, certains patients sont plutôt protecteurs vis-à-vis des jeunes et les
excusent sous prétexte qu’il faut bien qu’ils apprennent !
V- L’exercice de la pédiatrie (installation en profession lirale,1977)
a/ Les enfants : compréhension et perceptions
Père Castor, raconte nous encore des histoires !
- Un enfant de 3 ans, accompagné de sa maman, venait pour effectuer le rappel
du BCG. Le pédiatre dit à sa mère « vous lui collerez le timbre ». Soudain,
l’enfant se mit à pleurer, inconsolable. Au bout d’un moment, il se calma un peu
et cria qu’il ne voulait pas qu’on l’envoie par la poste !
- Question d’une étudiante : « Expliquez vous les maladies aux enfants
Réponse : Pendant l’examen, le pédiatre a pris l’habitude de parler « montre
moi ta bouche, tes oreilles… ». Ainsi, les enfants pouvaient comprendre ils
avaient un problème. Parfois, les parents lui demandaient si l’enfant comprenait
les paroles du médecin. Depuis Françoise Dolto, on sait que le nourrisson
possède des capacités de perception importantes.
Un article affirme le nourrisson arrive à lire sur les lèvres sa langue maternelle.
De plus, l’odorat et le tonus sont très développés à cet âge, et régressent en
grandissant.
En ce qui concerne les enfants sourds, on pensait qu’il fallait les dépister le plus
tôt possible. Or, on s’est aperçu que lorsque les parents savent que leur enfant
possède des troubles de l’audition, ils modifient leurs comportements envers
leur enfant : ils leur parlent bien face à face pour qu’il s’habitue à lire sur les
lèvres…Ainsi, les parents risquent de négliger le développement de perceptions
autres que l’audition, qui, elle, n’a pas encore beaucoup d’importance à cet âge.
- Selon le pédiatre, les nourrissons imitent très tôt, font des sourires vers 2-3
mois.
Parfois, les parents sont étonnés des capacités de leur BB. Par exemple, des
nourrissons qui ont présenté quelques problèmes après la naissance et ont été
hospitalisés en pédiatrie, se mettent en pleurer dès qu’il rentre à nouveau dans ce
service pour des visites de routine. Cette identification spatiale se ferait par
l’odorat car les BB emmitouflés dans leur couffin n’avaient alors aucune
visibilité sur leur environnement.
b/ La place des parents dans la société actuelle
- Autre remarque du Pr Raynaud : les parents aujourd’hui laissent de plus en
plus les enfants décider. Ceci risque d’entraver le travail du pédopsychiatre. En
particulier, lorsqu’une maman laisse, à son enfant autiste et cessitant une
sérieuse prise en charge, le choix de revenir en consultation.
Effectivement, les parents n’agissent pas toujours comme il le faudrait…
- Un papa donnait à son fils une barre Mars dès qu’il se mettait à pleurer !
Parfois, ils sont à bout et peuvent perdre le contrôle de leurs actes :
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