Économie
Thomas Lambert : [email protected]
4 thèmes : elements fondamentaux de l'équilibre macroéconomique, les politiques macros, les
politiques structurelles, les aspects internationaux.
Séance 1/ Les éléments fondamentaux de l'équilibre macroéconomique
Cela englobe l'étude du comportement des ménages, des entreprises, des administrations, et
la théorie de la croissance dans l'économie de marché.
§1/ Etude des comportements économiques
A/ Les ménages.
Les ménages consomment et épargent. C'est soit une personne seule, ou un foyer. Ils
utilisent leur revenu (Y) principalement dans la consommation. S'ils le peuvent, ils épargnent (S),
soit en vue d'une consommation (C) différée, soit en vue d'un investissement.
La consommation
La théorie de base a été initiée par Keynes. La consommation est un rapport entre la
consommation et le revenu. C'est une fonction affine. Keynes affirme que la consommation est la
fonction principale de l'économie, et qu'elle dépend uniquement du revenu. Cette analyse est vraie à
court terme, mais elle est délicate cependant, notamment à cause de l'épargne.
On a donc a coté la vision néoclassique. Le partage C/Y est plus complexe que ce que
Keynes développe. Les ménages maximisent leur utilité, en fonction de leurs contraintes, de leurs
paramètres. La C et l'Y sont le résultat de cette maximisation. Il s'agit de répartir sa consommation
dans le temps. Le comportement d'épargne est motivé par le fait que sur 2 périodes, l'individu ne
consommera pas autant qu'il ne gagne. L'épargne peut être positive ou négative, ça dépend de
l'humeur de l'individu. Soit on consomme tout de suite, soit on est plus prudent, et on épargne en
période 1 pour consommer en période 2.
C'est la théorie du cycle de vie de Modigliani, qui explique que le comportement de consommation
et d'épargne évolue avec la vie. Selon Keynes ce rapport est constant. Pour les néoclassiques, la
consommation est instable. Un individu en fonction de selon âge quand il est jeune s'endette pour
consommer au-delà du revenu, quand on est plus mature on épargne plutôt, et à la retraite le revenu
baisse mais grâce aux actifs accumulés durant la vie active, on peut cramer du cash à donf.
En cas de crise, quand le chômage augmente et que les revenus baissent, la consommation ne
diminue pas autant car les gens tapent dans leur épargne pour maintenir leur niveau de revenu.
Aujourd'hui en France/Allemagne le taux d'épargne est de 15%. Aux USA la population
est plus jeune, ce taux se situe à 0%, les ménages consomment autant qu'ils épargnent.
C'est la question de l'analyse des comportements d'épargne. On a 4 motifs d'épargne selon la
théorie de l'épargne (pourquoi épargne-t-on ?) :
1. l'importance de l'inflation : les agents économiques ont un objectif d'encaisse réelle. C'est le
constat d'Irving Fisher qui dit que les encaisses monétaires doit être égal à une valeur
constante. C'est la valeur nominale corrigée par la valeur des prix. En gros si y a plus
d'inflation, ça ne sert à rien d'épargner car l'épargne perd sa valeur. Mais on peut aussi
épargner plus pour conserver la valeur de l'épargne (c'est plutôt le schéma choisi par Fisher).
2. le déficit public : c'est l'équivalence ricardienne (modèle de RO. Barro 1974), à toute hausse
du déficit public correspond une hausse de l'épargne. Les politiques peuvent utiliser le
déficit pour relancer l'économie, mais c'est prendre les gens pour des cons car on sait que la
dette d'aujourd'hui c'est les impôts de demain. Les gens épargnent donc. Ca peut fonctionner,
mais dans les pays où la dette est déjà forte, les gens sont convaincus que les impôts
augmenteront effectivement.
3. le chômage : l'anticipation de l'avenir a une forte influence sur l'avenir. Le chômage
influence négativement l'anticipation. Les gens épargnent alors pour se prémunir contre la
période de crise à venir. C'est plutôt mauvais car les gens consomment moins.
4. le niveau des marchés financiers : c'est les effets de richesse. On a un effet d'objectif
d'accumulation du patrimoine. Or les actifs financiers et immobiliers sont très variables.
Quand il y a une hausse forte, les ménages épargnent moins car l'augmentation des actifs est
rapide. Mais en cas de baisse, les gens voyant leur patrimoine fondre ont tendance à
réépargner pour compenser.
La consommation est donc liée à moult paramètres. C'est la théorie du revenu permanent de
Friedman, qui est la cadre de référence des modèles économiques.
B/ Les entreprises
L'investissement
Ca concerne la construction d'usines, de matériels de production, etc. Les investissements
sont matériels et immatériels. Or pour produire il faut investir. C'est l'accumulation de capital. C'est
une donnée très volatile, alors que la consommation a tendance à être stable.
On explique cela par la théorie de l'accélérateur de l'investissement. Le but d'un chef
d'entreprise est de produire, donc d'investir. Mais il y a un décalage, quand on investit on s'attend à
avoir des clients, on anticipe peut être quelques chose qui ne marchera pas. Quand les entrepreneurs
ont confiance, ils investissent. S'ils le font tous, ça a un effet macroéconomique, car ça relance le
PIB. Si on lance la production, on paye aussi des salaires, du coup ça relance la consommation. Du
coup les entrepreneurs réinvestissent pour produire plus, et l'investissement s'accélère. La relance
s'auto-alimente. Mais il y a des goulots d'étranglement, car les entreprises s'endettent pour investir,
donc à un moment l'économie atteint sa limite, et un jour les entreprises n'arrivent plus à écouler
leur production (plusieurs causes). Un cercle inverse s'enclenche, car brutalement les entreprises
arrêtent d'investir (car plus besoin de produire autant). On est donc dans un cycle
accélération/contraction de l'investissement. Et une fois que la récession est suffisamment profonde,
que les finances des entreprises sont assainie, ça repart dans l'autre sens.
En microéconomie, ça tourne autour des décisions d'investissement. L'entrepreneur
individuel décide d'investir en fonction du taux interne de rendement de l'investissement : lorsque le
profit anticipé est supérieur au coût de l'investissement. Mais si le taux d'intérêt augmente, alors le
coût de l'investissement augmente, donc l'investissement diminue.
C/ Les administrations
L'Administration étant vectrice d'investissement, elle a son rôle à jouer dans la croissance.
§2/ La croissance
Le cadre de référence est le modèle de Solow. Les ménages sont des travailleurs et les
entreprises créent le capital de travail. C'est une fonction Cobb-Douglas. Un récession c'est lorsque
le PIB diminue sur 2 trimestres.
On peut résumer la croissance comme l'augmentation de l'investissement, l'augmentation du
stock de travailleur (en gros, la croissance démographique), et d'un résidu que même Solow sait pas
ce que c'est (?), mais que présent plus de la moitié de la croissance. C'est un modèle extensif, car il
explique la croissance par un accumulation de capital.
Le rattrapage économique : si on a du retard, mais que l'on s'ouvre aux investissements et
aux capitaux des pays étrangers, on rattrape notre retard avec un développement économique quasi
miraculeux ou en tout cas très rapide (ça fonctionne très bien dans les pays émergents). Mais
problème c'est que ce que prédit ce modèle, c'est que plus on est riche, moins on a de croissance.
Car chez la croissance y a une règle d'or, elle est égale au taux réel à long terme et à la croissance
démographique. Or avec un taux réel à 1-2% et une démographie proche de zéro, c'est mal barré, la
croissance sera faible.
On a vu apparaître un modèle de croissance extensif, c'est la croissance endogène. Ici on ne
prend pas en compte la quantité de capital, mais plutôt sa qualité, ça passe donc par l'innovation, le
capital humain, et la productivité globale des facteurs (exemple les infrastructures de l'économie).
Pas besoin donc de faire venir du capital de l'étranger, il suffit d'améliorer le sien (ça fonctionne
bien pour les économies déjà riches).
Les conséquences en termes de politiques publiques sont très importantes : il faut choisir
entre améliorer le capital humain (démographique, innovation, éducation...) ou le faire « à
l'ancienne » et se contenter de subventionner à mort les investissements.
Le père le la théorie de la croissance endogène est Paul Romer en 1986. Avant cela
Schumpeter dans les années 1930 avec développé un modèle du capitalisme sur le long terme. Il
explique les cycles de long terme de l'économie. Il y a aussi les cycles Juglar de court terme, et les
cycles de Kondnatieff (?) sur 15-30 ans.
On est passé par des cycles de révolutions industrielles quand un invention qui change tout
arrive (passer de la diligence au chemin de fer, du charbon au pétrole/électricité, puis l'informatique,
le management, etc.). Selon Schumpeter, c'est les « grappes d'innovation » qui emmènent
l'économie dans une période faste. La grappe d'innovation apparaît grâce au travail des
entrepreneurs, qui échouent souvent, mais lorsqu'ils réussissent, ils cartonnent. Donc l'innovation,
c'est le moteur de la croissance. Mais c'est phases de forte croissance sont des phases de destruction
créatrice, car on consent que la nouvelle révolution industrielle écrase la précédente (exemple :
chute de l'industrie du charbon face à celle du pétrole).
Séance 2/ Les instruments de politiques économiques
§1/ La politique budgétaire
A/ Théorie
Ca consiste à utiliser le budget de l'Etat pour influer, réguler l'activité économique,
notamment via la dépense publique, mais aussi par la sécurité sociale et les collectivités locales.
En 2007 la France à une dépense publique de 991 milliards d'euros, l'Etat ne représente que
377, la sécurité sociale 460, les collectivités locales 212 et les ODAC (organismes divers
d'administration centrale) 70. L'Etat n'est plus le principal dépensier.
Ces dépenses sont financées par les prélèvements obligatoires, qui sont en 2007 de 940
milliards, ce qui laisse un déficit public de 50 milliards. Les recettes de l'Etat sont de 338 milliards,
les recettes de la curité social de 458, des collectivités locales 205 et les ODAC 67 milliards.
Toutes les administrations sont donc en déficit. Le déficit public s'établit à 2,7% du PIB.
L'interventionnisme public prend sa source dans les théorie de Keynes, qui clairement ont
permis aux États de s'en sortir après les crises de la première moitié du Xxè siècle. L'Etat est un
agent économique très particulier, il a une existence infinie (il peut s'endette -presque- sans limites)
et qu'il faut utiliser le déficit de l'Etat comme une instrument de relance. La théorie de Keynes
repose sur l'effet multiplicateur de la dépense publique. Si on augmente la dépense publique, on
aura une augmentation plus que proportionnelle du PIB, car on réinjecte de l'argent frais dans le
circuit économique.
Il y a d'autres types de relance : la relance par la dépense (en augmentant les impôts ou en
augmentant le déficit ou par la baisse des impôts. EN gros plus le déficit est fort, plus la relance est
forte. Mais en cas d'une crise financière, face à la menace d'une récession, le déficit de l'Etat est un
moindre mal. Bien qu'en vogue dans les années 1960-70, cette théorie oublie de nombreux
éléments. Les néoclassiques se sont en effet insurgés contre cette théorie dans les années 1970-80.
Cela commence avec les idées de Milton Friedman, qui se penche sur une conception quasi
philosophique de l'intervention de l'Etat, notamment sur le fait que l'extension des impôts porte une
atteinte aux libertés publiques. On serait donc en droit d'exiger une limite. Or aujourd'hui les
prélèvements représentent 53% du PIB, et cette courbe selon Friedman ne diminuerait pas. Une fois
qu'on a créé des infrastructures, des politiques sociales, etc. il faut financer à tout prix.
La critique principale est que la théorie de Keynes est une vision de court terme. A moyen et
long terme il faut regarder la solvabilité des États. Recourir trop souvent à la dette risque d'entrainer
une effet boule de neige : quand la dette est trop importante, les taux d'intérêt montent, font donc
augmenter la charge de la dette, il faut emprunter pour rembourser la dette, emprunter pour
rembourser les intérêts de la dette, et on met le doigts dans un engrenage dangereux avec risque de
faillite à la clé. C'est aussi l'objet du rapport Pebreau de 2005 qui indique que la France s'engage
dans ce mécanisme. Dans les années 80 la dette représentait 40% du PIB, en 2008 60%.
L'autre critique se situe dans les effets ricardiens (si les agents économiques voient le déficit
augmenter, ils épargnent plus). Ca revient à dire que Keynes prend les gens pour des idiots, si l'Etat
fait du déficit, ils savent bien qu'il faudra ensuite rembourser la dette.
On critique aussi l'usage de la fiscalité, qui a un effet de désincitation si la fiscalité devient
trop forte. Si on augmente les impôts, les rentrées fiscales vont diminuer car les gens vont trouver
des moyens de contourner les impôts (cf. courbe de Laffer).
Enfin on critique l'inefficacité de la politique budgétaire en économie ouverte. Si la
consommation augmente grâce au déficit, une partie de la nouvelle demande peut partir dans
l'importation, il y a donc une fuite de ces capitaux. C'est un effet d'éviction par les importations.
Aujourd'hui dans la consommation d'un ménage français il y a 30% de produits importés. Dans des
produits comme les nouvelles technologies, les proportions sont hallucinantes.
La dernière critique concerne l'inflation. Si on fait augmenter la demande, il y a un risque de
hausse des prix car les industries ne pourront fournir cette demande. C'est ce qui s'est passé dans les
années 1970 avec la hausse des salaires qui ont poussé à la consommation.
En gros la relance par le déficit est aujourd'hui très casse-gueule.
B/ Dans les faits.
Les leçons des critiques libérales ont été retenues. En France on est aujourd'hui dans la
logique du PSC européen de 1996. Il interdit les déficits publics excessifs (cf. art 104-1) de plus de
3% du PIB et éviter une dette de plus de 60% du PIB. Il prévoit aussi la transmission par l'Etat à la
Commission d'un rapport qui présente sur 3 ans l'évolution des finances publiques dans l'objectif de
l'équilibre budgétaire. Il faudrait réduit de déficit de 0,5% du PIB chaque année. La France est un
des plus mauvais élèves.
Le PSC a explosé en 2003 quand la France et l'Allemagne ont eu 4% de déficit. Mais il n'y a
eu aucune sanction. En 2005 on a assoupli le PSC, notamment en cas de circonstances
exceptionnelles (crise...). Mais l'objectif reste à terme la réduction du déficit, et l'arrivée à 0% de
déficit, avec recours aux stabilisateurs automatiques en cas de récession par exemple. En effet on
admet un déficit important en cas de perte de croissance. En revanche le déficit discrétionnaire est
interdit, car ce n'est pas le résultat d'une perte de croissance (c'est le cas du paquet fiscal du
gouvernement français actuel). C'est en effet un déficit qui ne sera jamais récupéré car on baisse les
impôts dans pour autant diminuer la dépense publique.
L'euro a été vu comme une mutualisation des dettes nationales.
§2/ La politique monétaire
C'est la gestion du stock de monnaie dans l'économie.
La monnaie est un actif qui a pour fonction d'être un étalon pour l'échange, une réserve de
valeur et un moyen de transaction. Elle circule dans l'économie.
Keynes soutient que le stock de monnaie est déterminé par la banque centrale, il dit alors
que cette institution ne doit pas hésiter à manier le taux d'intérêt pour soutenir la croissance, c'est de
l'interventionnisme. Le marché de la monnaie est une offre et une demande. L'offre c'est la banque
centrale, la demande c'est les agents économiques en fonction de la croissance. Les keynésiens
disent que si on augmente la masse monétaire, on relance l'activité. C'est la relance monétaire, par le
biais du crédit. Mais l'utilisation du taux d'intérêt a des limites, c'est la trappe à liquidité, en effet un
taux d'intérêt en peut descendre en dessous de zéro.
Le monétarisme est la critique libérale de Keynes. Friedman soutient que l'injection de
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