
Séance 2/ Les instruments de politiques économiques
§1/ La politique budgétaire
A/ Théorie
Ca consiste à utiliser le budget de l'Etat pour influer, réguler l'activité économique,
notamment via la dépense publique, mais aussi par la sécurité sociale et les collectivités locales.
En 2007 la France à une dépense publique de 991 milliards d'euros, l'Etat ne représente que
377, la sécurité sociale 460, les collectivités locales 212 et les ODAC (organismes divers
d'administration centrale) 70. L'Etat n'est plus le principal dépensier.
Ces dépenses sont financées par les prélèvements obligatoires, qui sont en 2007 de 940
milliards, ce qui laisse un déficit public de 50 milliards. Les recettes de l'Etat sont de 338 milliards,
les recettes de la sécurité social de 458, des collectivités locales 205 et les ODAC 67 milliards.
Toutes les administrations sont donc en déficit. Le déficit public s'établit à 2,7% du PIB.
L'interventionnisme public prend sa source dans les théorie de Keynes, qui clairement ont
permis aux États de s'en sortir après les crises de la première moitié du Xxè siècle. L'Etat est un
agent économique très particulier, il a une existence infinie (il peut s'endette -presque- sans limites)
et qu'il faut utiliser le déficit de l'Etat comme une instrument de relance. La théorie de Keynes
repose sur l'effet multiplicateur de la dépense publique. Si on augmente la dépense publique, on
aura une augmentation plus que proportionnelle du PIB, car on réinjecte de l'argent frais dans le
circuit économique.
Il y a d'autres types de relance : la relance par la dépense (en augmentant les impôts ou en
augmentant le déficit ou par la baisse des impôts. EN gros plus le déficit est fort, plus la relance est
forte. Mais en cas d'une crise financière, face à la menace d'une récession, le déficit de l'Etat est un
moindre mal. Bien qu'en vogue dans les années 1960-70, cette théorie oublie de nombreux
éléments. Les néoclassiques se sont en effet insurgés contre cette théorie dans les années 1970-80.
Cela commence avec les idées de Milton Friedman, qui se penche sur une conception quasi
philosophique de l'intervention de l'Etat, notamment sur le fait que l'extension des impôts porte une
atteinte aux libertés publiques. On serait donc en droit d'exiger une limite. Or aujourd'hui les
prélèvements représentent 53% du PIB, et cette courbe selon Friedman ne diminuerait pas. Une fois
qu'on a créé des infrastructures, des politiques sociales, etc. il faut financer à tout prix.
La critique principale est que la théorie de Keynes est une vision de court terme. A moyen et
long terme il faut regarder la solvabilité des États. Recourir trop souvent à la dette risque d'entrainer
une effet boule de neige : quand la dette est trop importante, les taux d'intérêt montent, font donc
augmenter la charge de la dette, il faut emprunter pour rembourser la dette, emprunter pour
rembourser les intérêts de la dette, et on met le doigts dans un engrenage dangereux avec risque de
faillite à la clé. C'est aussi l'objet du rapport Pebreau de 2005 qui indique que la France s'engage
dans ce mécanisme. Dans les années 80 la dette représentait 40% du PIB, en 2008 60%.
L'autre critique se situe dans les effets ricardiens (si les agents économiques voient le déficit
augmenter, ils épargnent plus). Ca revient à dire que Keynes prend les gens pour des idiots, si l'Etat
fait du déficit, ils savent bien qu'il faudra ensuite rembourser la dette.
On critique aussi l'usage de la fiscalité, qui a un effet de désincitation si la fiscalité devient
trop forte. Si on augmente les impôts, les rentrées fiscales vont diminuer car les gens vont trouver