Présentes dans presque tous les domaines de la physique, les oscillations font partie de notre univers
quotidien. Cependant, la compréhension fine et rigoureuse des phénomènes périodiques n'a débuté qu'au
XVIIe siècle avec l'avènement des grands principes de la mécanique. La méthode développée s'est avérée
très fructueuse, car, quelle que soit la nature du système, la description utilisée a une portée générale. Cet
outil est aujourd’hui fondamental en acoustique, en électricité ou en construction technique.
Le mouvement périodique
Un phénomène est qualifié de «périodique» s'il se reproduit identiquement à des instants séparés par une
durée constante, appelée période. Par exemple, les battements de cœur d'un individu au repos sont
périodiques, avec une période de l'ordre d'une seconde.
L'inverse de la période s'appelle la fréquence. Son unité physique est le hertz (Hz). On donne parfois les
fréquences en «périodes» car elles représentent le nombre d'oscillations par seconde. Ainsi, on appelle
familièrement «le cinquante périodes» le courant alternatif du réseau, dont la fréquence est de 50 Hz.
L'approche la plus simple consiste en l'étude d'un système qui peut être décrit complètement par une seule
variable. On parle alors de système à un seul degré de liberté.
L'oscillateur harmonique On appelle oscillateur harmonique un mobile dont le mouvement est régi par une
relation de proportionnalité entre son accélération et sa position par rapport à un point de référence. Le fait que
la vitesse soit absente dans l'équation du mouvement a pour conséquence la conservation de l'énergie
mécanique. Dans le modèle de l'oscillateur harmonique, on suppose que le mouvement n'est pas amorti.
Cependant, quand l'amortissement est très faible, on peut l'utiliser et calculer le mouvement sur un intervalle
de temps assez court, ce qui permet de négliger tout effet de dissipation. De plus, le terme de proportionnalité
de la relation doit être négatif. L'équation mathématique du mouvement est donc: γ = Ax, où γ est l'accélération
du mobile, x son déplacement, avec A < 0. En posant A = − ω2 (ce qui est toujours possible, car A est négatif),
on obtient l'équation de l'oscillateur harmonique: γ + ω2 x = 0. Cette forme est intéressante, car elle permet de
dire que le déplacement x du mobile, solution de cette équation, est une fonction sinusoïdale du temps, de
pulsation ω.
Le système masse
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ressort L'oscillateur harmonique le plus simple et le plus facile à étudier est le système
composé d'une masse et d'un ressort. Dans un premier temps, nous supposerons que ce système est installé
sur un plan horizontal. Le ressort, dont la masse est négligeable, est fixé à l'une de ses extrémités en un point
du plan; on attache la masse à son autre extrémité. Pour que l'on puisse négliger l'amortissement du
mouvement, il faut que le contact entre la masse et le plan se fasse avec le moins de frottements possible. On
repère la position d'équilibre de la masse, puis on la déplace et on la lâche. Pour décrire le mouvement, on
utilise le principe fondamental de la dynamique, lequel suppose l'égalité entre le produit de la masse par
l'accélération et la somme de toutes les forces extérieures qui s'exercent sur le système. Quelles sont donc les
forces qui agissent sur la masse?
Il y a, bien sûr, l'action du ressort, mais aussi le poids et la réaction du plan sur la masse. Comme celui-ci est
horizontal, ces deux dernières forces s'équilibrent; il ne reste que l'action du ressort sur la masse. C'est une
force de rappel, car elle tend à ramener la masse vers sa position d'équilibre, dont l'intensité est
proportionnelle au déplacement par rapport à cette position. L'écriture mathématique du principe de la
dynamique donne donc: mγ = − kx.
On a noté par m la valeur de la masse, par γ l'accélération du mobile, par k la raideur caractéristique du
ressort, et par x le déplacement de la masse par rapport à sa position d'équilibre.
En divisant les deux termes par la masse, on exprime l'équation sous la forme classique des oscillateurs
harmoniques:
Le système est donc un oscillateur harmonique dont la pulsation est égale à la racine carrée du rapport de la
raideur du ressort sur la masse:
Le mouvement de la masse est sinusoïdal, de pulsation ω. Il est intéressant de constater que cette dernière
est indépendante des conditions initiales du mouvement. Il en est évidemment de même de la période des
oscillations, qui est proportionnelle à l'inverse de cette pulsation. Au lieu de faire osciller la masse sur un plan
horizontal, on peut la suspendre au ressort et la faire osciller verticalement. On montre facilement que le
système est encore un oscillateur harmonique, de même pulsation que précédemment.
Le pendule simple Un pendule simple est formé d'une petite masse suspendue à un fil de longueur donnée.
Si on l'écarte de sa position d'équilibre, il oscille en décrivant un arc de cercle. En examinant soigneusement
les différentes forces qui s'exercent sur la masse puis en les reliant à l'accélération angulaire, on trouve que le
pendule simple n'est pas un oscillateur harmonique pour toutes les amplitudes de mouvement. Cependant, le
comportement du pendule se rapproche très fortement de celui d'un oscillateur harmonique pour de petites
oscillations autour de la position verticale d'équilibre. Dans cette limite d'amplitude, le pendule simple est
presque un oscillateur harmonique, dont la pulsation est égale à la racine carrée du rapport de l'accélération
terrestre sur la longueur du fil:
La période d'oscillation dépend également des mêmes grandeurs physiques mais pas de l'amplitude initiale du
mouvement, tant qu'elle reste petite. Galilée semble avoir été le premier à remarquer cet isochronisme des
petites oscillations, en regardant, si l'on en croit la légende, un lustre se balancer pendant une messe
interminable... C'est en tout cas cette propriété qui amène Christiaan Huygens, dès 1655, à utiliser le pendule
pour réguler une horloge, dont la précision gagne ainsi, d'un seul coup, un facteur mille; les modèles
précédents, régulés par l'élasticité d'une lame, étaient moins précis encore que les horloges à eau. L'horloge à
pendule parvient rapidement à tenir la seconde pendant vingt‑quatre heures. Quant aux montres, elles vont