dispositions légales et les exigences opérationnelles à la réalité et aux contraintes des autorités locales et
surmonter divers problèmes et défis.
III. Principaux points à considérer dans l’utilisation de cette modalité
Il n’y a pas de solution miracle pour couvrir les besoins de toutes les autorités locales. Chaque
décentralisation se fait dans un contexte particulier et les autorités locales ne sont pas les mêmes
d’un pays à l’autre. Légalement – et pratiquement – elles bénéficient à maints égards d’un degré
d’autonomie variable, qu’il s’agisse des missions fonctionnelles, du périmètre d’initiative politique, du
pouvoir de discrétion budgétaire, de la perception des revenus, de l’établissement des règles et
procédures financières, des passations de marchés et de la gestion des ressources humaines.
L’instrument d’aide doit être choisi et adapté après analyse de la configuration complexe dans
laquelle s’inscrit la décentralisation : aucune réponse ne peut donc convenir à toutes les
configurations.
Les autorités locales ne sont pas forcément habilitées à passer des accords juridiques
internationaux. Pour recevoir un appui budgétaire de la CE, le pouvoir public bénéficiaire doit signer
un accord de financement qui constitue la base juridique des programmes d’appui budgétaire. Le fait
que les AL ne soient pas habilitées dans tous les pays partenaires à passer des accords ouvrant la
voie à un appui budgétaire direct soulève des questions juridiques fondamentales qui ne sont pas
sans conséquences non plus sur le plan politique.
Les AL doivent disposer d’une large autonomie financière vis-à-vis du gouvernement central.
Pour que l’appui budgétaire constitue une véritable ressource supplémentaire au niveau des budgets
sous-nationaux, il faut que ce niveau bénéficie d’une large autonomie vis-à-vis du pouvoir central. En
d’autres termes, il ne peut y avoir d’effet de vases communicants entre les fonds que l’autorité
nationale transfère au niveau sous-national au titre de l’appui budgétaire (que ce soit directement de
la Banque centrale ou via le Trésor public vers un compte public de l’autorité sous-nationale) et ceux
qu’elle devrait transférer au niveau sous-national pour d’autres motifs.
Les AL n’ont pas forcément le pouvoir de décision que la CE exige pour pouvoir bénéficier d’un
appui budgétaire. La plupart des autorités locales, même lorsqu’elles jouissent d’une large autonomie
vis-à-vis du pouvoir central, restent malgré tout tributaires de celui-ci pour la gestion des devises
étrangères (les fonds d’appui budgétaire sont versés en euro à la Banque centrale), la définition des
orientations politiques en matière de développement, la formulation des grands principes et des
grandes règles régissant la gestion des finances publiques et les décisions macroéconomiques, les
relations avec le FMI. Il s’ensuit que la responsabilité des AL ne peut être engagée à l’aune des
critères d’éligibilité fixés par la CE si la gestion macroéconomique et la réforme des finances
publiques relèvent essentiellement du gouvernement central. Pas plus que les AL ne peuvent
s’engager dans un dialogue politique général dès lors que les politiques de développement ou les
allocations budgétaires sectorielles sont fixées par d’autres niveaux de pouvoir.
IV. Forces et faiblesses
Forces
Apport de moyens financiers aux AL pour mettre en œuvre leur stratégie de réduction de la pauvreté, élargir
le périmètre des services publics, renforcer leurs capacités administratives et leur gestion des finances
publiques.
Prévisibilité des ressources : le versement se fait par tranches, selon un échéancier préalablement défini par
la CE. Le bénéficiaire peut donc élaborer des plans de mise en œuvre à moyen terme de sa stratégie de
développement local
L’appui budgétaire peut faire l’objet d’accords de partenariat pluriannuels entre la CE et les AL
Soutient les processus de gouvernance de manière souple et avec peu de contraintes de temps
Réduction des coûts de transaction : alignement de l’aide des donateurs sur la stratégie territoriale locale et
sur les procédures locales (administratives, financières, de marchés publics, de suivi et de vérification des
comptes)
Renforce la décentralisation et l’appropriation démocratique locale en soutenant une approche inductive
dans le cadre du plan de développement national
Permets de mettre en place et stimule un dialogue constructif entre les AL et le gouvernement central,
contribuant à la formulation de politiques et de cadres normatifs nationaux en cohérence avec les fonctions
et responsabilités spécifiques des autorités locales.
Faiblesses
Risque d’accentuer les inégalités régionales en créant des « zones chouchoutées par les donateurs » du fait
de la concentration des ressources dans une région, un district ou une municipalité