La question du chômage et de la promotion de l`emploi en Algérie.

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Thème : La question du chômage et de la promotion de l’emploi en Algérie.
Non et prénom : ZERKAK Sabrina .
Grade : Maître assistant à l’université de Bejaia.
E-Mail : [email protected] ou [email protected]
Non et prénom :MEKHMOUKH Sakina
Grade : Maître assistant à l’université de Bejaia.
E-Mail : [email protected]
Résumé en français :
Le chômage constitue un défit de toutes les économies du monde y compris l’Algérie. Face aux
difficultés des secteurs économiques à créer des emplois, les pouvoirs publics algériens ont eu
recours à des solutions alternatives permettant de réduire la pression sur le marché du travail. La
présente recherche explore la question du chômage et de la promotion de l’emploi en Algérie. Notre
méthodologie d’approche est à la fois théorique et empirique.
Dans un premier point, nous allons présenter quelques données relatives à l’emploi et au chômage
en Algérie en mobilisant des données statistiques relatives à notre sujet.
En second lieu, nous allons évoquer quelques dispositifs de promotion de l’emploi et de lutte contre
le chômage adopté en Algérie.
La stratégie de lutte contre le chômage mises en œuvre en Algérie n’a pas abouti aux résultats
souhaités.
Mots clés : Le chômage, la promotion d’emploi, stratégie de développement.

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La question du chômage et de la promotion de l’emploi en Algérie.
Introduction
Le chômage est un défit de toutes les économies du monde, aucune société, quel que soit son
niveau de développement économique, ne se trouve à l’abri de ce phénomène qui devient un thème
majeur des discours politiques.
La maîtrise de ce phénomène conditionne la paix sociale et garantit les conditions de progrès
économique, de même que sa gestion est devenue un étalon de la réussite des politiques
économiques et de la stabilité des pouvoirs publics.
L’Algérie vit une crise économique, financière et sociale, le problème de l’emploi et la
dégradation du marché du travail figure parmi les problèmes les plus délicats que connaît
actuellement l’Algérie, le taux de chômage atteint 10% en fin 2010.
1
D’autant plus, le chômage touche en Algérie essentiellement la catégorie des jeunes.
La stabilité sociale du pays passe par leur insertion professionnelle. Ainsi, l’insertion des jeunes
dans le milieu professionnel est l’un des enjeux qui s’imposent à l’Algérie aujourd’hui et pour les
prochaines années afin de réaliser l’équilibre économique et social.
Dans la présente communication nous nous intéressons à la question du chômage et de la promotion
de l’emploi dans le cas de l’Algérie.
1. Les causes du chômage en Algérie
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Les économistes étudient le chômage dans le but d’en identifier les causes et de contribuer à
améliorer les politiques publiques du marché du travail. En Algérie, nous distinguons des causes
structurelles et conjoncturelles
1.1. Modèle de développement adopté
La situation de l’Algérie en matière d’emploi peut s’expliquer principalement par le
modèle de développement adopté. Ce modèle tiendrait compte des problèmes caractérisant une telle
économie, parmi lesquelles il convient de citer :
 L’absence d’une industrie de base capable de dynamiser l’économie nationale; une
agriculture accusant un retard et un chômage quasi chronique, touchant une grande
partie de la population de ce pays ;
 Le poids relatifs de secteur public dans l’économie en termes d’investissements, de
production et d’emploi, qui rend l’action de changement envisagée difficile et pleine
de risques ;
1
CIA World Factbook - Version du Mars 11, 2011
2
GOUNEZIAME SMAIL : Le mal algérien : économie politique d’une transition inachevée 1962-1994.

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 La faiblesse de secteur privé national qui ne peut constituer une alternative immédiate
et suffisante au secteur public en matière d’investissement.
1.2. La dépendance économique au secteur des hydrocarbures
La stabilité de l’économie et son niveau de croissance étaient tributaires de l’évolution
des prix des hydrocarbures déterminés sur le marché international .Le moindre choc sur ce
marché produirait des effets déstabilisants sur l’économie nationale. Ce fût le cas au milieu des
années quatre-vingt, lorsque l’Algérie est sévèrement atteinte par le contre-choc pétrolier qui a
ramené le prix du brut d’environs 30$ en 1985 à 14 $ en1986. Cette situation est aggravée par la
dépréciation du dollar par rapport aux autres devises car si les exportations algériennes sont
facturées en dollars, les importations sont réalisées à hauteur de 60% avec des pays européens.
A partir de cette période, le taux de chômage se met à grimper sous l’influence de plusieurs
facteurs dont :
1 – L’arrêt de l’investissement public ;
2- Le gel des embauches dans l’Administration et des entreprises publiques qui subissent des
restructurations en vue de les dynamiser ;
3- l’entrée annuelle sur le marché du travail de quelques 250 000 nouveaux demandeurs
d’emplois ;
4- L’absence d’IDE à l’exception du secteur des hydrocarbures, dont la contribution à l’emploi
est faible,
5- …….
L’analyse du taux de chômage apparaît dans le graphe suivant :
Graphe N°01 : Evolution du taux de chômage entre 1966 et 1993
0
5
10
15
20
25
30
35
1966
1978
1982
1983
1985
1986
1988
1990
1992
1993
Taux de chomage
Source : établi par nous même à partir des données de l’ONS

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Comme l’indique le graphe, l’année 1986 peut être considérée comme une date rupture dans le
marché du travail .En effet, c’est durant cette année précise que le taux du chômage accuse une
reprise en hausse. Il passe de 11% en 1985, grimpe à 23,10 en 1993, soit un retour à la situation de
1977 (12 point en 7ans).
1.3. L’ajustement structurel
Comme les autres pays en développement, l’Algérie n’a pas échappé à l’ajustement
structurel. Les réformes initiées au début des années 90 pour relancer l’économie algérienne sont
restées vaines, et le pays n’arrive plus à assurer le remboursement de sa dette extérieure qui passe
de 5 milliards de $ en 1974 à 19 milliards de $ en 1980 et de 18,4 à 26 milliards de dollars entre
1985 et 1994.
Constatant le poids de l’endettement extérieur les pouvoirs publics amorce une politique de
désendettement à partir de 1980(voir le tableau N°1) dont la contrepartie se traduit par la réduction des
investissements industriel au profit des secteurs jugés jusque là retardataires (agriculture, habitat,
transport…).
Tableau N°1 : Remboursement de la dette en Millions de dollars
Année
Stock
Dette (1)
Rembour
Principal
(2)
Service
Dette(3)
Export
(4)
% 1/4
% ¾
1970
940
35
45
1340
70
3,4
1980
19365
2529
4041
14963
129
27,3
1985
18374
3504
5041
14233
130
35,8
1990
27858
6779
8804
13780
202
63,9
1991
28199
7220
9168
13206
213
69,4
1992
26813
7202
9303
13067
205
71,2
1993
25757
7362
9146
11894
217
76,9
Source :World debt
Le service de la dette échue et la détérioration des termes de l’échange conduisent l’Algérie à
s’endetter encore pour rembourser l’encours résiduel de la dette échue.
L’Algérie finit par admettre qu’il lui sera impossible d’éviter un plan d’ajustement
structurel sous l’égide du Fonds Monétaire International (FMI). Ce programme, lancé en 1995, a
connu quelques succès, notamment en termes de rétablissement des équilibres macro-financiers,
mais ces résultats sont obtenus au prix d’opérations de restructuration et de liquidation
d’entreprises étatiques et du désengagement de l’Etat de pans entiers de l’économie. Ces opérations
se sont soldées par des licenciements massifs (400 000 personnes renvoyées entre 1995 et 1998).

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Tableau N°02 : Répartition des pertes d’emplois selon le type d’entreprise et la branche
d’activité
BAE1
Agriculture
Industrie
BTP
Service
Total
EPE
%
EPL
%
Total
%
1648
1,42
1361
1 ,68
3009
1 ,52
24642
21.15
6622
8.15
31246
15.81
69726
59.89
52009
64 .04
12173
61.59
20432
17.55
21221
26.13
41653
21.07
11643
100.00
81213
100.00
19764
100.00
Source : Ministère du travail 1998
L’Algérie est arrivée à l’entame du troisième millénaire avec un taux de chômage qui
avoisine celui relevé à l’indépendance.
Tableau N° 03 : Evolution du taux de chômage en Algérie.
Année
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
Taux de
Chômage %
24,3
28,1
28,2
28,6
28,0
29,2
30,0
27,30
27
Année
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Taux de
Chômage%
23,70
17,70
15,30
12,30
13,80
11,30
10.20
10,00
-
Source : construit par nous même sur la base des données de l’ONS.
Le marché du travail, à la veille de la signature de l’accord du rééchelonnement de la dette
extérieure, était déjà en nette dépression, le taux de chômage s’élève à plus de 24% pour atteindre
28,6% en 1997. Il a pu être contenu à ce niveau grâce au recrutement massif des gardes communaux
(plus de centaines de milliers) chargés d’assurer, en liaison avec les forces de sécurité, le maintien
de l’ordre public.
La restructuration du secteur public économique en 1997-1998 (comme l’indique le tableau N°02)
a entraîné de nombreuses pertes d’emplois. Le taux de chômage reste élevé, il est de 28% en 1998
alors qu’en 1990, il atteignait 19,6%. En l’an 2000, 30% de la population active est au chômage ;
c’est un taux record jamais connu en Algérie pendant les trois dernières décennies.
Le chômage est demeure extrêmement élevé avec un taux quasiment constant de plus de 27% avec
une légère baisse enregistrée en 2003. En 2004 cependant ce taux a connu un fléchissement
inattendu : 17%. Cette importante chute du taux de chômage fortement controversée est due sans
aucun doute a des changements opères dans le mode d’évaluation antérieur(3). Depuis le taux de