Les auteurs et courants de sociologie. 1° et T ES Ce document a

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Les auteurs et courants de sociologie. 1° et T ES
Ce document a pour objectif de préciser les théories et les auteurs du programme de 1ES et de TES. Il n’est pas
exhaustif, il doit servir de support de révision, associé à vos cours.
La typologie des auteurs reprend celle du manuel de terminale Bordas, selon leur logique d’analyse: à partir du
tout, à partir de l’individu, ou en essayant de dépasser cette opposition.
Les auteurs dont le nom figure en italique sont également étudiés en économie. Les auteurs marqués d’un * sont
également étudiés en philosophie en TES.
I. Partir de la société: sur les traces d‘Emile Durkheim et de Karl Marx.
A. Le holisme ou déterminisme social
Le holisme ou déterminisme social: partir du tout social (Holos) pour expliquer les comportements et les choix
des individus.
Cette approche pose la primauté du groupe sur l’individu: le tout (holos) est différent de la somme des parties.
La société subordonne l’individu à des fins collectives: les faits sociaux ne peuvent donc résulter des motivations
individuelles, chaque fait social doit pouvoir s’expliquer par d’autres faits sociaux. L’objectif des travaux est
d’analyser les déterminismes qui restreignent l’autonomie des individus.
1
A.-C. Savy
Les auteurs et courants de sociologie. 1° et T ES
Holisme
Auteurs
Théories et méthodes au programme
Karl Marx*
1818-1883
1. Pose le matérialisme historique: l’infrastructure (base économique de la société)
commande la superstructure (institutions juridiques et politiques) ainsi que les façons
de penser (idéologies et philosophies).
2. Définit les classes sociales en distinguant classe en soi et classe pour soi. Le critère
de différenciation des classe est économique (place dans le processus de
production) et l’émergence de la conscience de classe conduit inévitablement à la
lutte des classes. C’est le conflit qui entraîne le changement social.
3. Décrit trois formes d’aliénation: l’aliénation économique, qui transforme les
individus et particulièrement les ouvriers en appendice de la machine. L’ouvrier étant
dépossédé des fruits de son travail, est dépossédé de lui-même. Cette aliénation
économique en entraîne deux autres: l’aliénation religieuse (les hommes projettent
sur Dieu ce qu’ils ont de meilleurs et donc deviennent étrangers à eux-même) et
l’aliénation politique (l’Etat et la bureaucratie sont au service de la classe des
capitalistes).
1ES:
1.2.
Holisme méthodologique: le social s’impose à l’individu.
1. Le fait social est une manière d’agir, de penser et de sentir extérieure à
l’individu. Il constitue une contrainte car l’individu qui ne s’y conforme pas est
sanctionné.
2. Conscience collective: ensemble des croyances et des sentiments partagés au
sein d’une société par la majorité de ses membres et qui forme un consensus à
l’origine des normes sociales.
3. Analyse le contrôle social, primaire et secondaire et l’effet de l’urbanisation dans la
cohésion sociale. Le crime est normal, puisqu’il reflète un comportement non
accepté par la norme mais qui peut préparer l’évolution de celle-ci. Dès lors qu’il y a
norme, il y a crime.
4. Décrit la notion de solidarité mécanique et organique: le passage de l’une à
l’autre s’explique par la division du travail. La solidarité organique nécessite la
socialisation de l’individu, qui lui permet d’intérioriser les règles sociales tout en
développant ses talents.
5. Pose l’anomie (affaiblissement/absence de règles dans une société, déficit de
régulation) comme un état pathologique la division du travail qui ne conduirait
pas à la solidarité organique.
6. Pose que la montée de l’individualisme (considère que l’individu comme primant
sur le groupe ou la société globale) dans les sociétés modernes est «le seul système
de croyance qui puisse assurer l’unité morale du pays».
1ES:
1.1.
1. Définit la notion de mémoire collective, ou mémoire sociale: construction issue
d’une déformation et d’une simplification de l’histoire, qui se focalise sur quelques
événements ou personnages marquants et participe ainsi à forger une identité
collective. Cette identité collective assure la cohésion et la solidarité au sein d’un
groupe donné. La mémoire collective influence les mémoires individuelles et n’est
pas répartie de la même façon selon la hiérarchie sociale: plus on descend, moins
elle est forte.
2. Théorie du feu de camp: la société peut se représenter comme des cercles
concentriques réunis autour du «noyau central» qui représente la vie sociale la plus
intense. Chaque cercle représente une classe sociale, les plus riches et les plus
instruites étant celles les plus proches du «feu de camp», les classes ouvrières se
trouvant à la périphérie car elles sortent périodiquement de la société.
3. Définit trois catégories sociales: les ouvriers (relégués aux relations avec les biens
matériels), les catégories dirigeantes (gèrent les biens symboliques, comme les
valeurs de la société) et les classes moyennes (agissent sur les instruments et
moyens sociaux d’action collective, exercent des activités commerciale,
administratives ou financières).
1ES:
Emile
Durkheim*
1858-1917
Maurice
Halbwachs
1877-1945
2
A.-C. Savy
Chap.
TES:
1.1.
2.2.
TES:
4.
TES:
1.1
Les auteurs et courants de sociologie. 1° et T ES
Holisme
Auteurs
Marcel
Mauss
1872-1950.
Théories et méthodes au programme
1. Elabore les concepts de fait social total et d’homme total: selon l’auteur, un fait
social comporte toujours de nombreuses dimensions: économique, culturelle,
religieuse, symbolique ou encore juridique. De même, il appréhende l’être humain
d’un triple point de vue physiologique, psychologique et sociologique.
2. Théorie du don et du contre-don: le don est créateur à la fois de lien social et
d’obligation dont on se libère par un contre-don.
Chap.
1ES:
1.3.
B. Le fonctionnalisme
Le fonctionnalisme : consiste à étudier une société à partir de ses institutions et des fonctions qu’elles
remplissent pour assurer la stabilité de la structure sociale.
Fonctionnalisme
Auteurs
Théories et méthodes au programme
Chap.
Talcott
Parsons
1902-1979
1. Analyse les systèmes sociaux selon leurs finalités et leurs capacités d’adaptation.
2. Montre que l’anomie peut correspondre à une incertitude quant aux buts socialement
valorisés.
1ES:
2.1.
Robert K.
Merton
1910-2003
S’intéresse à la relation entre l’individu et le groupe social.
1. Distingue groupe d’appartenance et groupe de référence, ce qui permet de mettre
en évidence la socialisation anticipatrice.
2. Définit l’anomie comme résultante de l’inadéquation entre les objectifs d’un individu et
les moyens licites dont il dispose pour y parvenir.
3. Il distingue 4 types de déviances: l’innovation (l’individu accepte les buts de la
société mais en refuse les moyens), le ritualisme (l’individu n’accepte pas les buts
mais son comportement est conforme aux moyens de la société), l’évasion (l’individu
rejette les objectifs et les moyens de la société, il se marginalise) et la rébellion
(l’individu rejette les objectifs et les moyens de la société mais il propose un modèle
social alternatif).
4. Met en évidence l’existence des fonctions manifestes (but social explicite d’une
action ou d’une institution) et des fonctions latentes (fonctions qui ne correspondent
pas aux fonctions manifestes). Ex. Ecole, consommation.
5. Prédiction créatrice: une croyance fausse engendre un comportement vrai. Ex.
Exclusion des Noirs des syndicats américains.
1ES:
2.1.
2.2.
3.2.
Applique le fonctionnalisme à l’analyse du conflit. Le conflit peut remplir deux fonctions:
une fonction intégratrice au sein d’un groupe en conflit avec un autre (l’opposition à un
autre groupe renforce la cohésion au sein du groupe) et une fonction de
communication (chaque groupe en conflit doit prendre l’autre groupe en considération
pour régler le conflit).
TES:
2.2.
Lewis
Coser
C. Sociologie économique et sociologie des organisations.
3
A.-C. Savy
TES:
2.1.
Les auteurs et courants de sociologie. 1° et T ES
Sociologie des organisations: s’intéresse aux rapports entre les entreprises et la société en partant de
l’entreprise. Son but est de comprendre comment une organisation parvient à ses buts.
Auteurs
Théories et méthodes au programme
Chap.
Michel
Crozier
1922-
1. Cercle vicieux de la bureaucratie: les règles édictées par la hiérarchie n’étant pas
adaptées au travail de terrain, les employés sont soumis à des zones d’incertitudes
qui amènent à un renforcement des règles.
2. Le pouvoir n’est pas un attribut mais une relation entre acteurs.
1ES:
RC
Herbert
Simmon
1. Met en évidence la rationalité procédurale (méthode qui permet aux agents de faire
des choix satisfaisants).
2. Théorie des conventions: explique comment les agents coordonnent leurs actions
malgré les imperfections de informations et leur rationalité limitée.
1ES:
RC
4
A.-C. Savy
Les auteurs et courants de sociologie. 1° et T ES
Sociologie économique et nouvelle sociologie économique: consiste à étudier les mécanismes et
phénomènes économiques en utilisant les apports de la sociologie.
Auteurs
Théories et méthodes au programme
Mark
Granovetter
1943-
1. Théorie des liens faibles et forts: les liens forts sont ceux que l'on a avec des amis
proches (il s'agit de relations soutenues et fréquentes). Les liens faibles sont faits de
simples connaissances. Les liens faibles sont dits "forts" dans la mesure où, s'ils sont
diversifiés, ils permettent de pénétrer d'autres réseaux sociaux que ceux constitués
par les liens forts.
2. Les liens forts peuvent freiner l’activité économique en excluant des entreprises les
plus qualifiés au détriments des amis. En cas d’asymétrie d’informations au contraire
ils sont utiles car ils augmentent la confiance entre les agents économiques.
3. Reprend la théorie de l’encastrement: les marchés sont encastrés dans les
relations sociales.
4. Critique à la fois l’approche du holisme méthodologique qui a une conception
sursocialisée de l’individu et celle de l’individualisme méthodologique qui en a une
conception soussocialisée.
1ES:
2.3
Karl Polanyi
1. Propose une approche sociologique de l’économie («L’économie est le procès
institutionnalisé d’interaction entre l’homme et son environnement, cette interaction
lui fournissant de façon continue les moyens matériels de satisfaire ses besoins») qui
lui permet de poser trois modèles de systèmes économiques: la réciprocité
(échange entre deux groupes), la redistribution (les biens sont rassemblés en un
centre pour être redistribués) et l’économie d’échanges (repose sur l’organisation
de marchés).
2. Montre que toutes les organisations sociales reposent sur la complémentarité entre
ces trois modèles: aucun n’a disparu ni même existé seul dans une société, même
s’ils sont historiquement apparus les uns après les autres.
TES
RC
Stanley
Milgram
1933-1984
1. Expérience du petit monde: il vérifie la théorie de Karinthy qui énonce que chacun
n’est séparé d’autrui que par six personnes.
2. Travaux sur la soumission à l’autorité: montre comment les individus, habitués par
la socialisation à se soumettre à l’autorité, peuvent en arriver à déléguer leur
responsabilité dans une démarche d’obéissance aveugle, par conformisme. Ils
cherchent à réduire la tension entre ce qu’on exige d’eux et ce qu’ils savent être
condamnable.
Milgram est plus psychologue que sociologue, il est cité dans ce chapitre car ses
travaux contribuent aux travaux sur les réseaux sociaux.
1ES:
2.3
4.
Vilfredo
Pareto
1848-1923
1. Théorie de l’optimum économique: atteint lorsque l’utilité d’une personne ne peut
être augmentée sans diminuer celle d’une autre. L’échange volontaire peut donc y
aboutir, mais pas la redistribution: si une personne a tout et les autres rien, l’optimum
est atteint.
2. Distingue l’action logique (cohérence entre l’objectif à atteindre et les moyens mis
en oeuvre) qui constitue le champ d’étude économique et l’action illogique
(incohérence) qui est le sujet de la sociologie.
3. Théorie de la circulation des élites: une société est équilibrée lorsque les élites
anciennes peuvent être remplacées par des élites nouvelles, issues des couches
inférieures. A compléter par la loi d’airain de l’oligarchie (Roberto Michels).
4. Dérivation ou théorie justificative: processus de justification par les individus de
leurs actions non logiques. Pareto les classe en 4 catégories: les simples
affirmations, les arguments d’autorité, celles fondées sur la volonté d’êtres
surnaturels et les preuves verbales. Elles peuvent donc prendre une dimension
idéologique (le pouvoir se place en légitime référence).
Pareto a toujours clairement distingué l’étude économique de l’étude sociologique, mais
il est situé ici du fait de la modernité de son approche dans ces deux disciplines.
1ES:
2.1.
2.2
5
A.-C. Savy
Chap.
Les auteurs et courants de sociologie. 1° et T ES
II.
Partir de l’individu: sur les traces d’Alexis de Tocqueville et de Max Weber
A. Individualisme méthodologique
L’individualisme méthodologique part du principe que l’individu est un être rationnel et doté de conscience. Il
agit selon sa compréhension du monde et selon ses intentions. Les phénomènes sociaux sont étudiés à partir de
la somme des comportements.
6
A.-C. Savy
Les auteurs et courants de sociologie. 1° et T ES
Individualisme méthodologique
Auteurs
Théories et méthodes au programme
Chap.
Alexis de
Tocqueville*
1805-1859
1. Pose que les démocraties ont pour caractéristique principale de tendre vers
l’égalisation des conditions, processus qui repose sur l’égalité des droits
(disparition des privilèges héréditaires, donc possibilité de mobilité sociale) et sur
l’égalité de fait (égalisation des niveaux et uniformisation des modes de vie).
2. Ce processus entraîne l’apparition d’une vaste classe moyenne, dans laquelle les
individus se préoccupent principalement de leur réussite économique.
3. Met en évidence trois dérives potentielles dangereuses pour la démocratie: la
tyrannie de la majorité (le pouvoir peut opprimer la minorité), le conformisme
(risque pour les individus de perdre leur esprit critique et leur indépendance
intellectuelle) et la montée de l’individualisme (les individus, préoccupés de leur
bien-être se détournent de la vie citoyenne, ce qui peut favoriser l’émergence d’un
Etat despotique).
1ES:
2.1.
4.
TES
RC.
Sc.
Po.
Max Weber*
1864-1920
1. Définit l’idéal-type: construction théorique de la réalité qui permet d’analyser les
actions sociales.
2. L’action sociale est un comportement volontaire dirigé vers autrui. Elle peut
prendre 4 formes: l’action traditionnelle (comportement guidé par la coutume ou
une croyance), l’action affective (réaction instinctive), l’action rationnelle «en
valeur» (fondée sur une valeur sans tenir compte des conséquences), l’action
rationnelle «en finalité» (motivée par un calcul coût/bénéfice attendus).
3. Décrit le processus de rationalisation des activités sociales (les dernières actions
prennent le pas sur les premières) ce qui conduit au désenchantement du monde.
La science remplace la religion. Ex. étude du capitalisme et de la bureaucratie.
4. Caractérise le pouvoir comme le résultat de relations asymétriques entre dominants
et dominés, la domination étant acceptée par les dominée (pas de conflits de classe)
car fondée sur des valeurs partagées.
5. Approche pluridimensionnelle de la stratification sociale (économique, sociale,
politique) et mise en évidence de 4 classes sociales (classe ouvrière, petite
bourgeoisie, intellectuels et techniciens sans possessions, classe possédante).
6. L’Etat a le monopole de la violence légitime. La légitimité du pouvoir peut être
traditionnelle, charismatique ou rationnelle-légale.
1ES:
4.
RC
TES:
1.1
Raymond
Boudon
1934-2013
1. L’agrégation des comportements individuels entraînent des effets non voulus: tout
phénomème social peut être expliqué comme étant l'effet émergent d'actions
individuelles, lesquelles actions sont dues aux raisons que chacun a d'agir ou de
croire ainsi, dans le contexte qui est le sien.
2. Travail sur l’inégalité des chances: met en évidence le poids des stratégies
familiales dans la réussite scolaire, l’effet de neutralisation (plus de diplômés
mais pas plus de travail en rapport avec les diplômes) et l’effet d’absorption (il faut
plus de diplômes pour atteindre le même niveau social que celui de ses parents).
TES:
1.2
Mancur
Olson
1864-1920
1. Paradoxe de l’action collective: une action collective ne peut aboutir que si un
grand nombre d’agents sont concernés, mais chacun des agents raisonnant en
termes de couple coût/bénéfice, aura intérêt, individuellement, à ne pas s’engager.
Si chacun suit donc son intérêt personnel, l’action collective n’a pas lieu.
2. Passager clandestin: comportement de celui qui ne s’engage pas dans l’action
collective mais en récoltera les bénéfices.
1ES:
2.2.
Gary Becker
1. Théorie du capital humain: l’individu est envisagé comme un capital (constitué par
un ensemble de compétences): la formation est donc un investissement, dont on
peut évaluer la rentabilité.
2. Economie de la délinquance: l’individu procède à un arbitrage avantages
attendus/risques pour décider de son comportement (normatif ou délinquant).
1ES:
2.1.
B. Interactionnisme
7
A.-C. Savy
Les auteurs et courants de sociologie. 1° et T ES
Courant théorique issu de l’Ecole de Chicago: pose l’analyse sociologie sur les processus sociaux notamment
celui de la socialisation.
Interactionnisme
Auteurs
Théories et méthodes au programme
Erving
Goffman
19221982
1. Pose que la vie sociale est une scène, dans laquelle chaque individu joue son rôle.
Ce rôle peut varier selon les situations.
2. Stigmate (visible ou invisible): désigne une variante sur un individu vis-à-vis de son
entourage, ce qui modifie ses relations et peut entraîner une disqualification. La
différence se transforme en inégalité.
TES:
RC
Howard
Becker
1928-
1. Interactionnisme symbolique: considère les phénomènes sociaux sous l’angle des
interactions individuelles et des représentations mises en jeu.
2. La déviance n’est pas le produit de facteurs sociaux pesant sur l’individu mais qu’elle
résulte d’un double processus: l’acte doit être défini comme déviant par la société (les
entrepreneurs de morale) et l’auteur d’un acte déviant doit être désigné comme tel
(étiquetage). Il dresse une typologie des individus selon leur comportement
(obéit/désobéit) et la façon dont ils sont perçus (déviant/non déviant).
3. La délinquance est le résultat d’une carrière, d’un apprentissage social dont les
étapes ne sont pas obligatoires, qui implique une redéfinition de l’identité sociale de
l’individu.
1ES:
3.
Everett
C.
Hughes
18971983
1. Recherches sur le travail, qui permet d'étudier les relations entre les individus ainsi
que les processus d’acceptation, de tolérance et de valorisation face aux autres. Les
statuts naissent ainsi de l’interaction des acteurs ayant des rôles sociaux différents.
2. Etudie la socialisation professionnelle: double processus d’apprentissage d’une
nouvelle culture et de conversion à une nouvelle identité.
3. Etudie la division du travail en dégageant trois notions: la profession, le métier, le sale
boulot. Chacun essaie sans cesse de déléguer ce sale boulot. La profession y est
mieux parvenue que le métier. Non seulement elle bénéficie d’une meilleure aura mas
elle donne droit à une licence, à savoir le droit de revendiquer une tâche (opérer pour
un chirurgien) et à exercer un mandat (contrôle du contenu des métiers).
TES:
RC
Serge
Paugam
1960-
1. Processus de disqualification sociale: caractérisé par une phase de fragilité
(l’individu est stigmatisé dans une position d’infériorité sociale), une phase de
dépendance (l’individu est pris en charge par les institutions et est qualifié d’assisté) et
une phase de rupture (cumul des handicaps sociaux et de l’inefficacité des institutions
qui conduit à l’exclusion et la marginalité).
2. Définit de trois formes de pauvreté (perçue comme une relation d’interdépendance
entre le pauvre et la société): la pauvreté intégrée (condition de la majorité de la
population, peu stigmatisée), la pauvreté marginale (ceux qui n’arrivent pas à se
conformer aux normes de la société industrielle, les «cas sociaux», très stigmatisés) et
la pauvreté disqualifiante (relève de l’exclusion sociale dans les sociétés postindustrielle).
TES:
2.2
C. Ethnométhodologie
8
A.-C. Savy
Chap.
Les auteurs et courants de sociologie. 1° et T ES
Ethnométhodologie: la société n’existe que par le sens qu’on lui donne
Auteurs
Harold
Garfinkel
1917-1987
Robert
Castel
Théories et méthodes au programme
Chap.
1. Pose que les faits sociaux sont des accomplissements pratiques.
2. Etre membre, c’est appartenir à une communauté mais cela résulte d’un processus
d’affiliation: partager un savoir de sens commun.
1ES:
2.
1. Désaffiliation: processus d’exclusion des individus dans les sociétés modernes.
2. Distingue 3 zones de cohésion sociale: la zone d’intégration (travail stable, insertion
relationnelle forte), la zone de vulnérabilité (travail précaire, relations de proximité
fragiles) et la zone de désaffiliation (pas de travail, isolement social.)
3. Discrimination négative: processus qui entraîne la disqualification des jeunes de
banlieue, du fait de nombreux stigmates. Justifie la mise en place de la discrimination
positive.
Auteur cité ici par rapport à la théorie d’affiliation d’H. Garfinkel.
TES:
2.2.
III.
Dépasser l’opposition entre l’individu et le tout: sur les traces de Norbert Elias et
de Georg Simmel
A. Les précurseurs
Les précurseurs
Auteurs
Théories et méthodes au programme
Norbert
Elias
1897-1990
1. Refuse d’opposer société et individu, ce qui l’amène à concilier histoire et sociologie: le
processus d’individualisation est historiquement lié à un processus de socialisation.
Place la notion d’interdépendance au centre de ses théories.
2. L’interdépendance entre individus explique le pouvoir (un individu qui dépend moins
d’autrui que d’autrui de lui a du pouvoir) et joue sur leur personnalité (elle leur impose
des réseaux préexistant).
3. Explique le processus de civilisation comme le fait de canaliser les pulsions par des
processus normatifs qui interdisent l’expressions des émotions violentes par l’effet de
la curialisation, i.e. L’extension des pratiques de la cour à l’ensemble de la société.
Ce processus s’étend d’abord aux nobles puis à la bourgeoisie et enfin aux classes
populaires.
1ES:
1.1.
3.
Georg
Simmel
1858-1918
1. Explique le lien social par la sociabilité capacité des individus à nouer des relations
sociales et à échanger avec autrui). Met en évidence les réseaux sociaux.
2. Montre que la mode obéit à une sociologie de la consommation.
3. Définit l’action réciproque, à savoir l’interaction entre les personnes et qui est à
l’origines des formes sociales.
1ES:
1./2
TES
2.
B. Structuralisme constructiviste
9
A.-C. Savy
Chap.
Les auteurs et courants de sociologie. 1° et T ES
Constructivisme structuraliste
Auteurs
Théories et méthodes au programme
Pierre
Bourdieu
1930-2002
1. Définit les champs: espaces dans lesquels se déroule une activité sociale donnée.
Ex. L’école. Dans chaque champ existe un groupe dominant, ainsi que des
croyances fausses sur la manière dont fonctionne le champ, donc sur la façon dont
se déroule la lutte de classement entre dominants et dominés.
2. Définit l’habitus: ensemble de manières de faire et de penser qui semble naturel aux
individus mais leur provient de leur groupe social d’origine.
3. Montre que la hiérarchie des pratiques culturelles (issues de l’habitus) suit la
hiérarchie sociale: les dominants sont légitimés parles dominés qui essaient de les
imiter.
4. Montre l’importance des capitaux dans chaque groupe social: capital économique,
capital culturel (objectivé, institutionnalisé et incorporé) et capital social.
1ES:
1
1. Travail sur l’émergence historique de la catégorie des cadres.
2. Distingue 4 régimes d’action (forme de coordination des actions des agents): un
régime de justesse (régit la plupart des actions quotidiennes et repose notamment
sur la routine), un régime d’amour, un régime fondé sur fondé sur la justification
et l’action stratégique et un régime fondé sur la violence. Les deux premiers
régimes reposent sur la paix, les deux derniers sur la dispute. Ces régimes d’action
permettent de rendre compte des situations sociales et de comprendre comment les
acteurs peuvent s’entendre.
3. Se situe dans une sociologie pragmatique opposée à la sociologie critique de P.
Bourdieu.
TES
2.
Luc
Boltanski
Chap.
TES:
1.
C. Constructivisme social
Constructivisme social
Auteurs
Théories et méthodes au programme
Alfred
Schütz
1. Le monde social est divisé en quatre régions (prédecesseurs, successeurs,
compagnons, contemporains) et l’individu peut établir deux types de rapports avec
autrui: compréhension/interprétation et action/influence.
2. Le monde social est considéré comme allant de soi: la culture d’un individu le porte à
accepter le monde dans lequel il vit comme tel.
3. Pose deux types de motivations pour expliquer les actes (in order to, en vue de /
because, parce que). Ex. un meurtrier peut tuer par appât du gain (in order to) et
parce qu’il a eu une enfance déplorable (because).
Peter
Berger
1. Réenchantement du monde: retour des croyances magico-religieuses dans le
monde moderne.
2. Introduit avec Thomas Luckmann la notion de socialisation secondaire (chacun doit
être socialisé en tant qu’adulte à ses différents rôles et statuts). Les chocs
biographiques désignent les conflits avec la socialisation primaires:.
3. Alternation: concept défini part ces deux auteurs comme une rupture forte entre les
socialisations primaires et secondaires, propre à remettre en cause l’identité de
l’individu.
D.
Actionnalisme ou sociologie de l’action
10
A.-C. Savy
Chap.
1ES:
1.1
TES:
1.
Les auteurs et courants de sociologie. 1° et T ES
Sociologie de l’action
Auteurs
Théories et méthodes au programme
Alain
Touraine
1. Sociologie du travail: le système productif reposant sur l’autonomie professionnelle
d’ouvriers qualifiés est devenu un système reposant prioritairement sur la technique.
2. Caractérise les nouveaux mouvements sociaux, à travers trois ressorts: le principe
d’identité (repose sur l’opposition à l’adversaire), le principe d’opposition («le
conflit fait surgir l’adversaire) et le principe de totalité (faire émerger un projet de
société alternatif, chaque groupe opposé cherche la domination).
TES:
2.2.
François
Dubet
1. Principe de l’inégalité juste dans la méritocratie: chacun ayant les mêmes chances
que les autres, les performances reflètent les mérites de chacun. Repose sur la
croyance que l’évaluation est juste et neutre.
2. Pose l’école démocratique de masse (tous les élèves ont des chances égales de
réussite) comme un idéal non atteint en démocratie.
TES:
2.1.
2.2.
E.
Sociologies de l’individu
11
A.-C. Savy
Chap.
Les auteurs et courants de sociologie. 1° et T ES
Sociologie de l’individu
Auteurs
Théories et méthodes au programme
Gabriel
Tarde
1843-1904
1. Psychologie sociale individualiste: la société est un «mécanisme psychologique
supérieur». Met l’accent sur le rôle individuel de l’inventeur dans l’évolution sociale et
sur l’importance de l’imitation dans la socialisation.
2. Loi de l’imitation: au sein de la société, les individus novateurs sont imités par les
autres, au niveau individuel fondement de la socialisation.
3. Réfute la théorie du «type criminel» et est parfois considéré comme le père de la
criminologie moderne pour son utilisation des statistiques criminelles.
1ES:
3.
JeanClaude
Kauffmann
1948-
1. Met en évidence les limites et enjeux de la liberté apparente dont les individus
disposent dans le monde moderne: chacun adapte son comportement à ce qui est
acceptable.
2. Analyse le processus de construction des normes: elles ne préexistent pas à
l’individus mais sont le résultat de la maîtrise des comportements.
3. Montre la place de l’imaginaire dans la construction des identités sociales.
1ES:
1
François
de Singly
1948-
1. Distingue l’individualisme universaliste caractéristique de la première modernité et
l’individualisme particulariste caractéristique de la seconde modernité.
2. L’individualisme universaliste peut se manifester par l’individualisme citoyen (met
l’accent sur des droits universels et se manifeste par la raison) et l’individualisme
humaniste (affirme une humanité commune qui fonde la solidarité humaine)
3. L’individualisme particulariste (revendique des droits spécifique pour chaque groupe
social, pour lutter contre les discriminations et rétablir l’égalité) est caractéristique des
sociétés modernes, il peut se manifester par l’individualisme compétitif (repose sur
l’affirmation des individus par rapport aux autres, se manifeste par la concurrence
entre individus et par la compétition) ou l’individualisme relationnel (repose sur des
relations choisies comme l’amour et l’amitié).
TES:
2.1.
Claude
Dubar
1945-
1. Distingue deux formes identitaires: la forme communautaire (l’individu est défini
par son appartenance et sa place dans une communauté) et la forme sociétaire
(identité personnelle de l’individu qui peut appartenir à différents groupes, chacun le
définissant en partie)
2. Crise des identités: l’ensemble des bouleversements économiques, sociaux et
politiques rendent difficiles à la fois de définir une forme sociétaire pourtant croissante
et une forme communautaire en tant que telle. Cette crise résulte de la:
3. Double tendance des sociétés modernes: autonomisation croissante de l’individu,
reposant sur la liberté individuelle et crispation des identités communautaires.
TES:
2.1.
Bernard
Lahire
1963-
1. Homme pluriel: l’individu ne se définit pas à partir d’un héritage culturel unique mais
à partir des héritages de tous les contacts qu’il entretient avec les diverses
institutions.
2. Dissonance culturelle: incohérence des pratiques culturelles individuelles par
rapport au modèle culturel de classe. Résulte des socialisations multiples et
différentes (famille, pairs, travail, couple, amis, etc.)
3. Travail sur les rapports aux savoirs en sociologie de l’éducation.
TES:
1.2.
Henri
Mendras
1927-2003
1. Moyennisation de la société: l’émergence des classes moyennes se traduit par une
«constellation centrale». Liée à la consommation de masse.
2. Sociologie de l’âge (considère l’âge comme un fait social): Mendras pose que la
société n’est plus structurée en classes sociales mais selon les catégories de
jeunesse et de vieillesse.
TES:
1.1
12
A.-C. Savy
Chap.
Les auteurs et courants de sociologie. 1° et T ES
Sociologie de l’individu
Auteurs
Louis
Chauvel
1967-
Théories et méthodes au programme
1. Met en évidence le retour des classes sociales, considérées selon trois critères:
l’identité temporelle (durabilité du groupe), l’identité culturelle (partage de modes
de vie, de langages et de traits culturels) et l’identité collective (capacité à agir de
concert)
2. Travaux sur le déclassement.
Chap.
TES:
1.1
Les références aux chapitres reprennent les numéros des questions telles qu’elles sont formulés dans le
programme.
RC: regard croisés.
13
A.-C. Savy
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