bibliothèque tant dans la préservation et la valorisation des manuscrits que dans la vulgarisation du patrimoine
ibadite.
Historique de la bibliothèque
La bibliothèque doit son existence au personnage de Saïd Ibn Aïssa Barouni, grand savant ibadite, originaire
de Djebel Nefoussa, en Libye, qui avait étudié au Caire pendant la première moitié du 19e siècle avant de se
consacrer à l'enseignement au profit de ses disciples au sein de la communauté ibadite présente en Egypte.
Outre son statut de précepteur, le cheikh avait une grande passion pour les livres et il ne lésinait pas sur les
moyens pour en acheter et en copier en grand nombre pendant les vingt ans de séjour au Caire, et même de
retour en Libye au Jebel Nefoussa.
Il lui était d'usage de se rendre à Djerba sur invitation de la médersa Miswaryya qu'abritait Jemâa El Kébir ou
la grande mosquée (du début du IVe de l'Hégire), et lorsqu'en 1811, après la mort du maître principal de la
médersa, il lui fut proposé de rester à Djerba pour enseigner, il accepta ce nouveau poste, non sans tenir à
ramener avec lui une grande partie de ses manuscrits dont il faisait usage pour transmettre le savoir à ses
étudiants et qui continuent encore à rendre les plus grands services.
1087 manuscrits en tout, portant sur des domaines variés, théologie, histoire, langue, littérature, rhétorique,
médecine, astronomie, géométrie et algèbre… comptent aujourd'hui dans le répertoire de la bibliothèque et
sont jalousement conservés pour être exploités à bon escient par les nombreux quêteurs de l'information, les
chercheurs, les historiens et les spécialistes de l'ibadisme, le livre d'or de la bibliothèque en fait foi.
La collaboration fructueuse avec l'Asidje, Beit El Hikma et la Bibliothèque nationale de Tunisie a abouti en
1992 au catalogage et à la classification desdits manuscrits dont un sommaire a été élaboré.
Genèse du projet
Avant d'être ce qu'elle est aujourd'hui, la bibliothèque faisait partie de la maison familiale à Hachène, avant
d'être aménagée dans un bâtiment construit à cet effet en 1966, mais qui n'est plus aujourd'hui pour seoir à la
renommée de la bibliothèque, ni pour répondre aux sollicitations toujours grandissantes des lieux émanant des