phase du son et de la réponse de la cellule) ; ce qui n’est pas le cas de la chouette effraie qui à un
verrouillage de phase qui se fait jusqu’à 9 kHz. Au-delà de 3 kHz, la localisation d’une source est
détectée grâce à la différence d’intensité qui parvient aux deux oreilles. En effet, la tête commence, à
partir de 2 kHz, à représenter un obstacle acoustique car les sons ont des longueurs d’onde trop
courtes pour la contourner. Il s’ensuit que lorsque des sons de haute fréquence sont dirigés vers un
côté de la tête, l’oreille située de l’autre côté se trouve dans une sorte d’ombre acoustique de plus
faible intensité sonore. Ainsi, si la fréquence du son est supérieure à 3 kHz, ce sont les différences
d’intensité interaurale qui servent d’indice pour localiser la source sonore. L’olive supérieure
latérale (OSL) et le noyau médian du corps trapézoïde (NMCT) vont permettre reconstituer la
localisation de la source. Des fibres afférentes excitatrices du noyau cochléaire antéro-ventral
ipsilatéral projettent également sur l’OSL. L’OSL reçoit également des fibres inhibitrices en
provenance du NMCT qui reçoit lui-même des afférences du noyau cochléaire controlatéral. Du fait de
cette configuration, un son latéral va faire décharger de façon plus vigoureuse l’OSL qui est du même
côté que le son, alors que l’inhibition controlatérale sera faible. Le résultat net est donc une excitation
ipsilatérale des centres supérieurs. Cette décharge de l’OSL sera réduite si le son se rapproche de la
ligne médiane car l’inhibition provenant du NMCT s’accentue alors. Quand le son se trouve de l’autre
côté de l’OSL, l’inhibition est totale ce qui supprime toute activité de l’OSL. L’OSL ne code donc que
pour les sons situés dans l’hémichamp ipsilatéral et il faut donc deux OSL pour représenter toute la
gamme des positions horizontales.
2.3.2.2. Les voies monaurales
On ne connaît encore pas très bien leur rôle. Un deuxième ensemble de voies issues du noyau
cochléaire se termine de façon controlatérale dans les noyaux du lemnisque latéral. Ces voies
véhiculent des informations provenant que d’une seule oreille et sont donc dites monaurales.
Certaines des cellules de ces noyaux auraient pour but de signaler le début du son, indépendamment
de sa fréquence et son intensité. D’autres traiteraient les aspects temporels du son, comme sa durée.
2.3.2.3. Intégration des voies auditives ascendantes
Le colliculus inférieur participe aux traitements de l'information spatiale. La sensibilité aux disparités
interaurales d'intensité ou de phase y est plus fine que dans le complexe olivaire supérieur. Certains
neurones sont sensibles au sens de déplacement d'une source sonore par rapport au plan médian.
On pense que le colliculus inférieur intervient dans l'orientation de la tête et des yeux en direction du
son. Des expériences réalisées chez la chouette effraie ont montré que la convergence des
différentes voies permettait la création d’une représentation topographique de l’espace auditif,
carte qui n’existe pas précédemment dans le système. En d’autres termes, les neurones du colliculus
inférieur vont répondre spécifiquement à des sons provenant d’une région particulière de l’espace
(parallèle avec le système visuel). Ces neurones ont donc une sensibilité préférentielle à la fois pour
une élévation et pour une position horizontale (azimut).
Les voies auditives ascendantes relayant dans les complexes olivaires et lemniscaux ainsi que
d’autres afférences en provenance directe du noyau cochléaire projettent sur le colliculus inférieur. Il
existe toutefois un certain nombre de fibres provenant de la partie caudale du tronc cérébral qui ne
passent pas par le colliculus inférieur et projettent directement sur le thalamus.
Certains neurones du colliculus inférieur montrent une sélectivité tonale remarquable (beaucoup plus
que ceux du thalamus). Ils sont capables de distinguer une fréquence de 10.125 Hz et celle de 10.000
Hz, soit un écart de 1 comma. De plus, de nombreux neurones du colliculus inférieur ne répondent
qu’à des sons modulés en fréquence, d’autres seulement à des sons de durée spécifique. Cette
spécialisation concerne des éléments caractéristiques des sons propres à une espèce, comme les
sons de communication (par exemple le langage) ou ceux des prédateurs.
Partie : Organisation fonctionnelle du corps genouillé médian
Les voies auditives ascendantes font obligatoirement relais dans le corps genouillé médian (CGM)
du thalamus. Les neurones du CGM présentent deux types de sélectivité :