REPUBLIQUE DU BENIN
MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT DE L’HABITAT ET DE L’URBANISME
INTRODUCTION
Depuis la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement tenue à Rio de Janéiro
en juin 1992 le développement durable a été défini comme une gestion et une utilisation des ressources en vue
de satisfaire les besoins des générations futures, on assiste à une meilleure prise de conscience de la nécessité
d’adopter des stratégies plus structurées pour assurer le développement grâce à une gestion rationnelle de
l’Environnement en général.
C’est pourquoi le Bénin, conscient du défi qu’il devra relever en tant que pays en développement a signé et
ratifié les trois Conventions de la Génération de Rio : la Convention sur la Diversité Biologique, la Convention
Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques et la Convention de Lutte contre la Désertification
Le développement qui va suivre permettra d’apprécier les efforts faits par le Bénin dans la mise en œuvre
de ces Conventions.
La Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
La République du Bénin en ratifiant la CCNUCC le 30 juin 1994 se trouve engagée dans un processus
d’obligations dont la finalité est d’élaborer sa communication nationale.
I- Enjeux et atouts de la Convention pour le Bénin
Le Bénin, comme la plupart des pays en développement, a pour priorité essentielle l’éradication de la pauvre
et la croissance économique. Toutefois, la question du changement a suscité un intérêt majeur au plan national en
raison des anomalies notoires ou des perturbations qui s’observent de plus en plus dans le régime climatique et
leurs impacts directs sur les rendements agricoles et l’élévation du niveau marin.
En considérant que le changement climatique pourrait se traduire par une modification franche du régime des
températures et des précipitations, les impacts possibles sur les activités humaines et les écosystèmes au Bénin
peuvent être illustrés par les deux exemples ci-après :
a) La modification du régime des précipitations pourrait se traduire soit par un allongement ou un
raccourcissement de la durée des saisons ; soit par une répartition de plus en plus aléatoire des saisons.
Cette situation entraînerait, selon le cas, une grande perturbation non seulement dans le secteur agricole
mais aussi dans d’autres secteurs de l’économie (commerce, tourisme, énergie etc…). Il est à noter que les
phénomènes tels que la sécheresse et l’inondation peuvent se produire avec une ampleur et une répartition
géographique encore imprévisible.
b) Le réchauffement global prévu pour le siècle prochain, pourrait avoir pour effet d’accélérer l’élévation du
niveau des mers avec pour conséquence l’engloutissement de certains grands quartiers des villes comme
Cotonou (capitale économique) et Grand-Popo dont les plages sont déjà en proie à une érosion de plus en
plus accentuée.
Le Bénin de par sa situation géographique, est un pays qui a subit au Sud l’influence maritime, alors que le
Nord se trouve sous l’emprise des conditions sub-sahéliennes. Il comporte, de ce fait, des zones particulièrement
vulnérables aux changements climatiques (bande côtière, Nord-Ouest et Extrême-Nord).
Le risque de disparition de la zone côtière suite à une élévation du niveau de la mer qui résulterait d’un éventuel
changement du climat, et ses corollaires (migration des populations, épidémies, famines, etc…), devraient par
exemple constituer une préoccupation pour les Décideurs.
2
En outre, la perturbation du calendrier agricole due à une éventuelle modification du cycle des saisons devrait
également susciter des inquiétudes, en raison du rôle primordial du secteur de l’agriculture dans le développement
socio-économique du Bénin.
Compte tenu de tout ce qui précède, les enjeux de la Convention sur les changements climatiques pour le Bénin
sont entre autres :
- la protection de la gestion rationnelle de la zone côtière ;
- la réhabilitation des aires dégradées par la déforestation et la désertification (renforcement des puits
d’absorption des gaz à effet de serre) ;
- la protection de l’atmosphère ;
- la surveillance du système climatique, c’est à dire, l’ensemble formé par l’atmosphère, l’océan, la
biosphère, etc… ;
- la promotion d’un développement durable.
Au nombre des atouts que compte cette Convention, on peut citer pour le Bénin :
1- la volonté politique qui s’est traduite par la ratification de cet instrument ;
2- l’assistance financière dont le Bénin devra bénéficier au titre du fonds pour l’environnement mondial et le
transfert de technologies ;
3- l’existence d’un Ministère de l’environnement (MEHU) chargé de coordonner toutes les activités à
caractère environnemental ;
4- l’élaboration et l’adoption d’un Plan d’Action environnemental et d’un Agenda 21 National ;
5- la participation des populations et des ONGs à la mise en œuvre de la Convention.
Pour faire face à ces enjeux et atouts, le Bénin a mis en place un certain nombre de dispositifs institutionnels.
II- Les dispositifs institutionnels mis en place au Bénin.
1- Mission du Ministère chargé de l’environnement.
Créé en juillet 1991, le Ministère chargé de l’Environnement au Bénin a pour mission la définition et la mise en
œuvre la politique de l’Etat en matière d’Environnement.
A ce titre, il est chargé de :
- la définition de la politique nationale en matière de prévention des pollutions et risques environnementaux,
d’amélioration du cadre de vie, d’urbanisme, d’assainissement, d’aménagement du territoire, de
cartographie et de télédétection ;
- la définition de la réglementation, du contrôle et de son application dans les domaines de sa compétence ;
- la mise en œuvre, le suivi et la coordination des Conventions issues de la Conférence des Nations Unies
pour l’Environnement et le Développement (CNUED).
2- Fondements administratif et juridique de la responsabilité de la gestion des problèmes liés au climat.
Le Ministre de l’Environnement est le premier responsable de l’exécution des décisions et instructions du
Gouvernement en matière d’Environnement.
3
2-1 Les Textes
Plusieurs textes administratifs régissent les questions liées au Climat au MEHU ; il s’agit en
l’occurrence de :
Tableau I : Textes administratifs régissant les questions liées au climat au MEHU
DATES
DESIGNATIONS
12-06-1992
Signature de la Convention sur la Diversité Biologique
30-06-1992
Ratification de la Convention sur la Diversité Biologique
16-03-1993
Signature de la Convention de Vienne et du Protocole de Montréal sur la
Protection de la Couche d’OZONE
01-07-1993
Ratification de la Convention de Vienne et du Protocole de Montréal sur la
Protection de la Couche d’OZONE
13-07-1994
Signature de la Convention sur la Désertification
28-08-1996
Ratification de la Convention sur la Désertification
13-06-1992
Signature de la Convention sur les Changements Climatiques
30-06-1994
Ratification de la Convention sur les Changements Climatiques
29-11-1997
Signature du Protocole de KYOTO pour la réduction des émissions de gaz
à effet de serre.
11-02-1999
Promulgation de la Loi Cadre sur l’environnement
3- Autres structures intervenant dans le domaine du climat
Au Bénin, plusieurs structures s’occupent des questions relatives au climat.
Le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de l’Administration Territoriale (Direction de lutte contre les
catastrophes) et le Ministère de la Défense Nationale (Compagnie des sapeurs pompiers) ont pour mission
d’intervenir sur les conséquences des changements climatiques.
Le Ministère des Travaux Publics (ASECNA et Direction de la Météorologie) et le Ministère des Mines de
l’Energie et de l’Hydraulique ainsi que le Ministère du Développement Rural s’occupent de la production et de
l’archivage des données climatiques.
L’Université Nationale du Bénin (Département Climatologie) se penche sur la recherche fondamentale et
les modèles prévisionnels.
III- Le bilan des interventions sur le plan climatique
Les actions menées ou en cours d’exécution dans notre pays en matière des changements climatiques
concernent notamment :
l’information et la sensibilisation à travers des conférences, débats, des séries d’interviews radio
diffusées etc.….
l’exécution, de 1993 à 1996 d’un Projet intitulé « Reboisement villageois pour la séquestration du
carbone ». Ce projet financé par le PNUD-FEM et dont le coût estimatif est de 2,5 millions de dollars
4
US, a eu pour objectif d’améliorer la gestion des zones dégradées, en démontrant l’habileté des projets
forestiers dans les zones arides/semi-arides à contribuer à la questration du carbone. L’évaluation de
ce projet qui s’insère pratiquement dans le cadre des mesures d’atténuation du changement climatique, a
été faite en mars 1997 et s’est révélée très positive ;
La mise en œuvre depuis 1997 du Programme de formation sur les changements climatiques (CC:
TRAIN). Ce programme est conçu pour aider le Bénin à renforcer ses capacités à répondre aux
obligations de la Convention- Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Il a pour objet d'aider à la mise en place d'équipes nationales en vue de l'élaboration de stratégies nationales
de mise œuvre de la Convention- Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, ainsi que des
communications initiales. Il lui donne l'occasion d'intégrer dans les objectifs de développement, les préoccupations
concernant les changements climatiques.
Ce programme a permis au Bénin de former un certain nombre de personnes sur les méthodologies
d'inventaires, des stratégies d'atténuation des gaz à effet de serre ainsi que sur les méthodologies de vulnérabilité et
d'adaptation aux changements climatiques.
Des études d'inventaire et de stratégies d’atténuation des gaz à effet de serre ont été menées dans les
secteurs de l'agriculture, de la foresterie et changement d'affectation des terres, des transports et procédés industriels
et des déchets. Deux études de vulnérabilité et d'adaptation ont été menées sur les ressources en eau et la santé.
Quelques activités restent à être menées pour boucler ce programme. Il s'agit notamment :
- d'organiser des séances de sensibilisation et d'information de la société civile des Décideurs
- d'organiser les formations sur les " Stratégies nationales de mise en œuvre "
En février 2000 a été lancé le Projet « Communication Nationale sur les Changements Climatiques ».
Complémentaire du programme CC: TRAIN, ce Projet utilisera les résultats de ce dernier pour formuler la
Communication Nationale initiale du Bénin qu’il soumettra à la CoP6. Il vise aussi à accroître la sensibilisation vis-
à-vis des Changements Climatiques et de leurs effets adverses.
IV- Perspectives
Le Bénin, à l’instar des pays en développement exempts de tous nouveaux engagements, doit toutefois
déployer des efforts au niveau national pour remplir ses obligations découlant des engagements généraux de la
Convention, notamment en matière d’observation systématique, de recherche et de sensibilisation.
A cet égard, la République du Bénin doit en perspective :
- élaborer des options des stratégies d’adaptation au changement climatique, notamment celles visant à faire
face à une élévation éventuelle du niveau de la mer, ainsi que des options relatives aux stratégies
d’atténuation ;
- initier les projets à soumettre au FEM pour financement ;
- évaluer les besoins technologiques et de savoir-faire nécessaire pour faire face au changement climatique à
l’échelle nationale ;
- développer les capacités d’observation sur l’ensemble du système climatique ;
- lancer des programmes de recherche-action et encourager la formation dans le domaine du changement
climatique ;
- promouvoir des technologies à rendement énergétique élevé y compris les systèmes d’énergie renouvelable
et nouvelle,
- coopérer aux échelons sous régionale et internationale aux fins de la mise en œuvre de la Convention.
5
V- Conclusion
Le Bénin, de par sa situation géographique et l'étroitesse de ses moyens limités est un pays très vulnérable
aux changements climatiques. Les responsables à différents niveaux sont très conscients de l'enjeu. C'est
pourquoi le Bénin s'est engagé dans cette Convention en signant et en ratifiant la Convention-Cadre des Nations
Unies sur les Changements Climatiques. La procédure pour la ratification du Protocole de Kyoto est
enclenchée et le Gouvernement vient de signer le Décret portant adhésion au Protocole de Kyoto. Le projet de
Loi y afférent sera transmis dans les prochains jours à l'Assemblée Nationale.
Aussi, le Bénin a t-il élaborer sa Communication Nationale initiale. Tout ceci dénote de la volonté du Bénin
de se conformer aux engagements de la Convention sur le Climat.
LA CDB
Après la signature par le Bénin de la Convention sur la Diversité Biologique le 13 juin 1992 et sa
ratification le 30 juin 1994, plusieurs actions ont été entreprises dans le cadre de sa mise en œuvre effective.
Ces actions se présentent sous les aspects suivants :
1 Internationalisation de la Convention au plan national.
2 Suivi de la Convention au plan national et international.
3 Exécution du Projet de Stratégie Plan d’action pour la Conservation de la Diversité Biologique.
I°) INTERNATIONALISATION DE LA CONVENTION AU PLAN NATIONAL
Après sa ratification, le Ministère de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme a procédé à la
désignation du Point Focal de la Convention.
Le point Focal s’est assigné pour tâches premières l’information des populations sur la Convention, son
contenu, ses atouts et contraintes.
A cet effet, sur financement du Budget national et après requête du Ministre de l’Environnement, de
l’Habitat et de l’Urbanisme, un montant de 22.500.000 FCFA ont permis :
- D’éditer 2 000 d’exemplaires de la Convention qui ont été distribués aux usagers des ressources
biologiques et aux techniciens dans le domaine.
- D’organiser des ateliers d’information des principaux groupes cibles impliqués dans la gestion
des ressources biologiques au Bénin (au niveau national et départemental )
- D’organiser les journées mondiales de la Diversité Biologique les 29 décembre 1994, 1995, 1996,
1997 et 1998.
- D’organiser des séances de sensibilisation à la radio nationale dans les cinq principales langues
nationales.
II°) SUIVI DE LA CONVENTION AUX NIVEAUX INTERNATIONAL
ET NATIONAL
International
En vue d’être au même niveau de compréhension et d’évolution dans le processus de la mise en œuvre de la
Convention sur la Diversité Biologique, le Bénin a opté pour sa participation aux différentes rencontres
internationales. Dans ce cadre, il a pris activement part aux cinq (5) Conférences des Parties à la Convention qui ont
lieu respectivement au :
1 / 12 100%