Fabio Massimo Castaldo, au nom du groupe EFDD. – Monsieur le Président, pourquoi
cette tragédie a-t-elle frappé les seuls Tunisiens, chers collègues?
Au cours des derniers mois, je me suis rendu trois fois à Tunis pour observer le bon
déroulement des élections dans l'unique pays où le printemps arabe a véritablement porté
ses fruits. Aujourd'hui, quand je pense aux images de sang et de mort de l'attentat, je sais
qu'elles ne réussiront pas à effacer celles des moments que j'ai vécus: des images teintées
d'enthousiasme, de cet incroyable engagement du peuple tunisien au moment de préparer
et d'organiser les élections.
Un mot résonne encore: choukran, merci. Merci d'être avec nous, de nous soutenir et de
nous encourager pendant que nous retrouvons notre liberté de parole, de vote et d'opinion,
alors que nous nous efforçons de parvenir à une réforme sociale équitable, que nous
commençons à bâtir un avenir meilleur pour nos enfants. Partout, dans les bureaux de
vote et ailleurs dans le pays, j'ai trouvé hospitalité, éducation et chaleur. J'ai également
visité ses musées, ce merveilleux Bardo et sa collection de mosaïques, qui témoigne de
trois millénaires d'échanges et de relations entre l'Europe et l'Afrique du Nord.
Pourquoi la Tunisie, donc? Parce que d'aucuns veulent détruire son tourisme et son
économie, pour étouffer sa démocratie et la voix des jeunes citoyens tunisiens. Pour
plonger le pays dans l'anarchie, en défendant des positions de force avec les flammes de
la violence. Pour faire croire, avec la terreur, qu'il n'y a aucune coexistence possible entre
l'islam et la démocratie. Et cet intérêt n'est pas seulement celui des terroristes,
malheureusement. Si l'on tombe dans le piège du choc des civilisations ou des religions,