Association des jeunes économistes tunisiens (AJET)
Association des jeunes économistes tunisiens (AJET)
Quelques propositions économiques et sociales pour la Tunisie
Avant de présenter nos propositions un état des lieux s'impose :
L'économie tunisienne demeure fragile avec des taux de croissance et d'investissements
faibles.
Le pays connaît un chômage chronique, en hausse permanente.
Les déséquilibres régionaux sont inquiétants.
Les inégalités ne cessent de se creuser, donnant lieu à une réelle « fracture sociale ».
Ce que nous proposons, c'est un plan d'action pour la Tunisie afin de relancer l'économie et de faire
face à la crise latente à laquelle nous sommes exposés. Ce ne sont pas de fausses promesses, mais
des mesures concrètes et réalistes.
Nous voulons instaurer la confiance et l'enthousiasme.
Nous voulons créer des emplois et améliorer le pouvoir d'achat.
Nous voulons mettre notre pays sur une trajectoire de croissance qui profite à tous les
tunisiens et non à un petit cercle de privilégiés.
Afin de réaliser ces objectifs, nous fendons une économie citoyenne au service de tous les
tunisiens et ce n'est qu'ainsi que nous pouvons redresser notre pays.
Association des jeunes économistes tunisiens (AJET)
Combattre la corruption et promouvoir les principes de bonne
gouvernance :
« Nous devons lutter efficacement contre la corruption et le clientélisme pour construire un Etat
honnête et impartial. »
Créer un organisme indépendant dont la mission est de prévenir, de réprimer et de combattre
la corruption. Cette structure sera également chargée de la diffusion des codes de bonnes pratiques
qui tiennent compte des normes internationales ainsi que de la formation et de l'encadrement
périodiques des fonctionnaires.
Instaurer des mesures qui obligent les hauts fonctionnaires de l'Etat à déclarer leur
patrimoine personnel ainsi que leurs dettes et à fournir des copies de leurs déclarations de revenus
ainsi que celles de leurs conjoints, enfants et personnes à charge.
Adopter, au sein de la fonction publique, des méthodes de gestion des ressources humaines
qui assurent des changements d'affectations réguliers et opportuns pour éviter que l'insularité des
fonctionnaires ne favorise les abus.
Promouvoir la transparence et simplifier les procédures en matière de marchés publics.
Pour lutter contre la discrimination et le népotisme, nous proposons de recourir aux CV
anonymes pour les recrutements au sein du secteur public.
Soutenir les ONG ainsi que les associations qui œuvrent en faveur de l'intégrité et de la
transparence.
Encourager le débat public sur les problèmes de la corruption via de vastes campagnes de
sensibilisation à différents niveaux.
Mettre en place des dispositions qui garantissent aux citoyens l'accès aux informations
inhérentes aux dépenses électorales et au financement des partis politiques.
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L'emploi, une priorité absolue :
« Pour créer un choc de confiance et favoriser l'intégration des jeunes sur le marché du travail,
100 000 postes d'emplois doivent être crées d'ici fin 2012. »
Créer des emplois pérennes par une action volontariste de l'Etat essentiellement dans les
secteurs de l'éducation et de la santé, ce qui permettrait également de réduire les inégalités
régionales en la matière.
Mettre en place des programmes d'accompagnement et d'intégration pour la formation,
l'encadrement et le recyclage des chômeurs de longue durée.
Encourager et promouvoir les projets au sein des secteurs intensifs en main d'œuvre.
Créer le « contrat des droits et des devoirs » qui permet aux chercheurs d'emplois de
percevoir 200DT par mois, pendant un an, en effectuant des travaux d'intérêt général et des
formations qualifiantes.
Instaurer le droit au premier emploi pour les jeunes diplômés sous la forme d'emplois
subventionnés par l'Etat ou de tutorat rémunéré.
Mettre en place une vraie politique de soutien à la création de projets par les jeunes
diplômés à travers les crédits à taux zéro ainsi que les politiques d'accompagnement,
d'encadrement et de formation.
Améliorer le cadre de l'investissement et œuvrer à assainir le climat des affaires au moyen
de mesures appropriées, dont notamment la restructuration du secteur bancaire.
Favoriser et soutenir la création d'emplois dans le secteur non marchand (ONG,
associations…).
Créer de nouvelles structures juridiques et économiques pour institutionnaliser le secteur
informel et favoriser sa migration vers la légalité ; à travers le développement du micro-crédit ainsi
que la mise en place de régimes d'imposition adaptés.
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La justice sociale et la dignité, au cœur de notre projet sociétal :
« Nous voulons réconcilier l'économique et le social. Nous privilégions une économie au service
des citoyens et non l'inverse. »
Pour loger les plus démunis, nous proposons de construire 15 000 logements sociaux d'ici la
fin de l'année 2012.
Face à la hausse des loyers, nous proposons de mettre en place des « allocations logement»
en vue de réduire le coût du logement des ménages modestes jusqu'à 25%.
Lutter contre la vie chère en mettant en place des politiques de contrôle des prix efficaces
et en élargissant la liste des produits subventionnés.
Pour une distribution plus juste des richesses nous proposons de réformer les tranches de
l'IRPP en augmentant les quotas d'exonération pour les revenus les plus faibles.
Développer les services de santé en milieu rural à travers les incitations à l'installation pour
le personnel médical et la mise en place de budgets régionaux pour améliorer la qualité des soins.
Instaurer et renforcer la responsabilité sociale des entreprises (RSE) à travers la mise en
place d'une charte nationale qui vise à assurer un meilleur compromis entre efficacité économique,
obligations sociales et respect de l'environnement.
Promouvoir et développer le commerce équitable pour permettre aux petits producteurs
agricoles ainsi qu'aux artisans de se regrouper afin d'augmenter leur volume de production et
d'accéder à l'exportation tout en réduisant le nombre d'intermédiaires. L'Etat doit par ailleurs
s'engager à verser des primes aux groupements de producteurs permettant la réalisation de projets à
caractère collectif (achat d'équipements, banques de semences, systèmes anti-érosion...).
Développer la micro-finance pour lutter contre l'indigence, en vue de fournir du travail
au plus nécessiteux et non pas de l'assistance. Nous proposons également de mettre en place des
structures d'appui régionales pour accompagner les bénéficiaires de micro-crédits (conseil,
formation, informations...).
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