Le Coran, entre histoire et écriture
Par Abdelhamid BELHADJ HACEN
jeudi 10 février 2000
De la difficulté à théoriser l'étude coranique
En effet comment choisir les éléments théoriques nécessaires à l'étude du Coran sans
paraître préférer la superficialité à la profondeur des idées qu'exprime un travail
scientifique digne de ce nom ?
D'autant plus qu'un certain nombre d'éléments concernant la transcription du Coran
continuent de susciter des interrogations diverses et variées à travers des études ne
proposant que rarement des modèles adéquats. À l'heure actuelle, certains travaux se
caractérisent par leur côté polémique et se limitent à légitimer ou infirmer l'inspiration
divine du texte coranique. D'autres se cantonnent à l'analyse de ses structures internes
bien plus qu'elles ne proposent une réelle exégèse. A cet effet, il convient, avant tout, de
préciser que l'approche "exégétique" des Ecritures Saintes, d'une manière générale, est
une entreprise qui rebute beaucoup de non-initiés. À ce propos, Régis Blachère nous
déclare qu'une telle entreprise exige : "une initiation, une mise en garde du lecteur non-
musulman contre lui-même et contre ses habitudes intellectuelles" 1.
L'approche coranique est d'autant plus délicate qu'elle nécessite une rigueur et une
pluridisciplinarité difficiles à acquérir. Il ne suffit pas de se déclarer arabophone ou
arabisant pour prétendre à la maîtrise du texte coranique et des idées qu'il exprime. Non
seulement, il convient de maîtriser la langue arabe avec sa grammaire, nahw, son
analyse grammaticale, i'rab , et sa morphologie, sarf, mais il faut aussi connaître le texte
coranique dans son ensemble et les "sciences" dites coraniques, telles que les devises
lectionnelles (ahkam al-qira'a ), les causes ou circonstances de la révélation ( asbab
annuzul ), la difficile et rigoureuse science de " l'abrogeant et l'abrogé " (Al-nasih wa al-
mansuh) … etc.
Rappeler tout cela c'est faire un effort pour allier le plus possible l'efficacité à une
objectivité toujours difficile à obtenir lorsqu'on traite ce type de sujet. Notre
préoccupation première et fondamentale est d'éviter de participer ou d'alimenter telle ou
telle querelle ou polémique en proposant une analyse des plus objectives possibles. C'est
pourquoi, notre étude, se propose de revenir sur un point d'une autre nature et concerne
la mise par écrit du texte coranique dès les origines et jusqu'à la constitution de la
"Vulgate " uthmanienne .
Malheureusement, peu de travaux nous renseignent sur la Révélation au début de
l'apostolat du Prophète Muhammad et en l'absence d'une base théorique conséquente,
parce qu'il est difficile d'étudier le texte coranique à travers les seuls repères et
habitudes intellectuelles occidentales, nous nous proposons d'une part de revenir sur les
modalités pratiques de la transcription de la Révélation et d'autre part d'exploiter
l'énorme masse de travaux des exégètes et historiens musulmans. Il est impossible de
faire abstraction de ces nombreuses sources, sous prétexte qu'elles manquent de rigueur
méthodologique, même si un bon nombre de ces travaux se limitent, bien souvent, à la
seule analyse descriptive et à la répétition d'éléments issus d'études antérieures
présentant les mêmes insuffisances. Beaucoup de ces traditionnistes se sont cantonnés
dans la sphère du taqlid et se sont sentis très peu inspirés par le tajdid en prétextant la
fermeture de la porte de l'ijtihad.
La question fondamentale qui se pose à ce niveau est la suivante : quelle méthode
adopter pour faire un tri bibliographique sélectif qui nous permettrait de ne prendre en
compte que les témoignages considérés comme étant fiables ? Répondre à cette question
c'est déjà faire un grand pas dans la compréhension du problème de la mise à l'écrit du
Coran. Si nous devons nous contenter du seul texte coranique pour y répondre, nous
devons vite nous rendre compte que les indications s'y trouvant relèvent plus du
domaine de la foi que de l'étude historique. C'est donc contraints et forcés que nous
devons nous tourner vers la Tradition (Sunna) pour étudier cette question, "même si elle
ne saurait malheureusement donner une grande sécurité à l'historien occidental."
(Blachère).
Pour d'autres auteurs occidentaux il convient de ne prendre en compte que les éléments
de la Tradition issus des ouvrages les plus "authentiques" et remontant dans tous les cas
aux toutes premières générations de spécialistes du Coran, tels Ibn 'Abbas, 'Abdallah Ibn
'Umar, Ibn Mas'ud, Ubbay Ibn Ka'ab … etc.
C'est le cas pour l'écrivain Caratini 2 qui adopte, d'une certaine façon, le système du
tawatur cher aux traditionnistes et aux exégètes les plus rigoureux et qui n'admet
comme authentiques que les témoignages concordants et les écrits provenant de
plusieurs témoins oculaires et auditifs et remontant à une chaîne de garants jugés non
suspects.
C'est ainsi qu'est une "science" critique voit le jour entre le IIe et le IIIe siècles de
l'Hégire, sous la plume d'experts et érudits, aimat al-jarh wa ta'dil (textuellement, les
imams-chirurgiens et réparateurs, faisant allusion à leur minutie) qui s'employèrent à
mettre sur pied une méthode qui permettrait de séparer les traditions authentiques de
ceux qui ne l'étaient pas, toujours sur la base de l'isnad et de la méthode multilatérale ou
tawatur. Cette méthode a été instituée pour donner plus de garantie et d'authenticité au
hadith.
C'est justement cette méthode qui a été employé par ashab as-sunan (traditionnistes
canoniques) et ashab attafsir (coranistes et exégètes), notamment Al-Bukhari et Muslim,
Tabari et Al-Qurtubi, etc.
Malgré la prudence requise et l'inexistence d'un texte fine varietur durant l'apostolat
du Prophète Muhammad, il convient de dire qu'il n'est point possible de se renseigner sur
l'élaboration du texte coranique sans se référer à la Sunna et à l'exégèse traditionnelle
(Blachère).
AÀ cet effet, les ouvrages des traditionnistes tels que que Al-Bukhari, Muslim et ceux des
exégètes Ibn Katir, Tabari et Al-Qurtubi et ceux de certains spécialistes occidentaux
comme Blachère, Bell, Noëldeke, etc. , nous seront d'un précieux secours pour étoffer
notre étude.
Enfin, si nous voulons proposer un travail scientifique digne de ce nom n'oublions pas,
malgré toutes les précautions requises, que : " les meilleurs de ces commentateurs sont
les exégètes musulmans qui ont écrit depuis mille ans (…)" et qu'un très grand nombre
de titres et d'articles attendent le spécialiste.
À travers l'analyse que nous présentons nous tenterons, principalement, de démontrer
qu'aucune rupture sémantique ou lectionnelle n'est venue perturber la transcription
coranique du début de l'apostolat de Muhammad à la canonisation de la Vulgate du Calife
'Utman et que les seules variations introduites dans le texte coranique ont été des
variations d'ordre graphique et lectionnel.
Les questions que nous allons nous poser et auxquelles nous tenterons de répondre pour
asseoir notre thèse sont donc les suivantes : Comment s'est opéré la pérennisation de la
Révélation durant l'apostolat du Prophète ? Comment a-t-elle été transmise après sa
mort ? Comment le texte canonique du Coran s'est-il établi ?
Est-ce que la copie du Coran que nous avons entre les mains est identique à celle qui
prévalait du temps du Prophète de l'islam ? Quels sont les changements linguistiques
notables qui ont été opérés depuis l'avènement de l'islam ?
Les modalités de la révélation
Le Coran a été prêché dans son ensemble du vivant du Prophète mais il n'a certainement
pas été écrit par lui. Tout d'abord, il est peu vraisemblable que le Prophète ait su écrire
et ensuite parce que nous n'avons aucun hadith, ni aucun témoignage nous le présentant
comme transcrivant les révélations reçues par lui.
Certains orientalistes occidentaux (Kasimirsk etc.) soutiennent cette affirmation
rejoignant en cela la théorie généralement admise dans les cercles musulmans.
Ces révélations, nous disent ces mêmes traditions, ont été apprises par cœur par
Muhammad grâce à un messager divin, reconnu comme étant l'Archange Jibril (Gabriel).
Le Coran abonde en ce sens dans un bon nombre de sourates et la Sunna en fait de
même dans la mesure ou de nombreux hadiths qualifient de ummi le fondateur de la
religion musulmane, peut-être pour accentuer un peu plus le côté exceptionnel et
prodigieux du texte coranique. C'est pourquoi on parle souvent de i'jaz, mal traduit par
"inimitabilité " lorsqu'on tente de définir le style coranique.
Dans Lisan Al-'Arab et Tuhfat Al-'Arus (les deux plus importants ouvrages
encyclopédiques sur la langue arabe), nous apprenons que le terme ummi recouvre la
notion d'analphabétisme et que les ummiyin ne s'apparentent pas aux gentils comme
l'ont suggéré Weil et Blachère mais sont tout simplement des personnes qui ne savent ni
lire ni écrire. Actuellement, c'est cette explication qui prévaut dans les sociétés arabes.
Dans le Coran, la sourate intitulée l'Araignée, par exemple, fait allusion à
"l'analphabétisme" du Prophète de la manière suivante : "Pourtant naguère tu ne récitais
le texte d'aucune Écriture, pas plus que tu n'en retraces de ta (main) droite : Et c'est
cela qui fait douter les tenants du faux. " (XXIX, 48).
S'agit-il réellement d'une méconnaissance de l'art de l'écriture et de la lecture ou
simplement une allusion à la méconnaissance des textes antérieurs ?
Chez les fidèles musulmans cela ne fait aucun doute et ils se basent pour ce faire sur
l'expression " an-Nabi al-ummi" contenue dans le Coran.
Nous retrouvons cette interprétation chez certains orientalistes comme 'Amari,
Kasimirski, Montet qui suivent en cela, comme nous l'avons déjà suggéré, l'exégèse
orthodoxe. En réalité cela semble un peu plus complexe que cela. Pour Blachère cela fait
plutôt référence à l'ignorance de la loi divine. Il cite pour se justifier le commentaire de
Tabari qui aurait déclaré que : "les Ummiyun sont des gens qui ne déclarent véridique
aucun Apôtre envoyé par Allah, ni aucune Écriture révélée par Lui, mais qui forgent une
"écriture" de leurs mains." Puis il nous déclare que ce même Tabari revient sur sa
déclaration et retourne à la première interprétation 3.
En fait, Tabari après avoir cité une tradition attribuée à Ibn Abbas, donne à la fin de cette
citation son propre commentaire en se basant sur l'explication linguistique en nous disant
que "cette acceptation n'est pas celle de l'arabe".
Certains orientalistes ont remis en cause la notion d'"analphabète" et se basent sur
l'interprétation de l'impératif iqra' qui pour eux ne signifie pas : Lis ! mais : Prêche !
(Weil, Nöldeke, Schwally). Pour < an>formé sur le verbe qara'a qui signifie " réciter ou
"lire". Pour lui le Coran peut-être défini comme étant : "une récitation ou une lecture
d'une révélation divine (…) Dès lors le Coran peut-être pris au sens de : " l'ensemble des
messages divins qui ont été révélés à Mahomet, lus et récités par lui" (ummiyin, nous ne savons
par écrire et compter". Pour lui, l'absence de la mention de l'ignorance de la lecture dans la déclaration Prophète confirmerait sa thèse.
Par contre, l'exégèse coranique traditionnelle argumente dans un autre sens en se basant leur argumentaire sur celui du Coran. Ces
exégètes glosent à partir d'un verset coranique (Al-Baqara, 99) pour nous signifier que le Prophète ne pouvait en aucun cas maîtriser la
lecture et encore moins l'écriture : " Si tu étais (ô Prophète !) du nombre de ceux qui écrivent et qui lisent, les incrédules (les non-
croyants) diraient : Peut-être a t-il appris cela et l'a t-il recueilli dans les Écritures des Anciens".
Ces différentes interprétations démontrent, si besoin, la fragilité des arguments mis en exergue et la question n'en demeure pas moins
ouverte.
Par contre, beaucoup de hadiths et de témoignages nous décrivent le fondateur de l'islam dictant les révélations qu'il a reçues à ses
nombreux scribes et Compagnons ( Buhari, Muslim, Qurtubi, Ibn Kathir, Tabari, etc.).
A ce niveau de la démonstration, à notre sens, il serait plus intéressant de tenter de savoir si le Prophète a porté lui-même à l'écrit le
texte coranique que de tenter de savoir s'il a su manier le qalam (sorte de plume en roseau) et déchiffrer un écrit. Mais la question qui
s'impose à nous est la suivante : Si le Prophète a su écrire pourquoi n'a t-il pas lui-même entrepris de fixer par écrit le texte coranique
alors qu'il a constamment encouragé les autres à le faire. ? Force est de constater, là encore, que la question demeure posée malgré les
explications issues de la Tradition et des études orientalistes.
Les Compagnons du Prophète se basaient pour apprendre le Coran sur les dictées et les récitations du Messager ou de tout autre
Compagnon érudit l'ayant appris du Prophète lui-même. A l'exemple de 'Abd-Allah Ibn Mas'ud, Ubay Ibn Ka'b ou Zayd Ibn Tabit, 'Ali Ibn
Abi Talib 5.
Le Coran a été révélé sur une période allant de 610 à 632, soit sur une longue période de vingt trois années, en plusieurs fois et selon les
circonstances et les évènements vécus par la communauté musulmane naissante. Comme nous l'avons déjà dit, à chaque révélation d'un
ou de plusieurs versets, le Prophète demandait à ses scribes (la Sunna nous en cite quarante) de porter la parole divine à l'écrit.
A ce propos les quatre spécialistes de la Sunna, Abu Dawud (817-889) dans son ouvrage Kitab Al-Sunan, Al-Tirmidi (mort en 892), dans
son livre canonique Al-Jami' Al-Sahih, Ibn Majah (824-887), dans Kitab Al-Sunan et Al-Nisa'i (830-915) 6 ont rapporté un hadith de Ibn
'Abbas (considéré par beaucoup comme étant la plus grande autorité en matière d'exégèse coranique ) dans lequel 'Utman dit : "À
chaque révélation le Prophète convoquait ses scribes et leur disait" : "Mettez cela dans la sourate où il est invoqué tel ou tel propos, selon
les directives du Gardien de la Révélation (Amin Al-Wahy), l'Archange Jibril (Gabriel)".
En raison de l'inexistence du papier, les versets coraniques étaient portés à l'écrit sur des objets disparates (planches, omoplates de
chameaux, feuilles de palmiers, pierres (…).
Selon toute vraisemblance, le Coran dans son intégralité a été porté à l'écrit du vivant de l'Envoyé d'Allah de la même façon et déjà selon
les sept caractères, al-qira'at assab', (les sept lecture ) inspirés par la Révélation.
Chérifi 7 abonde en ce sens en nous déclarant que le Coran : "fut codifié au moment même de son énonciation et qu'il n'y a pas eu de
transmission orale entre le moment de son énonciation et celui de sa rédaction…".
Pour Blachère cette fixation graphique s'est surtout manifestée à la fin de l'apostolat de Muhammad. Mais, ceci n'infirme pas l'existence
d'un double système d'apprentissage du texte coranique, l'un oral et qui s'adresse à la majorité des arabes d'alors qui ignoraient
l'écriture et l'autre écrit et qui ne concerne que les seuls scribes et secrétaires (quelques dizaines au plus dans toute la péninsule
arabique).
Selon un Hadith rapporté par Ibn 'Abbas ( Al-Buhari) le Prophète a dit : "L'Ange Gabriel m'a fait réciter le Coran 'ala harf ( le mot harf
désigne ici une variété du langage et par extension une lecture) et je ne cessai de lui en demander plus qu'il me le fit réciter 'ala sab' at
ahruf " (ceci nous indique l'origine de la théorie des sept lectures ou variantes).
Pour Bell 8 qui a accompli un remarquable travail de reconstitution et de datation, dans une période qu'il nomme "période-livre", le
Prophète de son vivant et jusqu'à sa mort, a remis de l'ordre ou du moins contrôlé la mise en ordre des matériaux anciens et a composé
un Livre écrit.
Ainsi, à la mort du Prophète, la pérennisation écrite et orale du Coran, selon des sources concordantes, semble pleinement accomplie.
Cependant l'absence d'un canon officiel a laissé libre cours aux " corpus " individuels qui se caractérisaient, dans la plupart des cas, par
leurs insuffisances ou leurs ajouts. Dans ce qui peut-être considéré comme l'un des plus importants ouvrages de bibliographie islamique
" le Fihrist "
(composé en 987 par Ibn Al-Nadim), divers traditionnistes mentionnent les "corpus" particuliers des Compagnons Ubbay Ibn Ka'b (mort
entre 639 et 649), Abu Musa Al-As'ari (614-664) et Ibn 'Abbas.
Suite à la recension de 'Utman les détenteurs de copies individuelles ont accepté de remplacer leur mushaf par la "Vulgate" uthmanienne.
Seul Ibn Mas'ud aurait rechigné à abandonner le sien sans toutefois s'opposer à cette canonisation obtenue par un consensus général
(ijma') 9.
Toutefois, aucun véritable témoignage oculaire ou écrit d'époque, ne nous renseigne sur cet épisode de la vie de ce Compagnon.
En bref, nous pouvons énumérer les hypothèses suivantes qui semblent être corroborées par de nombreux témoignages et hadiths.
1- Le Prophète Muhammad a très vite ressenti la nécessité d'une recension écrite de la révélation parce qu'il doit, tout d'abord, se
conformer au commandement divin qui lui intime l'ordre d'apprendre le texte par cœur, puis de le réciter (certains spécialistes comme
Chahine traduisent le vocable iqra ! par l'impératif : Lis !)
Par conséquent, la nécessite d'écrire transparaît à travers les premiers versets qui lui ont été révélés lors d'une retraite sur le mont Hira
dans les abords immédiats de la Mecque. L'appel reçu par Muhammad, ressemble, à beaucoup d'égards, à ceux reçus par les grands
initiés et Prophètes avant lui. Mais la différence fondamentale, à notre sens, réside dans la prise de conscience, dés le début de son
apostolat, de la nécessité fondamentale de sauvegarder la Révélation en la transcrivant et de la suprématie de l'écrit, tant en religion que
dans les sciences et les relations humaines dans leur ensemble (Caratini).
Cette affirmation se trouve confirmé par le Coran qui déclare à travers la première sourate qui lui a été révélée : "Celui (Allah) qui appris
par le qalam. Il a appris à l'homme ce qu'il ne savait pas" (l'Adhérence, 4 et 5).
D'autre part, un bon nombre de traditions nous montre le Prophète pousser ses fidèles à l'apprentissage de la lecture et de l'écriture.
Selon Al-Buhari et Muslim, le Prophète a libéré des prisonniers de guerre parce que chacun d'entre eux avait appris à écrire et à lire à une
dizaine de ses fidèles.
2 - Le Prophète qui était au fait des autres Saintes Ecritures, dans la mesure ou il était entouré par les "Gens du Livre", ahl al-kitab, (les
chrétiens et les juifs), a craint la falsification et la perversion du texte coranique. A ce propos, bon nombre de ses enseignements ont
rendu compte de la manière avec laquelle la Thora et les Evangiles auraient été remaniés faute d'avoir été sauvegardés par l'écriture dés
le début de leur Révélation respective.
3 - Il est tout a fait vraisemblable qu'il a lui-même dicté le Coran dans son intégralité à ses secrétaires (la tradition nous le montre
dictant des versets à Zayd, 'Ali, etc.).
Il a, par ailleurs, encouragé ou du moins laissé certains de ces Compagnons (Abu Bakr, 'Umar, Ibn Mas'ud, etc.) confectionner de son
vivant des recueils qu'on peut qualifier de provisoires (Blachère).
4 - le Prophète a constamment différé toute compilation tout d'abord, en raison de la variabilité du texte (principe de l'abrogation) mais
surtout parce que de son vivant la Révélation ne pouvait cesser et par conséquent toute compilation aurait été prématurée, voire
incomplète.
La Compilation du texte coranique après la mort du Prophète
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