Les patients jeunes présentant un cal vicieux d’une fracture du radius distal
développent-ils inévitablement une arthrose post-traumatique symptomatique?
D. P. Forward, T. R. C. Davis, J. S. Sithole
From Nottingham University Hospitals, Nottingham, England
J Bone Joint Surg [Br] 2008;90-B:629-37.
Les fractures de l’extrémité inférieure du radius de l’adulte jeune sont de plus en plus
fréquemment traitées par des techniques chirurgicales à foyer ouvert, essentiellement en
raison du risque d’arthrose post-traumatique à terme, due à un échec de la bonne
réduction de la fracture. 106 adultes ayant présentés une fracture de l’extrémité inférieure
du radius entre 1960 et 1968 et âgés de moins de 40 ans au moment du traumatisme ont
été revus. Une évaluation clinique et radiologique à un recul moyen de 38 ans (33-42 ans)
a été réalisée.
Aucune reprise chirurgicale n’avait été nécessaire. Malgré la présence de signes
radiologiques d'arthrose post-traumatique après une fracture intra-articulaire dans 68 %
des cas (27 patients sur 40), le score DASH n’était pas différent de celui d’un groupe
contrôle et la fonction, déterminée par le Patient Evaluation Measure, était diminuée de
moins de 10 %. L'analyse de la régression logistique ordinale a montré une relation
significative entre le pincement de l'interligne articulaire, le cal vicieux extra-articulaire
(angulation dorsale et raccourcissement du radius) et l’atteinte intra-articulaire. L'analyse
multivariée a montré que la force de poigne avait chuté à 89 % par rapport au côté sain en
présence d’un cal vicieux dorsal, mais aucune mesure du cal vicieux extra-articulaire était
significativement reliée au Patient Evaluation Measure ou au score DASH.
La réduction anatomique est le but principal du traitement. Cependant, la réduction
imparfaite de ces fractures peut ne pas aboutir à une arthrose symptomatique à long terme
et ceci doit être pris en considération en conseillant des patients sur les risques et les
bénéfices des nombreuses options thérapeutiques disponibles.