19/12/06 Public : EVS Introduction : Troubles du comportement : Agressifs Mensonges : o Utilitaires o Névrotiques/compensatoires o Mythomanie Vols/fugues Conduites addictives Instabilité psychomotrice Troubles alimentaires I. Les troubles du comportement, c’est quoi ? A) Définition. Ce n’est pas une pathologie spécifique = témoins de la maturation de l’enfant : Imaginaire/ réalité Dépendance/indépendance Soi/non soi Bien faire la différence entre une problématique clinique et un trouble du comportement dû à un trouble associé. Trouble du comportement : répétitifs et s’installent dans le temps. L’agir n’est pas socialisé et devient le 1er mode d’expression de l’enfant (il s’affirme de manière socialement inadéquate. Ces troubles revêtent une violence psychique que l’enfant est incapable de verbaliser). Ces processus= interactifs Enfants/environnement/règles de fonctionnement (différentes selon les cultures l’époque, l’âge.) Troubles du comportement vont de la simple gêne jusqu’à la mise en danger. Chaque enfant estime de soi : très mauvaise dans la mesure où ils font tout pour être détestés. Il est intéressant de savoir comment les parents voient ces troubles et comment ils réagissent à la maison : représentations de l’entourage. B) Exemples en fonction de l’âge de l’enfant 9/10 mois Enfance GSCM2 Dr Gras-Vincendon Pleurs Troubles du sommeil/alimentaires Difficultés de séparation/agressivité mordre)/opposition. Mensonges Refus d’obéissance Vol (d’abord porte-monnaie des parents (taper, 1 Adolescence 13/14 ans Se normalement l’acquisition l’autonomie. termine à de Cruauté envers les animaux Cruauté envers les jouets parfois pour se les approprier et surtout les casser ne sont pas dans la notion de partage. Quand les enfants cassent les objets de l’école : ils détruisent le cadre éducatif, les limites. Revendication/opposition/ marginalisation Repli sur soi Addiction (Alimentaire/drogues/jeux pathologiques) Conduites à risque (tentatives de suicide/dépression). C) Processus mis en œuvre dans la genèse des troubles Grand besoin d’être rassuré : l’enfant se construit par rapport au regard de l’autres et l’estime de soi (qui naît, se construit et se maintien grâce à l’autres). Dysfonctionnement organique peuvent jouer un rôle dans la genèse des troubles du comportement. Somatisation : d’après les psys, toutes les émotions naîtraient du corps les troubles du comportement expriment quelque chose d’inconscient. D) Evaluation des troubles Modalités d’expression (injures verbales, agressivité motrice ? tournée vers les autres ou vers soi ?) Caractéristiques ? Durée ? Déclenchement (qu’est ce qui peut déclencher ?/sédation (qu’est ce qui peut faire baisser, entraver ?) Répétition/persistance des symptômes ? Evolution (différente selon l’âge…) ? On peut mettre en place une grille d’observation. E) Evaluation de l’enfant : Dialogue/échange verbal quand c’est possible, Selon capacité à se sortir du rapport de force : certaines personnes, n’étant pas, de par leur fonction, associées à la sanction/punition, il est plus facile pour l’enfant de se confier à elles. Ecouter, évaluer, observer le niveau développemental (âge mental/âge réel) et la souffrance psychique. Important d’identifier ses propres limites, pour ne pas que l’enfant puisse nous renvoyer quelque chose en rapport avec nos propres angoisses. F) Interactions : De quelles manières sont considérés ses troubles : o Dans la famille o A l’école (rôle important pour repérer les points forts sur lesquels s’appuyer pour valoriser : estime de soi). G) Valeur des troubles : Mise en correspondance des troubles et de la normalité par rapport à l’âge. Ces manifestations peuvent être un mode d’expression normal pour l’âge de l’enfant. Exemple : l’opposition est normale à 18 mois, phase du non. Le repli sur soi peut être nécessaire à l’adolescence. Dr Gras-Vincendon 2 Ces passages vont se normaliser si l’entourage est efficace, et si l’estime de soi est maintenue. H) Facteurs de bons pronostics : Possibilité d’échanger avec un adulte sur son comportement ; Se projeter dans l’avenir, se permettre une évolution ; Accepter une proposition d’aide Relations établies, possibilité qu’il y ait de la confiance. Estime de soi de bonne qualité. I) Facteurs aggravants : Non reconnaissance de l’enfant face au caractère inadapté de son comportement, Négation du problème, de la difficulté, voire renvoi sur autrui, Impossibilité de se projeter dans l’avenir, Absence d’angoisse (refoulée, pas apparente), Difficulté de relation entre pairs, Signes d’une mauvaise socialisation, Mauvaise estime de soi. J) Prévention : Qualité des liens relationnels dans la petite enfance, Adéquation des attitudes éducatives, Parler avec l’enfant et à l’enfant (partager ce qui peut l’intéresser, mais en même temps se positionner à sa place d’adulte). Aider à enrichir son vocabulaire (pour avoir les moyens d’exprimer ses angoisses, ses colères), On peut utiliser des pictogrammes, des images de médiation pour enrichir le vocabulaire (site Internet Hop Toys). Utiliser la pâte à modeler : construction/destruction/déconstruction. Important : o il faut amener l’enfant à réinvestir positivement l’objet même après une destruction (on colle ce qui a été découpé, on fait une boule avec la pâte à modeler pour la ranger). o Il faut valorise la créativité, mettre en valeur, tout en étant attentif aux contenus. K) Limites, interdits : Indispensables à la sécurité affective de l’enfant, et à son évolution. Mais ils ne doivent pas empêcher l’exploration, les expériences de l’enfant. Non agressivité de l’adulte : physique, psychologique, chantage affectif etc…) Isoler de manière temporaire en expliquant que c’est dans un but de protection (pour lui et les copains) et non de représailles. On donne un « timing ». Le mensonge doit être évalué comme un trouble du comportement, mais pas à l’extérieur de la classe, pas devant les pairs. L) Le traitement : But : disparition des troubles, expression de la souffrance par les mots. Essentiel qu’il y ait une alliance avec les parents, et une alliance de confiance avec l’enfant : un contrat avec des objectifs accessibles, toujours effectué hors de la présence des pairs. Médical parfois souhaitable. Le traitement ne peut être qu’une « béquille ». On aide l’enfant à canaliser son agressivité, mais il faut une prise en charge plus globale en parallèle : o Si dépression o Si instabilité psychomotrice Danger : dépendance par rapport aux médicaments. Mise en place d’un soutien psychologique. Important qu’il soit fait en dehors de l’école, pour éviter que l’enfant traîne des casseroles. Hospitalisation psychiatrique : peut être indispensable : Dr Gras-Vincendon 3 o o Fenêtre thérapeutique : coupure médicamenteuse pour voir les troubles du comportement et réajuster les traitements. Rupture avec le milieu scolaire/familial : permet de se retrouver et de réintroduire progressivement la notion de sécurité. III. Aider l’enfant à exprimer de façon adéquate sa colère. Il a le droit d’être en colère, de vivre des frustrations mais il doit apprendre à les gérer correctement. Cercle vicieux : agit mal punition baisse de l’estime de soi agit mal etc… Les limites doivent être connues de tous : o Valoriser les bons comportements o Sanctionner les mauvais. Cette démarche n’est pas substituable à un traitement, on ne va rien soigner. On va faire en sorte que l’apaisement de l’enfant aille vers des comportements qu’on va pouvoir féliciter. Comportements à risque de l’adulte : Se mettre à crier, Dire à l’enfant qu’il est la cause de nos faiblesses Ridiculiser/humilier l’enfant devant ses camarades Contredire une intervention d’un autre adulte devant l’enfant Donner des punitions exagérées. Elles doivent être évaluées en fonction de la gravité. Par ces différents comportements, on développe le mensonge ou une attitude de « j’en ai rien à faire ». L’enfant profite des incohérences de l’adulte, et peur ressentir un sentiment d’injustice entraînant un besoin de se venger (agressivité, cruauté envers les autres). Pour pallier à tout ça, il faut établir des règles claires et constantes et mettre en place un renforcement positif sur ce qu’il fait bien, et un renforcement négatif par la punition. Mettre en place une minimisation des déclencheurs de la colère. Pour ce faire, il faut avoir correctement évalué les symptômes (description, hypothèses de compréhension, et essai de repérage de ce qui est responsable (éléments déclencheurs). Au départ on supprime totalement le déclencheur, et ensuite on le réintroduit progressivement : quand il sera capable de l’assumer, et à condition de l’accompagner pas par pas, au début. Si colère quand même : o Le solliciter pour mettre des mots sur sa colère. o Si ça persiste, retirer l’enfant pour le protéger et protéger les autres, o Il ne faut pas l’ignorer. On peut lui demander par la suite, que la prochaine fois, il exprime sa colère. o On peut l’aider à s’exprimer mieux, à trouver un médiateur. o Toujours demander réparation : ranger, s’excuser. o Ne pas l’exclure de la classe pour une autre classe quand on peut l’éviter. Agir rapidement et le plus discrètement possible face aux autres, afin de conserver l’estime de soi. Dr Gras-Vincendon 4