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L’introduction au chapitre 2 (extraits) (3)
J.R. argumente ses cinq grandes propositions à partir des faits politiques suivants : «…L’une
des raisons pour lesquelles le président Obama a été porté à la Maison-Blanche est qu’il a
réussi, un très court instant, à sortir du fond de sa déprime le peuple américain et à rallier la
conscience collective du pays à l’idée que nous pouvons faire mieux…Malheureusement, à
peine installé à la Maison-Blanche, le jeune président a gâché l’actif le plus délicat et
précieux de tout dirigeant – l’aptitude à unir les gens derrière une vision commune d’avenir
meilleur…Ils commencent en brûlant du feu sacré d’un grand dessein et succombent à
l’obligation quotidienne d’éteindre de petits incendies…L’homme qui, pendant sa campagne
présidentielle, inspirait au pays le sens de sa grandeur s’est soudain métamorphosé en une
caricature du technocrate de Washington, qui ronronne sur les toutes dernières percées
technologiques sans avoir la moindre idée de la façon dont elles pourraient s’harmoniser
dans le cadre d’un plan général…
Pour trouver le fil conducteur, il faut d’abord comprendre que les grandes transformations
économiques de l’histoire se produisent quand une nouvelle technologie des communications
converge avec un nouveau système énergétique. Les nouvelles formes de communication
donnent moyen d’organiser et de gérer les civilisations plus complexes qui rendent possibles
les nouvelles sources d’énergie…la matrice communications-énergie…L’infrastructure, au
plus profond, n’est pas un élément de base qui constitueraient une sorte de socle fixe de
l’activité économique, comme l’imagine volontiers la vision populaire de l’économie. La
vérité est qu’il s’agit d’une relation organique entre des technologies des communications et
des sources d’énergie, qui, ensemble, créent une économie vivante. La technologie des
communications est le système nerveux qui supervise, coordonne et gère l’organisme
économique, et l’énergie est le sang qui circule dans le corps politique et lui apporte les
nutriments capables de convertir les dons de la nature en biens et services, pour maintenir
l’économie et en croissance. L’infrastructure s’apparente à un système vivant qui ressemble
de plus en plus d’individus dans des relations économiques et sociales plus complexes.
L’introduction de la technologie de la vapeur dans l’imprimerie a fait de celle-ci le principal
moyen de communication qui a permis de gérer la première révolution industrielle…Dans la
première décennie du XXe siècle, la communication électrique a convergé avec le moteur à
combustion interne fonctionnant à l’essence pour engendrer la deuxième révolution
industrielle. L’électrification des usines a inauguré l’ère des biens produits en série, dont le
plus important a été l’automobile…Des milliers de kilomètres de lignes téléphoniques ont été
posées, puis sont venues la radio et la télévision : tout cela a remodelé la vie sociale et créé
un réseau de communications capable de gérer les activités géographiquement dispersées de
l’âge du pétrole et de l’automobile…
La jonction de la communication par Internet et des énergies renouvelables engendre une
Troisième Révolution Industrielle (TRI). Au XXIe siècle, des centaines de millions d’êtres
humains vont produire leur propre énergie verte dans leurs maisons, leurs bureaux et leurs
usines et la partager entre-eux sur des réseaux intelligents d’électricité distribuée – sur
l’inter-réseau -, exactement comme ils créent aujourd’hui leur propre information et la
partage sur Internet. Les compagnies du disque n’ont rien compris au pouvoir distribué,
jusqu’au jour où des millions de jeunes ont commencé à partager de la musique en ligne : les
revenus de ces entreprises se sont effondrés en moins de dix ans….