1
LA TROISIEME REVOLUTION INDUSTRIELLE SELON J.RIFKIN. ET DANS
L’EDUCATION TECHNOLOGIQUE DEMAIN ?
Chapitre 2 Un nouveau récit
Document rédigé par Ignace Rak en août 2013 pour l’association PAGESTEC
www.pagestec.org
Mots-clés sur http://pagesperso-orange.fr/techno-hadf/index.html Technologie futur :
approche systémique ; la 3e révolution industrielle.
La présente série de documents de réflexion est une contribution pour reconnaître ce qui se
fait déjà dans certaines classes de collège et repérer quelques éléments nouveaux extraits de
l’ouvrage et à intégrer ou non, dans l’enseignement de la discipline « technologie »
d’aujourd’hui, voire à utiliser directement dans les cours.
Mais cette série de documents a aussi pour objectif d’alimenter la réflexion pour une
évolution de l’éducation technologique pour demain, ainsi que faire envie de lire l’ouvrage
complet. Cet ouvrage reflète un point de vue, parmi d’autres, celui de J.Rifkin. Mais par sa
qualité, il est représentatif d’une réflexion incontournable et fondée au sens de la rigueur
universitaire. Il peut aussi servir de ressource à d’autres disciplines que la technologie.
Ce document fait suite au document sur le chapitre 1 « La vraie crise économique que
personne n’avait vue » que j’ai rédigé en juillet 2013 (1) qui fait partie de la première partie
de l’ouvrage et intitulé « La troisième volution industrielle ». Il reprend des éléments de
l’ouvrage de Jeremy Rifkin (2). Pour faciliter les citations de l’auteur Jeremy Rifkin, c’est
l’abrégé J.R. qui est employé dans ce document.
Dans ce deuxième chapitre notamment, J.R. décrit ses cinq grandes propositions qu’il appelle
« piliers » et les faits sur lesquels il fonde son analyse.
Avertissement aux lecteurs du présent document.
Les extraits sélectionnés ci-après sont des éléments qui éclairent essentiellement mes points
de vue : technique, de citoyen, et historique pour une éducation technologique devant se
mettre en place aujourd’hui pour préparer demain. Cette sélection est personnelle. Les
extraits sont présentés entre parenthèses »). Parfois ils sont précédés ou suivis de («…)
(… »). Ceci indique qu’il a dans l’ouvrage une petite, ou une grande partie, non citée du texte
qui précède, ou qui suit l’extrait.
D’autre part les nombreux renvois à des articles, études et références, sites, ne sont pas
mentionnées dans mon document. Or toute l’analyse de J.R., puis ses propositions,
s’expriment à partir de ces faits et des études prospectives. Si vous voulez connaître les
sources de ses chiffres et avis, il est nécessaire d’aller les consulter dans l’ouvrage de J.R.
chapitre par chapitre.
Dans tous les cas, seule la lecture de l’original fait foi, car lors de la saisie il peut y avoir
éventuellement des erreurs, fautes ou omissions.
2
L’introduction au chapitre 2 (extraits) (3)
J.R. argumente ses cinq grandes propositions à partir des faits politiques suivants : «…L’une
des raisons pour lesquelles le président Obama a été porté à la Maison-Blanche est qu’il a
réussi, un très court instant, à sortir du fond de sa déprime le peuple américain et à rallier la
conscience collective du pays à l’idée que nous pouvons faire mieux…Malheureusement, à
peine installé à la Maison-Blanche, le jeune président a gâché l’actif le plus délicat et
précieux de tout dirigeant l’aptitude à unir les gens derrière une vision commune d’avenir
meilleur…Ils commencent en brûlant du feu sacré d’un grand dessein et succombent à
l’obligation quotidienne d’éteindre de petits incendies…L’homme qui, pendant sa campagne
présidentielle, inspirait au pays le sens de sa grandeur s’est soudain métamorphosé en une
caricature du technocrate de Washington, qui ronronne sur les toutes dernières percées
technologiques sans avoir la moindre idée de la façon dont elles pourraient s’harmoniser
dans le cadre d’un plan général…
Pour trouver le fil conducteur, il faut d’abord comprendre que les grandes transformations
économiques de l’histoire se produisent quand une nouvelle technologie des communications
converge avec un nouveau système énergétique. Les nouvelles formes de communication
donnent moyen d’organiser et de gérer les civilisations plus complexes qui rendent possibles
les nouvelles sources d’énergie…la matrice communications-énergie…L’infrastructure, au
plus profond, n’est pas un élément de base qui constitueraient une sorte de socle fixe de
l’activité économique, comme l’imagine volontiers la vision populaire de l’économie. La
vérité est qu’il s’agit d’une relation organique entre des technologies des communications et
des sources d’énergie, qui, ensemble, créent une économie vivante. La technologie des
communications est le système nerveux qui supervise, coordonne et gère l’organisme
économique, et l’énergie est le sang qui circule dans le corps politique et lui apporte les
nutriments capables de convertir les dons de la nature en biens et services, pour maintenir
l’économie et en croissance. L’infrastructure s’apparente à un système vivant qui ressemble
de plus en plus d’individus dans des relations économiques et sociales plus complexes.
L’introduction de la technologie de la vapeur dans l’imprimerie a fait de celle-ci le principal
moyen de communication qui a permis de gérer la première révolution industrielle…Dans la
première décennie du XXe siècle, la communication électrique a convergé avec le moteur à
combustion interne fonctionnant à l’essence pour engendrer la deuxième révolution
industrielle. L’électrification des usines a inauguré l’ère des biens produits en série, dont le
plus important a été l’automobile…Des milliers de kilomètres de lignes téléphoniques ont été
posées, puis sont venues la radio et la télévision : tout cela a remodelé la vie sociale et créé
un réseau de communications capable de gérer les activités géographiquement dispersées de
l’âge du pétrole et de l’automobile…
La jonction de la communication par Internet et des énergies renouvelables engendre une
Troisième Révolution Industrielle (TRI). Au XXIe siècle, des centaines de millions d’êtres
humains vont produire leur propre énergie verte dans leurs maisons, leurs bureaux et leurs
usines et la partager entre-eux sur des réseaux intelligents d’électricité distribuée sur
l’inter-réseau -, exactement comme ils créent aujourd’hui leur propre information et la
partage sur Internet. Les compagnies du disque n’ont rien compris au pouvoir distribué,
jusqu’au jour des millions de jeunes ont commencé à partager de la musique en ligne : les
revenus de ces entreprises se sont effondrés en moins de dix ans….
3
Que retenir pour une éducation technologique de demain ?
J.R. met en évidence au niveau mondial quelques points clés de l’économie nouvelle et
récente en soulignant la versalité des responsables politiques qui tiennent un discours différent
avant leur élection et après. Il cite par exemple le président des Etats-Unis qui avait une idée
forte avant en « liant la reprise économique » avec deux défis « la sécurité énergétique » et
le « changement climatique » et métamorphosée après « …en une caricature du technocrate
de Washington… ». Dans l’Union européenne qui avait pourtant en 2002 quantité de phrases
mais pas le fil conducteur suivant, « les grandes transformations économiques de l’histoire
se produisent quand une nouvelle technologie des communications converge avec un
nouveau système énergétique » dans « une matrice communication-énergie ».
Et de rappeler les exemples à l’appui au travers de la « première révolution industrielle »
avec l’introduction de la vapeur dans l’imprimerie a fait de cette dernière le principal moyen
de communication. Pour la « deuxième révolution industrielle » cela a été la convergence de
la communication électrique avec le moteur à combustion interne fonctionnant à l’essence.
Pour la « troisième révolution industrielle » nous sommes à la veille de la jonction de la
communication par Internet et des énergies renouvelables.
« Les cinq piliers de la troisième révolution industrielle » (extraits) (4)
J.R. résume ici son axe de réflexion composé de cinq propositions et qui seront développées
ensuite dans les chapitres suivants : « …La troisième révolution industrielle aura un impact
aussi important sur le XXIe siècle que la première sur le XIXe et la deuxième sur le XXe…
Voici les cinq piliers de la troisième révolution industrielle : (1) - le passage aux énergies
renouvelables ; (2) - la transformation du parc immobilier de tous les continents en ensemble
de microcentrales énergétiques qui collectent sur site des énergies renouvelables ; (3) - le
déploiement de la technologie de l’hydrogène et d’autres techniques du stockage dans
chaque immeuble et dans l’ensemble de l’infrastructure, pour stocker les énergies
intermittentes ; (4) - l’utilisation de la technologie d’Internet pour transformer le réseau
électrique de tous les continents en inter-réseau de partage de l’énergie fonctionnant
exactement comme Internet (quand des millions d’immeubles produisent localement, sur site,
une petite quantité d’énergie, ils peuvent vendre leurs excédents au réseau et partager de
l’électricité avec leurs voisins continentaux) ; (5) le changement de moyens de transport par
passage aux véhicules électriques branchables ou à pile à combustible, capables d’acheter et
de vendre de l’électricité sur le réseau interactif continental intelligent.
C’est à l’automne 2010 que l’Union Européenne a pris conscience du besoin crucial
d’intégrer et d’harmoniser ces cinq piliers à tous les niveaux et stades de développement. Un
document interne de la Commission européenne, révélé par une fuite, a souligné que l’Union
européenne allait devoir dépenser 1 000 milliards de dollars de 2010 à 2020 pour remettre à
niveau son réseau électrique afin qu’il puisse recevoir l’afflux des énergies renouvelables…
L’Union européenne est censée tirer des énergies vertes un tiers de son énergie en 2020. Il est
donc impératif de numériser le réseau électrique et de le rendre intelligent, pour qu’il puisse
gérer les énergies renouvelables intermittentes que les dizaines de milliers de producteurs
locaux vont lui envoyer. Il sera tout aussi essentiel, bien sûr, de développer et déployer
rapidement les technologies de l’hydrogène et les autres techniques de stockage dans
l’ensemble de l’infrastructure de l’Union européenne quand le volume des énergies
4
renouvelables intermittentes dépassera 15% de la production d’électricité, faute de quoi une
bonne partie de cette électricité sera perdue…
L’Union européenne a entamé le XXIe siècle avec deux objectifs : se transformer en société
durable à faible émission carbonique et faire de l’Europe l’économie la plus dynamique du
monde. Devenir une économie à faible émission carbonique signifie passer d’une deuxième
révolution industrielle propulsée par les énergies fossiles à une troisième révolution
industrielle propulsée par les énergies renouvelables… ».
Que retenir pour une éducation technologique de demain ?
Selon J.R., les « cinq piliers » doivent être mis en place simultanément car chacun ne peut
fonctionner qu’en relation avec les autres, en résumé :
- pilier 1 « le passage aux énergies renouvelables » ;
- pilier 2 « la transformation du parc immobilier de tous les continents en ensemble de
microcentrales énergétiques » ;
- pilier 3 « le déploiement de la technologie de l’hydrogène et d’autres techniques du
stockage dans chaque immeuble et dans l’ensemble de l’infrastructure » ;
- pilier 4 « l’utilisation de la technologie d’Internet pour transformer le réseau électrique
de tous les continents en inter-réseau de partage de l’énergie » ;
- pilier 5 « le changement de moyens de transport par passage aux véhicules électriques
branchables ou à pile à combustible,… ».
On voit déjà ici qu’en éducation technologique obligatoire au collège, les programmes et les
réalisations peuvent concrètement intégrer ces éléments dans une approche globale et
systémique et non seulement thématique. Dans les chapitres qui suivent ce chapitre deux,
chacun des cinq piliers sera développé par J.R.
« Le choix de l’énergie verte » (extraits) (5)
Dans ce chapitre, J.R. aborde l’énergie renouvelable qu’est l’énergie verte sous ses différentes
formes « Les cours des énergies fossiles traditionnelles et de l’uranium continuent de
grimper sur les marchés mondiaux puisque ces produits sont de moins en moins
abondants...Le différentiel entre les cours des anciennes énergies fossiles qui augmentent et
ceux des énergies renouvelables qui diminuent crée des conditions propices à un
bouleversement de l’économie mondiale et à l’émergence d’un nouveau paradigme
économique pour le XXIe siècle…Aujourd’hui, les équipements solaires et éoliens doublent
tous les deux ans : ils sont bien partis pour suivre la même trajectoire que les ordinateurs
personnels et l’usage d’Internet dans les deux décennies qui viennent.
Les secteurs des énergies anciennes demeurent cependant une force puissante,
essentiellement grâce à leurs ressources financières qui les aident à influer sur l’orientation
des politiques énergétiques des Etats… » et «…qui concluent qu’il s’agira au mieux d’un
complément aux énergies fossiles et nucléaire ».
« Les scientifiques soulignent qu’une heure de lumière solaire fournit assez d’énergie pour
faire tourner l’économie mondiale pendant un an…L’association européenne des industries
du photovoltaïque (EPIA) estime que l’installation de panneaux sur l’ensemble des surfaces
bâties existantes qui s’y prêtent pourrait produire 1 500 gigawatts d’électricité : cela
couvrirait 40% de la demande totale d’électricité dans l’Union européenne…L’Europe est
aujourd’hui très en avance sur le reste du monde pour l’énergie solaire, avec 78% de
l’énergie photovoltaïque installée en 2009 ; le Japon, les Etats-Unis et la Chine sont loin
derrière…En 2009, on a installé dans l’Union Européenne plus d’éolien que toute autre
source d’énergie…Le secteur…en 2030…aura une main d’œuvre de près d’un demi-million
5
de personnes…Les Etats-Unis ont assez de vent pour produire plusieurs fois l’énergie
nécessaire à tout le pays…
C’est actuellement l’hydroélectricité qui pèse le plus lourd dans l’énergie produite par des
méthodes vertes au niveau mondial…Dans l’Union européenne, elle représente 180 000
mégawatts…
La géothermie souterraine est un immense réservoir d’énergie verte pratiquement inexploité.
Les températures à l’intérieur de la terre atteignent 4 000° ou davantage…Néanmoins, sur les
trente-neuf pays capables de satisfaire par l’énergie géothermique 100% de leurs besoins en
électricité, neuf seulement ont développé une géothermie d’une certaine importance…
La biomasse est la dernière tranche du mix des énergies vertes en plein essor : elle comprend
les récoltes d’agrocarburants, les déchets forestiers et les ordures municipales. C’est la plus
controversée des options d’énergie verte…elle ne produira probablement que 20% de la
demande énergétique mondiale en 2050…Cultiver du maïs pour produire du bioéthanol, par
exemple, est actuellement contre-productif. Avec la quantité d’intrants énergétiques
nécessaires pour faire pousser le maïs, le transformer et transporter l‘éthanol, l‘apport en
énergie du produit final est pratiquement nul…La conversion des ordures municipales en
énergie pour la production d’électricité et de chaleur est probablement la forme la plus
prometteuse d’exploitation de la biomasse…
La possibilité de mettre en ligne toutes ces énergies vertes dépend de leur capacité
d’expansion commerciale…Plus de cinquante pays, Etats fédérés et province ont actuellement
des « tarifs de rachat » : ils offrent aux producteurs d’énergie renouvelable un prix de faveur,
supérieur à celui du marché…Les tarifs de rachat ont aussi créé ces dernières années des
dizaines de milliers d’emplois…En Allemagne, par exemple, les secteurs des énergies
traditionnelles (charbon, pétrole, gaz et uranium) représentaient 260 000 emplois en 2003.
En 2007, les énergies renouvelables représentaient 249 000 emplois…L’Espagne est un autre
exemple…Aux Etats-Unis, même sans tarif de rachat, l’emploi est en croissance… ».
Que retenir pour une éducation technologique de demain ?
J.R. considère que dans la discussion sur le passage entre des énergies fossiles à l’énergie
verte, il faut retenir un certains nombre de critères.
Le premier est celui de l’évolution des coûts comparés de chacune de ces deux catégories
d’énergie à partir des « cours sur les marchés mondiaux », le premier augmentant sans cesse,
le second diminuant sans cesse.
Le second est celui de la puissance politique des tenants des énergies fossiles vis-à-vis de
l’énergie verte seulement « complément d’énergie », contre « substitut d’énergie », ceci
pouvant retarder les solutions qui sont longues à mettre en œuvre, mais dont les ressources
potentielles comparées, militent inéluctablement pour des décisions politiques qui sont déjà
prises.
Le troisième critère est l’avancement des différentes solutions déjà apportées, avec succès
dans les différents pays : « le solaire », « l’éolien », « l’hydroélectricité », « la géothermie
souterraine », « la biomasse », l’ensemble de ces énergies vertes avec leurs avantages, mais
aussi certains inconvénients.
Le quatrième critère est celui de l’existence du principe de « tarif de rachat » des énergies
vertes produites par des particuliers et qui se généralise.
1 / 13 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !