Jean-Yves BLOISE Infirmier Service du Dr SCHAPIRA CHSS ALLONNES
Animateur et formateur d'adultes
L’accompagnement au quotidien.
Nous devons face à cette personne et devant cette attitude, engager une action
différente de celle qui est couramment attendue. Il ne s’agit pas d’approuver, ou
d’ignorer ce refus mais bien de chercher avec la personne à quoi correspond ce
refus, en éliminant les causes de douleur, de souffrance, de manque d’appétit du à
des grignotages par exemple ayant précédé le repas.On peut prendre quelques
instants en s’installant calmement auprès de la personne en cherchant à savoir si
quelque chose lui manque, si un aliment ne lui plaît pas, s’il lui manque des
ustensiles, couteau, fourchette etc., ou encore si une situation la dérange, une autre
personne etc.…Le simple fait de prendre le temps d’une écoute peut parfois
amener un changement du comportement, et petit à petit permettre de rendre le
refus moins massif, et la prise d'un repas même partiel.
L’empathie.
Le comportement d’un malade mental n’est a priori ni bon ni mauvais, il peut par
contre être inadapté. La personne chargée de son accompagnement doit essayer
dans la plus grande sincérité possible lui montrer .de l'intérêt, lui prodiguer des
soins, un intérêt soutenu par des attitudes de contact humain, dans un
environnement le plus favorable possible. Les craintes, les angoisses les peurs
doivent être acceptées telles qu’elles sont exprimées par la personne malade, il
faut éviter de porter un jugement, de les ignorer ou encore de les mépriser ou de
les déconsidérer.
Ces craintes, ces peurs, ces angoisses ont une signification qui est propre à la
personne malade, à son histoire, nous ne saurons pas les décrypter au début mais
par une écoute et une attention progressive nous parviendrons peu à peu à leur
donner une signification pour ce malade en particulier, on ne peut pas les
généraliser à tous les malades, il s’agit toujours d’un sujet particulier parmi
d’autres.
Prenons un autre exemple, un malade casse des carreaux et est agressif avec les
personnes, il est en colère, mais pourquoi ? .Nous pensons qu’il n’a pas de raisons
apparentes, visibles, ou justifiées, mais que savons nous de ce qu’il vient
d’éprouver à l’intérieur de lui même ? .Quelques minutes auparavant n’a t-il pas
vécu à notre insu, une situation de peur, de violence, d’angoisse. Beaucoup de
chose nous échappe. Il ne s’agit pas d’installer une permissivité absolue qui serait
néfaste, mais bien d’accompagner fermement et sereinement la personne dans sa
difficulté du moment, la contenir pour faire cesser son agressivité et sa violence
qui peut être dangereuse pour elle même et pour les autres et essayer de mieux
comprendre ce qui a pu lui arriver soit dans la réalité et l’environnement, soit dans
ses émotions, ses inquiétudes enfouies, qui se sont exprimées par ce
comportement inadapté.
La relation d’accompagnement et de soins aux malades mentaux est avant tout
une expérience qui se vit. Une expérience empreinte d’émotions, de sentiments,
d’affectivité, il ne peut y avoir d’indifférence totale, de neutralité absolue,