femme par exemple ne peut pas résider
seulement dans la fonction de
reproduction. La troisième définition
montre la relation problématique entre le
Bien et le Beau. Le Beau n'est pas le Bien,
et pourtant ne fait-il pas signe vers le Bien?
Pour Shaftesbury, toute beauté est vérité.
Et, la vérité est une harmonie interne de
l’univers qu’on ne saisit que par l’intuition
réhabilité. Kant, quant à lui, met une
opposition entre le bien et la beauté. Le
jugement moral porté sur une action est
tout à fait distinct du jugement esthétique.
Une action bonne est une action accomplie
par devoir, de façon désintéressée. Le
jugement esthétique selon Kant doit être un
jugement « contemplatif ». Le beau, selon
Kant, est le symbole du bien moral. Quant
à la quatrième définition, elle parle du beau
comme plaisir de la couleur. L’essence de
la beauté selon Socrate réside dans le
plaisir. Les plaisirs qui ont pour origine la
vue et l’ouïe constituent le beau. Ceux qui
sont liés au goût, au toucher, à l’odorat et à
la satisfaction des pulsions fondamentales
forment un groupe à part, caractérisé par la
laideur. Les plaisirs purs se rapportent aux
belles couleurs, aux formes, aux odeurs et
aux sons.
Après ces définitions du beau, nous
voyons que le beau reste inaccessible mais
on sait qu’il s’agit, selon Platon, d’un
savoir et non d’une rencontre avec un objet
sensible. Elle reste inaccessible car dans
Hippias, on cherche le beau comme une
essence. Elle est plus qu’une essence, elle
est avec le bien et le vrai ce qui caractérise
toutes les essences. L’expérience de la
beauté, selon Platon, est d’ordre de la
perfection de l’être. Elle est d’ordre
intelligible. L’intelligibilité n’est jamais à
l’intérieur de la chose même, elle est
toujours une règle, un modèle à partir
duquel la chose prend sens et raison. Le
beau étant inaccessible, peut on prétendre
qu’elle peut rendre compte de la création
artistique? Pour répondre à cette
interrogation, remontons la recherche dans
l’histoire de l’art pour voir quel était
l’objectif de l’art et ce qu’il vise de nos
jours en nous basant sur l’Idée de beau de
Jean Lacoste.
L’art, dans l’antiquité, a été défini
par plusieurs philosophes. Chacun lui
donnait la définition qu’il trouve juste.
Ainsi, Platon le premier trouve que l’art est
une imitation. L’artiste est un imitateur. Il
a les yeux sur le modèle sensible et reste
étranger à l’essence de ce qu’il imite. Il
ignore le modèle intelligible. Il ne peut pas
créer une œuvre ayant une valeur
ontologique. Pour Platon, l’œuvre d’art n’a
pas les moyens de manifester un absolu,
étant donné qu’elle est assujettie au
sensible. L'absolu se situant par définition
au-delà du monde sensible, le moyen par