Développement rénal : rôle clé
de HNF1B dans la formation
des néphrons
Légende photo : immunofluorescence montrant des corps
en S sauvages (gauche) et mutants pour Hnf1b (droite).
Le co-marquage avec la -caténine (verte) et les facteurs
de transcription Pax2 (rouge) et WT1 (bleu) illustre la
morphologie moins contournée du corps en S mutants et
l’expression ectopique de Pax2 dans la partie proximale
(fuchsia).
Filtration et excrétion de déchets par l’urine, voilà la mission principale de nos reins, permettant de
maintenir l’équilibre intérieur de notre organisme. Ce sont les néphrons (12 000 chez la souris contre
1 million chez l’homme), structures épithéliales hautement spécialisées qui assurent la majorité de ces
fonctions. Ces unités de filtration sont formées au cours du développement embryonnaire. Un groupe
de cellules se condense, s’épithélialise et prolifère pour former une structure en forme de S,
dénommée Corps en S (cf. figure). Les cellules qui le composent s’organisent en différentes régions
préfigurant les segments du futur néphron, qui vont acquérir chacun des fonctions distinctes de
réabsorption et d’excrétion. L’allongement et la différenciation de ces segments permettent de former
à terme un néphron fonctionnel. D’où l’importance d’étudier ces processus peu connus de
segmentation et les réseaux de régulation impliqués.
L’étude* menée par l’équipe de Silvia Cereghini (ERL Inserm U969) en collaboration avec celles de
Muriel Umbhauer (UMR 7622 – CNRS UPMC) et de Seppo Vainio (Biocenter Oulu, Finlande), apporte
un éclairage nouveau sur la compréhension de la formation des néphrons et souligne le rôle critique
du facteur de transcription Hnf1b pour la spécification de leurs segments.
En effet, la mutation ciblée de Hnf1b dans les structures qui vont former les précurseurs du néphron
chez l’embryon de souris, entraîne la formation de corps en S à la morphologie et à la régionalisation
altérées (cf. figure). Ces défauts conduisent au développement de néphrons rudimentaires, non
fonctionnels. Des anomalies similaires ont été observées dans le rein de Xénope dans le cadre d’une
perte de fonction de Hnf1b.
Grâce à l’utilisation d’outils génétiques de perte et/ou de gain de fonction, de techniques d’imagerie de
pointe et d’analyses à grande échelle de recrutement sur la chromatine, les chercheurs ont pu montrer
que HNF1B est requis pour la spécification des segments du néphron via le contrôle d’un ensemble
de molécules de signalisation et des facteurs de transcription. De façon intéressante, cette fonction
apparaît conservée au cours de l’évolution chez les Vertébrés.
Plus largement, cette étude permet d’intégrer HNF1B dans le réseau de régulation génétique lié au
développement du rein et une meilleure compréhension de certaines pathologies rénales.
*Références
HNF1B controls proximal-intermediate nephron segment identity in vertebrates by regulating Notch
signalling components and Irx1/2. Claire Heliot*, Audrey Desgrange*, Isabelle Buisson, Renata Prunskaite-
Hyyryläinen,Jingdong Shan, Seppo Vainio, Muriel Umbhauer ‡ and Silvia Cereghini ‡ (*equal contribution, ‡
corresponding authors)
Development, Epub 2013 Jan 29.
Contact Chercheurs
Audrey Desgrange et Silvia Cereghini
ERL Inserm U969 - UMR 7622 CNRS UPMC
Tel : 01 44 27 21 51 /21 52