Cadran dorsal
Les structures nobles superficielles importantes sont les tendons extenseurs du poignet, des
doigts et du pouce dont la pathologie la plus fréquente est la ténosynovite. Celle-ci peut avoir
une cause irritative telle qu'un carpe bossu 3 (ostéophytose carpo-métacarpienne), un cal
osseux exubérant du radius ou une protrusion de matériel d'ostéosynthèse. En l'absence
d'étiologie mécanique, une origine rhumatismale ou septique doit être suspectée.
Cliniquement, on note un empâtement parfois douloureux à la palpation et des crépitations
lors de la mobilisation du poignet ou des doigts. En cas de rupture de l'extenseur d'un doigt, le
rayon concerné adopte une attitude en flexion avec impossibilité d'extension active de la
première phalange. La tendinite du long extenseur du pouce peut survenir sur un tendon
dégénératif consécutivement à des gestes répétitifs ou au décours d'une fracture du poignet, le
tendon s'usant sur un tubercule de Lister acéré. En cas de rupture, la tension du tendon n'est
alors plus palpable dans la tabatière anatomique.
Reflet d'une surcharge mécanique, voire d'une lésion dégénérative, un kyste arthrosynovial se
présente sous forme d'une voussure dorsale, généralement en regard de l'articulation médio-
carpienne. De consistance élastique, elle est adhérente au plan profond. Initialement, la lésion
peut se manifester en l'absence de voussure. On doit alors suspecter un kyste inclus qui peut
être confirmé par sonographie.
Une douleur localisée en regard du semi-lunaire, souvent spontanée et aggravée par l'effort,
fait suspecter une nécrose aseptique (maladie de Kienböck). La radiographie standard peut
confirmer le diagnostic et en révéler le stade évolutif. La résonance magnétique permet de
préciser le degré de vitalité de l'os.
Dans un contexte de traumatisme du poignet, une douleur localisée sur l'interligne scapho-
lunaire, évoque une entorse interosseuse. Elle peut être dépistée par la manœuvre de
décoaptation radio-scaphoïdienne de Watson.4 La manœuvre est positive en cas de ressaut
douloureux (figure 1). Certains patients laxes présentant volontiers un ressaut du côté sain,
l'examen doit se faire systématiquement des deux côtés. Radiologiquement, on recherche un
écartement scapho-lunaire sur la radiographie de face (L 3 mm). La radiographie de profil
permet d'apprécier la stabilité du carpe caractérisé par l'alignement radio-luno-capitatum. En
cas d'entorse scapho-lunaire grave, on observe une bascule dorsale du semi-lunaire (angle
radio-lunaire L 20°). On parle alors d'instabilité dorsale du carpe (DISI) 5 (figure 2).
Plus rare, l'instabilité post-traumatique luno-triquétrale s'apprécie cliniquement par la
manœuvre du cisaillement antéro-postérieur de Reagan.6 La manœuvre est positive si on
perçoit une laxité douloureuse de l'articulation (figure 3). Les radiographies de face peuvent
révéler une incongruence entre triquetrum et semi-lunaire et les clichés de profil une bascule
ventrale du semi-lunaire (angle radio-lunaire L 20°). On parle ici d'instabilité de type ventral
du carpe (VISI) (figure 4). Le diagnostic d'entorse scapho-lunaire ou luno-triquétrale peut être
posé par arthro-scanner ou arthro-IRM ou directement par arthroscopie.7