E1313 REPUBLIQUE D’HAITI EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DU PTDT (Version Préliminaire) Janvier 2006 Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 1 LISTE DES SIGLES . BM Banque Mondiale. CIME Commission Interministérielle pour l’Environnement. DATPE Direction d’Aménagement du Territoire et de la Protection de l’Environnement. DGI EE EIE GOH Direction Générale des impôts Evaluation Environnementale Etudes d’Impact Environnemental Gouvernement Haïtien. HIMO Haute Intensité de Main d’Oeuvre IST Infections Sexuellement Transmissibles MARNDR Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural. MDE Ministère De l’Environnement. MEF Ministère de l’Economie et des Finances. MENJS Ministère de L’Education Nationale de la Jeunesse et des Sports MPCE Ministère de la Planification et de la Coopération Externe MSPP Ministère de la Santé Publique et de la Population. MST Maladies Sexuellement Transmissibles MTPTC Ministère des Travaux Publics, Transports et Communication. OCB Organisation Communautaire de Base. ONG Organisation Non Gouvernementale. PAE Plan d’Action pour l’Environnement. PCGES Plan Cadre de Gestion Environnementale et Sociale PNH Police Nationale d’Haïti PTDT Projet de Transport et de Développement Territorial SNEP Service National d’Eau Potable. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 2 EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DU PROJET DE TRANSPORT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PTDT) I. INTRODUCTION Le présent rapport porte sur l’Evaluation Environnementale du Projet de Transport et de Développement Territorial (PTDT). L’objectif principal du PTDT est de diminuer les coûts de commercialisation pour les petits producteurs dans les deux microrégions concernées. L’élaboration de l’EE a été conçue en deux (2) phases. L’EE phase 1 concerne les aspects environnementaux associés à certaines composantes du PTDT dans le cadre de deux (2) micro-régions spécifiques ciblées, et constitue un outil de planification régionale pour l’identification d’interventions durables à financer par le projet. Sur la base de l’EE, il sera possible d’éviter des interventions à hauts risques environnementaux et/ou sociaux, de minimaliser les besoins en études d’impact pendant la durée du projet et de simplifier les procédures environnementales des micro-projets spécifiques en phase d’extension. L’EE a été réalisée conformément à la législation en vigueur en Haïti en termes d’études d’impacts et en conformité avec les standards et exigences des Politiques de sauvegarde de la Banque mondiale. L’EE inclut un Plan Cadre de Gestion Environnemental et Social (PCGES) du PTDT. Ce Plan porte sur les questions de mise en œuvre associées aux composantes concernées et propose un cadre pour le suivi et la mitigation des impacts potentiels avec un processus pour déclencher des évaluations environnementales ou sociales, en cas besoin. Les interventions du PTDT peuvent nécessiter le déplacement, la réinstallation et/ou la compensation de certaines personnes. Pour répondre aux exigences de la politique de sauvegarde, un cadre d’expropriation (CE) a été élaboré et adopté par le Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 3 MTPTC. Ce document fait partie de l’Evaluation Environnementale, mais constitue un document séparé. II. DESCRIPTION DU PROJET PTDT 2.1 Objectifs du PTDT Les objectifs du projet proposés sont : a) Lever les contraintes liées aux transports pour l’acheminement des produits locaux aux marchés et des intrants vers les petits producteurs ; b) Réduire les coûts de commercialisation, en diminuant les pertes dues au transit ; c) Assurer la durabilité des investissements. 2.2 Composantes du Projet Le projet comprend trois (3) composantes : 2.2.1 Réhabilitation et Entretien des Routes (US 11,25 millions) Cette composante a pour objectif d’améliorer les conditions de transport d’une manière durable dans les deux (2) micro-régions, à travers des interventions sélectionnées sur les routes et les points critiques qui sont essentielles pour l’économie rurale. Le projet financera le coût des travaux, mais aussi les études techniques et économiques y relatives, ainsi que la supervision. Cette composante se divise en deux (2) souscomposantes : a) Réhabilitation routière (US$ 10.75 millions) Le projet financerait la réhabilitation des axes routiers structurants reliant le réseau routier national aux marchés régionaux dans les deux (2) micro-régions concernées. Deux tronçons de routes, totalisant environ 100km (environ 50 km par micro-région) ont été identifiés à partir de consultation avec les fermiers locaux durant la préparation du projet. Ces tronçons de routes constituent l’épine dorsale du système de Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 4 transport dans chacune de ces deux (2) micro-régions et sont donc essentiels pour le fonctionnement de l’économie rurale. Le projet réalisera des interventions ponctuelles visant à restaurer ou préserver le passage sur des ponts de connection des routes (par exemple points, radiés, passages sur buses, consolidation de pentes, etc..) ces interventions permettront l’accès en tout temps à ces infrastructures clé. La technologie utilisée pour ces interventions ponctuelles fera les mêmes considérations que pour la réhabilitation des routes b) Entretien des routes réhabilitées (US $ 0.5 million) Afin d’assurer la durabilité des investissements proposés, le projet financera aussi les coûts d’entretien des routes réhabilitées et encouragera les autorités haïtiennes à augmenter le fonds alloué à l’entretien des routes. Le fonds pour l’entretien routier sera canalisé à travers le Fonds d’Entretien Routier (FER). L’entretien des routes serait effectué sur la base de techniques de travail à la haute intensité de main-d’œuvre (Haute Intensité de Main d’œuvre –HIMO) par les communautés locales (Organisations Communautaire de Base) 2.2.2 Investissements Complémentaires Identifiés à travers un processus consultatif (US $ 3 millions) a. Processus de planification participative (US $500,000) Un processus de planification participative avec les parties prenantes au niveau microrégional sera utilisé pour identifier les priorités basées sur une stratégie de développement territorial multisectoriel pour les micro-régions concernées. Le processus consultatif servirait aussi à identifier les investissements à être financés soit par le projet proposé ou soit par le budget national, ou par d’autres fonds externes. D’autres donateurs seront associés à ce processus. b. Investissements complémentaires basés sur le processus consultatif (US 2,5 millions) Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 5 Les investissements prioritaires identifiés dans la composante précédente seront sélectionnés à partir d’un menu d’investissements éligibles qui sont complémentaires aux projets routiers financés dans la composante 1. Ces investissements seraient d’intérêt micro-régional (répondre à des besoins communautaires multiples) et supporteront la croissance économique. Les investissements éligibles seraient typiquement de l’ordre de ($20,000-$100,000 ) et incluront : (1) les routes alimentant le réseau principal des routes réhabilitées ; (2) des interventions ponctuelles additionnelles ; (3) des infrastructures de marchés (comme par exemple aires couvertes, aires de stockage, glacis, drainage amélioré, etc… ; (4) des routes urbaines conduisant les sites de marché au réseau routier national ; (5) des dispositifs d’assemblage et de transformation de la production locale. 2.2.3 Administration et suivi-évaluation du projet (US $1,75 millions) Cette composante financera les dépenses pour l’administration du projet, incluant la gestion environnementale. Les dépenses éligibles incluraient : 1. Les coûts du personnel 2. Les études et consultations 3. Les activités de renforcement de capacités et 4. acquisition de matériels et équipements nécessaires pour la mise en œuvre du projet (par exemple ordinateurs, véhicules, etc.). Le projet appuierait aussi quelques activités financées par la BID en vue de renforcer la capacité des bureaux régionaux du MTPTC dans les deux (2) micro-régions considérées. Cette composante financera aussi les activités de suivi-évaluation et l’évaluation d’impact du projet. Administration du Projet : La gestion du projet sera assurée par l’Unité de Coordination du Projet (UCP). L’UCP sera logée à l’UCE du MTPTC. L’UCP assurera la gestion administrative et financière pour l’ensemble du projet ainsi que la conduite des activités de Suivi & Evaluation, l’activité d’évaluation étant sous-traitée a Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 6 une tierce partie pour en assurer l’impartialité. Aux fins de gestion administrative et financière, l’UCP se dotera d’un Système de Gestion Globale de l’Information du Projet (Management Information System- MIS). L’UCP sera dotée d’un Coordonnateur, et du personnel technique, administratif et financier requis. Le coût de la mise en oeuvre de cette composante est estimé à environ 1, 520,000 dollars. Suivi Evaluation : L’approche multisectorielle et sous-régionale du développement rural adoptée dans le cadre du projet est relativement nouvelle dans le contexte haïtien actuel, et elle est pressentie comme ayant un potentiel important de réplicabilité. Des analyses pertinentes sur la mise en œuvre du projet et son impact permettront d’affiner le modèle et de mettre en évidence les outils les plus efficaces que le projet aura à offrir. D’où l’importance du suivi-évaluation dont le coût est estimé à environ 230.000 dollars. La responsabilité du suivi (technique, administratif et financier) reviendra à l’UCP. Les actions de suivi s’inscriront dans le cadre de la mise en œuvre du Système Global de Gestion de l’Information (MIS). Les activités d’évaluation du projet seront établies sur les résultats d’une enquête de base initiale comportant les différents volets requis pour mesurer l’impact du projet pour ce qui est notamment du transport (diminution des coûts de transport, des temps de voyage) et toute autre variable ayant un impact positif sur les revenus des producteurs et autres agents économiques concernés (diminution des coûts de transaction et des pertes), et. Suite à cette première enquête de base, des enquêtes ciblées seront conduites à des périodicités différentes pour évaluer certains aspects particuliers liés à l’avancement du projet. L’enquête de base sera répétée partiellement à mi chemin de la réalisation du projet pour procéder à son évaluation à mi-parcours, et elle sera répétée à la fin du projet pour procéder à son évaluation rétrospective. 2.3 Zones d’intervention Le projet sera mis sen œuvre dans les deux micro-régions suivantes : Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 7 I. La micro-région de Dondon/Saint-Raphaël qui couvre cinq communes dans le département du Nord, laquelle est connectée au Cap-Haïtien, la seconde plus grande ville du pays, et II. La micro-région de Thiotte/Anse-à-Pitres qui couvre quatre communes dans le département du Sud-Est, et localisée le long de la frontière avec la République Dominicaine III-OBJECTIFS DE L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE L’évaluation environnementale, dans le cadre de ce projet, s’est concentrée autour des activités susceptibles de créer des impacts environnementaux potentiels. Ce sont : les activités de la Composante 1 (réhabilitation routière et entretien de routine) et la seconde sous composante de la composante 2 (investissements complémentaires). La présente EE a pour objectifs principaux ; a. Améliorer le processus de décision et de faire en sorte que les options du PTDT soient écologiquement saines et durables ; b. Définir les moyens d’améliorer l’impact du projet sur l’environnement et de limiter, atténuer ou compenser les effets nuisibles. Spécifiquement, l’EE vise à : - Identifier et analyser les impacts potentiels du projet et recommander des mesures de mitigation y relatives ; - Concevoir et mettre en place un plan cadre de gestion environnementale permettant de planifier les mesures spécifiques qui seront incorporées dans la mise en œuvre du projet pour éviter, minimiser ou atténuer les impacts négatifs potentiels ; - Proposer des actions simples et efficaces économiquement permettant d’éviter les impacts environnementaux négatifs. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 8 IV. METHODOLOGIE La méthodologie de l’Evaluation Environnementale utilisée a suivi une approche systématique d’évaluation pour les projets de catégorie B. En accord avec OP4.01, réclamant une analyse environnementale, l’étude s’est déroulée suivant les phases suivantes : La première phase consiste en une analyse documentaire du projet et des rencontres avec des groupes d’intérêts au niveau de la Banque Mondiale et des entités gouvernementales concernées. Au cours de cette phase on a procédé à l’analyse du cadre institutionnel environnemental existant pour les routes. On a aussi passé en revue les investissements en cours ou en préparation dans les routes qui ont un rapport avec les populations avoisinantes et qui nécessitent des mesures d’adéquation avec la protection environnementale et le milieu humain ; La deuxième phase consiste en l’évaluation de la situation de départ. Pour son accomplissement, on s’est basé sur une compilation des données existantes dans les administrations haïtiennes compétentes. En outre, on a dû réaliser des visites de terrain qui ont permis de prendre observation des réalités prévalant dans les micro-régions concernées renforçant ainsi l’établissement des états des lieux ; La troisième phase consiste en l’analyse du PTDT en identifiant les impacts potentiels, les politiques de sauvegarde de la Banque Mondiale pouvant être appliquées et le cadre légal haïtien approprié ; La quatrième phase consiste en l’élaboration du Plan Cadre de Gestion Environnementale (PCGE) pour le PTDT, incluant les activités nécessaires permettant de mitiger les impacts potentiels et la formation des responsabilités devant assurer l’accomplissement de ces activités ; La cinquième phase consiste en une consultation publique. L’ébauche de l’EE, qui sera disponible au public dans le pays et à l’Info-Shop de la Banque avant l’évaluation, sera discutée à Port-au-Prince. Il est prévu que l’évènement qui sera Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 9 organisé par le PL-480, rassemble divers professionnels de l’environnement représentant le monde universitaire, des organismes du secteur privé (dont les ONG), des bailleurs de fonds et le gouvernement. Les attentes et conclusions de la consultation seront résumées dans l’EE définitive, qui sera rendue publique sur le site des différents organismes concernés et à l’Info-Shop de la Banque Mondiale à Washington. V. POLITIQUES DE SAUVEGARDE ET CADRE LEGAL HAITIEN APPROPRIES 5.1 Exigences de Sauvegarde de la Banque Mondiale pour le PTDT Comme décrit dans le chapitre précédant, l’objectif du PTDT est d’améliorer les infrastructures de transport en Haïti ainsi que le développement territorial. Ce qui comporte en général beaucoup de bénéfices environnementaux et sociaux aux niveaux local et régional. Dans le cadre de cette Evaluation Environnementale, les sous- projets proposés du PIRDT seront évalués au niveau local pour s’assurer qu’ils ont été examinés pour l’identification d’impacts potentiels et qu’ils respectent les obligations des Politiques de Sauvegarde de la Banque Mondiale, ainsi que les règlements en vigueur du cadre légal haïtien y relatif. 5.1.1 Catégorisation selon l’environnement De par sa nature, le PTDT aura principalement des impacts bénéfiques sur les microrégions concernées, en réhabilitant les infrastructures routières qui sont si nécessaires pour le développement socio-économique des communautés. Les risques de déclenchement d’impacts environnementaux et sociaux négatifs localement sont minimes. Toutefois, dans le cadre de la composante 1 et de la sous-composante relative aux investissements complémentaires le projet financera le développement de certains types d’investissements comme les pistes rurales, l’approvisionnement en eau potable, la gestion des ressources naturelles, les travaux d’assainissement, etc., il est possible que certaines des activités proposées dans le cadre du Projet engendrent des impacts négatifs. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 10 Conformément à la catégorisation environnementale de la Banque Mondiale, ce projet a été classé en catégorie environnementale B dans laquelle une étude environnementale complète n’est pas nécessaire. En raison du manque de précision et d’informations exactes sur la localisation, la magnitude et la nature des futurs travaux, les procédures de sauvegarde préconiseraient l’élaboration d’un Plan Cadre de Gestion Environnemental et Social qui décrit les mécanismes à mettre en place pour la gestion environnementale et la gestion de la réinstallation 5.1.2 Application des politiques de sauvegarde Certains des éléments de politiques de sauvegarde de la Banque Mondiale, parmi les dix éléments existants, ont été déclenchés, indiquant ainsi que certaines mesures soient prises pour se conformer à ces politiques. Ces sont : - OP/BP 4.01 sur l’Evaluation Environnementale - OP/BP 4.36 sur la Forêt - OPN 11.03 sur les Propriétés Culturelles - OP/BP 4.12 sur la Réinstallation Involontaire Les trois (3) premières politiques se sont dirigées vers la préparation et l’application d’un Plan Cadre de Gestion Environnemental et Social et la quatrième et dernière vers la préparation et l’adoption d’un Cadre de Gestion de Réinstallation Involontaire. Tableau 1. Eléments des politiques de sauvegarde qui s’appliquent au projet Concerné Politique Oui Evaluation environnementale (OP/BP 4.01) Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant Si concerné, pourquoi? Le projet vise à soutenir la reconstruction et la remise en état de routes dans le cadre de la composante 1, de la composante 2 des travaux de drainage, et autres petites infrastructures. Ces types d’infrastructures peuvent aboutir à certains impacts environnementaux qui exigent que des mesures appropriées d’atténuation soient prises pour les combattre. Pour certaines de ces activités pour lesquelles on prévoit des impacts significatifs sur l’environnement, une évaluation d’impact environnementale pourrait être exigée. Le Plan de Gestion recommandera les mesures d’atténuation et de suivi nécessaires pour résoudre ces questions.. 11 Concerné Politique OUI Forêt (OP/BP 4.36) OUI Déplacement / Involontaire (OP/BP 4.12) OUI Propriété culturelle (OPN 11.03) 5.2. Si concerné, pourquoi? La réhabilitation de routes pourrait provoquer la disparition d’arbres individuels ou de peuplements forestiers linéaires, il en est de même pour certaines autres petites infrastructures. Le PTDT prévoit de soutenir la réhabilitation de parcelles forestières à travers plusieurs micro-projets de reboisement et de restauration des sols. Il est peu probable que l’exploitation des routes réhabilitées n’affecte pas de façon négative l’utilisation durable des zones forestières dans les microrégions concernées, du à l’augmentation de la pression sur les ressources ligneuses pour multiples usages. De plus, la formation s’oriente vers une sensibilisation sur la protection et la réhabilitation forestière Le projet financera des investissements dans les routes et d’autres types variés d’infrastructures qui risquent de nécessiter des terrains pour leur réalisation. Dans ce cas bien précis, le Gouvernement haïtien a élaboré et adopté un « Cadre d’Expropriation » (CE), lequel indique que ce projet est conforme à la politique de la Banque Mondiale sur la réinstallation volontaire (OP/BP 4.12) La réhabilitation de routes pourrait aboutir à des découvertes par hasard et exiger de ce fait une supervision et un suivi appropriés pour veiller à ce que les objets d’art et culturels soient correctement identifiés et que des mesures adéquates soient mises en place. La politique s’applique. Afin de renforcer les conditions de préservation et de protection du patrimoine culturel,en concertation avec l’administration et les collectivités locales,un recensements sites culturels localisés dans les zones d’action du PTDT, sera effectué. Il permettra que soient prises les dispositions nécessaires que les travaux n’aient pas d’impacts négatifs sur le patrimoine et de pouvoir mettre en place les mesures de protection éventuellement nécessaires. Structure Règlementaire et Cadre Institutionnel Environnemental En Haïti, la détérioration du patrimoine naturel hypothèque les chances de son développement en fragilisant les bases de sa production agricole et en contribuant à mettre en péril ses ressources hydriques. L’érosion des sols s’accentue, la pression démographique pose des problèmes énormes de dégradation environnementale. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 12 Face à cette situation, les autorités haïtiennes ont très tôt considéré la gestion des ressources naturelles et de l’espace comme étant la stratégie à adopter pour la gestion de l’environnement. 5.2.1 Evaluation Environnementale La réalisation de cette étude, notamment la préparation de ce PCGES a également pris en compte les obligations en terme d’évaluation environnementale de la législation haïtienne, décret sur la Gestion de l’Environnement du 12 Octobre 2005, Art 28- Art 26. Le décret requiert que tous les projets qui pourraient avoir un impact négatif sur l’environnement fassent l’objet d’une évaluation d’impact environnemental. Une ébauche de Guide d’Evaluation d’Impact Environnemental a été préparée en ce sens. Le MDE a également élaboré, en août 2000, une directive pour les projets de construction, de réhabilitation ou d’élargissement d’une route ou d’autres infrastructures routières publiques assujetties a la procédure d’Evaluation d’Impacts sur l’Environnement. Cette directive pose les principes d’une démarche explicite et uniforme devant fournir les informations nécessaires à l’évaluation environnementale du projet proposé et à la prise de décision par le Gouvernement quant à son autorisation. Ces documents sont disponibles aux services spécialisés du MDE. En outre, les problèmes environnementaux généraux liés aux activités de construction demeurent les préoccupations pour le MTPTC. Ce ministère, à travers son Unité Technique Environnementale Sectorielle (UTES) a élaboré des clauses Relatives à l’Environnement à inclure dans les contrats pour la conception, la construction et l’entretien des projets. Ces clauses sont conçues en vue d’assurer que les travaux de réhabilitation entrepris soient compatibles avec l’environnement. Comme pour la procédure haïtienne, les évaluations de la Banque Mondiale considèrent les aspects relevant de l’impact sur l’environnement et les aspects sociaux sont intégrés dans la même démarche d’évaluation. 5.2.2 Cadre de la gestion des Ressources Naturelles Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 13 Outre ses textes législatifs et règlementaires, sur le plan international, Haïti a par ailleurs signé et ratifié des Conventions et Accords internationaux qui l’engagent à une bonne gestion de ses ressources naturelles. Les conventions internationales sur l’environnement signés et ratifiés par Haïti tournent autour d’une cinquantaine. Les plus importantes parmi les actuelles sont les suivantes : - Convention des Nations Unies de 1982 sur le droit de la mer ; - Convention sur la diversité biologique en 1992 ; - Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques en 1994 ; - Convention des Nations Unies sur la lutte contre la Désertification en 1995. VI. CONDITIONS ENVIRONNEMENTALES ET SOCIALES DE DEPART 6.1 Au niveau du premier axe routier à réhabiliter : Dondon/Saint-Raphaël 6.1.1. Présentation globale de l’axe Cet axe couvre une bonne partie de la route nationale #3 reliant le Département du Nord au Plateau Central. Cet axe actuellement aménagé selon des caractéristiques sommaires de route en terre, doit devenir à la fois l’axe principal de désenclavement du Plateau-Central et une alternative de la route Nationale #1 pour les échanges entre Port-au-Prince et CapHaïtien. Le projet consiste en la réhabilitation d’environ 40 km de route entre Carrefour Lamort et Saint-Raphaël. L’axe est divisé en plusieurs tronçons presqu’homogènes, il s’agit de : Grande Rivière du Nord - Carrefour Ménard (3km) Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 14 Carrefour Ménard-Dondon (12km) Dondon / Saint-Raphaël (16,2 km) Arrivée à Carrefour Ménard, le tronçon amorce la montée vers Dondon. La montée s’effectue à flanc de montagne. Les caractéristiques de ce tronçon sont celles d’une route de montagne : nombreuses courbes de faible rayon, des pentes longitudinales comprises entre 8 et 10% et un profil de la plate forme en déblai dans des terrains à fortes pentes transversales. En maintes occasions, on a du effectuer des travaux d’élargissement de la plate-forme de la chaussée. Avant d’atteindre Saint-Raphaël la route traverse la rivière Vaseuse, puis une première fois la rivière Bouyaha. Le tracé longe, à flanc morne, la rivière Bouyaha dont les méandres viennent à certains endroits éroder le pied de la plate-forme. Tout au fong de ce tronçon, les caractéristiques géométriques se révèlent satisfaisantes, le tracé est composé de longs alignements droits et de larges courbes. Le profil en long colle au terrain naturel. Après avoir laissé Saint-Raphaël, il faut traverser la rivière Bouyaha qui est un point difficile de la route car le montée des eaux dans cette rivière interrompt le trafic et, à certains moments, pour plusieurs jours. La date de la dernière réhabilitation n’a pu être confirmée. Cependant, en fonction de l’état actuel du tronçon, il est peu probable que la route a fait l’objet de travaux récents de réhabilitation. Il n’est accessible, à partir de Carrefour Ménard, qu’aux véhicules tout-terrain. Dans l’ensemble la route à réhabiliter suivra le tracé de la route existante sans aucune variation. Les ouvrages d’art seront maintenus, réhabilités ou rénovés le cas échéant. 6.1.2 Caractéristiques écologiques a) Climat Le climat de la zone à l’étude est caractéristique des régions tropicales. Les températures moyennes annuelles sont d’environ 30º C, avec une humidité relative de Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 15 l’ordre de 70%. En montagne, comme au niveau de Dondon, les températures sont plus fraîches : on considère qu’environ 0,75ºC est perdu par 100m d’altitude. Comme partout dans le pays, il y a deux (2) saisons de pluie : la première s’étend d’avril jusqu’au début de juin et la deuxième est comprise entre septembre et décembre. b) Relief L’altitude de l’axe routier prévue varie d’un minimum de 55m à 450 m à Dondon avec une diminution vers Saint-Raphaël. De Grande-Rivière à Carrefour Ménard, la route présente un relief assez plat, inondable par endroit ; de Carrefour-Ménard à Dondon, les caractéristiques de ce tronçon sont celles d’une route à flanc de montagne avec des rampes assez fortes (supérieures à 10% par endroits), et de nombreux virages ; après Dondon , on amorce la descente vers Saint-Raphaël en traversant une zone plate, partiellement inondable avec un réseau hydrographique relativement dense, Saint-Raphaël à Pignon, le relief est plat pour la dernière partie du tronçon. c) Sols Le tracé traverse successivement plusieurs formations géologiques de base : Les formations volcaniques du Nord ; A… domine une formation géologique reflétant la présence de roche-mère de type basaltique ; L’Eocène moyen et supérieur qui sont des faciès essentiellement carboratés, les calcaires sont le plus souvent en bancs épais de roches dures épais de roches dures à mi-dures ; on les rencontre au Nord de Saint-Raphaël d) Hydrographie La zone d’étude est traversée par de nombreuses rivières et ravines longeant ou traversant la route en divers endroits. Dans la plupart des cas, les ouvrages de traversées sont inexistants. Les principales rivières rencontrées sont : la rivière Vasseuse qui longe la route après Dondon, la Rivière Bayaha qui traverse le tronçon en deux (2) endroits. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 16 e) Paysage Les paysages traversés par la route sont très variés et magnifiques. On y retrouve beaucoup d’arbres, de végétation et de cultures et on traverse plusieurs petites localités. A partir de Carrefour Ménard, la route passe à flanc de montagne et le paysage des typique de ce type de route : montagnes à perte de vue, falaises et talus abruptes et beaucoup d’arbres. L’intervention dans le temps du CNE dans cette zone a modifié considérablement le paysage. Les talus, en certains endroits, ont été coupés sauvagement, ce qui leur enlève tout aspect naturel. Des arbres et la végétation ont été arrachés et certaines habitations se retrouvent très près des talus à très fortes pentes. f) Couverture boisée et agricole Tout le long du tronçon, la végétation riveraine est assez variée. On y retrouve beaucoup d’arbres et de cultures. L’agriculture est importante avec une prédominance de céréales, de tubercules et de la culture du riz (notamment à SaintRaphaël). Les jardins de case (près de maisons) sont très remarquables avec leurs bananeraies très prédominantes. La plupart des terrains sont cultivés jusqu’au bord de la route. La culture du café sous ombrage prédomine à Dondon avise que la présence d’arbres fruitiers (notamment les chadéquiers) g) Faune Aucune faune sauvage n’a été observée sur le tronçon retenu. Les têtes de bétail sont peu nombreuses. Tous les types ont été remarqués, d’une façon éparse : bovins, équins, coprins, porcins et avins. h) Etat du Tronçon Existant Le tronçon existant est en très mauvais état. Etat donné l’absence de revêtement et de réseau de drainage adéquat, les routes sont très affectées lors des saisons de Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 17 pluie. Lors de ces périodes, les sols en place perdent complètement leur portance au contact de l’eau et les routes deviennent impraticables (même en quatre routes motrices), souvent pendant plusieurs jours. Lorsque les pluies cessent, les sols sèchent en conservant les ornières creusées par le passage des véhicules et le passage à certains endroits est compliqué même en saison sèche. En certains endroits la route est sujette à des problèmes d’érosion importants liés à plusieurs facteurs combinés. Au niveau de Dondon, ou le déboisement s’accentue progressivement, des risques potentiels d’éboulement ont été identifiés et seront accentués par l’élargissement éventuel de la route. 6.1.3. Caractéristiques Socio-Economiques a) Population Les populations des principales communes des services directement ou indirectement par la route sont estimées respectivement à : Grande Rivière du Nord (48,607), Saint-Raphaël (50,832), Dondon (46,827) Pignon (25,446) Les déplacements de la population sont effectués à travers ce tronçon en grande partie en : véhicules de transport en commun, en véhicules de transport individuel, à motocyclettes, à bicyclettes et à pied. Des ans et des chevaux ou mules sont utilisés pour le transport des denrées alimentaires vers des points d’écoulement non trop éloignés le long du tronçon et particulièrement les jours de « Marché ». b) Infrastructures existantes Dans les différentes communes concernées les infrastructures posent de graves problèmes. Il existe des écarts considérables entre équipements et services disponibles et besoins de ces communes et localités. L’état des infrastructures de santé, d’éducation, d’eau potable et de communication dénote de graves insuffisances dont souffre la micro-région considérée. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 18 Il parait évident que des établissements de santé existent en quantités infirmes dans certaines communes et négligeables dans d’autres. Dans la micro-région seule la commune de Pignon est dotée d’un hôpital complètement équipé, suit après Grande- Rivière du Nord munie d’un centre hospitalier, tous deux (2) soutenus par des organisations philanthropiques. Bien que le nombre d’établissement scolaire ait considérablement augmenté, le secteur éducation présente des carences énormes. Pour ce qui a trait a l’Eau Potable, l’une façon générale les réseaux sont insuffisants ou inadéquats. Dans les différentes communes l’alimentation en eau potable est assurée soit par le SNEP, soit par un comité local. Pour certaines localités la population utilise l’eau des puits, des sources et des rivières qui est le plus souvent douteuse. Dans le domaine de l’assainissement, le problème est très sérieux et même vital vu le manque d’équipement adéquat et le personnel de services au niveau des différentes communes concernées. En ce qui concerne voirie, dans les différentes communes les trottoirs sont presque inexistants. Les places publiques sont présentes, mais le plus souvent transformées en marchés publics. Ces communes disposent aussi d’abattoirs qui sont le plus souvent dans un état critique, à l’exception de SaintRaphaël, qui dispose d’un abattoir convenable conçu par le MARNDR. Il faut remarquer également l’absence d’équipement adéquat et de personnel pour le ramassage des ordures. Dans les différentes communes, les rues sont en terre battue et boueuse en temps de pluies. Il n’existe pas de système de drainage, le drainage est assure par les rues elles-mêmes qui se transforment parfois en mares pendant les saisons pluvieuses. Plusieurs rivières méritent d’être indiquées afin de protéger certaines zones contre les inondations périodiques. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 19 Faute d’équipement, l’évacuation des ordures est assurée le plus souvent par la population qui les brûle ou les jette dans les ravins. Quant à l’évacuation des déchets fécaux le problème est crucial. La majeure partie de la population ne dispose pas de latrines. c) Activités Economiques Dans les différentes communes considérées, les activités économiques sont par ordre d’importance : l’agriculture, le commerce, l’élevage et le transport. L’exploitation forestière gagne aussi de l’importance des 15 dernières années, affectant même les écosystèmes de montagnes demi-humides à Dondon. Tout le long du tronçon différentes activités commerciales ont été remarquées. On en retrouve dans chaque agglomération principale et ils sont situés sur le bord de la route. Toutefois, on n’a pas identifié la présence de marché important le long du tronçon. 6.2 Au niveau du second axe routier à réhabiliter : Thiotte/Anse-à-Pitres 6.2.1 Présentation Globale de l’axe Ce tronçon couvre les localités de Thiotte, Nan Banan’n et Anse-à-Pitres. L’objectif du projet est d’effectuer des travaux de réhabilitation de ce tronçon en vue de le rendre praticable en tout temps, de faciliter les liaisons entre les localités touchées dans la perspective d’un meilleur accès des populations aux services sociaux de base ainsi qu’aux marchés domestiques et de promouvoir le développement économique de la région. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 20 Cet axe mesure approximativement 52 km. Son origine est située à proximité du Centre Administratif de Thiotte pour se terminer au bord de mer de la ville d’Anse-àPitres. Cet axe peut être divisé en deux (2) sections bien distinctes : un premier tronçon reliant Thiotte-Nan Bannan’n et un deuxième tronçon Nan Bannann’n-Anse-à-Pitres. Au niveau du premier tronçon la largeur moyenne de la chassée est de 400m. Le tracé sur les neuf (9) premiers km est bien défini. Les affleurements rocheux, visibles sur près de 80% la route, rendent difficiles le déplacement des véhicules. Les ….. sont fortes. Ce qui a occasionne la construction des murs secs afin d’élargir la route et de protéger les talus. Le drainage, constitue de quelques passages à gré et de fossés latéraux ne remplit pas convenablement sa fonction. Ce tronçon traverse la section la plus prospère de la commune de Thiotte. Outre les grandes catégories de Mare Mirande et de Bois d’Orme, il décongestionne aussi les installations agricoles déverses qui y accèdent par différents tronçons de pénétration intérieure. Après la localité de Bois d’Orme, la route devient difficilement praticable. Il s’agit de coupures à flancs de montagnes opérées à l’intérieur même du massif calcaire. Par endroits, on remarque une certaine stratification des couches. Ces sols, très minces, ne sont pratiquement bons que pour l’arboriculture fruitière ou la foresterie. Au niveau du tronçon reliant Nan Bannan’n à Anse-à-Pitres, la largeur moyenne de la chaussée est de 4,20m. La géométrie de la route est très mal définie. Les déclivités sont très fortes. Elles dépassent parfois les 15% de pente. A cause du manque d’entretien la végétation a envahi l’emprise de la route. La couche de roulement a complètement disparu et la roche affleure. A l’entrée d’Anse-à-Pitres, la chaussée est en très mauvais état. Le drainage est inexistant. Les seuls ouvrages de traversée sont ceux du système d’irrigation de la ville. A ce niveau, la route suit pratiquement les lignes de crête. La végétation est sèche et le plus souvent réduite à quelques vestiges de Bayahonde. On ne trouve pratiquement pas de cultures sarclées dans cet espace. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 21 6.2.2 Caractéristiques Ecologiques a) Climat Alors que la température moyenne annuelle de Thiotte se situe autour de 22ºC en raison de sa proximité de la foret des pins, celle d’Anse-à-Pitre tourne autour de 28ºC. L’axe du tronçon entre Nan Bannan’n et Anse-à-Pitres accuse en climat assez rude. On distingue deux (2) régions pluviométriques distinctes, définissant ainsi deux (2) zones écologiques différentes : le tronçon incluant Thiotte accuse une pluviométrie excédant souvent 1,250 mm et la zone basse s’étendant du Sud de Nan Bannan’n jusqu’à Anse-à-Pitre reçoit en moyenne 570 mm de pluie par an. b) Relief et topographie Le tracé suivi par l’axe est relativement sinueux. Par ailleurs, l’inexistence d’un système de drainage adéquat a entraîné la détérioration de la chaussée qui peut être également attribuée en certaines sections aux fortes déclivités rencontrées. c) Géologie et Sols Au sortir de Thiotte, la route passe sur un sol latéritique reposant sur un calcaire fracturé. La route traverse une zone d’affleurements rocheux sur plus de 60% de son parcours. Ces roches sont des calcaires dont beaucoup sont peu fracturés et difficiles à excaver. Dans les collines situées au nord de la ville d’Anse-a-Pitre, sur le tronçon allant de 5km à 20 km de la ville, on rencontre des calcaires crayeux, finement stratifiés et fractures alternant avec des brèches très dures, d’aspect massif. Dans la partie basse du massif montagneux, les sols rencontrés sur le parcours du tracé proposé sont presqu’exclusivement de nature calcaire en surface. A Thiotte, au niveau et plaines, on constate la dominance de sols rouges, alluvionnaires, assez riches en Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 22 silicium, provenant des sols forestiers. Ces sols ont parfois des structures schisteuses sur le tronçon menant à Anse-à-Pitres. Parfois on rencontre des formations de calcaire crayeux ou des formations marneuses. d) Couverture Forestière La région de Thiotte représente une zone de transition définie selon la méthode de Holdridge. On y rencontre des citrus et certains autres arbres fruitiers. Un grand pourcentage de terrains rencontrés sur les plateaux et vallons est recouvert de caféiers. Comme arbres de couverture, on y retrouve le sucrin, le saman, les bananiers, les citrus et divers autres grands arbres forestiers. En aval, à mesure qu’on s’avance vers Anse-àPitre, la végétation s’appauvrit d’autant plus que la pluviométrie détroit drastiquement. A cause des problèmes économiques de toutes sortes que confrontent les familles de la région, on constate une exploitation abusive du bois au niveau de tous les bassins et sous-bassins versants. d) Hydrographie Beaucoup de bassins versants drainent les eaux de pluie vers ce tronçon, la superficie exacte n’a pas été déterminée. Les pluies enregistrées dans cette région étant généralement de courte durée, les temps de concentration de ces bassins dépassent généralement les temps des averses. Ce tronçon est traversé par diverses ravines et finalement par le système d’irrigation d’Anse-à-Pitres. Le drainage, sur la plus grande partie du tronçon est inexistant et inefficace. Lorsque les fossés de drainage existent, ils sont complètement obstrués. En saison pluvieuse, il est pratiquement impossible de franchir certaines sections à cause de l’inexistance du drainage. Le nombre de transporteurs terrestres utilisés dans l zone est assez limité. Des travaux d’amélioration ont été effectués suite à des initiatives communautaires avec l’appui d’institutions internationales. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 23 Le transport des marchandises et des passagers est assuré par des camions qui effectuent lueur voyage trois (3) fois par semaine. 6.2.3 Caractéristiques socio-économiques a) Population Les populations des communes desservies par l’axe étudié sont ainsi réparties pour l’année 2004 THIOTTE ANSE-A-PITRE Population Urbaine 6,070 habitants 5,467 habitants Population Rurale 19,068 … 8,746 … Population Totale 25,138 habitants 14,213 habitants Densité 193.7 habitants/km² 75,99 habitants/km² Les mouvements de population ont lieu suivant ces directions principales : o De Anse-à-Pitre vers Thiotte et vice versa o De Anse-à-Pitres et Thiotte vers Port-au-Prince via Fond-Verettes o De Thiotte, Anse-à-Pitre vers Pedernales (République Dominicaine) o De Anse-à-Pitre vers Jacmel via Grand Gosier, Belle-Anse, Marigot et Cayes Jacmel par voie maritime Cette aire très enclavée et entretient davantage de transactions économiques avec la République Dominicaine. b) Infrastructures existantes La commune de Thiotte n’est pas si défavorisée en infrastructures dans le département du Sud-Est Dans le domaine de l’éducation, le MENJS y est représenté par un bureau d’inspection scolaire. Cette commune compte environ 4 écoles kindergarten, 45 écoles primaires, 5 écoles secondaires et plusieurs centres d’alphabétisation. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 24 En ce qui a trait à la santé, le MSPP est représenté par un bureau régional. On y compte un seul centre de santé avec lit de type privé et 3 centres de santé sans lit (2 prives et 1 public). La commune de Thiotte n’est pas bien pourvue en eau. Une seule source y est dénombrée. Cette source est captée et distribuée au niveau de la ville et des sections communales. 5 puits et 11 fontaines publiques y sont recensés. Dans le domaine de la communication, la commune de Thiotte est dépourvue de service téléphonique et de service postal formel. Les routes qui conduisent de la ville vers les sections communales dont en terre battue. La commune n’est pas drainée. Toutes les infrastructures administratives et judiciaires y sont présentes (PNH, Justice de Paix, Etat Civil, DGI etc…) Quant à la commune d’Anse-à-Pitre, elle est l’une des communes les plus dépourvues en infrastructures dans le département du Sud-Est. Dans le domaine de l’éducation, le MENJS n’es pas représenté dans la commune. 21 écoles dont 5 publiques et 16 privés ont été inventoriées dans la commune. Au niveau secondaire il n’existe qu’une école. Le MSPP n’y est pas représenté, par contre on a inventorié un centre de santé sans lit et un dispensaire situé dans le quartier de Nan Bannan’n. Anse-à-Pitre n’est pas bien pourvu en eau potable et n’est pas électrifiée. Toutefois un réseau de canaux primaires et secondaires destinés à l’irrigation (rivière de pédernales) pour les besoins domestiques. c) Activités Economiques Sur le plan économique et financier, la situation d’insuffisance d’infrastructures qui caractérise presque tout le département n’est pas différente pour les deux Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 25 communes concernées. Par contre la situation a un peu évolué à Thiotte où il existe un centre d’hébergement acceptable pour les visiteurs et certains petits restaurants informels. On y compte une caisse populaire et plusieurs coopératives. L’agriculture constitue l’activité économique prépondérante au niveau de la commune de Thiotte. Les échanges commerciaux se font avec les communes telles que : Port-au-Prince, Grand Gosier, Jacmel et avec la République Dominicaine. Le café de Thiotte est exporté en République voisine et vers les Etats-Unis d’Amérique. L’activité agricole n’est pas très importante dans la commune d’Anse-à-Pitre, le commerce représente l’activité la plus importante. Les échanges commerciaux se font surtout avec les communes avoisinantes (Thiotte et Grand Gosier) et avec la république voisine. D’ailleurs, un marché frontalier y a été construit pour desservir les habitants des deux cotés de la frontière. VII. ANALYSE ENVIRONNEMENTALE DU PROJET 7.1 Analyse des effets de l’Environnement Naturel sur le Projet Pour une meilleure intégration de l’évaluation environnementale du projet, il convient d’analyser les effets ou impacts de l’état naturel du milieu sur la route avant la phase de réalisation des travaux. Les paysages percés par les tronçons étudiés portent, pour la majorité, toute l’empreinte de la détérioration écologique produite par l’action combinée des eaux et des hommes. La situation est un peu différente au niveau des deux (2) micro-régions considérées. Axe : Thiotte à Anse-à-Pitres Les symptômes flagrants de dégradation s’annoncent surtout à partir de Nan Bannann ou la route suit pratiquement les lignes de crête. Assez souvent le massif Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 26 calcaire affleure sur 80% de la route, ce qui rendra difficiles certains travaux de réhabilitation comme l’érection des fossés de drainage. En certains endroits les déclivités sont fortes, ce qui a occasionné la construction des murs secs afin d’élargir la route et de protéger les talus. Le drainage constitué de passages à gué de fossés latéraux ne remplit pas convenablement sa fonction. A cuase du manque d’entretien, la végétation a envahi l’emprise de la route en certains endroits. Entre Nan Bannan’n et Anse-à-Pitres, la couche de roulement a complètement disparu et la roche affleure. A l’entrée d’Anse-à-Pitres, la chaussée est en très mauvais état, le drainage est inexistant et les seuls ouvrages de traversée sont ceux du système d’irrigation de la ville. Les dégâts causés par les populations riveraines ne sont pas négligeables, l’abattage inconsidéré des arbres et le défrichage des versants abrupts sont à l’origine des inondations lors de fortes averses, transformant aussi diverses sections de la route en ravins. Axe : Carrefour Lamort-Carrefour Jean Bernard / Saint-Raphaël Les contraintes environnementales sur le milieu physique sont assez importantes pour ce tronçon. Le tronçon entre Carrefour-Lamort et Carrefour Ménard soulève moins d’inquiétude. Entre Dondon et Saint-Raphaël, la route est traversée par nombreuses rivières et ravines. La majorité de ces cours d’eau n’ont pas d’ouvrages de traversée rendent très difficile leur franchissement période de pluie. Entre Carrefour-Menard et dondon certains légers dégâts, susceptibles d’être aggraves dans un futur proche, s’annoncent au niveau des structures de drainage longitudinal, ainsi que certains problèmes d’éboulements légers et de glissements de terrains. Dans l’ensemble, tous les sous-bassins versants concernés sont soumis à des formes de dégradation diverses et auront une incidence importante sur les travaux de réhabilitation à entreprendre sur les tronçons concernés. Les raisons suivantes expliquent l’évaluation de ce phénomène : Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 27 - Les conditions hydrologiques dans les parties hautes de ces bassins versants ; - Les conditions hydrologiques dans les parties hautes de ces bassins versants surplombent les routes semblent se trouver dans une phase de dégradation élevée. La couverture forestière est en voie de disparition sur de grandes surfaces en raison de la déforestation excessive et des méthodes culturelles inadéquates ; - L’essentiel des sédiments transportés sur les routes par les rivières et les ravines affluentes provient de ces versants dégradés. D’origine basique, pour la plupart, ces matériaux sont sablonneux, ce qui leur confère une grande sensibilité à l’érosion, ce qui donne lieu à une sédimentation considérable dans les zones en aval, notamment la route et ses structures de drainage ; - Etant donné l’absence de revêtement et de réseau de drainage adéquat, les routes sont très affectées lors des saisons de pluie ; - L’érosion des berges des rivières provoque divers points difficiles de l’itinéraire et affecte défavorablement les caractéristiques géométriques de certains tronçons. C’est le cas de la rivière Bouyaha dont les méandres viennent à certains endroits érodés le pied de la plate-forme. Mesures Compensatoires L’évaluation des effets de l’environnement naturel sur la route a mis en évidence plusieurs impacts négatifs, tels : érosions superficielles, érosion de berges, destabilisation des talus, éboulement, dégradation des chaussées, sédimentation des ouvrages de drainage, etc.. Tous les travaux à entreprendre dans le cadre du projet de réhabilitation de ces tronçons seront affectés par ces impacts. Pour garantir la pérennité de ces travaux, il faudra : Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 28 o Utiliser un grand nombre de sources d’informations en vue d’établir des bases de données nécessaires contribuant à mieux cerner les problèmes environnementaux précédemment décrits, tels : relations pluies-ruissellement pour les bassins les plus importants, fonctionnement hydrodynamique des rivières, mécanismes des solides, reprofilage de toutes les ravines à régime torrentiel ; o Apporter des corrections en profondeur au niveau des bassins versants surplombant les tronçons concernés par des aménagements anti-érosifs appropriés ; o Prévoir des ouvrages majeurs de stabilisation de talus et de berges (gabions, murs de soutènement, stabilisation végétale, etc..) et des sorties stabilisées des sorties stabilisées pour les émissaires pluviaux ; o Un programme d’entretien des talus stabilisés est essentiel ; o Prendre des dispositions urgentes pour attirer l’attention des décideurs sur la nécessité de prendre des mesures légales sur la protection des dits bassins versants o Former et sensibiliser la population concernée tout en l’intégrant dans les différentes phases d’évaluation des travaux à entreprendre. 7.2. Analyse des effets du projet sur l’environnement Cette étape représente l’une des plus importantes de l’étude. Elle consiste don à analyser les impacts des travaux de réhabilitation des routes concernées sur le milieu naturel et sur le milieu socio-économique. La grande particularité de ce projet réside dans le fait qu’il ne s’agit pas de nouveaux tracés puisque ce sont des routes qui existent déjà. Dans ce contexte, les impacts les plus importants du projet sont à rechercher durant la phase de réalisation des travaux de réhabilitation des routes et durant la phase d’exploitation. Les impacts positifs sont ceux qui ont pour résultat un renforcement de l’environnement, tant en termes de milieu naturel qu’en termes d’environnement socio-économique. Les impacts négatifs sont ceux qui dégradent l’environnement naturel et socio-économique. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 29 Essentiellement, l’évaluation d’impacts environnementaux proprement dite dans le cadre de ce projet a été faite sous les deux aspects suivants : - Impacts des routes à réhabiliter sur l’environnement lors de la phase de construction ; - Impacts des routes à réhabiliter sur l’environnement lors de la phase d’exploitation. Pour chaque impact négatif identifié, on a proposé des mesures appropriées pour pallier aux maux éventuels. Dans certains cas, il s’agit de dispositions ou d’interventions à exécuter au moment même des travaux dans d’autres cas, il s’agit : de solutions à long terme relevant des autorités locales et de la population. 7.2.1 Impacts environnementaux-phase réhabilitation des routes 7.2.1.1 Impacts environnementaux positifs a) Facteurs Socio-économiques Création d’emplois S’agissant de travaux de réhabilitation des routes existantes on ne peut espérer un nombre d’emplois important surtout pour la main d’œuvre non spécialisée. Cependant, des travaux tels que : curage des ouvrages de drainage et des ouvrages d’art, débroussaillage, etc… donnent lieu à la création d’un certain nombre d’emplois. La priorité d’embauchage devrait être accordée aux villageois de la zone concernée par des interventions spécifiques. Retombées économiques La construction des routes apportera des retombées économiques importantes locales et régionales par l’utilisation de main d’œuvre et l’achat de biens et services Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 30 nationaux au niveau de l’aire du projet, les pressions exercées par la population sur les maigres ressources naturelles disponibles peuvent diminuer. Cette création d’empois facilitera la participation active des femmes qui seront toujours au rendez-vous sur les différents chantiers, développant diverses activités commerciales dont les restaurants mobiles. Ceci contribuera à leur promotion sociale et économique. D’autre part, avec le mouvement de retour de la diaspora dans cette micro-région, on peut s’attendre à une circulation monétaire accrue, à de nouvelles opportunités pour le marché de consultations résidentielles et certainement, à la nécessité d’implanter de nouveaux services administratifs et sociaux. Autres avantages sociaux Ce projet, tant en …..à la diminution des coûts de transport, apportera des améliorations à l’accès aux marchés et à des services tels que les soins de santé et les écoles. b) Facteurs Ecologiques Les nouveaux emplois générés par les travaux d’entreprendre, impliquant nécessairement une main d’œuvre locale, peuvent contribuer à diminuer la pression sur les ressources naturelles locales, notamment l’utilisation abusive des ressources ligneuses. Le curage des ouvrages de drainage et des ouvrages d’art, durant la phase de réhabilitation de la route, contribuera à apporter des mesures correctives même partielles et immédiates aux impacts environnementaux négatifs du milieu sur l’état initial de la route 7.2.1.2 Impacts environnementaux négatifs On serait tenté de dire que le PTDT à travers sa composante 1, relative à la réhabilitation et l’entretien des infrastructures de Transport, devrait n’avoir qu’un impact Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 31 négatif limité puisqu’il se bornera à la remise en état d’infrastructures existantes. Toutefois, il faut souligner que certains travaux de réhabilitation d’infrastructures routiers pourraient induire des impacts négatifs probables affectant par exemple la dégradation du paysage, la déforestation, l’érosion des sols, etc. Les éléments sont analysés en considérant aussi bien les aspects biophysiques que socio-économiques, parmi lesquels : la pollution, la dégradation du sol et des eaux, le braconnage, l’exploitation forestière et les défrichements dans les réserves forestières et aires protégées, la destruction de milieu naturel, le bruit, les poussières et pollution atmosphériques, les risques d’accident, l’augmentation des IST/SIDA, la violation des sites culturels, l’endommagement des cultures et des biens des populations locales, les attentes aux usages et coutumes locales, etc. Plus généralement, divers autres effets pourront être ressentis par les populations pendant les travaux, à savoir : Les risques d’atteintes aux biens privés (cultures, constructions, accès aux propriétés, ect…) ou publics (marchés, système de distribution d’eau ou d’électricité) qui devront être remplacés ; La perturbation du trafic : le déroutement des travaux limitera localement la fluidité du trafic, avec des conséquences temporaires sur le transport des biens et services, les risques d’accidents de circulation plus élevés, les coûts directs de transport, l’accès momentanément perturbés aux équipements socio-éducatifs et religieux ; Les problèmes de sécurité des usagers et des riverains créés par des déviations aménagées pour les besoins de travaux et la circulation des camions et engins ; La gêne sonore momentané due aux bruits des matériels de chantier ; Les risques plus élevés de propagation des infections sexuellement transmissibles (IST et SIDA) du fait de la présence du personnel de chantiers ; Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 32 Les perturbations possibles du système traditionnel de pensée et des us et coutumes Lors des travaux, le personnel de chantier peut adopter des comportements susceptibles de ne pas respecter les traditions locales et de favoriser la dépravation des mœurs (prostitution et banditisme, toxicomanie) et l’atteinte à l’honneur (adultère) et à la souveraineté des populations locales. Les principaux impacts négatifs majeurs identifiés dans cette composante sont synthétisés dans le tableau ci-dessous. 7.2.2 Impacts environnementaux-Phase d’exploitation 7.2.2.1 Impacts environnementaux positifs Au cours de cette phase (post-projet) les impacts positifs sont nombreux, principalement au niveau humain et socio-économique. Il convient de mentionner notamment : Amélioration de l’accès à différents endroits du pays et vers la République voisine ; Réduction du temps de parcours entre certaines villes principales du pays ; Possibilité de développement touristique Retombées économiques locales par l’achat de biens et services dans la microrégion Développement économique (agriculture) par la facilitation du transport des denrées vers les villes de la région et la capacité d’achat et de vente à un prix abordable Stimulation des activités économiques en facilitant les liaisons avec les centres commerciaux et les services sociaux, de santé et d’éducation ; Amélioration de conditions de travail et de vie des populations concernées et surtout celles des femmes (Madan Sarah par Exemple) Intégration des régions rurales isolées. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 33 7.2..22 Impacts environnementaux négatifs Au cours de la phase d’exploitation des routes, les impacts négatifs attendus peuvent être : o Augmentation des risques d’accidents liés aux vitesses maxima dans certains points singuliers et à la présence de marches à la proximité de la route ; o Nuisances dues au bruit, sentant la nuit au niveau de certaines agglomérations ou le trafic devient plus intense ; o Augmentation de la circulation sur la route impliquant un risque majeur pour les populations riveraines et pour le bétail laissé en liberté ; o Mouvements de population et exploitation de ressources naturelles induits en raison de l’amélioration de l’accès (par exemple déforestation, chasse incontrôlée et illégale, etc) o Transmission de maladies infectieuses (IST/VIH/SIDA, etc.) o Spéculation foncière o Demande d’infrastructure et de services publics excédant les capacités existantes o Développement commercial non planifié le long des routes o Nuisances dues à la poussière engendrées, l’augmentation de la circulation o Risques majeurs d’accidents pour la population riveraine ; o Pollution de l’air par l’augmentation de la circulation de véhicules à travers les émissions de polluants : dioxyde de carbone, dioxyde de souffre, oxyde d’azote, plomb, poussières, etc. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 34 Tableau 3 Impacts négatifs potentiels de la composante Infrastructure Routière du PTDT Phase Construction Milieu Touché Source d’Impact Physique Elément Touché Description de l’Impact Drainage et Ruissellement Modification de l’écoulement des eaux de surface Augmentation de la turbidité de l’eau Compactage du sol et formation d’ornières Augmentation de la turbidité de l’eau Modification de l’écoulement des eaux de surface Altération de certains paramètres physicochimiques Modification du sol en surface et en profondeur Modification de l’écoulement des eaux de surface Risque d’augmenter la turbité de l’eau Contamination possible du sol et/ou de l’eau suite à un déversement accidentel Modification du sol en surface et en profondeur Modification de l’écoulement des eaux de surface Risque de l’augmentation de la turbité de l’eau Déboisement Qualité des eaux de surface Surface du sol Transport et circulation Modification du drainage Construction des ouvrages Qualité des eaux de surface Drainage et écoulement des eaux Qualité des eaux de surface Surface du sol et profil du sol Drainage et ruissellement Qualité des eaux de surface Gestion des contaminants Exploitation des bancs d’emprunt Surface du sol et qualité des eaux Surface du sol et profil du sol Drainage et ruissellement Qualité des eaux de surface et souterraines Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 35 Phase Construction Milieu Touché Biologique Source d’Impact Déboisement Transport et circulation Construction des ouvrages Gestion des contaminants Exploitation des bancs d’emprunt Humain Acquisition Elément Touché Végétation arborescente et arbustive Végétation Description de l’Impact Perte du couvert forestier et de son renouvellement Bâtiment et murs de propriété Expropriation sur le lof Poussière et Pollution pendant les travaux Avifaune et Perturbation de activités mammifères de l’avifaune et des mammifères Végétation et Perte d’un couvert succession végétale végétal herbacé et arbustif ainsi que la succession végétale Avifaune et Perturbation des activités mammifères Ichty-o-faune Perturbation de la faune ichthyenne suite à un déversement accidentel dans une rivière Végétation Perte de surface végétée Conflits terrains Perte de la superficie du terrain Qualité de l’air et Altération de la qualité ambiance sonore de l’air et de l’ambiance sonore Bâtiment principal Perturbation de la établi sur la route circulation dans ce secteur Qualité de l’air Altération de la qualité de l’air ambiant Ambiance sonore Altération de l’ambiance sonore actuelle Sécurité publique Risque d’accidents et de collision Approvisionnement Modification possible de en eau l’alimentation en eau potable Qualité de l’air Altération de la qualité de l’air ambiant Ambiance sonore Altération de l’ambiance Terrain Déboisement Transport et Circulation Construction des ouvrages Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 36 Visuel Utilisation Biologique Humain Construction des ouvrages Entreposage des matériaux Construction des ouvrages Banc d’emprunt Présence des ouvrages Sonore Santé Humaine Recrudescence de la transmission des MST et de la Tuberculose Création de flaques d’eau stagnante porteuses de maladies Perturbations des Socio-économiques activités commerciales Limitation d’accès Sécurité publique Chantier non sécuritaire Travaux de dynamitage et d’épierrement Sécurité publique Forte pente Perte d’utilisation du terrain Qualité du paysage Altération du paysage Terrain Qualité du paysage Avifaune et mammifères Entretien et réparation Avifaune et mammifères Déboisement Perte de couvert boisé Sécurité publique Présence des ouvrages Transport et circulation Qualité de l’air Ambiance sonore Sécurité publique Socio-économique Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant Modification du paysage Perturbation des activités et déplacements de la faune Perturbation des activités et déplacements de la faune Accélération de la déforestation Diminution de la sécurité routière Pollution de l’air Altération de l’ambiance sonore actuelle Diminution de la sécurité Congestion dans les zones à forte concentration de population -Développement commercial mal planifié 37 7.3 Atténuation des Impacts L’atténuation des impacts vise la meilleure intégration possible du projet aux micro-regions considérées. A cet égard l’étude précise les actions, les correctifs ou les ajouts prévus aux différentes phases de réalisation, pour éliminer les impacts négatifs associés ou pour réduire leur intensité, de même que les actions ou les ajouts prévus pour favoriser au maximiser les impacts positifs. Dans le cadre du PTDT les mesures d’atténuation suivantes peuvent être considérées : 7.3.1 Phase de Construction Pour éviter les nuisances engendrées par le bruit et la poussière, l’équipement lourd ne doit être utilisé qu’entre 7 :00 am et 6 :00 pm. La vitesse maximum de l’équipement lourd sera limitée à 20km/h ; Les installations d’entreposage et d’entretien de l’équipement doivent se trouver à 100m de toute maison, centre d’affaires, centre de santé, église, etc. L’installation doit se faire au moins à 100m de tout cours d’eau, source d’approvisionnement en eau potable ; Les opérations d’exploitation de bancs d’emprunt doivent s’effectuer en conformité avec les standards et pré-requis du BME Dans la mesure du possible, l’utilisation de bancs d’emprunt ne devra pas occasionner des travaux de déboisement ; Des abats-poussières à base d’eau devront être utilisés afin de réduire la poussière ; Le choix des sites de décharge doit être soumis à l’approbation du MDE ; L’entretien des engins de chantier et des véhicules, ainsi que leur ravitaillement en carburant et en lubrifiant devront être réalisés à plus de 20m d’un cours d’eau et sous surveillance constante ; Les lieux d’entreposage et d’entretien de l’équipement doivent être réhabilités à la fin des travaux ; Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 38 Eviter ou limiter le plus possible l’acquisition d’emprises additionnelles et les problèmes d’expropriation qui y sont rattachés ; Entreprendre des programmes de reforestation après les travaux pour pouvoir remplacer tous les arbres enlevés ; Des mesures de revégétation devront être prises au niveau de la stabilisation des talus en amont et en aval des routes pour leur donner une apparence naturelle ; Les explosifs devront être utilisés le moins possible L’équipement utilisé pour la construction ou le transport devra être en bon état de fonctionnement et être exempt de fuites d’huile, d’essence ou autres polluants ; Tous les déchets de matériels doivent être enlevés du lieu de travail et éliminés de manière acceptable par le MDE ; Tous les versants avoisinant les routes concernées présentant un potentiel d’érosion doivent être stabilisés ; Faire tout effort raisonnable pour limiter les risques d’accident ; Travailler à la participation complète et effective de la communauté à la planification et à la gestion des travaux ; Conscientisation et éducation sur la manier d’éviter les maladies transmissibles Travailler avec les communautés à anticiper et planifier l’amélioration de l’accès et l’augmentation de la demande en termes d’infrastructures et de services publics locaux ; Eviter d’empiéter sur les aires naturelles protégées et les habitats critiques ou les zones abritant une biodiversité significative ; Rendre toutes les précautions possibles afin de préserver les points d’eau (puits, sources, fontaines, etc.,..) ; Informer les utilisations a temps de toute interruption du trafic ; Réaliser les travaux de façon accélérée de manière à limiter la période de perturbation des activités de la zone concernée Respecter tous les règlements et normes en vigueur relatifs à la réhabilitation des routes en Haïti conformément aux exigences du MTPTC et du MDE. 7.3.2 Phase d’exploitation Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 39 Aménager des aires de stationnement sur les tronçons concernés Prévision d’une signalisation adéquate afin de limiter la vitesse dans certaines zones stratégiques. De plus des dos d’âne pourront être prévus aux entrées des zones habitées les plus importantes ; Conscientisation de la population sur le risque d la pratique d’élevage libre du bétail ; Application des lois et décrets interdisant les coupes d’arbres et toute autre forme d’activités de dégradation environnementale ; Sensibiliser la population locale sur les mesures de sécurité routière Entretien régulier des fosses et des ouvrages de drainage ; Sensibilisation sur les IST/VIH/SIDA VIII PLAN CADRE DE GESTION ENVIRONNEMNTAL ET SOCIAL 8.1 Généralités Le présent Plan Care de Gestion Environnemental et Social, conformément aux prescriptions du manuel opérationnel de la Banque Mondiale présente dans l’ensemble des procédures à mettre en place et à mettre ne œuvre au titre de la gestion des impacts environnementaux potentiels du PTDT Il décrit également les dispositions nécessaires à la mise en œuvre de ces mesures. Selon les procédures de la Banque Mondiale, pour un programme dont les actions à mener ne sont pas définies au moment ou se déroule l’évaluation environnementale, la démarche préconisée est la mise en place d’un Plan Cadre de Gestion Environnementale. Dans ce contexte, l’objectif de ce plan est de pouvoir: 1. Servir de guide aux utilisateurs pour l’identification des impacts positifs et négatifs des différentes activités du projet ; 2. Définir les directives à l’attention des différents secteurs sur l’opportunité et la nature des études d’impact environnementales à entreprendre ; Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 40 3. Fournir des critères pour les modalités de formulation des mesures d’atténuation ; 4. Permettre la préparation d’un plan de suivi-évaluation des mesures d’atténuation ; 5. Renforcer les capacités au sein des structures impliquées dans le processus d’identification, d’évaluation et de suivi des impacts environnementaux et sociaux ; Afin d’être effectif, le plan de gestion environnementale doit être pleinement intégré sous l’effort de gestion globale du projet à tous les niveaux. Il doit être pris en compte au cours du cycle. 8.2 Aspects organisationnels Les responsabilités de la gestion environnementale du projet sont normalement partagées par les différents acteurs concernés (ministères concernés, entrepreneurs, collectivités territoriales, organisations communautaires de base, etc..), en suivant leurs rôles spécifiques pour des aspects particuliers. Ils interviendront durant les stades de développement du projet. 8.2.1 Phase de Pré-Construction Avant la mobilisation du contractant et l’identification des travaux de construction, la gestion environnementale devra être concernée par les 4 principaux groupes d’activités suivantes ; S’assurer que toutes les exigences et procédures du bailleur et du gouvernement, relatives aux études d’impacts environnementaux soient accomplies ; Préparer des plans détails incorporant des actions spécifiques visant à minimiser les impacts adverses et renforcer les impacts bénéfiques ; Intégrer dans les documents d’appel d’offre de construction, des clauses appropriées visant le contrôle des impacts pouvant provenir des activités de constructions; Appliquer les procédures incluant le paiement pour indemniser ou compensations. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 41 8.2.2 Phase de Construction La majorité des activités de gestion environnementale du projet seront réalisées durant la phase de construction, puisque c’est a cours de cette phase que la majorité des impacts peuvent être soulevés. La gestion concernera largement le contrôle des impacts qui peuvent provenir des actions du contractant, à travers le renforcement des clauses contractuelles de construction relative à la protection de l’environnement. En annexe, sont présentés des directives de construction et d’exploitations pour les contractants. Une attention particulière devra être accordée à l’établissement de procédures qui prévoient des actions urgentes à être prises par le staff sur place, en cas de dommage environnemental immédiat et significatif causé par le contractant comme par exemple des problèmes associés aux interruptions des sources d’eau ou à la contamination de sol, l’eau superficielle et souterraine par suite de manipulation inadéquate de substances contaminantes. 8.2.3 Phase de Post-Construction Il conviendra de veiller à l’entretien périodique du système de drainage et d’autres travaux de protection environnementale des différents tronçons. La gestion environnementale et le suivi en ce sens seront la responsabilité du Fonds d’Entretien Routier (FER). Les problèmes relatifs à la sécurité durant l’exploitation des routes sera la responsabilité du MTPTC et la PNH. 8.3 Plan d’Action pour la mise en œuvre du Plan de Gestion Le tableau ci-dessous présente, d’une façon chronologique les différentes actions envisagées, ainsi que le niveau et les modalités de la prise en compte des impacts environnementaux durant tous le cycle du projet. Ceci représente une tentative de programmation qui peut-être modifiée tout au cours du développement du projet. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 42 Tableau 4 : Plan d’Action pour la Gestion Environnementale Phases 1) Identification (Planification) 2) Etudes et Préparation Activités Etudes de faisabilité Projet Détaillé 3) Evaluation 4) Appel d’Offres 6) Exécution Analyse des offres et adjudications Mobilisation sur le terrain et Démarrage des travaux Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant Actions à effectuer Diagnostic environnemental préliminaire permettant de classer le niveau d’évaluation à faire Préparation du rapport d’Evaluation environnementale -Soumission du rapport d’EE aux autorités Haïtiennes et à la Banque Mondiale -Consultation Publique -Revue de l’EE pour actions et des prescriptions environnementales dans les contrats de travaux et de contrôle -Revue des dispositions institutionnelles de mise en œuvre des prescriptions environnementales Visa de la Cellule Environnementale du MTPTC et du service d’EIE du MDE -Revue des documents d’appel d’offres pour vérifier que les considérations environnementales ont été prises en compte dans leur préparation -La grille d’analyse devra inclure, dans la notation, un critère environnemental qui tienne compte des mesures environnementales et sociales proposées dans sa méthodologie d’intervention -Revue des détails relatifs à des opérations de démolition, d’acquisition de terrain, de réinstallation et d’indemnisation -Vérification de l’achèvement des opérations d’indemnisation et le cas échéant de réinstallation avant le démarrage effectif des travaux Responsabilités Staff de la Banque Mondiale -Consultant National -Staff de la BM -Consultant National -MTPTC, MDE -MTPTC -MDE -Spécialiste en passation de marché de l’UCP/PTDT -Environnementaliste de l’UCP/PTDT -UCP/PTDT -MTPC -Communautés locales -Collectivités Territoriales -DGI -UCP/PTDT -MTPTC -Collectivités Territoriales -Communautés locales 43 Consultation avec les populations locales pour la planification participative 7) Achèvement du Projet Evaluation de fin de projet 8) Phase d’exploitation Suivi Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant Réunion de démarrage des travaux pour informer et sensibiliser tous les acteurs institutionnels, y compris les populations sur les activités du projet, la durée, la programmation des travaux, les impacts potentiels, les mesures préconisées, les rôles et les responsabilités de chacun d’eux dans la mise en oeuvre -Suivi et contrôle du respect des prescriptions et engagements environnementaux et l’efficacité des mesures de protection -Evaluation des compétences des entrepreneurs et contractants en matière de gestion des risques en environnementaux et d’application des mesures d’atténuation adéquats Veiller à ce que les actions environnementales et sociales non réalisables par les entreprises de travaux soient confiées ou soustraitées à des structures plus spécialisées en la matière (traitements anti-érosifs, reboisement, sensibilisation sur sécurité routière, sur les IST/VIH/SIDA, etc) -Renforcement des compétences, des acteurs concernés en matière d’identification et gestion des risques environnementaux -Réception environnementale qui devra faire partie intégrante de la réception provisoire ou définitive -Suivi des mesures environnementales et sociales (Indicateurs d’impacts et de résultats) -UCP/PTDT -Entrepreneur Collections Territoriales -Acteurs institutionnels -UCP/PTDT -MTPTC -MDE -Elus Locaux -Communautés Locales -Sociétés civile -etc -UCP/PTDT -Consultants UCP/PTDT -Consultants -Ministres concernés -Communautés locales -UCP/PTDT -Consultants -UCP/PTDT -MDE -Acteurs Locaux 44 8.4 Surveillance Environnementale et Suivi La surveillance environnementale a pour but de s’assurer du respect : o Des mesures d’atténuation prévues dans l’EE, incluant les mesures de compensation et/ou d’indemnisation ; o Des exigences relatives aux lois et règlements pertinents ; o Des engagements du contractant prévus aux procédures ministérielles Elle est une activité qui a pour but aussi de surveiller les activités génératrices d’impacts, de vérifier si les mesures de mitigation prévues dan s l’EE sont mises en place et surveiller toute autre perturbation que pourrait subir l’environnement suite à la réalisation du projet La surveillance environnementale concerne les phases d’implantation, de construction d’exploitation. Cette activité peut permettre de réorienter les travaux et éventuellement d’améliorer le déroulement des travaux de réhabilitation et la mise en place de différents éléments du projet. Elle débute lors de l’appel d’offres en n’assurant que l’ensemble des mesures d’insertion contenues dans le rapport d’EE soient intégrées aux documents d’appel d’offres Durant les travaux de construction et en phase d’entretien, le programme de surveillance visera à s’assurer que toutes les normes, directives et mesures environnementales incluses dans les clauses contractuelles soient mises en application, renforcés ou modifiés selon les problèmes environnementaux rencontrés sur le chantier. La surveillance dans des activités d’ingénies, de construction et d’entretien sera alors effectué par les responsables en environnement de la cellule environnementale du MTPTC, de la firme de supervision retenue pour la supervision retenue pour superviser des travaux de l’entrepreneur. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 45 Quant au suivi environnemental, il permettra de vérifier, sur le terrain, la justesse de l’évaluation de certains impacts et d’efficacité de certaines mesures d’atténuation ou de compensation prévues par le Plan Cadre pou la Gestion Environnementale et Sociale (PCGES), et pour lesquelles subsiste une certaine incertitude. Les connaissances acquises a travers le suivi environnemental permettront de corriger les mesures d’atténuation et éventuellement de réviser certaines normes de protection de l’environnement. Le programme de suivi décrit : (i) Les éléments devant faire l’objet d’un suivi ; (ii) Les méthodes/dispositifs de suivi ; (iii) Les responsabilités de suivi (iv) La période de suivi L’objectif de ce programme de suivi environnemental est de s’assurer que les mesures sont exécutées et appliquées selon le calendrier prévu. Par contre, le suivi permanent de la mise en œuvre des mesures environnementales sur le terrain est fait par la firme de supervision qui devra de préférence avoir en son sien, un responsable ayant une sensibilité environnementale et sociale. La mission de contrôle doit consigner par écrit les ordres de faire les prestations environnementales, leur avancement et leur exécution suivant les normes. La mission de contrôle doit aussi saisir la cellule environnementale du PTDT pour tant problème environnemental non prévu La supervision finale est faite par la cellule environnementale du PTDT : - A partir de vérifications périodiques soit par les procès verbaux de chantier, soit par des visites de terrain ; - Au moment de la réception des travaux. En cas de non respect ou de non application des mesures environnementales, la cellule Environnementale du PTDT, en relation avec la firme de supervision, initie le processus de mise en demeure adressée à l’entreprise. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 46 Les mesures de surveillance et de suivi-évaluation seront structurées comme indiqué ci-dessous 8.4.1 Indicateurs Environnementaux et Sociaux Les indicateurs représentent des signaux pré-identifiés qui expriment les changements dans certaines conditions aux résultats liés à des interventions spécifiques. Les indicateurs servent, d’une part, à la description, avec une exactitude vérifiable, de l’impact généré directement ou indirectement par les activités du projet et d’autre part à la mise en exergue de l’importance de l’impact. Ils révèlent des tendances passées et servent, dans une certaine mesure, d’instruments de prévision. En tant que tels, ils constituent une composante essentielle dans l’Evaluation Environnementale du PTDT. Les indicateurs environnementaux et sociaux conçus dans le cadre de la composante « Réhabilitation des Routes » du PTDT sont les suivants : Nombre de main d’œuvre locale par genre utilisée pour les travaux ; Nombre de petites et moyennes entreprises (masculines et féminines) par type de travaux et marchés ; Prévalence de maladies infectieuses (IST/VIH/SIDA) ; Nombre de carrières et/ou bancs d’emprunts réhabilités ; Nombre de personnel de chantiers sensibilisés ; Nombre de points d’eau pollués par les travaux ; Nombre de conflits générés par l’utilisation des puits d’eau ; Nombre de personnes sensibilisées sur les IST/VIH /SIDA ; Niveau de respect des mesures d’hygiène et de sécurité dans les chantiers ; Niveau de dégradation des zones agricoles ; Nombre de victimes de démolition de biens indemnisés ; Nombre de panneaux de signalisation et de ralentisseurs installés Nombre d’accidents sur la route dus au défaut de signalisation ; Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 47 Niveau de performance exercé par les services forestiers ; Nombre de sites et cours d’eau pollués par les activités de chantiers de stockage. Les indicateurs et dispositifs de suivi par composante environnementale sont décrits dans le tableau ci-dessous. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 48 Tableau : Indicateurs et dispositif de suivi par composante environnementale Eléments de suivi et Indicateurs Eaux Pollution Eutrophisation Sédimentation Régime hydrologique Sols Erosion/ravinement Pollution/dégradation Végétation / faune Taux de dégradation Taux de reboisement Feux de brousse Plantations linéaires Environnement Humain Occupation Activités Socio-économiques - Sécurité Hygiène et santé Pollution et nuisances Méthodes et Dispositifs de suivi Responsables Services étatiques concernés Période Durant le projet Cellule PTDT Environnement mensuel Evaluation visuelle des mesures de contrôle de l’érosion des sols Cellule Environnement du PTDT Mensuel - MDE (Service Forestier) Dans le projet MSPP Durant le projet Cellule Environnement Mensuel Contrôle des eaux souterraines et de surface autour des chantiers Surveillance des activités d’utilisation des eaux de surface, Surveillance des mesures prises pou le contrôle de l’érosion Evaluation visuelle de l’écoulement des cours d’eau Contrôle de la turbidité des cours d’eau et plans d’eau Contre le des mesures d’atténuation de la sédimentation Evaluation visuelle de la dégradation de la végétation Evaluation visuelle des mesures de reboisement/plantation Contrôle des activités de défrichage Contrôle et surveillance des zones sensibles (frayères, cuvettes) Contrôle des atteintes portées à la faune Contrôle de l’occupation de l’emprise Contrôle de l’occupation de terres privées/ champs agricoles Embauche main d’œuvre locale en priorité Respect des sites et bois sacrés Au plan sanitaire, un suivi sera assuré de façon permanente pour vérifier : La présence de vecteurs de maladies et l’apparition de maladies liées aux composantes (maladies d’origine hydrique, etc) Maladies diverses liées aux projets routiers (IST/VIH/SIDA, etc) Le respect des mesures d’hygiène sur le site Surveillance des pratiques de gestion des déchets S’agissant de la sécurité, un contrôle sera assuré de façon permanente pour vérifier : La disponibilité de consignes de sécurité en cas d’accident L’existence d’une signalisation appropriée Le respect des dispositions de circulation Le respect de la limitation de vitesse Le port d’équipements adéquats de protection Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant - - Cellule Environnement (PTDT) Firme de supervision Durant le projet 49 8.4.2 Procédures participatives de suivi Dans tous les cas, la surveillance et le suivi environnemental seront assurés en étroite collaboration avec l’équipe de l’UCP/PTDT et les bénéficiaires du projet seront impliqués autant que possible dans le suivi et l’évaluation des activités. IX- DISPOSITIONS INSTITUIONNELLES POURLA MISE EN OUEVRE DU PCGES La présente section du rapport d’EE détermine la charte des responsabilités pour la mise en œuvre du PCGES. Les dispositions institutionnelles portent sur : Les responsabilités institutionnelles pour la mise en œuvre du PCGES ; Le renforcement du dispositif institutionnel et des capacités environnementales des acteurs impliqués dans la mise en œuvre du PCGES ; 9.1 Les responsabilités institutionnelles Ici nous décrirons de manière précise les responsabilités institutionnelles pour la mise en œuvre des mesures d’atténuation et de surveillance environnementale du PCGES du PTDT. La coordination et la supervision de la mise en œuvre du PCGES seront assurées par la cellule environnementale, sous l’autorité de l’UCP/PTDT et avec l’appui du comité de pilotage à travers les représentants régionaux et locaux des ministères concernés. Au niveau départemental et local, le suivi sera assuré de concert avec les collectivités territoriales. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 50 La mise en œuvre du PCGES devra tenir compte aussi d l’articulation avec les autres plans et stratégies de développements locaux à travers des réunions conjointes d’identification des synergies et des actions communes. Les différents intervenants dans (Programmes nationaux ou régionaux, projets mis en œuvre par le gouvernement, projets mis en œuvre par des ONG, etc…) seront invités à participer au PTDT et en devenir les partenaires. Les exigences environnementales et sociales du PTDT nécessitent la présence, au sien de l’UCP ; d’un expert environnementaliste dont le mandat est de : Garantir la prise en compte des aspects environnementaux et sociaux dans les composantes Assurer le suivi des indicateurs de performance environnementaux et sociaux ; Développer une vision prospective des questions environnementales dans les zones d’intervention du projet. Les termes de référence déterminant spécifiquement les activités de ce cadre sont définis en annexe. Au niveau régional, l’UCP devra s’appuyer sur les experts des autres structures gouvernementales (unités techniques de MDE, MARNDR, MTPTC, MPCE, etc) Il convient de signaler que l’UCP/PTDT, une cellule nationale de coordination sous la tutelle du Bureau de Gestion PL-480 délégué le MPCE, assurera la gestion du projet au niveau central. Elle comprendra une équipe multidisciplinaire sous la coordination d’un chef de projet ou coordonnateur. De plus, le projet sera dirigé par un comité de pilotage, composé de membres de plusieurs ministères concernés. Ce comité de pilotage servira à guider et orienter le projet en termes de politique et de performances. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 51 En autre, les actions suivantes seront requises des institutions gouvernementales concernées, ce pour l’exécution aisée du PTDT : a) Révision / approbation de l’approche globale pour la protection de l’environnement associée au projet ; b) Révision, approbation des mesures spécifiques pour l’environnement proposées pour mitiger les impacts négatifs associés au projet ; c) Révision/approbation du programme de conscientisation de la communauté en appui au PTDT, particulièrement en ce qui concerne l’entretien des routes réhabilitées ; d) Participation à la formation associée aux impacts sur l’environnement des routes et de leur entretien ; e) Assurance que les clauses nécessaires pour protéger l’environnement soient incluses dans les documents de contrat ; f) Vérification que les clauses opérationnelles de planification en matière d’environnement établies dans le contrat soient mises en exécution ; g) Prendre des actions de renforcement suivant le cas, quand les conditions contractuelles ne sont pas respectées. Le MTPTC est l’institution responsable de l’inclusion de clauses pour l’environnement dans les contrats de travaux. Ces clauses peuvent être appréciées en annexes. Le Ministère est aussi responsable de l’inspection des travaux pour s’assurer que les actions requises pour l’environnement sont prises. Le paiement des entrepreneurs sera conditionné à la réalisation jusqu’à satisfaction des besoins en matière d’environnement dans le contrat. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 52 Les entrepreneurs auront à charge l’exécution effective de toutes les composantes environnementales des travaux de réhabilitation qui feront partie de leurs obligations contractuelles. Ne pas mettre en application effective ces composantes environnementales, y compris la réhabilitation des zones déstabilisées, sera matière à retenue de paiement jusqu’à la réalisation complète des composantes. 9.2 Renforcement des Capacités et Formation Pour que la prise en compte des gestions environnementales et sociales soit effective et réelle dans la réalisation des activités prévues, le PTDT devra entreprendre un programme intensif de formation environnementale et de renforcement de compétences institutionnelles qui durera tout le cycle de vie du projet. Ce souci de capacitation permettra de développer des synergies fécondes dans l’atteinte de préservation des ressources naturelles, mais surtout de garantir la pérennité des résultats en termes d’acquis environnementaux et sociaux, une fois le projet terminé. Les mesures de renforcement des capacités environnementales et sociales concernent : La coordination du PTDT ; Les représentants régionaux et locaux des services techniques des ministères concernés Les collectivités territoriales Les institutions partenaires et autres actions du projet Ces mesures de formation et d’information vont être définies sur la base d’une analyse des besoins, lors de la définition exacte et détaillée du projet. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 53 Enfin, des mesures d’information et de sensibilisation visent les populations dans les zones d’intervention du projet, notamment sur les travaux à entreprendre, le contenu du PTDT et la nécessité de collaboration lors de la mise en œuvre. La sensibilisation portera aussi sur l’implication dans toutes les phases du projet, sur les mesures de sécurité, les IST/VIH/SIDA, etc. Les différents intervenants du projet feront aussi l’objet d’un programme de sensibilisation, notamment sur les bonnes pratiques environnementales, la bonne conduite dans les chantiers, le respect des us et coutumes, des mesures d’hygiène et de sécurité, etc. X- ESTIMATION DES COUTS DES MESURES ENVIRONNEMENTALES Les coûts estimatifs des mesures environnementales prévues d’être prises en compte pour la mise en œuvre du PCGES concerneront les activités suivantes : 1. Mesures Techniques o Aménagements anti-érosifs des sols o Restauration des sites déstabilisés ou dégradés par les travaux o Signalisation routière o Mise en place de dispositifs pour réduire les vitesses à la traversée des villages importants 2. Mesures Institutionnelles o Recrutement de personnel environnemental au niveau central et local pour la mise en œuvre du PCGES o Indemnisation et/ou compensation pour la démolition de biens ou perte de livraison et récoltes Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 54 o Appui au suivi environnemental et surveillance environnementale du PTDT o Evaluation du PCGES (Interne, à mi-parcours et final) o Etc. 3. Mesure de formations, d’information et de sensibilisation o Campagnes d’information et de sensibilisation pour les différents acteurs concernés o Renforcement de compétences (Formation à tous les niveaux) o Sensibilisation sur IST/VIH/SIDA La répartition des coûts pour mettre le PCGES en fonctionnement est indiquée dans le tableau. Tableau : Coûts pour l’intégration des mesures environnementales et sociales dans le PTDT Activités Sources Budgétaires Total Composante 2 Composante 3 ---- 30,000 30,000 - Monitoring déforestation ---- 10,000 10,000 - Monitoring SIDA ---- 10,000 10,000 -Ouvrages anti-érosifs (8) 80,000 ---- 80,000 -Activités de reforestation 20,000 ---- 20,000 -Sécurité routière 10,000 ---- 10,000 10,000 ---- 10,000 120,000 50,000 170,000 -Assistance Technique à MTPTC et MDE (Cellules Environnementales) -Sensibilisation Information (SIDA, Sécurité routière, déforestation Total Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 55 XI.- BIBLIOGRAPHIE 1) Alvarez Antonio Garcia, 1994. Guía Practica de Evaluacion de Impacto Ambiental, Amaru Ediciones, Casa de la Ecología, S.L 2) Banque Mondiale, 2004. Cadre de Gestion Environnementale et Sociale pour les Projets de la Banque Mondiale de Multiples Sous-Projets de Petite taille. Jeu d’Outils du CGES, partie B : canevas du CGES 3) Banque Mondiale, 2005. Aide-Mémoire : Mission de préparation du projet PRODEP du 13-25 février 2005, Port-au-Prince, Haïti. 4) BEAUX, S.F. : L’environnement. Edition Nathan, Paris, 1988 5) Beauchamps J.M. : Ingénierie et Gestion Environnementale des Projets Routiers. Guide Pratique à l’usage des Ingénieurs des Travaux Publics (MTPTC), l’Unité Technique de Planification et de Programmation, Cellule Environnementale 6) BELIARD C.A. 2001 : Etudes d’Impact et Environnemental du Projet de Réhabilitation. La Tronçon de Routes Grand-Goâve/Cayes. Travail effectué pour le compte du Groupe Louis Berger, Inc. en association avec CECOM Consultants S.A 7) BELIARD, C.A., 2005 Evaluation Environnementale du PRODEP, Bureau de Gestion PL-480/MPCE Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 56 8) IRAM, 2005 : Plan Cadre de Gestion Environnementale et Sociale du Projet de Compétition et de Diversification Agricole au Mali ; Ministère de l’Agriculture Secrétariat Général 9) LOUIS Berger, SA 2000 : Préparation du dossier d’Appel d’Offres « Conception –Construction entretien « Pour la réhabilitation de la Route Nationale #2 Tronçon Hinche/Carrefour La Mort, Rapport Synthèse, MTPTC 10) LOUIS Berger, SA, 2002 : Feasibility Studies For the Tertiary Roads Developemnt Project, Ministry of Communications Works, Transport and Public Utilities, Government of Saint Lucia 11) MDE, 2000: Guide des Directives d’Evaluaiton d’Impacts ru l’Environnement (EIE) 12) MDE, 2000 : Projet Routier : Directives pourla réalisaiton de l’Etude d’Impact sur l’Environnement 13) MERCIER Jean Roger et Bekhechi Mohammed Abedelwhab, 2003 : L’Evaluation Environnementale : Un outil majeur du Développement durable, Banque Mondiale 14) Ministère de l’Environnement du Québec, 1999: Directive pour la Réalisation d’une Etude d’Impact sur l’Environnement d’un projet de drainage, de creusage ou de rembagage en Milieu hydrique 15) World Bank, 1991 : Environmental Assessment Sourcebook. Environnement Department, Washington DC 16) World Bank, 1994: Roads and the Environnement: A handbook. Transportation, Water and Urban Developemnt Department Report TWU 13. Washington, DC Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 57 ANNEXE I Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 58 Clauses Relatives à l’Environnement à Inclure dans les Contrats pour la Conception, la Construction et l’Entretien des Projets Ces clauses doivent être incluses dans les contrats pour la conception, la construction et l’entretien des projets afin d’assurer que les travaux de réhabilitation entrepris dans le Programme de Réhabilitation des routes Secondaires et Tertiaires d’Haïti protègent l’environnement. Ces clauses tombent sous les rubriques suivantes : 1. Besoin en matière de formation 2. Conception et mise en application des mesures de mitigation 3. Installations pour les travaux 4. Opérations quotidiennes 5. Réalisation des travaux 6. Présentation des coûts relatifs à la protection de l’environnement 1. Besoins en matière de formation La formation des gérants de la construction et de l’entretien sur le terrain sera essentielle pour la réalisation satisfaisante des composantes environnement de ce programme. Les clauses suivantes relatives à l’environnement doivent être inclues dans les contrats de construction : « Tous les gérants sur le terrain associés aux travaux à entreprendre sous ce contrat doivent avoir reçu la formation spécifiée par le Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications avant le début des activités de mobilisation, de construction ou d’entretien du projet ». Dans la conception d’un projet de réhabilitation routière, des recommandations doivent être préparées pour des actions à entreprendre pour encourager les propriétaires terriens privés et les fermiers à prendre des mesures de conservation du sol afin de minimiser les dommages à la route causés par l’envasement des fossé et aqueducs. Il faut prendre en considération les pratiques agricoles améliorées, la plantation d’arbres et de haies aux lisières des propriétés et autres pratiques ayant pour résultat le maintien en place du sol. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 59 2. Conception et Mise en Application des Mesures de Mitigation Les clauses ci-dessous doivent être incluses dans les contrats pour les plans/construction afin d’assurer une application adéquate des mesures de mitigation. - Installation de structures pour la traversée des cours d’eau Les structures pour la traversée des cours d’eau comprennent les aqueducs, ponts et autres travaux similaires. Pour que les plans, construction et entretien de ces structures soient efficaces, il faut qu’elles soient adéquatement dimensionnées et installées, et qu’elles soient autant que possible conques de manière à ne pas s’obstruer ni n’aient pour résultat l’érosion des talus des rivières/ruisseaux/ Les clause recommandées incluent : 1. « Dans le contexte de la dimension globale de la route et de la topographie locale, les structures pour la traversée des cours d’eau doivent être conques pour un écoulement hydraulique égal à 25 ans d’orage. Des structures plus petites ne doivent être envisagées que si des considérations d’ordre topographiques ou de génie routier l’exigent ». 2. « L’installation/entretien de structures pour la traversée des cours d’eau doit se faire durant la saison sèche. 3. « Quant il faut prendre l’installation/entretien de structures pour la traversée de cours d’eau au moment de flux dans les cours d’eau, la construction doit être entreprise à partir cotes des cours d’eau. Les véhicules et l’équipement lourd ne doivent entrer dans les cours d’eau que pour les traverser. Les véhicules et l’équipement ne doivent pas être utiles pendant qu’ils se trouvent dans le s cours d’eau, sauf dans les cas ou il est impossible de réaliser autrement les travaux de construction/entretien ». 4. « Les plans des aqueducs, ponts et autres structures pour la traversée des cours d’eau doivent être conçus de manière à ne pas augmenter le taux normal d’écoulement via/sous la structure » 5. « La ou les aqueducs se déchargent dans les versant/vallées d’une pente longitudinale au point de déversement de 5% ou davantage, des pour minimiser le potentiel d’érosion résultant du déversement de l’eau des aqueducs. Parmi les structures/instruments adéquats, on peut compter l’utilisation de géotextiles, gabions ou autres mesures appropriées ». - Stabilisation des Versants Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 60 Les versants adjacents de la route présentent un potentiel d’érosion. Cela peut provoquer l’obstruction des fossés et aqueducs, l’envasement des ruisseaux et rivières, et la perte de terrains agricoles et autres. Il faut par conséquent des mesures pour prévenir et minimiser l’érosion des versants adjacents aux routes réhabilitées dans les projets de réhabilitation routière. Les clauses recommandées incluent : 1. « Dans le plan du projet de réhabilitation routière, tous les versants avoisinant la route présentant un potentiel d’érosion seront stabilisés ». 2. Pour chaque versant représentant un potentiel d’érosion, des spécifications seront élaborées pour la stabilisation du versant. Normalement, cela inclura l’un ou plusieurs des points suivants : (i) Planter de l’herbe ou autres plants a racine profonde sur le versant. Des espèces de vétiver peuvent être préférées. (ii) Sur les versants ou il ne peut ne pas être efficace de planter de la végétation à cause de l’angle du versant, de la structure du sol et d’autres facteurs, le versant sera stabilisé au moyen de structures telles que, mais pas limitées à : murs de soutènement, gabions ou autre structure. Alternativement, l’angle du versant peut être réduit quand c’est possible de le faire sans déplacer d’arbres ou sans empiéter sur des propriétés privées. - Construction de fossés/drainage Le drainage longitudinal est une composante clé pour la viabilité à long terme de la route réhabilitée. Des fossés mal conçus, mal construits ou mal entretenus peuvent, cependant, s’éroder à cause de l’eau qui s’y écoule, et provoquer l’érosion là où l’eau est déversée dans les versants adjacents. Les clauses recommandées incluent : 1. « Tous les fossés ayant un versant longitudinal de moins de 7% doivent être plantés d’herbe ou autre végétation à racine profond ; les espèces de vétiver peuvent être préférées». 2. « La construction de tout fossé ayant un versant longitudinal de 7% ou plus doit des faire avec du concret ou des pierres de manière à prévenir/minimiser l’érosion du fossé et du lit de la route adjacente ». - Réalignement de la route Un réalignement de la route peut être nécessaire quand la route actuelle voyage le long du lit d’un cours d’eau saisonnier, quand une structure doit être construite afin Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 61 de traverser un cours d’eau, quand un cours d’eau a érodé la route ou quand il n’est pas souhaitable de réhabiliter la route suivant l’alignement actuel pour d’autres raisons. Le réalignement de la route peut représenter un pont majeur avec des impacts sur l’environnement différent de ceux associés à la route actuelle. Les clauses recommandées incluent ; 1. « Là où un réalignement de la route est nécessaire, un alignement préféré doit être identifié et étudié pour assurer que le nouvel alignement : (i) Ne dérange pas un habitat ou une population d’animaux ou de plantes en voie de disparition (ii) N’altère pas u cours d’eau (iii) N’empiète pas indûment sur une propriété privée ou sur une propriété d’utilisation productive 2. « Un rapport sur l’environnement pour le réalignement proposé sera préparé, identifiant les impacts potentiels positifs et négatifs sur l’environnement et des mesures de mitigation, et appliquant ces informations dans le plan du réalignement propose conformément aux directives du Rapport Résumé sur l’Environnement préparé un appui au Programme de Réhabilitation des Routes Secondaires et Tertiaires d’Haïti ». - Modifier/Interdire l’utilisation des carrières de sable/gravier L’extraction de sable et de gravier aux abords de la route peut avoir pour résultat l’érosion du lit de la route et l’érosion des versants avoisinant la route. L’extraction de sable et de gravier doit se faire en conformité avec les standards et pré- requis du Bureau des Mines et de l’Energie. Les clauses recommandées : 1. « Il faudra attirer l’attention du Bureau des Mines et de l’Energie sur toues les opérations d’extraction de sable/gravier aux abords de la route à réhabiliter. Les contrôles des opérations d’extraction de sable/gravier nécessaire pour protéger la route et liés aux travaux devront être définis et communiqués au Bureau des Mines et de l’Energie ». 2. « Les travaux de construction ne doivent pas être entrepris pour la réhabilitation/l’entretien d’une route dans le voisinage d’une carrière de sable/gravier en utilisant tant que le Bureau des Mines et de l’Energie n’aura pas confirmé par écrit au contacteur que le opérations d’extraction de sable/gravier se font avec un permis émis par le Bureau des Mines et de l’Energie identifiant les actions pouvant être réalisées durant l’opération d’extraction pour protéger la route » Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 62 - Limitation de la largeur de la route Dans certains cas, un empiètement de la propriété privé peut découler de la réhabilitation. Cela peut être causé de conflits avec les propriétaires terriens et représenter un puissant motif de démotivation pour la participation locale à l’entretien de la route. Les clauses recommandées incluent : I. La largeur de la route incluant les fossés après réhabilitation ne doit pas dépasser (x) mètres (Selon les circonstances spécifiées à l’endroit) - Relèvement du niveau de la route Dans certains cas, le niveau de la route ne permet pas l’installation adéquate d’aqueducs et fossés. Cela empêche le drainage et résulte en érosion du lit de la route et des terres avoisinantes, Les clauses recommandées incluent : A. Le niveau de la route doit être conçu et construit à une hauteur suffisante pour assurer que la route ne sera pas inondée ; B. Quand un aqueduc doit être installé, la route doit être conçue de manière à permettre l’installation adéquate d’aqueducs sans déranger la surface de la route ; C. Des fossés doivent être construits avec une pente longitudinale de 3%. Quand la topographie des terres adjacentes ne permet qu’un degré de pente moindre, les fossés doivent être construits avec le degré de pente maximum possible. - Emplacements à éviter Certaines routes ont des emplacements spécifiques dans leur voisinage immédiat qu’il faut éviter et/ou ne pas déranger. Ce sont les lieux ou se trouvent des puits, sources et abreuvoirs. Les clauses recommandées incluent : 1. Les plans et construction de réhabilitation routière/travaux d’entretien ne doivent pas avoir d’impacts sur les édifices, puits, abreuvoirs ou sources. Normalement, ces emplacements seront évités en maintenant l’alignement et la largeur actuels de la route. Quand nécessaire, une déviation mineure de la route peut être conçue et réalisée pour permettre d’éviter ces emplacements à condition de recevoir toutes les autorisations et tous les consentements des autorités et propriétaires concernés. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 63 2. En aucun cas de explosifs ne seront utilisés dans le voisinage de puits, sources ou abreuvoirs. 3. Toues les précautions nécessaires seront prises pour éviter de déranger la pièce d’eau. Les véhicules et l’équipement lourd ne seront pas admis sur la surface naturelle dans le voisinage d’une source. - Indentification des pré-requis en matière d’entretien Les pré-requis en matière d’entretien doivent être définis pour toutes les composantes du projet durant la phase e conception. La cause suivante doit être incluse dans tous les contrats incluant une composante conception : Les besoins en matière d’entretien associés à tous les plans doivent être spécifiés, avec les recommandations pour l’inspection et les standards à respecter dans les travaux de réhabilitation - Installation pour les travaux Les pré-requis en matière d’entretien doivent être définis pour toutes les composantes du projet durant la phase de conception. La clause suivante doit être incluse dans tous les contrats incluant une composante conception 1. Les besoins en matière d’entretien associés à tous les plans doivent être spécifiés, avec les recommandations pour l’inspection et les standards à respecter dans les travaux d’entretien quand ces standards différents de ceux associés aux travaux de réhabilitation - Installation pour les travaux Les installations d’entreposage et l’entretien de l’équipement devront être situées près des routes à réhabiliter. Les impacts probables sur l’environnement associés aux activités réalisées dans ces installations comprennent le bruit et la poussière dus à l’opération de l’équipement lourd, l’écoulement d’huile ou autre liquide associés à l’entretien de l’équipement, et le dérangement de la surface du terrain à cause des activités dans ces installations. Les clauses recommandées incluent : 1) L’équipement lourd ne doit être utilisé qu’entre 7h et 18 h. La vitesse maximum de l’équipement lourd sera limitée à 20 km/h 2) L’installation d’un lieu d’entreposage et d’entretien de l’équipement doit se faire au moins à 50m de tout cours d’eau et au moins à 100m de toute maison centre d’affaires, ou autre édifice logeant les gens ; Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 64 3) Les installations d’entreposage et d’entretien de l’équipement doivent se trouver dans les 50m aux alentours de la route à réhabiliter - Opérations Quotidiennes Les opérations quotidiennes d’un projet de réhabilitation d’entretien de route peuvent avoir un impact significatif sur l’environnement immédiat de la route. Les clauses suivantes sont recommandées pour une protection de l’environnement durant les opérations quotidiennes de réhabilitation/entretien : 1) Sauf si nécessaire pour assurer l’intégrité structurelle de la route et la protection de l’environnement, aucun travail entrepris ne doit avoir d’impact sur la terre à plus de 10m de chaque cote de la route ; 2) Tout gravier, sable, roche et autre matériel extrait du sol doit correspondre aux pré-requis en matière de construction/entretien et doit être extrait de carrières ou autres avec un permis valide du Bureau des Mines et de l’Energie ; 3) Tous les déchets de matériels doivent être enlevés du lieu de travail et éliminés de manière acceptable pour le Ministère de l’Environnement ; 4) L’équipement lourd ne doit être utilisé qu’entre 7h et 18h. l’équipement lourd sera limitée à 20km/h ; La vitesse de 5) Tout équipement doit être muni d’un silencieux du pot échappement (mufler/silencer) en bon état. 6) Aucun travail de construction/entretien ne doit être entrepris quand les routes et terres avoisinantes sont si mouillées que les engins de construction peuvent causer des ornières à la surface - Achèvement des travaux A l’achèvement du projet de réhabilitation/entretien routier, il faut nettoyer et remettre en état le lieu de travail dans une condition comparable à sa condition d’avant le début des travaux. La clause suivante est recommandée : 1. À l’achèvement du projet de réhabilitation/entretien routier, l’entrepreneur sera responsable de la remise en état de tous les lieux d’entreposage et d’entretien de l’équipement, dans une condition aussi proche que possible de sa condition antérieure. L’entrepreneur doit au minimum : (i) Remettre tous ces lieux dans un état pour assurer qu’ils ne contribueront pas à des problèmes d’érosion ou d’inondation Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 65 (ii) Remettre la terre de surface dans son état antérieur quand il y a eu dérangement de la surface (iii) Eliminer les déchets conformément aux grandes lignes et directives applicables du Ministère de l’Environnement (iv) Remplacer la couverture de la terre avec des espèces compatibles avec les espèces d’origine de la région - Présentation des Coûts pour la Protection de l’Environnement Afin d’assurer que les contrats pour les plans/construction/entretien ont le budget adéquat pour inclure les mesures de protection de l’environnement, il est souhaitable de demander aux entrepreneurs de séparer leur allocation budgétaire pour conformité avec chaque clause relative à l’environnement contenue dans le contrat. La clause suivante est recommandée : Afin d’être éligible à la passation de marché de coût du respect de chacun des pré-requis suivants doit être identifié parle soumissionnaire d’offres comme condition à l’exécution du contrat pour le projet concerné doit inclure la clause relative applicable à l’environnement et le coût. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 66 ANNEXE II Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 67 MISSION DE LA CELLULE ENVIRONNEMENTALE La mission de cette cellule devrait s’articuler autour des activités suivantes : Intégrer les questions environnementales dans les activités du PTDT en vue de maximiser la contribution positive du projet sur les ressources naturelles en Haïti et la durabilité environnementale en Haïti ; Analyse les différentes activités pour apprécier l’adéquation avec les exigences et orientations du cadre de gestion environnemental et sociale du PTDT ; Constituer une banque de données environnementales et sociales dans les zones d’interventions du projet ; Développer des indicateurs environnementaux et sociaux d’évaluation et de suivi ; Assurer le suivi, l’évaluation, la supervision et l’évaluation rétrospective des différentes activités du PTDT, en vue d’apprécier l’effectivité de la prise en compte des mesures environnementales et sociales ; Définir les procédures d’élaboration, de diffusion, d’appréciation et de mise à jour des directives environnementales et sociales du PTDT et veiller à leur application ; Coordonner et superviser le renforcement des capacités des structures techniques opérationnelles dans le PTDT (structures gouvernementales, collectivités territoriales, ONG environnementales, Bureau d’Etudes Techniques, Entreprises Privées, etc) sur les questions environnementales et sociales ; Développer en système de coordination et d’échanges avec d’autres institutions nationales, régionales et internationales pour mieux prendre en compte les préoccupations environnementales et sociales à chaque niveau Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 68 ANNEXE III Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 69 Vu les articles 19,23,36,36.1,36.3,36.4,36.5,36.6,37,39,40,52.1,52.2,61,85,87, 210,215 246, 248, 249, 253,254,255,256,257,258 et 266 de la Constitution ; Vu l’entente entre la Communauté Internationale, Les organisations de la société civile et les partis politiques portant création de la Commission tripartite et du Conseil des Sages; Vu le consensus de transition politique adopté le 4 avril 2004; Vu les décisions issues des conférences internationales sur l’environnement et le Développement durable, et les conventions y relatives auxquelles la République d’Haïti a souscrit; Vu la loi du 4 septembre 2003 portant création du Département des Nippes; Vu la loi du 19 septembre 1982 relative à l’adoption d’une politique cohérente d’aménagement du Territoire et de développement, à partir des entités régionales issues du regroupement des départements géographiques et des arrondissements de la République; Vu la loi du 6 septembre 1982 définissant l’Administration Publique Nationale; Vu la loi du 19 septembre 1982 établissant le Statut Général de la Fonction Publique; Vu la loi du 29 novembre 1994 portant création, organisation et fonctionnement de la Police Nationale, Vu la loi du 28 janvier 1995 créant le Ministère de l’Environnement; Vu le décret du 4 novembre 1983 sur l’organisation et le fonctionnement du Ministère de la Santé Publique et de la Population ; Vu le décret du 30 septembre 1987 sur l’organisation et le fonctionnement du Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural Vu la loi du 18 octobre 1983 organisant le Ministère des Travaux Publics Transports et Communications ; Vu le décret du 13 mars 1987 restructurant le Ministère du Commerce et de l’Industrie ; Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 70 Vu le décret du 13 mars 1987 réorganisant le Ministère de l’Economie est des Finances ; Vu le décret du 17 mai 1990 organisant le Ministère de l’Intérieur et de la Défense nationale ; Vu le décret du 25 Octobre 1983 sur l’organisation et le fonctionnement du Ministère des Affaires Sociales Vu la loi du 10 mars 1989 organisant le Ministère de la Planification et de Coopération Externe; Vu le décret du 17 août 1987 sur l’organisation et le Fonctionnement du Ministère des Affaires Etrangères; Vu la loi du 23 octobre 1984 sur l’organisation et le fonctionnements du Ministère de L’Education Nationale; Vu le décret du 30 mars 1984 réorganisant le Ministère de la Justice; Vu la loi du 3 février 1926 sur les forets nationales réservées; Vu la loi du 18 mars 1968 dénommant Parcs Nationaux, Sites Naturels, Sites Nationaux "toutes étendues de terres boisées ou parcs sur lesquelles sont établis des monuments historiques ou naturels" Vu le décret du 4 avril 1974 déclarant Parcs Nationaux Naturels les aires entourant le Morne La Visite du Massif de la Selle et le Morne Macaya entourant le pic Macaya au Massif de la Hotte; Vu le décret du 18 août 1996 ratifiant la Convention Internationale de Lutte contre la Désertification, la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques et la Convention sur la Diversité Biologique; Vu la loi du 18 septembre 1978 modifiant la loi du 19 août 1976 sur la délimitation territoriale; Vu le décret du 17 mai 1990 sur la Délégation ; Vu la loi du 28 mars 1996 portant organisation de la section communale; Vu le décret su 27 octobre 1978 règlementant l’exercice du droit de pêche en Haïti; Vu le décret su 3 décembre 1985 réglementant l’implantation et le fonctionnement des Organisations Non Gouvernementales en Haïti; Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 71 Vu le décret du 4 novembre 1983 portant organisation et fonctionnement de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif; Vu le décret du 3 décembre 2004 fixant la règlementation des marchés publics de services, de fournitures et de travaux; Vu le décret du 22 août 1995 sur l’organisation judiciaire; Considérant qu’il convient d’adapter la législation nationale aux avancées du Droit International de l’Environnement et du Développement durable, Considérant que l’environnement représente le support de toute croissance économique et que la qualité de l’environnement influence directement sur la qualité de la vie ; Considérant que la dégradation de l’environnement haïtien a atteint des proportions alarmantes hypothéquant le développement durable du pays et, qu’il est impératif pour L’Etat de prendre des mesures appropriées pour la sauvegarde et la protection de l’environnement; Considérant que la mise en œuvre du Plan d’Action National pour l’Environnement et celle des plans locaux ou régionaux qui lui sont liés exige un cadre légal approprié; Considérant qu’une protection adéquate de l’environnement est essentielle au bien être de l’individu ainsi qu’a la jouissance de ses droits fondamentaux y compris du droit a l’amélioration de son cadre de vie; Considérant qu’il est du devoir de l’Etat de promouvoir l’éducation écologique en permettant un meilleur accès des citoyens a l’information y relative afin qu’ils puissent participer et être attentifs aux décisions qui ont des incidences sur l’environnement et le développement durable; Considérant qu’une bonne gouvernance environnementale avec l’intégration et la participation de l’Etat, des collectivités territoriales et de la société civile est un important instrument de lutte contre la dégradation du cadre de vie, la misère et la pauvreté; Considérant l’urgence d’arrêter la dégradation du territoire par l’établissement d’un cadre de régulation susceptible de coordonner les efforts de redressement, de définir les mécanismes d’intervention et de prévoir les modalités d’introduire des instruments d’économie de marché et de recherche dans le secteur; Sur le rapport des Ministres de l’Environnement, de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural, de la Santé Publique et de la Population, de la Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 72 Planification et de la Coopération Externe, de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales, de la Justice et de la Sécurité Publique, des Travaux Publics, Transports et Communications, de l'Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports, de la Culture et de la Communication, du Commerce, de l'Industrie et du Tourisme, et, après délibération en Conseil des Ministres, décrète: 2 2.1 TITRE II : DES ORGANES DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT Chapitre Unique III. Le Système National de Gestion de l'Environnement (S.N.G.E.) est constitué d'un réseau d'organes de gestion de l'environnement disposant d'un ensemble d'instruments juridiques et de moyens économiques visant à prévenir la dégradation de l'environnement et faciliter sa réhabilitation dans tous les cas où cela est nécessaire. IV. Les organes de gestion de l’environnement comprennent les entités et institutions suivantes: 1. Le Conseil Interministériel sur l'Aménagement du Territoire et l’Environnement (CIMATE) 2. Le Conseil National pour l'Aménagement du Territoire et l'Environnement (CONATE) 3. Le Ministère de l’Environnement (MDE) 4. Les Commissions Techniques Interministérielles de Haut Niveau sur l’Environnement (COTIME) 5. Les Unités Techniques Environnementales Sectorielles (UTES) 6. Les Collectivités Territoriales 7. Les Organisations Ecologistes 8. Les autres groupes organisés travaillant dans le domaine de la protection de l'environnement. V. Le Conseil Inter-Ministériel sur l'Aménagement du Territoire et l'Environnement (CIMATE) est composé: du Premier Ministre qui en est le Coordonnateur; du Ministre chargé de l’Environnement et du Ministre chargé de l'Aménagement du Territoire qui en sont les Secrétaires Exécutifs chacun en ce qui le concerne; des Ministres compétents selon les dossiers à l’ordre du jour Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 73 VI. Le CIMATE a pour attributions: 1. de statuer sur les objets, cibles et critères du programme national d'aménagement du territoire et de la politique environnementale; 2. de gérer et résoudre les conflits de compétence touchant l'aménagement du territoire ou la gestion de l'environnement entre des institutions de l'Administration Publique Centrale (incluant leurs dépendances); 3. d’appuyer la mise en œuvre du Programme National d'Aménagement du Territoire, du Plan d’Action pour l’Environnement et des Schémas Directeurs d'Aménagement Spatial ou Plans de Développement Régionaux ou Locaux qui en découlent; 4. de travailler à la mise en place et au maintien d’un cadre global favorable à un aménagement écologiquement rationnel, socialement équitable et économiquement soutenable du territoire ainsi qu'à l’application des dispositions environnementales VII. Le Conseil National pour l’Aménagement du Territoire et l'Environnement, avec pour sigle CONATE, regroupe des représentants du gouvernement central concernés, des représentants des instances de gouvernance locale, et des représentants de la société civile. Il est présidé par le Ministre chargé de l'Aménagement du Territoire ou celui chargé de l'Environnement suivant protocole public passé entre les deux ministères. Sa composition et son mode de fonctionnement du CONATE sont établis par un règlement d'application du présent décret. VIII. Le Conseil National pour l'Aménagement du Territoire et l'Environnement (CONATE) a pour fonctions de: 1. promouvoir que les intérêts sectoriels des différentes entités de l'Administration Publique Centrale, des instances de gouvernance locale et de la société civile soient pris en compte dans le processus national d'aménagement du territoire et les processus d'élaboration de normes pour l'environnement; 2. Etablir les responsabilités de chacune des entités de l'Administration Publique Centrale et Territoriale dans les processus d'élaboration de schémas directeurs d'aménagement du territoire ou d'élaboration de normes pour l'environnement ainsi que les délais de remise d'extrants pour les institutions responsables; 3. Valider les différents produits tout au long du processus d'aménagement du territoire; 4. Valider tout ajustement ou révision à introduire dans les programmes prioritaires identifiés à l'XVIII; 5. Faire des propositions au Ministère chargé de l'Environnement sur la structure des rapports sur l’état de l’environnement et les indicateurs à prendre en compte; Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 74 6. donner un avis public motivé sur les projets de directives et de normes pour l’exécution de la politique d'aménagement du territoire qui lui sont soumis en ce sens par le gouvernement ou soumettre des propositions de ce type; 7. donner un avis public motivé sur les projets de directives et de normes pour l’exécution de la politique environnementale qui lui sont soumis en ce sens par le gouvernement ou soumettre des propositions de ce type; 8. Soumettre des propositions relatives à la coordination générale des programmes d'investissements dans le domaine de la protection ou de la réhabilitation de l'environnement physique. IX. Le Ministère de l'Environnement est chargé de la coordination exécutive des activités d’élaboration et de mise en oeuvre de la politique nationale en matière d’environnement: a) Il s’assure de la conformité des programmes et projets entrepris sur le territoire national avec la politique nationale de l’environnement; b) Il veille à l’intégration des politiques environnementales dans les politiques sectorielles; c) Il coordonne l’élaboration de rapports périodiques sur l’état de l’environnement; d) Il gère le Service National d'Inspection et d'Audits Environnementaux et il intervient en justice pour faire sanctionner les contrevenants; e) Il définit, en consultation du CONATE, les normes d’utilisation des ressources naturelles et veille à leur respect; f) Il assure la tutelle des organismes autonomes placés sous son contrôle; La structure du Ministère de l’Environnement est déterminée conformément au décret portant organisation de l’Administration Publique Nationale. La création de directions et services techniques sera adaptée progressivement aux réalités du moment. X. Les institutions publiques tant de l'administration publique centrale que des collectivités territoriales ou regroupements de collectivités territoriales qui ont une mission d'exécution, de passation de marchés ou de régulation ou de supervision d'activités et projets susceptibles d'affecter l'environnement, créeront des structures ou assigneront à celles déjà existantes, la responsabilité d'agir comme Unités Techniques Environnementales Sectorielles (UTES). Les UTES ont pour fonction principale l'appui à leur institution par: 1. L'incorporation des critères environnementaux dans les politiques, plans, programmes, projets et actions; 2. L'élaboration, l'exécution et l'appui à l'évaluation des politiques, programmes, projets et actions environnementaux spécifiques au secteur ou à la branche gouvernementale, en concertation avec le Ministère de l'Environnement; 3. Toutes autres activités d'élaboration et de comptabilisation de plans, programmes, projets et actions tendant à assurer l'efficacité du Système National de Gestion de l'Environnement créé par le présent décret; 4. La fourniture d'un avis motivé sur les requêtes de non-objection environnementale dans le processus d'octroi de permis ou de concessions par l'institution publique en Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 75 question conformément aux prescrits du présent décret et des règlements d'application relatifs aux évaluations environnementales; 5. La formulation de propositions de nouvelles normes environnementales pour le secteur pour soumission à l'approbation des COTIME et du CONATE; 6. La coordination de l'étude des impacts sur le secteur des normes environnementales proposées par d'autres secteurs. XI. Les UTES agissent par délégation du Ministère de l'Environnement dans les limites prescrites par la loi. Le profil technique des responsables des UTES doit être approuvé par le Ministère de l'Environnement. XII. Les Commissions Techniques Inter-Ministérielles de Haut Niveau sur l'Environnement ont pour sigle COTIME. Elles sont présidées par le Directeur Général du Ministère de l'Environnement ou, à défaut, par un cadre au rang de directeur dudit Ministère concerné par le thème traité par la Commission. Elles regroupent: a. les responsables des Unités Techniques Environnementales Sectorielles de l’administration publique centrale (UTES) ou, à défaut, les responsables des Unités de Programmation et d’Evaluation, b. les coordonnateurs des noyaux inter-institutionnels de pilotage des programmes prioritaires identifiés à l'XVIII, c. les responsables des entités gouvernementales agissant comme points focaux des conventions et protocoles internationaux relatifs à l'environnement ou influant sur la gestion de l'environnement. XIII. Les COTIME ont pour fonctions: 1. de faciliter la circulation de l’information au sein de l'Administration Publique sur des problématiques et politiques environnementales liées aux programmes prioritaires identifiés à l'XVIII ou aux conventions internationales sur l'environnement dans lesquelles Haïti est impliqué; 2. de faciliter les procédures pour les prises de décisions sur les dossiers à impacts transversaux; 3. d’assurer la cohérence dans l’action de l’administration publique centrale en matière de gestion de l’environnement; 4. de rechercher des synergies entre les actions des différentes entités du gouvernement central; 5. d’approuver les études d’impact environnemental si besoin est; 6. de faire des recommandations appropriées pour le choix des priorités nationales; 7. de veiller à la coordination et l'évaluation de l'efficacité de l'action du corps de Surveillance de l'Environnement avec la politique de ministères assumant des responsabilités clés en matière d'environnement, d'assainissement, de développement rural et de décentralisation et de soumettre des recommandations y relatives au Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 76 Conseil Supérieur de la Police Nationale et au Ministre de la Justice en ce qui les concernent. 8. d'établir et, au besoin, de proposer des ajustements au curriculum de formation pour les cadres du Corps de Surveillance de l'Environnement ainsi que pour les cours de spécialisation des substituts-commissaires de gouvernement spécialisés dans les questions d'environnement. XIV. Les Collectivités Territoriales (Départements, Communes, Sections Communales) concourent avec le Pouvoir Central à la protection de l’environnement, à l’aménagement du territoire et à l’amélioration du cadre de vie. En plus des obligations imposées par d’autres lois et règlements d’ordre général, elles ont pour fonctions de: 1. participer à l’élaboration des Plans départementaux et communaux d’action de l’environnement et de développement durable; 2. établir des schémas directeurs d'aménagement pour les établissements humains relevant de leur juridiction; 3. veiller à la mise en œuvre du plan d’occupation des sols, du plan d'aménagements physiques et l'application des normes d'urbanisme; 4. veiller à la préservation des conditions d’hygiène et de salubrité publique; 5. veiller à la protection et à la réhabilitation des ressources naturelles notamment des forêts, des espaces verts et des écosystèmes sous leur juridiction (parcs municipaux), des sols, de la faune, et contribuer à leur meilleure utilisation; 6. veiller à la préservation du patrimoine naturel, culturel, historique et archéologique et aviser les autorités centrales de toutes découvertes ou altérations y relatives; 7. contribuer à la création d’un cadre de concertation et d’échanges périodiques avec les autorités nationales, départementales et communales investies des compétences environnementales en vue d’intégrer les politiques environnementales dans les politiques sectorielles; 8. participer à une large diffusion des textes de loi en matière d’environnement et veiller au respect des normes en vigueur; 9. veiller à l'application des normes d'assainissement dans tous les lieux de concentration de population relevant de leur juridiction: marchés publics, espaces de loisir, centres de services sociaux municipaux, stations et gares de transport public, cimetières etc… 10. veiller au respect des normes environnementales et sanitaires dans les réseaux d'eau potable et d'assainissement relevant de leur juridiction; 11. concourir à l'application de mesures pour le respect des normes relatives à la pollution de l'air et aux nuisances sonores; 12. fournir des avis sur tout aménagement relatif aux sites miniers se trouvant sur leur territoire; 13. faire des recommandations appropriées, chaque fois qu’il est envisagé la mise en œuvre sur leur territoire de projets susceptibles de porter atteinte à l’environnement. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 77 XV. Est considérée comme organisation écologiste toute fondation, association et organisation non gouvernementale ou mixte, qui satisfait aux conditions suivantes: 1. être en règle avec la loi et les règlements du pays, 2. être à but non lucratif, 3. poursuivre, dans ses statuts, des objectifs liés aux programmes prioritaires identifiés à l'XVIII, 4. utiliser, à cette fin, les instruments de gestion environnementale appropriés prévus par la loi, 5. alimenter régulièrement le système national d'informations sur l'environnement avec les données générées, gérées ou traitées. Le label de "organisation écologiste" est décerné et périodiquement réévalué par le Ministère de l'Environnement après consultation du CONATE et des collectivités territoriales spécifiquement concernées. XVI. Les organisations écologistes dotées de la personnalité juridique, bénéficieront d’un droit de préemption dans l’affermage des biens du domaine privé de l'Etat, à l’exception des propriétés bâties. 3 TITRE III: DES INSTRUMENTS POUR LA GESTION DE L’ENVIRONNEMENT XVII. Le Système National de Gestion de l'Environnement (S.N.G.E.) dispose du menu d'instruments indiqué ci-après pour faciliter la gestion de l'environnement: 1. la planification environnementale; 2. le présent décret et toutes les autres lois, décrets-loi, décrets, arrêtés, et autres textes réglementaires établissant des normes juridiques et techniques visant à protéger l'environnement; 3. les schémas directeurs et les plans d'aménagement du territoire; 4. le système national d’aires protégées représentatif des différents écosystèmes du pays; 5. les évaluations environnementales; 6. la surveillance et l'inspection environnementales; 7. le système d'informations environnementales; 8. l'éducation relative à l'environnement; 9. les fonds à vocation écologique; 10. les instruments économiques de marché; 11. la recherche scientifique et technique; 12. les sanctions administratives, civiles et pénales; Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 78 2.1 Chapitre II: de la planification environnementale XVIII. Sont déclarés d'utilité publique les mécanismes de coordination et de mise en œuvre des programmes prioritaires suivants pour la période 2005-2020: 1. le renforcement des capacités institutionnelles de gestion de l'environnement aux différents niveaux de gouvernance 2. l'énergie pour le développement durable 3. l'information, l'éducation et la formation relatives à l'environnement 4. la conservation et la gestion durable de la biodiversité 5. l'aménagement et la gestion intégrée des bassins-versants et des ressources côtières et marines 6. la prévention et la mitigation des risques liés aux phénomènes météorologiques, climatiques et sismiques 7. l'amélioration de l'habitat et du cadre de vie urbain 8. l'assainissement de l'environnement 9. la gestion rationnelle des ressources minérales du sous-sol XIX. Est rendue obligatoire la réalisation d'une évaluation environnementale stratégique pour les documents de politique ou programme sectoriel d'une instance de l'Administration Publique Centrale ou des Collectivités Territoriales selon les directives adoptées en Conseil des Ministres sur proposition du Ministère de l'Environnement. 2.2 Chapitre III: de l'Aménagement du Territoire 2.2.1 Section I : Normes Communes XX. L' Administration Publique Centrale a pour obligation de concevoir et de mettre en œuvre: un programme national d'aménagement du territoire et des schémas directeurs d'aménagement et de gestion de l'environnement (S.D.A.G.E.) pour chaque bassin-versant ou district hydrographiques du pays Ces règlements sont établis sur la base de considérations économiques, écologiques, sociales et politiques. Une fois validées par les assemblées compétentes et publiées dans le journal officiel, ces documents sont juridiquement contraignants. XXI. L'Administration Publique Centrale a pour obligation de fournir les appuis requis aux collectivités territoriales pour l'élaboration et la mise en œuvre de plans départementaux et municipaux de protection de l'environnement et de développement durable. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 79 XXII. Les infrastructures conçues pour l’aménagement du territoire à quelque échelle que ce soit, seront étudiées et mises en œuvre en tenant compte: a. de la capacité de charge de chaque zone et région compte tenu de son climat, de ses ressources naturelles et des technologies accessibles actuellement, b. des déséquilibres existant actuellement dans les écosystèmes du fait des activités anthropiques ou des phénomènes naturels, c. de l'intérêt de regrouper la population pour faciliter l'accès aux services sociaux de base, d. de la localisation des aires protégées, e. de la distribution des principales activités industrielles, agricoles, forestières, minières et de services, f. des spécificités, du patrimoine, des potentialités et des contraintes environnementales, culturelles ou paysagères de chaque zone. XXIII. Les schémas directeurs d'aménagement et de gestion de l'environnement (S.D.A.G.E.) par bassins-versants ou districts hydrographiques sont opposables aux tiers après validation par les Assemblées de Collectivités Territoriales concernées et large diffusion dans le public conformément à la loi. XXIV. La coordination exécutive du programme d'aménagement du territoire est de la compétence du Ministère chargé de l'Aménagement du Territoire. La coordination du processus d'élaboration des schémas directeurs d'aménagement et de gestion de l'environnement (S.D.A.G.E.) par bassins-versants ou districts hydrographiques est de la responsabilité du Ministère chargé de l’Environnement. Dans l'un et l'autre cas, les ministères concernés institueront des mécanismes de collaboration et de coopération entre eux et avec le Ministère de l'Intérieur pour assurer la cohérence des interventions et faciliter la mise en application des règlements établis. 2.2.1 Section II: de l'Habitat XXV. Le Programme National d'Aménagement du Territoire doit contenir, entre autres, un Plan National de l'Habitat et du Logement dans le but de favoriser l'accès de la population aux services de base et d’améliorer son cadre de vie. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 80 XXVI. Le Plan National de l’Habitat et du Logement devra tenir compte du plan d’occupation des sols en vigueur et des spécificités ou particularités environnementales propres à chaque collectivité. XXVII. Le Plan National de l’Habitat et du Logement inclura dans ses propositions d’aménagement, des composantes sociales, techniques, infrastructurelles, écologiques et environnementales. XXVIII. Le Plan National de l’Habitat et du Logement établira des contraintes d’aménagement sur l’environnement qui seront précisées au niveau des plans directeurs d’urbanisme ou des schémas directeurs d’aménagement urbain, communaux ou départementaux. 2.2.1 Section III: de l'Urbanisme XXIX. Pour être efficace, la politique d'amélioration de l'environnement en milieu urbain et la planification urbaine doivent être étroitement liées. Il est indispensable de prendre en compte les considérations écologiques et environnementales dans toute démarche pour protéger et améliorer la sécurité et la qualité de vie en milieu urbain. XXX. L'élaboration et la mise en œuvre des schémas directeurs d'aménagement urbain et d'assainissement sont de la responsabilité des municipalités agissant isolément ou en regroupement suivant procédures et modalités établies par voie réglementaire communes à l'échelle nationale. L'Administration Publique Centrale a le devoir d'établir un programme transparent d'appui aux municipalités et regroupements de municipalités pour l'accomplissement de cette obligation. XXXI. Pour être opposables aux tiers, les schémas directeurs d’aménagement urbain et d'assainissement doivent faire l’objet de la plus large publication notamment par l’organisation d’audiences publiques. 2.2.1 Section IV : du patrimoine naturel et culturel XXXII. La protection du patrimoine national se fait dans les limites de la Constitution et des lois régissant la matière. La Commission Nationale du Patrimoine est et demeure en activité. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 81 XXXIII. L’inscription à l’inventaire et le classement constituent les principaux instruments de protection du patrimoine. Les biens pouvant être inscrits ou classés sont les sites naturels et culturels, les monuments historiques et des meubles ou des immeubles présentant un intérêt particulier en milieu urbain. XXXIV. L’initiative du classement des sites naturels revient au Ministère de l’Environnement tandis que le Ministère de la Culture est compétent pour tout ce qui concerne les richesses archéologiques, culturelles, historiques et folkloriques. XXXV. Sont déclarées bien naturel de la nation toutes les grottes, cavernes et autres cavités souterraines naturelles du territoire national. Sont interdites toutes altérations physiques de leurs caractéristiques naturelles et culturelles tel que l'extraction de matériaux géologique, paléontologique, archéologique ou de tous autres types ainsi que l'introduction de matériaux étrangers susceptibles d'altérer l'équilibre écologique existant. XXXVI. Les procédures d’inscription, de classement et de déclassement sont déterminées par voie règlementaire. 2.3 Chapitre III : des aires protégées XXXVII. Le Système National des Aires Protégées (SNAP) est constitué d'un ensemble d'unités spatiales de conservation déjà créées ou qui seront créées dans le futur selon les règles et procédures adoptées en la matière. Le SNAP comprend actuellement les parcs nationaux, les zones réservées, les réserves forestières, les sites naturels classés et les zones sous protection. XXXVIII. Les aires protégées du SNAP doivent satisfaire à au moins un des objectifs suivants : a. de protéger la diversité biologique in situ b. de protéger l'intégrité de certains systèmes écologiques, des paysages, et/ou de valeurs culturelles liées à la biodiversité, menacés de disparition c. de protéger des unités hydrographiques, zones aquifères et réduire la vulnérabilité aux risques d'inondation d. de contribuer à l'éducation et à la conscientisation des populations sur la beauté de la nature et des biens historiques ou culturels, sur la fragilité des écosystèmes et la nécessité de la conservation de ces valeurs. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 82 e. d'encourager la recherche scientifique et la connaissance de la biodiversité et/ou des valeurs culturelles. f. de profiter des ressources bio-génétiques et faciliter l'accès des citoyens à ces ressources. XXXIX. Les aires protégées peuvent être nationales, départementales et municipales. Elles sont établies par voie réglementaire. XL. Les Aires Protégées sont classées en fonction de l'objectif principal de conservation, de recherche et/ou de services, selon un système de catégorisation nationale à définir. XLI. Le particulier qui veut établir une aire protégée sur sa propriété devra s’adresser à l’autorité compétente et suivre les règles et procédures arrêtées en la matière. XLII. Il est créé l'Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP), qui est un organisme autonome sous tutelle du Ministère de l'Environnement. XLIII. L'Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP) a pour fonction: 1. de gérer et de coordonner le Système National des Aires Protégées, 2. de coordonner la préparation et la mise en œuvre du Plan National de Gestion des Aires Protégées, 3. de protéger la diversité biologique in situ et ex situ , 4. d'élaborer ou d’approuver les plans d'aménagement des aires protégées des catégories relevant de sa juridiction et suivre leur implantation, 5. d'étudier les espèces animales et végétales des catégories d'aires protégées relevant de sa juridiction et réaliser des inventaires de flore et de faune, 6. de préserver les aires sous son administration ainsi que celles sous co-gestion, 7. d'élaborer les règlements d'accès aux aires protégées sous sa juridiction et aux ressources bio-génétiques et en autoriser l'accès, 8. d'intégrer, de manière responsable, les populations et les collectivités territoriales dans la gestion des aires protégées sous sa juridiction. XLIV. Les procédures, structures et modalités de fonctionnement de l'ANAP sont définies par la Loi. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 83 2.4 Chapitre IV: de l’évaluation environnementale XLV. Les politiques, plans, programmes, projets ou activités susceptibles d'avoir un impact sur l’environnement doivent obligatoirement faire l'objet d'une évaluation environnementale à charge de l’institution concernée. Le processus d’évaluation environnementale couvre l’étude d’impact environnemental (EIE), la déclaration d’impact environnemental, le permis environnemental et les audits environnementaux. XLVI. La liste des projets et activités devant faire l'objet d'évaluation environnementales ainsi que les normes et procédures relatives à la mise en route des Etudes d'Impact Environnemental (EIE) sont établies par voie réglementaire à la charge du Ministère de l'Environnement. XLVII. La déclaration d’impact environnemental est soumise, par la personne intéressée, à la nonobjection du Ministère de l’Environnement selon les procédures établies par ce dernier. De telles procédures tiendront compte en particulier de la nécessité d’institutionnaliser les audiences publiques en vue d’assurer la plus large participation de la population. XLVIII. La non-objection environnementale est délivrée par le Ministère de l’Environnement pour les projets et activités qui requièrent une évaluation d’impact environnemental. XLIX. Les UTES ont pour obligation d'acheminer, par voie célère au registre du Ministère de l'Environnement, une notification de tous les processus d'examen de dossiers enclenchés dans le cadre d'évaluations environnementales et une copie de tous les avis émis. Pour chaque document transmis, il leur sera délivré un numéro d'enregistrement à inscrire dans leur dossier. En cas de contestation ou pour les besoins d'évaluation des performances du système, le Service d'Inspection Générale de l'Environnement du Ministère de l'Environnement peut intervenir et réviser un ou des cas traités par une UTES. L. Le Ministère de l’Environnement réalisera, en temps opportun, des audits environnementaux afin de s’assurer que les fins pour lesquelles les non-objection environnementales ont été accordées ont été respectées. Il publiera périodiquement la liste des non-objection accordées et refusées et celle des personnes privées et morales qui ont été sanctionnées par voie administrative ou judiciaire. Ces personnes privées et morales ont un droit de recours devant les juridictions concernées. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 84 2.5 CHAPITRE V : de la surveillance environnementale LI. La surveillance environnementale est, en tout premier lieu, la responsabilité de chaque personne qui utilise les ressources de l'environnement. L'évaluation environnementale stratégique et le plan de gestion environnementale sont des outils pour l'aider à organiser une meilleure gestion de l'environnement. LII. La surveillance environnementale incombe à tous les services publics, chacun en ce qui le concerne. Les Services directs de surveillance sont co-gérés par le Ministère de la Justice et le Ministère de l’Environnement tandis que les Services d’appoint relèvent exclusivement d’autres institutions publiques. LIII. Les services directs de surveillance sont de la compétence du Corps de Surveillance de l'Environnement relevant du Ministère de l'Environnement pour ce qui a trait à : 1. le recensement et la recherche sur les populations dans les aires protégées, 2. la prévention et la lutte contre les incendies de forets, 3. la participation à l'information et la sensibilisation du public sur les changements d'attitude et de comportement requis pour la protection et l'utilisation durable de la biodiversité, 4. la protection physique et la sécurité des aires protégées contre toute altération non prévue par les règlements de gestion du site, 5. la verbalisation des contrevenants aux lois et règlements sur la protection des écosystèmes, de la faune et la flore sauvages et la gestion des Aires protégées, 6. la surveillance de la qualité de l'eau et de la biodiversité aquatique du domaine public hydraulique naturel, 7. la gestion des réseaux de stations pluviométriques et météorologiques de leur juridiction, 8. la participation à l'information et la sensibilisation du public sur les changements d'attitude et de comportement requis pour la protection de la ressource eau et la lutte contre la dégradation des sols à l'échelle des bassins-versants hydrographiques, 9. la verbalisation des contrevenants aux lois et règlements sur l'aménagement de bassins-versants, la protection de la ressource eau, la protection des terrains sensibles à l'érosion, l'exploitation de carrières et de mines, 10. la surveillance du niveau de pollution de l'air et des sols, 11. la supervision de l'application des règlements et prescrits des plans d'occupation du sol et le respect des normes de construction, 12. la participation à l'information et la sensibilisation du public sur les changements d'attitude et de comportement requis pour une amélioration de cadre de vie dans les établissements humains et les lieux de concentration de population, 13. la verbalisation des contrevenants aux lois, règlements et normes sur l'occupation de l'espace dans les établissements humains, sur la construction, sur l'affichage et la qualité du paysage urbain, sur la pollution de l'air par des sources fixes, sur les nuisances sonores et sur la gestion des résidus, Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 85 LIV. Les services directs de surveillance environnementale sont de la compétence de la Police Nationale d'Haïti pour ce qui à trait à: 1. la protection des vies et des biens autour des aires protégées et à l'intérieur de celles-ci à la demande du Ministère de l'Environnement ou de l'Agence Nationale des Aires Protégées, 2. la supervision du respect des normes environnementales relatives aux véhicules à moteur, 3. la supervision du respect des normes environnementales dans les eaux maritimes sous juridiction haïtienne, 4. la conduite d'enquêtes judiciaires en cas d'infractions environnementales. LV. Les procès-verbaux des membres du Corps de Surveillance de l'Environnement sont consignés dans des registres dont le contenu et la forme sont établis par le Ministère de l'Environnement de concert avec le Ministère de la Justice. Ils font office d'élément de preuve devant les juridictions administratives et judiciaires. LVI. Les Services d’appoint de surveillance sont des fonctionnaires publics assermentés ou pas qui ont pour fonction d’appliquer ou de faire appliquer les lois et règlements notamment en ce qui concerne la santé publique, le contrôle aérien et maritime, la surveillance des côtes, le contrôle des douanes et la gestion des ports et des aéroports. Les informations relatives aux cas d’infraction enregistrés seront communiquées périodiquement au Ministère de l’Environnement. Préparé par Carmel André BELIARD Agronome Environnementaliste Consultant 86