La sémiologie est la partie de la médecine qui étudie les signes des

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Sémiologie médicale
Professeur PERARD
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Elsa-Line REVY & Fleur STORY
La sémiologie est la partie de la médecine qui étudie les signes des maladies. C’est le premier
stade des pathologies et du raisonnement clinique, stade précurseur de l’enseignement.
De la sémiologie à l’initiation de la médecine, il faut :
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Apprendre à aborder le malade ; se mettre à son niveau; prendre en compte les
problèmes psychologiques, sociologiques et sociaux. Cela interfère sur la façon dont le
message passe (niveau social, origine; exemple du SDF versus chef d’entreprise).
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Comprendre ce qu’il ressent.
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Comprendre ce qu’il recherche. Il faut savoir écouter le patient c'est-à-dire d’abord se
taire, le laisser parler. Il donne la plupart des éléments qui seront importants pour
poser le diagnostic. Le rôle du médecin est de traduire ces informations en des termes
médicaux. Par exemple : « mal au rein » signifie souvent mal aux vertèbres lombaires.
Pour cela, il faut interroger le patient de la façon la plus précise possible.
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Examiner : palper, ausculter, percuter…
Sémiologie :
Ce qu’il ressent : signes fonctionnels
Examens physiques ou cliniques
Examens complémentaires, apportés par les radios, prises de sang…
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L’EXAMEN CLINIQUE
I- Interrogatoire
Il faut récolter le plus d’informations pour guider l’examen clinique et éviter les examens
complémentaires inutiles. C’est le moment le plus long.
1- Administratif
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Etat civil du patient
Nom, prénom, date et lieu de naissance (important pour différencier 2 patients)
Adresse et numéro de téléphone
Nationalité, origine (foyer d’endémie important à connaitre pour le diagnostic)
Profession (amiante, éleveur d’oiseaux)
2- Mode de vie
 Marié / célibataire, MST sont plus souvent des maladies de célibataires.
 Nombre d’enfants, donne des infos sur la fertilité, et savoir comment se portent les
enfants donne des infos sur des potentielles maladies génétiques.
 Lieu de résidence
 Voyage récent à l’étranger
 Animaux domestiques (allergène, peuvent transmettre des maladies)
 Loisirs
3- Antécédents
 Familiaux : arbre généalogique
 Personnels :
- Opérations : Pourquoi, par, qui, quand, où ?
Eventuelles complications (péritonites) ?
Efficacité et résolution du problème ?
Suivi par le chirurgien ?
-
Hospitalisation : mêmes questions.
Autres problèmes médicaux : HTA, diabète, cholestérol...?
Obstétricaux : grossesses, poids à la naissance, FCS (fausse couche), IVG,
contraception, DDR (date des dernières règles)
Traitements actuels (dépression, HTA, diabète)
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Toxiques : tabac, alcool, héroïne, cocaïne, ectasie.
4- Histoire de la maladie
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Description des premiers symptômes jusqu’à maintenant.
Quels sont les symptômes fonctionnels associés ?
Quel est le mode de survenue ?
Quels sont les facteurs déclenchant ?
Evolution dans le temps, sous traitement ?
Gêne occasionnée par les symptômes.
Association à d’autres symptômes : - généraux
- sur le même appareil
- ou sur d’autres appareils
- survenue simultanée, avant ou après
II- Examens physiques
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Inspection : regarder le malade quand il marche, respire, mange…
Palpation
Percussion
Auscultation
Prise des constantes : pouls, TA, température
L’examen physique complet et méthodique est fondamental car : « Bien des erreurs de
diagnostic sont des insuffisances d’examens »
III- Rédaction de l’observation
 Importance médico-légale (en cas de procès l’observation fait foi)
 Partie administrative
1- Motif d’hospitalisation
2- Antécédent (ATCD)
3- Histoire de la maladie (HDM)
4- Examen clinique
5- Examen complémentaire
6- Conclusion, hypothèse, diagnostic
7- Conduite à tenir (CAT) = qu’est-ce qu’on fait après ?
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SEMIOLOGIE GENERALE
Signes généraux : manifestations témoignant du retentissement de la maladie sur l’ensemble
de l’organisme sans aucune caractéristique d’un organe. Deux signes sont à prendre en
compte.
I- Altération de l’état général (les 3 A)
C’est un critère de gravité de la pathologie
1- Asthénie
 Sentiment d’être fatigué ou baisse de l’élan vital sans relation avec une cause évidente
(travail pénible, sport…).
 Asthénie matinale, vespérale, permanente
2- Anorexie
Diminution ou perte totale de l’appétit, de l’envie de manger.
3- Amaigrissement
 Perte de poids supérieure à 10% du poids initial.
 Signes associés : anorexie, dépression, troubles digestifs, température…
Remarque : 2 indices d’altération de l’état général (AEG). Coter l’état général afin de
savoir quelle chimio sera supportable.
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Performans Status. Echelle d’activité :
0 = absence de symptôme
1 = sujet symptomatique mais pouvant poursuivre une activité ambulatoire
normale
2 = sujet alité moins de 50% de la journée
3 = sujet alité plus de 50% de la journée
4 = sujet alité en permanence, nécessitant une aide pour les gestes quotidiens
-
L’indice de Karnofsky est en pourcentage (100% correspond à la normale et 10% à la
fin de vie).
II- La fièvre
Elévation de la température centrale au dessus de 37,5°C le matin ou 37,8°C le soir.
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Il existe des variations physiologiques :
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Sur le nycthémère (la nuit : hypothermie)
En fonction de l’activité physique, stress, digestion
Cycle menstruel
Il existe différentes formes de fièvres :
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Fébricules = subfébrile c’est-à-dire entre 37,5°C et 38,2°C
Fièvre en plateau c’est-à-dire pendant plusieurs jours
Fièvre prolongée c’est-à-dire pendant plus de 3 semaines
Fièvre hectique c’est-à-dire en clocher
Fièvre cyclique c’est-à-dire avec accès palustre
Cycle menstruel
Il existe différents modes d’installation (progressif…), contages infectieux (contact avec
enfants, ou dans un service), signes associés (toux, crachas, maux de ventre, diarrhée…)
Attention : la fièvre n’est pas spécifique d’une pathologie !!
Les signes cliniques de la fièvre sont :
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Rougeur faciale
Sueurs particulièrement nocturnes (tuberculose)
Tachycardie
Herpès labial
Delirium (T° sup à 40°C)
T° sup à 42°C = risque de décès
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SEMIOLOGIE DE L’APPAREIL RESPIRATOIRE
I- Fonctions pulmonaires
a) Fonction respiratoire
Elle a pour but d’assurer l’hématose sanguine c’est à dire l’oxygénation du sang. Pour cela, on
crée une dépression respiratoire en abaissant le diaphragme ; l’air entre et va jusqu’aux
alvéoles, où l’échange de gaz s’effectue entre la circulation pulmonaire et les alvéoles
(barrière alvéolo-capillaire). L’hématose nécessite une circulation, une ventilation et des
alvéoles qui fonctionnent correctement.
Le poumon a pour structure fonctionnelle des lobules pulmonaires constitués de bronchioles
terminales, d’artérioles, de capillaires, d’alvéoles.
L’interface alvéolo-capillaire est composée de capillaires et d’une membrane alvéolocapillaire. Les gaz contenus dans les globules rouges diffusent à travers cette barrière de très
faible épaisseur (2 à 3 microns).
Anatomie de la fonction respiratoire : trachée, petites bronches, poumons (alvéoles), paroi
thoracique, muscles, côtes, diaphragme, commande neurologique (nerfs), artères, veines
pulmonaires.
b) Fonction non respiratoire
-
Épuration pulmonaires des agents pathogènes (tabac, pollution)
Fonction métaboliques
Régulations des échanges liquidiens.
Cependant, il existe des interdépendances. La symptomatologie respiratoire ne traduit pas
forcément une atteinte primitive pulmonaire ; le système respiratoire et le système cardiovasculaire sont interdépendants. Il peut aussi s’agir d’une atteinte métabolique.
II- Interrogatoire et signes fonctionnels respiratoires
1- Etat civil et mode de vie
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Origine (foyer d’endémie de tuberculose, SARS…)
Voyage récent en pays d’endémie
Contexte social (logement, foyer, SDF, contage)
Profession (poussières, allergènes, silice, amiante, métaux lourds, éleveurs de volaille)
Intoxication : tabac, alcool, médicaments (cordarone, méthotrexate, bléomycine,
bétabloquants), autres…
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 Animaux (chat, oiseaux, volailles)
 Utilisation d’aérosols cosmétiques (laque)
Il faut aller assez loin dans l’interrogatoire pour percevoir tous les risques possibles.
N.B. : 70 000 morts par an en France dûs au tabac !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
2- Les antécédents
a) Familiaux
 Atopie et /ou allergie :
- eczéma : plaque rouge
- urticaire : bombé
- coryza saisonnier : nez qui coule
- allergie médicamenteuses
 Mucoviscidose : transmission génétique, touche les poumons dès l’enfance. C’est un
trouble de fabrication du mucus ; celui-ci est visqueux, il s’accumule dans les alvéoles
qui s’infectent car les cils ne peuvent l’évacuer.
 Emphysème pan lobulaire : destruction des alvéoles et des vaisseaux sanguins à cause
d’une anomalie enzymatique au niveau des poumons (déficit en alpha 1 anti-trypsine).
 Tuberculose
b) Personnels
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Opération, hospitalisation
Traitements actuels, toxiques
Vaccination BCG
Tuberculose ou contage
Atopie, eczéma
Bronchites
Pleurésie, pneumopathie
Immunodépression (dûe au diabète, à l’alcoolisme, au VIH…)
Résultats : radio pulmonaire, IDR (Intra Dermo Réaction à la tuberculine pour savoir
si le sujet a été en contact avec la tuberculose)
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3- Les signes fonctionnels
DYSPNEE
a) Définition
Sensation subjective de respiration difficile et/ou pénible non proportionnelle à l’effort fourni.
b) Caractéristiques de la dyspnée
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Mode d’installation : aigu (asthme), chronique ou progressif (BPCO = broncho
pneumopathie chronique obstructive ; il s’agit d’une destruction des bronches à cause
du tabac par exemple)
Durée d’évolution : ancienne (BPCO) ou récente (pneumopathie = infection du
poumon)
Continue (BPCO) ou discontinue (asthme, paroxysme lors de la crise)
Circonstances de survenue
Repos (asthme) / effort (BPCO, Insuffisance Ventriculaire Gauche)
Facteurs déclenchant (contact allergènes)
Horaire de survenue, saison, climat.
Paroxysme nocturne (asthme)
Modification en fonction de la position :
Orthopnée : obligation pour le patient dyspnéique de s’asseoir, buste vertical ou
incliné en avant pour soulager la sensation de dyspnée, de décubitus (OAP), la
dyspnée étant aggravée par la position allongée.
Platypnée : Dyspnée aggravée par la position assise (shunt droit gauche
intracardiaque, BPCO sévère…)
Temps : Inspiratoire = laryngée ou trachéale haute (haut de l’appareil respiratoire)
Expiratoire = bronchique (asthme) (dans les bronches verticales) (en général,
en bas de l’appareil respiratoire)
En fonction du moment de la gêne, on a 2 pathologies très différentes.
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Intensité (classification NYHA New York Heart Association)
Stade 1 : pas de limitation de l’activité physique.
Stade 2 : dyspnée pour les efforts intenses de la vie quotidienne.
Stade 3 : dyspnée pour les efforts modérés, avec importantes limitations de l’activité
physique.
 Stade 4 : dyspnée au moindre effort ou au repos.
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c) Etiologie (causes)
PULMONAIRES AIGUES survenue rapide
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Larynx (obstacle : avaler de travers, épiglottite)
Obstruction bronchique (à l’origine d’une atélectasie : le poumon se rétracte)
Obstruction des bronchioles : asthme.
Obstruction des alvéoles : pneumopathies massives
Pleurésie / pneumothorax (problèmes de la plèvre)
Embolie pulmonaire (il peut s’agir d’un problème vasculaire comme un caillot dans la
circulation pulmonaire ; le patient respire plus vite pour compenser. Cela vient souvent
d’une phlébite d’un membre inférieur)
EXTRA PULMONAIRES AIGUES
 Décompensation : atteinte musculaire (myopathie) ou atteinte des jonctions
neuromusculaires (myasthénie).
 Rupture diaphragmatique : traumatisme comme accident de la route.
 Atteinte cardiaque (IDM : infarctus du myocarde ; OAP : œdème aigu du poumon)
 Anémie, plus de globules rouges donc hématose insuffisante d’où une augmentation
de la fréquence respiratoire
 Acidose métabolique à compenser
Remarques :
Les dyspnées aigues sont, quelque soit leur cause :
-
Une urgence diagnostique et thérapeutique
Une traduction d’une insuffisance respiratoire grave
Un symptôme majeur
Peut être inconstante
Les signes d’insuffisance respiratoire aigue :
-
Dyspnée majeure = essoufflement
Polypnée : fréquence respiratoire sup à 40/min
Cyanose : extrémités bleues
Sueurs profuses
Signes d’épuisement : Bradypnée
Tirage : utilisation des muscles respiratoires accessoires
(intercostaux, SCM sterno-cléido-mastoïdien)
Respiration abdominale paradoxale
Battement des ailes du nez
Toux inéfficace
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DYSPNEES CHRONIQUES
a) Pulmonaires chroniques
 Broncho-pneumopathie chronique obstructive
BPCO : obstruction progressive des bronches par anomalie de la muqueuse. C’est une
complication liée au tabac. Il s’agit d’une inflammation, hyperréactivité et diminution
de l’activité ciliaire.
Le diamètre externe des bronches est augmenté, tandis que le diamètre interne des
bronches est diminué.
 Emphysème : augmentation permanente de volume des espaces aériens distaux.
 Fibrose : poumon trop rigide. La cloison inter alvéolaire s’épaissit, le poumon ne peut
plus s’expanser et donc ne peut plus assurer une hématose correcte.
 Mucoviscidose / DDB dilatation des bronches.
b) Extra-pulmonaires chroniques
 Déformation thoracique comme des côtes cassées ou une cyphoscoliose.
 Pathologie musculaire / neuromusculaire : myopathie / myasthénie.
 Pathologie pleurale : mesothéliome / fibrose infectieuse ou radique
INSUFFISANCE RESPIRATOIRE CHRONIQUE
 RESTRICTIVE
 OBSTRUCTIVE
 Pneumopathie :
Interstitielle / fibrose
 Déformation thoracique
 Patho neuromusculaire :
Myopathie / myasthénie
 Patho pleurale :
Mesothéliome / radique
 BPCO
 Emphysème centrolobulaire
 Mucoviscidose
 Dilatation des bronches
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