1956
Février : au XXème congrès du PCUS, Khrouchtchev lance la déstalinisation et conseille aux pays frères de
privilégier les directions collégiales, au détriment du culte de la personnalité et de mieux adapter les
politiques économiques aux réalités des pays. Quelques mois plus tard, le Kominform est dissous.
Juin : une grève spectaculaire a lieu à Poznan (Pologne) où 50 000 ouvriers manifestent en réclamant
l'amélioration de leur niveau de vie, des élections libres et le départ des troupes soviétiques.
Octobre : pour calmer le mécontentement croissant en Pologne, Khrouchtchev accepte le retour de Gomulka comme
chef du gouvernement polonais, qui adopte rapidement un programme de réformes sur le plan
économique (abandon des collectivisation forcée et dissolution des coopératives agricoles).
Octobre : d'importantes manifestations éclatent en Hongrie à Budapest et favorise le retour au pouvoir d'Imre
Nagy. Nagy forme un gouvernement de coalition et annonce que la Hongrie se retirerait du pacte de
Varsovie. Cette décision entraîne l'intervention des troupes soviétiques à Budapest et une répression
très sévère contre les insurgés hongrois (25 000 morts). Imre Nagy est arrêté (il sera exécuté en 1958) et
un nouveau gouvernement dirigé par Kadar, fidèle à Moscou, est mis en place. Soucieux d'éviter un
affrontement avec l'URSS, les Etats-Unis, sollicités par Nagy, ont refusé d'intervenir.
1961
Août : construction du mur de Berlin pour mettre fin à l'hémorragie des allemands de l'Est prenant la fuite
vers l'Ouest.
1963 L'adoption d'une planification plus décentralisée permet l'essor industriel de la RDA, qui devient l'Etat le
plus puissant sur le plan industriel de l'ensemble du bloc soviétique. Cependant, la priorité est donnée aux
besoins de l'exportation (principalement vers les autres pays du COMECON) plutôt qu'aux biens de
consommation. Aussi, le niveau de vie des allemands de l'Est reste très inférieur à celui des allemands de
l'Ouest.
Atonie et immobilisme des démocraties populaires sous l'ère Brejnev (1964-1985)
Le successeur de Khrouchtchev, Brejnev, fait sienne la doctrine de la "souveraineté limitée" concernant les
démocraties populaires : Moscou acceptent des réformes uniquement dans la sphère économique mais s'opposent à toutes
réformes politiques, notamment dans le sens d'une libéralisation. L'intervention des troupes soviétiques en
Tchécoslovaquie pour mettre fin au Printemps de Prague (1968) et à la tentative de Dubcek de construire un socialisme à
visage humain est une parfaite illustration de cette doctrine. Ne pouvant réformer dans sa globalité le système
communiste, les démocraties populaires s'enfoncent alors dans la stagnation politique et une profonde crise économique,
sociale et morale. Une importante opposition se développe dans le même temps au sein de la société civile, notamment
dans les milieux ouvriers, étudiants, intellectuels, mais aussi au sein des Eglises (catholiques et évangéliques). En Pologne
par exemple, le syndicat Solidarnosc déstabilise le régime au début des années 1980. Mais les pouvoirs en place
répondent par un renforcement important de la répression.
1964
Octobre : Khrouchtchev est relevé de ses fonctions. Son successeur, Brejnev, adopte la doctrine de la
"souveraineté limitée", autorisant l'adoption de réformes économiques mais s'opposant à toute rupture de
l'alliance avec l'URSS et toutes réformes politiques d'envergure.
1965 Nicolae Ceausescu devient premier secrétaire du parti en Roumanie. Il n'hésitera pas à s'opposer à
plusieurs reprises à Moscou, s'orientant vers un communisme national. Tout en maintenant à l'intérieur
une stricte orthodoxie, il ne craint pas de manifester une certaine indépendance concernant sa politique
étrangère.
1968
Janvier : adoption en Hongrie d'un vaste programme de réformes économiques, assouplissant la planification et
libéralisant certains secteurs. Ces réformes avaient pour objectif d'introduire un "communisme de
prospérité". Elles remportèrent certains succès (amélioration du niveau de vie) et la Hongrie sera qualifiée
dans les années 1970 de la "baraque la plus gaie du camp socialiste".
Janvier : arrivé au pouvoir en Tchécoslovaquie d'Alexandre Dubcek qui décide d'adopter un important
programme de réformes (suppression de la censure, réhabilitation des victimes de la période stalinienne,
attitude plus libérale à l'égard de l'Eglise, réformes économiques…). Le "Printemps de Prague" et
l'objectif de construire un "socialisme à visage humain" suscitent une grande vague d'enthousiasme
dans le pays.