Inside job (SES TES1 2013/14 ) 1. Présentation a. Introduction Dans

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Inside job (SES
TES1
2013/14 )
1. Présentation
a. Introduction
Dans Inside job, Charles Ferguson, spécialiste en sciences politiques, chercheur au MIT, ancien consultant
gouvernemental, démonte les mécanismes de la débâcle de Wall Street en 2008. Il n’hésite pas à pointer
les responsabilités et à montrer comment les relations entre le monde …………. , les économistes et les
dirigeants des banques a permis à ces derniers de réaliser un hold-up parfait, en s’appropriant des
sommes astronomiques tout en menant le monde vers une ………….. économique profonde.
Le film présente de façon très pédagogique les mécanismes qui ont conduit à la crise ……………….de
2007-2008. Il en place l’origine à la fin des années 1970, au moment où les différentes règles prudentielles
qui encadrait la finance américaine sont progressivement …………... Au cours des années 1980-90, la
………………… et le progrès technologique conduisent à l’apparition de produits ……………….censés
apporter de la stabilité au système financier mais qui se révèleront en réalité les outils d’une
……………..sans freins et sans scrupules qui conduira à sa déstabilisation complète. De nombreuses
personnalités ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarme et appelé à davantage de …………….mais
les lobbies de la finance sont toujours parvenus, et parviennent encore aujourd’hui, à éviter que des règles
ne viennent contraindre son activité et la priver de ses colossaux……………….
La performance du film est de parvenir à éclairer un sujet aride et complexe et à le rendre passionnant. Les
élèves de lycée y trouveront une explication claire des mécanismes de la crise des ………………..et plus
généralement une présentation du fonctionnement des marchés financiers et de l’intérêt de leur
…………….. par l’Etat ( cf cours d’Eco App). Dans une perspective plus sociologique, le film peut aussi
être utilisé en classe pour présenter le rôle que peuvent jouer les ……………….. (cf cours de SSP)
b. Fiche technique et synopsis du film
Titre : Inside job
Un film de Charles Ferguson
Année : 2011
Langue : anglais
Pays : USA
Durée : 104 minutes
Editeur du DVD : Sony Picture
Bonus du DVD :
- Commentaire audio de Charles Ferguson et Audrey Marrs (prod.) (VOST)
- Making of (12’02” - VOST)
- 9 scènes supplémentaires (VOST) : Interviews de Charles Morris (5’09”), Dominique Strauss-Kahn
(7’18”), Eliot Spitzer (7’46”), Gillian Tett (4’25”), Jerome Fons (2’35”), Lee Hsien Loong (1’45”), Satyajit Das
(8’40”), Simon Johnson (1’34”), Yves Smith (3’36”)
- Bande-annonce (2’15” - VOST)
Synopsis :
La dépression mondiale, dont le coût s'élève à plus de …………..milliards de dollars, a engendré pour des
millions de personnes la perte de leur ……………… et de leur ………………. Au travers d'enquêtes
approfondies et d'entretiens avec des acteurs majeurs de la finance, des hommes politiques et des
journalistes, le film retrace l'émergence d'une industrie scélérate et dévoile les relations nocives qui ont
corrompu la politique, les autorités de régulation et le monde universitaire. Le film a été tourné entre les
Etats-Unis, l'Islande, l'Angleterre, la France, Singapour et la Chine.
c. Dans les programmes
Enseignement
SES
Niveau
Première ES
SES
Première ES
SES
Première ES
Dans les programmes
Sciences économiques - 4.2. Comment l’activité économique
est-elle financée ?
Sciences économiques - 5.1. « Pourquoi la puissance publique
intervient-elle dans la régulation des économies
contemporaines ? »
Sociologie - 2.2. Comment la taille des groupes influe-t-elle sur
leur mode de fonctionnement et leur capacité d’action ?
SES spécialité
« économie
approfondie »
Terminale ES
3.2. Comment expliquer les crises financières et réguler le
système financier ?
2. Séquençage du film
1)
Après avoir vu le film, complétez le texte à trous à l’aide de vos notes.
Minutage
Descriptif
00:00-6:00
En préambule, le documentaire présente la situation de l’………... Malgré ses
atouts et sa bonne santé économique, ce pays a beaucoup souffert de la
dérégulation financière : les banques ……………ont effectué des opérations
risquées qui ont conduit à leur effondrement en 2008, entraînant une crise
économique profonde.
Générique
Septembre 2008 : la faillite de la ……………. et l’effondrement d’AIG entraînent un
krach boursier et une récession économique mondiale. Depuis les années ………..,
la finance dérégulée provoque des crises de plus en plus graves.
Première partie : Comment on en est arrivé là
Après la crise de 1929 et jusqu’à la fin des années 1970, la finance américaine est
très régulée, avec en particulier la séparation des banques d’……….. et de
…………... Dans les années 1980, le secteur financier connait une forte
…………….et le gouvernement Reagan commence à le déréguler, permettant aux
banques de faire des placements………... Alan Greenspan, nommé par Reagan au
poste de président de la Réserve fédérale ( la « Fed ») en 1987, est l’artisan de
cette dérégulation.
A la fin des années 1990, le secteur bancaire est très concentré. En 1999, le GlassSteagall Act est abrogé, rendant possible la fusion de banques de dépôts et de
banques d’investissement. Cela signifie davantage de risques car l’absence de
………………entre les activités augmente l’instabilité du système. A la fin des
années 1990, les banques d’affaires alimentent une énorme ………….Internet
suivie d'un krach en 2001 ; les actifs de certaines sociétés Internet ont été
volontairement …………….par les analystes financiers ( « agences de notation »),
payés à la commission. Par ailleurs, de nombreuses banques sont ……………pour
blanchiment ou fraude.
A partir des années 1990, la dérégulation et le progrès technologique génèrent des
produits financiers complexes : les produits……………. Censés stabiliser les
marchés financiers, ils ont en réalité un effet déstabilisateur en augmentant la
spéculation.
Brooksley Born, à la tête de l’organisme de contrôle de ces produits dérivés, tire la
sonnette d’alarme dès 1998 et propose une ……………….mais elle se heurte au
lobby des banquiers, qui ne souhaite pas renoncer à cette activité très lucrative. En
2000, est votée une loi interdisant la règlementation des produits dérivés.
Autre innovation financière, la ……………..met en place une chaîne complexe
impliquant organismes de crédits, agences de notation et compagnies
d’assurances pour accorder des prêts immobiliers. Dans ce système, les prêteurs
ne veillent plus à la solvabilité des prêteurs puisqu’ils revendent leurs créances et
sont incités à prendre davantage de risques. Au début des années 2000, le nombre
de prêts immobiliers à risque, les ……………… , explose.
Deuxième partie : la bulle (2001-2007)
Avec ce crédit facile, les ventes ……………… et les prix s'envolent, créant une
bulle immobilière et financière : les prix immobiliers …………….entre 1996 et 2006,
Les prêts subprimes sont passés de 30 milliards par an à plus de 600 milliards par
an, en dix ans, générant des profits pour les banques et des bonus pour les
traders. La Réserve fédérale dispose du pouvoir de réguler le secteur des prêts
immobiliers mais A. Greenspan …………..de le faire ; l’autorité de régulation des
marchés n’intervient pas non plus et les banques obtiennent même la suppression
de la règle prudentielle limitant le leverage ratio.
Les banques d'affaires atteignent alors des ratios de 33 $ d’emprunt pour 1 $ de
6:01-10:00
10:01-11:36
11:36-15:42
Chap. 2 du DVD
15:43-22:15
Chap. 3 du DVD
22:16-29:36
Chap. 4 du DVD
29:37-35:23
Chap. 5 du DVD
35:24-40:04
Chap. 6 du DVD
40:04-49:20
Chap. 7 du DVD
49:21-54:27
Chap. 8 du DVD
54:28-1:00:00
Chap. 9 du DVD
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Chap. 10 du
DVD
1:05:33-1:14:19
Chap. 11 du
DVD
1:14:20-1:18:36
Chap. 12 du
DVD
1:18:37-1:23:56
Chap. 13 du
DVD
fonds propres, accroissant les risques de ……………...
Par ailleurs, l’assureur AIG vend en masse des dérivés, les credit default swaps.
Ces polices d’assurance couvrent contre les risques de défaillance des titres CDO
et peuvent être achetées par des spéculateurs qui parient sur cette défaillance
alors qu’ils ne possèdent pas les titres assurés. Ces contrats permettent aux
salariés d’AIG de percevoir d’importants bonus. En 2007, un commissaire aux
comptes d’AIG tente de donner l’alerte mais il est contraint de démissionner.
En 2005, Raghuram Rajan, économiste en chef du FMI, alerte les autorités
financières mondiales lors d’un discours sur le risque d’un système de primes qui
génère d'énormes bonus basés sur des profits à court terme mais aucune pénalité
en cas de pertes ultérieures.
Les traders de Wall Street et les dirigeants des grandes banques mènent alors une
existence luxueuse et a……………….., usant de …………….et de prostitués,
souvent financées par les sociétés elles-mêmes.
En 2006, Henry Paulson, président de Goldman Sachs, est nommé Secrétaire du
Trésor. La banque Goldman Sachs a vendu un grand nombre de titres CDO
toxiques et a même parié sur la défaillance des titres vendus à ses clients en
souscrivant des polices d’assurance auprès d’AIG. Elle vend des CDO
spécialement conçus : plus ses clients perdent d'argent, plus elle en …………….
En avril 2010, les dirigeants de Goldman Sachs sont contraints de déposer devant
le Congrès.
Les autres banques ont-elles aussi fait d’énormes profits en pariant contre des
titres qu’elles avaient vendus comme sûrs et qui étaient notés …………par les
agences de notation. Ces agences sont incitées à attribuer des notes favorables
car cela augmente leurs …………….
Troisième partie : la crise
Dès 2004, des économistes ont tenté de donner l’alerte sur le risque d’éclatement
de la bulle, sans être écoutés.
En 2008, les faillites ……………. se multiplient, entraînant tout la chaîne de
titrisation dans la crise.
En mars 2008, la banque Bear Stearns, à court de liquidités, est rachetée par JP
Morgan ; en septembre 2008, Fannie Mae et Freddie Mac sont nationalisées,
Lehman Brothers annonce des pertes records et le cours de son ………..
s’effondre. Tous ces organismes étaient ………….. notés par les agences.
Merrill Lynch est rachetée par la Bank of America. Paulson et Bernanke décident
de ne pas secourir la Lehman, à court de liquidités, et décident de la mettre en
faillite.
La faillite de la Lehman a des répercussions immédiates sur les marchés.
AIG doit rembourser 13 milliards de $ au titre de CDO défaillantes, somme qu’elle
n’a pas, et la compagnie est mise sous tutelle par l’Etat.
Bernanke et Paulson demande 700 milliards de $ au Congrès pour tenter de
sauver le système bancaire.
Avec les 150 milliards de $ reçus de l’Etat, AIG peut payer 61 milliards de $ aux
détenteurs de ses credit default swaps, Goldman Sachs (dont Paulson est l’ancien
PDG) reçoit 14 milliards de $.
Le plan n’arrête pas la………………, qui touche l’ensemble de l’économie
mondiale.
Aux Etats-Unis, les expropriations des emprunteurs défaillants se multiplient et de
nombreux américains se retrouvent ……………. emploi et à la………….
Quatrième partie : responsabilités
Les dirigeants des banques n’ont pas …………….les sommes énormes qu’ils
avaient gagnées avant la crise ; certains ont même reçu des …………… de départ
très élevées après le déclenchement de la crise. La crise ne met pas un terme au
système des bonus.
Aujourd’hui, le secteur financier, plus concentré que jamais, continue à combattre
la ……………………….
Entre 1998 et 2008, les banques dépensent plus de 35 milliards de $ au
…………..et aux dons politiques ; ces sommes ont augmenté depuis la crise. De
plus, de nombreux économistes universitaires américains exercent une activité de
……………. très lucrative dans les banques, ce qui les conduit à aller dans le sens
1:23:57-1:29:38
Chap. 14 du
DVD
1:29:39-1:36:26
Chap. 15 du
DVD
1:36:27-1:41:04
Chap. 16 du
DVD
1:41:05-1:44:11
de la ……………………..
L’économiste F. Mishkin a rédigé un rapport faisant état de la ……………..
financière de l’Islande pour lequel la chambre de commerce islandaise lui a versé
124 000 $. Les conflits d’intérêt sont fréquents et rien n’oblige les universitaires à
en faire état.
Cinquième partie : où en est-on ?
Le pouvoir accru de la finance n’est qu’un élément d’un plus vaste changement qui
touche les Etats-Unis. Depuis les années 1980, les ………………se sont accrues et
la domination économique sur le reste du monde s’est atténuée. L’industrie
américaine s’est révélée ……………face à la concurrence des pays à bas salaires.
C’est dans l’économie de l’……………… et de la communication que les Etats-Unis
sont désormais en pointe, avec de nombreux emploi à la clé. Mais ces emplois
exigent un ………… niveau de diplôme alors que l’accès à l’université est très
……………..
Dans ce contexte, l’…………… est le seul moyen dont dispose l’américain moyen
pour acquérir une maison, une voiture, payer les …………… des enfants.
Les réformes financières promises par Obama pendant sa campagne se révèlent
timides. Rien de significatif n’est proposé en ce qui concerne les agences
de…………….., du lobbying et des rémunérations. Plusieurs membres du
gouvernement d’Obama sont proches de Wall Street.
Plusieurs ministres européens ont réclamé une réglementation des rémunérations,
sans être suivis par les………….. ………...
En mai 2010, aucune poursuite pénale contre des dirigeants de banque n’a eu lieu.
Les bonus sont plus élevés en 2010 qu’ils ne l’étaient auparavant.
Générique de fin
2. visionnage en cours des diaporamas de Joachim Dornbusch
http://ecomultimedia.free.fr/mutu_crise/index.html sur la crise financière et la titrisation.
Reprise avec les schémas suivants :
Schéma 1 : la situation de départ (avant la crise)
financiere-comment-cela-a-commence.php
source : http://marketing.digischool.fr/blog/crise-
Schéma 2 : les raisons de la crise. ( même source que schéma 1)
3. Activités pédagogiques
Activité pédagogique n°1- la crise financière de 2007-2008
Niveau et place dans le programme : classe de terminale. Le programme préconise de présenter « les
mécanismes susceptibles d’engendrer un choc systémique, en insistant particulièrement sur les
déséquilibres macroéconomiques, les anticipations mimétiques et l’aléa moral. »
Objectifs : L’objectif de cette activité pédagogique est de décrypter les origines d’une crise financière, la
crise des subprimes.
Séquence utilisée : chapitres 4 à 11 (22:16 à 1:14:19)
Questions sur la séquence. A traiter en groupe de 3, à l’aide du glossaire fourni et des dictionnaires
de SES. Groupes 1 : activité 1, groupes 2 : activité 2.
Chaque groupe rendra une feuille à la fin de la séance, qui sera corrigée et notée par l’autre groupe,
puis par le professeur, la semaine suivante. Le groupe 1 préparera l’activité 2 pour la semaine
prochaine à la maison, et le groupe 2 préparera l’activité 1.
1.
2.
3.
4.
Que sont les subprimes ?
Pourquoi ces prêts sont-ils risqués pour le prêteur ? Sur quoi sont-ils garantis ?
Qu’est-ce que la titrisation ?
Les courtiers qui accordent les prêts aux ménages pauvres américains ont-ils intérêt à tenir compte
de la solvabilité de ces ménages ?
5. En 2007, qui détient les créances sur ces ménages américains?
6. Les acheteurs sont-ils informés du risque qu’ils prennent ?
7. Qu’arrive-t-il lorsque les ménages ne peuvent plus rembourser leur prêt ?
8. Pourquoi la crise se propage-t-elle au monde entier ?
9. Comment la crise financière provoque-t-elle récession et chômage ?
10. Représenter les mécanismes qui ont conduit à la crise des subprimes sous forme d’un schéma.
Activité pédagogique n°2- L’aléa moral
Niveau et place dans le programme : classe de terminale Le programme préconise de présenter « les
mécanismes susceptibles d’engendrer un choc systémique, en insistant particulièrement sur les
déséquilibres macroéconomiques, les anticipations mimétiques et l’aléa moral. »
Objectifs : L’objectif de cette activité pédagogique et de montrer le rôle joué par les asymétries
d’information dans la crise des subprimes.
Séquence utilisée : chapitres 7 et 8 (40:04 à 54:27)
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
Les acheteurs de CDO sont-ils informés du risque qu’ils prennent ?
Pourquoi peut-on dire qu’il y a des asymétries d’information sur les marchés financiers ?
Quel est alors le rôle des agences de notation ?
Ces agences remplissent-elles vraiment leur rôle ? Pourquoi ?
Pourquoi les vendeurs de titres n’informent-ils pas les acheteurs sur le risque qu’ils prennent ?
Les traders sont-ils incités à être prudents ? Pourquoi ?
Comment les banques ont-elles spéculé sur la défaillance des titres qu’elles avaient vendus ?
Montrer comment la dissimulation par certains agents de l’information qu’ils détenaient a été à
l’origine de la crise des subprimes.
Glossaire
Aléa moral
Situation où un agent, protégé d’un risque, ne se comporte pas comme il le ferait s’il y était lui-même
exposé. Dans le cas de la crise des subprimes, on peut considérer que certains agents ont volontairement
ignoré le risque de défaut de paiement des ménages américains car celui-ci n’avait pas de conséquences
pour eux.
L’aléa moral consiste donc dans le fait qu’une personne ou une entreprise assurée contre un risque
peut, de ce fait, se comporter de manière plus risquée que si elle était totalement exposée au risque.
Exemple : si le propriétaire d’un vélo qui s’assure contre le vol réduit la taille des anti-vols au prétexte que si
son vélo est volé il sera remboursé, il fait jouer l’aléa moral.
Dans le cas des banques, se considérant comme non pénalisées en cas d’imprudences dans leurs opérations,
elles prennent plus de risques lors de l’octroi de crédits ou de l’exécution d’opérations de marché. Le cadre
de la réglementation et de la régulation des activités bancaires et d’assurance s’efforce d’empêcher de tels
mécanismes.
Asymétries d’information
Situation où chaque acteur sur le marché ne dispose pas des mêmes informations, ce qui donne un
avantage à celui qui détient les informations que les autres n’ont pas.
Agence de notation
Société commerciale chargée d’attribuer des notes sur des titres de dettes émis par des entreprises, des
sociétés financières ou des Etats. La note est plus ou moins élevée selon la perception par l'agence de la
solvabilité de l'émetteur, la meilleure note (AAA) est donnée aux agents dont le risque de défaut est
considéré comme inexistant. Les principales agences de notation sont Standard & Poor’s, Moody's et Fitch.
Bank run
Situation dans laquelle un grand nombre de clients d'une banque craignent qu'elle ne devienne insolvable
et en retirent leurs dépôts le plus vite possible. Ne pouvant faire face à ces multiples demandes de retrait,
la banque court alors le risque de devenir effectivement insolvable.
Bulle spéculative
Situation dans laquelle les prix sur les marchés financiers atteignent un niveau excessif par rapport à la
valeur financière intrinsèque des titres échangés. Les hausses des prix s’expliquent par des anticipations
mimétiques des agents, qui exagèrent les perspectives de croissance de l’économie. Lorsque ceux-ci
s’aperçoivent de l’inexactitude de leurs anticipations, les prix baissent brusquement et on assiste à un
krach.
CDO (collateralized debt obligation)
Titres représentatifs de portefeuilles de créances bancaires ou d'instruments financiers de nature variée,
issus de la titrisation d'actifs financiers de nature diverse.
CDS (credit default swaps)
Assurance par laquelle un établissement financier se protège du risque de défaut de paiement d’un crédit
en payant une prime.
Glass-Steagall Act
Loi américaine de 1933, instaurant l’incompatibilité entre les métiers de banque de dépôt et de banque
d'investissement.
Krach boursier
Chute brutale et rapide des cours boursiers suite à des ventes massives de titres financiers.
Leverage ratio
Ratio entre l'argent emprunté et les fonds propres de la banque
Mortgage
Titre hypothécaire, c’est-à-dire dont la valeur est garantie par un actif, dans le cas des subprimes, la valeur
est garantie par le bien immobilier qui est à l’origine de l’emprunt.
Produits dérivés
Contrats par lesquels les agents fixent à l’avance le prix auquel ils peuvent acheter ou vendre une
certaine quantité d’actif. A l’origine, ces produits permettent de se couvrir contre le risque, par
exemple en fixant à l’avance le prix auquel on achète ses matières premières.
Pyramide de Ponzi
Montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements effectués par les clients au
moyen de fonds procurés par de nouveaux clients.
SEC (Securities and Exchange Commission)
Organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers, aux fonctions
similaires à celles de l'AMF français.
Subprime
Type de crédit immobilier hypothécaire qui s'est développé aux États-Unis au cours des années 2000. Ces
crédits sont proposés à des ménages financièrement fragiles donc associés à un degré élevé de risque et
à des taux d’intérêt élevés..
Titrisation
Technique financière consistant en la conversion d'une créance (par exemple un prêt) en un actif qui
pourra être acheté par un autre agent. La titrisation permet ainsi de rendre liquides, c'est-à-dire
susceptibles d’être vendues, des créances illiquides.
Les banques d’affaires qui organisent la titrisation regroupent des « paquets » de crédits. Elles ont
constitué des « paquets de crédits » « subprime », mais aussi des paquets mixtes, mélangeant des
crédits subprime avec d’autres crédits hypothécaires, ou avec des crédits destinés à d’autres financements
Les risques de défaillance de ces « paquets » étaient supposés être inférieurs à ceux des crédits pris un par
un. C’est ce qui permet d’obtenir une très bonne notation de la part des agences de notation sur les
obligations émises en contrepartie. Mais cela n’est vrai que si les risques pris sur chaque crédit mis dans le
paquet sont indépendants les uns des autres.
Or, les risques mis en paquets n’étaient pas indépendants, mais interdépendants car tous liés au marché
immobilier américain. La baisse des prix de l’immobilier américain a entraîné un effondrement de la valeur
des actifs.
source du schéma:
http://www.captaineconomics.fr/theorie-economique/item/369-la-titrisation-pour-les-nuls
Chronologie de la crise de 2007-2008
10 juillet 2007
L’Agence de notation Moody’s abaisse la note de 399 titres liés aux prêts subprime octroyés par des
grandes banques américaines (Citigroup, Morgan Stanley, Merril Lynch, Bear Stearns).
17 juillet 2007
La banque d’investissement américaine Bear Stearns annonce que la valeur de ses fonds a fondu de
moitié à cause des subprimes. Cette annonce provoque un premier recul des bourses européennes.
26-27 juillet 2007
Baisse record à Wall Street. Recul également à Londres, Francfort, Paris et Tokyo.
1er août 2007
Des établissements financiers australiens et américains annoncent être aussi affectés par la crise des
subprimes. Les bourses européennes s'enfoncent.
14 août 2007
Les bourses de Paris, Londres et New York sont en chute.
17 février 2008
La banque britannique Northern Rock est nationalisée pour éviter son dépôt de bilan.
16 et 18 mars 2008
La Fed injecte de nouvelles liquidités et octroie un prêt de 30 milliards de dollars à la banque d'affaires JP
Morgan.
12 juillet 2008
Faillite d’Indymac, l'un des plus gros prêteurs hypothécaires américains.
7 septembre 2008
Henry Paulson, secrétaire américain au Trésor, annonce le placement « sous tutelle » publique de Fannie
Mae et de Freddie Mac pour un coût potentiel de 200 milliards de dollars.
15 septembre 2008
L'un des fleurons de Wall Street, Lehman Brothers, annonce "son intention de se déclarer en faillite" dans
la journée, "afin de protéger ses actifs et de maximiser sa valeur". À cette annonce, les bourses mondiales
s’affolent.
16 septembre 2008
La Fed accorde un prêt de 85 milliards de dollars à l’assureur américain AIG, au bord de la faillite.
28 septembre 2008
La Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg annoncent la nationalisation partielle de la banque Fortis.
30 septembre 2008
Les gouvernements belge, français et luxembourgeois décident d’injecter 6,4 milliards d'euros dans le
capital du bancassureur Dexia (ex-Crédit local de France).
3 octobre 2008
Promulgation du plan de sauvetage financier des banques américaines (Plan Paulson) prévoyant la
création d'un fonds public d'au moins 700 milliards de dollars donnant à l'État les moyens et l'autorité de
racheter les créances douteuses pour stabiliser les marchés financiers.
10 et 12 octobre 2008
Les pays membres du G7, puis ceux de la zone euro décident d’un vaste plan de sauvetage du système
financier mondial.
Bibliographie
- Michel Aglietta, La crise : Pourquoi on en est arrivé là ? Comment en sortir ?, Michalon, 2008
- Philippe Askénazy, Thomas Coutrot, André Orléan, Henri Sterdyniak, Manifeste d'économistes
atterrés : Crise et dettes en Europe : 10 fausses évidences, 22 mesures en débat pour sortir de
l'impasse, Les liens qui libèrent, 2010
- Patrick Artus, Jean-Paul Betbeze, Christian de Boissieu (et al.), De la crise des subprimes à la
crise mondiale, Conseil d'analyse économique, La Documentation française, 2010
- Robert Boyer, Une crise tant attendue. Leçons d'histoire pour économistes, Prisme n° 13,
Centre Cournot pour la recherche en économie, 2008
- François Chesnais, Les dettes illégitimes : Quand les banques font main basse sur les
politiques publiques, Liber, coll. Raisons d’agir, 2011
- Collectif, Comprendre la finance contemporaine, Revue Regards croisés sur l’économie, La
Découverte, 2008
- Paul Jorion, La crise. Des subprimes au séisme financier planétaire, Fayard, 2008
- Olivia Montel-Dumont, Nicolas Coudert, Des subprimes à la récession, Comprendre la crise,
l’actu facile, la documentation française, 2009
- André Orléan, De l'euphorie à la panique : penser la crise financière, CEPREMAP, 2009
- Frédéric Lordon, Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières, Liber, coll. Raisons
d’agir, 2008
- Frédéric Lordon, La crise de trop, reconstruction d’un monde failli, Fayard, 2009
- Joseph E. Stiglitz, le triomphe de la cupidité, Actes sud, 2011
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