Inside job (SES TES1 2013/14 ) 1. Présentation a. Introduction Dans Inside job, Charles Ferguson, spécialiste en sciences politiques, chercheur au MIT, ancien consultant gouvernemental, démonte les mécanismes de la débâcle de Wall Street en 2008. Il n’hésite pas à pointer les responsabilités et à montrer comment les relations entre le monde …………. , les économistes et les dirigeants des banques a permis à ces derniers de réaliser un hold-up parfait, en s’appropriant des sommes astronomiques tout en menant le monde vers une ………….. économique profonde. Le film présente de façon très pédagogique les mécanismes qui ont conduit à la crise ……………….de 2007-2008. Il en place l’origine à la fin des années 1970, au moment où les différentes règles prudentielles qui encadrait la finance américaine sont progressivement …………... Au cours des années 1980-90, la ………………… et le progrès technologique conduisent à l’apparition de produits ……………….censés apporter de la stabilité au système financier mais qui se révèleront en réalité les outils d’une ……………..sans freins et sans scrupules qui conduira à sa déstabilisation complète. De nombreuses personnalités ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarme et appelé à davantage de …………….mais les lobbies de la finance sont toujours parvenus, et parviennent encore aujourd’hui, à éviter que des règles ne viennent contraindre son activité et la priver de ses colossaux………………. La performance du film est de parvenir à éclairer un sujet aride et complexe et à le rendre passionnant. Les élèves de lycée y trouveront une explication claire des mécanismes de la crise des ………………..et plus généralement une présentation du fonctionnement des marchés financiers et de l’intérêt de leur …………….. par l’Etat ( cf cours d’Eco App). Dans une perspective plus sociologique, le film peut aussi être utilisé en classe pour présenter le rôle que peuvent jouer les ……………….. (cf cours de SSP) b. Fiche technique et synopsis du film Titre : Inside job Un film de Charles Ferguson Année : 2011 Langue : anglais Pays : USA Durée : 104 minutes Editeur du DVD : Sony Picture Bonus du DVD : - Commentaire audio de Charles Ferguson et Audrey Marrs (prod.) (VOST) - Making of (12’02” - VOST) - 9 scènes supplémentaires (VOST) : Interviews de Charles Morris (5’09”), Dominique Strauss-Kahn (7’18”), Eliot Spitzer (7’46”), Gillian Tett (4’25”), Jerome Fons (2’35”), Lee Hsien Loong (1’45”), Satyajit Das (8’40”), Simon Johnson (1’34”), Yves Smith (3’36”) - Bande-annonce (2’15” - VOST) Synopsis : La dépression mondiale, dont le coût s'élève à plus de …………..milliards de dollars, a engendré pour des millions de personnes la perte de leur ……………… et de leur ………………. Au travers d'enquêtes approfondies et d'entretiens avec des acteurs majeurs de la finance, des hommes politiques et des journalistes, le film retrace l'émergence d'une industrie scélérate et dévoile les relations nocives qui ont corrompu la politique, les autorités de régulation et le monde universitaire. Le film a été tourné entre les Etats-Unis, l'Islande, l'Angleterre, la France, Singapour et la Chine. c. Dans les programmes Enseignement SES Niveau Première ES SES Première ES SES Première ES Dans les programmes Sciences économiques - 4.2. Comment l’activité économique est-elle financée ? Sciences économiques - 5.1. « Pourquoi la puissance publique intervient-elle dans la régulation des économies contemporaines ? » Sociologie - 2.2. Comment la taille des groupes influe-t-elle sur leur mode de fonctionnement et leur capacité d’action ? SES spécialité « économie approfondie » Terminale ES 3.2. Comment expliquer les crises financières et réguler le système financier ? 2. Séquençage du film 1) Après avoir vu le film, complétez le texte à trous à l’aide de vos notes. Minutage Descriptif 00:00-6:00 En préambule, le documentaire présente la situation de l’………... Malgré ses atouts et sa bonne santé économique, ce pays a beaucoup souffert de la dérégulation financière : les banques ……………ont effectué des opérations risquées qui ont conduit à leur effondrement en 2008, entraînant une crise économique profonde. Générique Septembre 2008 : la faillite de la ……………. et l’effondrement d’AIG entraînent un krach boursier et une récession économique mondiale. Depuis les années ……….., la finance dérégulée provoque des crises de plus en plus graves. Première partie : Comment on en est arrivé là Après la crise de 1929 et jusqu’à la fin des années 1970, la finance américaine est très régulée, avec en particulier la séparation des banques d’……….. et de …………... Dans les années 1980, le secteur financier connait une forte …………….et le gouvernement Reagan commence à le déréguler, permettant aux banques de faire des placements………... Alan Greenspan, nommé par Reagan au poste de président de la Réserve fédérale ( la « Fed ») en 1987, est l’artisan de cette dérégulation. A la fin des années 1990, le secteur bancaire est très concentré. En 1999, le GlassSteagall Act est abrogé, rendant possible la fusion de banques de dépôts et de banques d’investissement. Cela signifie davantage de risques car l’absence de ………………entre les activités augmente l’instabilité du système. A la fin des années 1990, les banques d’affaires alimentent une énorme ………….Internet suivie d'un krach en 2001 ; les actifs de certaines sociétés Internet ont été volontairement …………….par les analystes financiers ( « agences de notation »), payés à la commission. Par ailleurs, de nombreuses banques sont ……………pour blanchiment ou fraude. A partir des années 1990, la dérégulation et le progrès technologique génèrent des produits financiers complexes : les produits……………. Censés stabiliser les marchés financiers, ils ont en réalité un effet déstabilisateur en augmentant la spéculation. Brooksley Born, à la tête de l’organisme de contrôle de ces produits dérivés, tire la sonnette d’alarme dès 1998 et propose une ……………….mais elle se heurte au lobby des banquiers, qui ne souhaite pas renoncer à cette activité très lucrative. En 2000, est votée une loi interdisant la règlementation des produits dérivés. Autre innovation financière, la ……………..met en place une chaîne complexe impliquant organismes de crédits, agences de notation et compagnies d’assurances pour accorder des prêts immobiliers. Dans ce système, les prêteurs ne veillent plus à la solvabilité des prêteurs puisqu’ils revendent leurs créances et sont incités à prendre davantage de risques. Au début des années 2000, le nombre de prêts immobiliers à risque, les ……………… , explose. Deuxième partie : la bulle (2001-2007) Avec ce crédit facile, les ventes ……………… et les prix s'envolent, créant une bulle immobilière et financière : les prix immobiliers …………….entre 1996 et 2006, Les prêts subprimes sont passés de 30 milliards par an à plus de 600 milliards par an, en dix ans, générant des profits pour les banques et des bonus pour les traders. La Réserve fédérale dispose du pouvoir de réguler le secteur des prêts immobiliers mais A. Greenspan …………..de le faire ; l’autorité de régulation des marchés n’intervient pas non plus et les banques obtiennent même la suppression de la règle prudentielle limitant le leverage ratio. Les banques d'affaires atteignent alors des ratios de 33 $ d’emprunt pour 1 $ de 6:01-10:00 10:01-11:36 11:36-15:42 Chap. 2 du DVD 15:43-22:15 Chap. 3 du DVD 22:16-29:36 Chap. 4 du DVD 29:37-35:23 Chap. 5 du DVD 35:24-40:04 Chap. 6 du DVD 40:04-49:20 Chap. 7 du DVD 49:21-54:27 Chap. 8 du DVD 54:28-1:00:00 Chap. 9 du DVD 1:00:01-1:05:32 Chap. 10 du DVD 1:05:33-1:14:19 Chap. 11 du DVD 1:14:20-1:18:36 Chap. 12 du DVD 1:18:37-1:23:56 Chap. 13 du DVD fonds propres, accroissant les risques de ……………... Par ailleurs, l’assureur AIG vend en masse des dérivés, les credit default swaps. Ces polices d’assurance couvrent contre les risques de défaillance des titres CDO et peuvent être achetées par des spéculateurs qui parient sur cette défaillance alors qu’ils ne possèdent pas les titres assurés. Ces contrats permettent aux salariés d’AIG de percevoir d’importants bonus. En 2007, un commissaire aux comptes d’AIG tente de donner l’alerte mais il est contraint de démissionner. En 2005, Raghuram Rajan, économiste en chef du FMI, alerte les autorités financières mondiales lors d’un discours sur le risque d’un système de primes qui génère d'énormes bonus basés sur des profits à court terme mais aucune pénalité en cas de pertes ultérieures. Les traders de Wall Street et les dirigeants des grandes banques mènent alors une existence luxueuse et a……………….., usant de …………….et de prostitués, souvent financées par les sociétés elles-mêmes. En 2006, Henry Paulson, président de Goldman Sachs, est nommé Secrétaire du Trésor. La banque Goldman Sachs a vendu un grand nombre de titres CDO toxiques et a même parié sur la défaillance des titres vendus à ses clients en souscrivant des polices d’assurance auprès d’AIG. Elle vend des CDO spécialement conçus : plus ses clients perdent d'argent, plus elle en ……………. En avril 2010, les dirigeants de Goldman Sachs sont contraints de déposer devant le Congrès. Les autres banques ont-elles aussi fait d’énormes profits en pariant contre des titres qu’elles avaient vendus comme sûrs et qui étaient notés …………par les agences de notation. Ces agences sont incitées à attribuer des notes favorables car cela augmente leurs ……………. Troisième partie : la crise Dès 2004, des économistes ont tenté de donner l’alerte sur le risque d’éclatement de la bulle, sans être écoutés. En 2008, les faillites ……………. se multiplient, entraînant tout la chaîne de titrisation dans la crise. En mars 2008, la banque Bear Stearns, à court de liquidités, est rachetée par JP Morgan ; en septembre 2008, Fannie Mae et Freddie Mac sont nationalisées, Lehman Brothers annonce des pertes records et le cours de son ……….. s’effondre. Tous ces organismes étaient ………….. notés par les agences. Merrill Lynch est rachetée par la Bank of America. Paulson et Bernanke décident de ne pas secourir la Lehman, à court de liquidités, et décident de la mettre en faillite. La faillite de la Lehman a des répercussions immédiates sur les marchés. AIG doit rembourser 13 milliards de $ au titre de CDO défaillantes, somme qu’elle n’a pas, et la compagnie est mise sous tutelle par l’Etat. Bernanke et Paulson demande 700 milliards de $ au Congrès pour tenter de sauver le système bancaire. Avec les 150 milliards de $ reçus de l’Etat, AIG peut payer 61 milliards de $ aux détenteurs de ses credit default swaps, Goldman Sachs (dont Paulson est l’ancien PDG) reçoit 14 milliards de $. Le plan n’arrête pas la………………, qui touche l’ensemble de l’économie mondiale. Aux Etats-Unis, les expropriations des emprunteurs défaillants se multiplient et de nombreux américains se retrouvent ……………. emploi et à la…………. Quatrième partie : responsabilités Les dirigeants des banques n’ont pas …………….les sommes énormes qu’ils avaient gagnées avant la crise ; certains ont même reçu des …………… de départ très élevées après le déclenchement de la crise. La crise ne met pas un terme au système des bonus. Aujourd’hui, le secteur financier, plus concentré que jamais, continue à combattre la ………………………. Entre 1998 et 2008, les banques dépensent plus de 35 milliards de $ au …………..et aux dons politiques ; ces sommes ont augmenté depuis la crise. De plus, de nombreux économistes universitaires américains exercent une activité de ……………. très lucrative dans les banques, ce qui les conduit à aller dans le sens 1:23:57-1:29:38 Chap. 14 du DVD 1:29:39-1:36:26 Chap. 15 du DVD 1:36:27-1:41:04 Chap. 16 du DVD 1:41:05-1:44:11 de la …………………….. L’économiste F. Mishkin a rédigé un rapport faisant état de la …………….. financière de l’Islande pour lequel la chambre de commerce islandaise lui a versé 124 000 $. Les conflits d’intérêt sont fréquents et rien n’oblige les universitaires à en faire état. Cinquième partie : où en est-on ? Le pouvoir accru de la finance n’est qu’un élément d’un plus vaste changement qui touche les Etats-Unis. Depuis les années 1980, les ………………se sont accrues et la domination économique sur le reste du monde s’est atténuée. L’industrie américaine s’est révélée ……………face à la concurrence des pays à bas salaires. C’est dans l’économie de l’……………… et de la communication que les Etats-Unis sont désormais en pointe, avec de nombreux emploi à la clé. Mais ces emplois exigent un ………… niveau de diplôme alors que l’accès à l’université est très …………….. Dans ce contexte, l’…………… est le seul moyen dont dispose l’américain moyen pour acquérir une maison, une voiture, payer les …………… des enfants. Les réformes financières promises par Obama pendant sa campagne se révèlent timides. Rien de significatif n’est proposé en ce qui concerne les agences de…………….., du lobbying et des rémunérations. Plusieurs membres du gouvernement d’Obama sont proches de Wall Street. Plusieurs ministres européens ont réclamé une réglementation des rémunérations, sans être suivis par les………….. ………... En mai 2010, aucune poursuite pénale contre des dirigeants de banque n’a eu lieu. Les bonus sont plus élevés en 2010 qu’ils ne l’étaient auparavant. Générique de fin 2. visionnage en cours des diaporamas de Joachim Dornbusch http://ecomultimedia.free.fr/mutu_crise/index.html sur la crise financière et la titrisation. Reprise avec les schémas suivants : Schéma 1 : la situation de départ (avant la crise) financiere-comment-cela-a-commence.php source : http://marketing.digischool.fr/blog/crise- Schéma 2 : les raisons de la crise. ( même source que schéma 1) 3. Activités pédagogiques Activité pédagogique n°1- la crise financière de 2007-2008 Niveau et place dans le programme : classe de terminale. Le programme préconise de présenter « les mécanismes susceptibles d’engendrer un choc systémique, en insistant particulièrement sur les déséquilibres macroéconomiques, les anticipations mimétiques et l’aléa moral. » Objectifs : L’objectif de cette activité pédagogique est de décrypter les origines d’une crise financière, la crise des subprimes. Séquence utilisée : chapitres 4 à 11 (22:16 à 1:14:19) Questions sur la séquence. A traiter en groupe de 3, à l’aide du glossaire fourni et des dictionnaires de SES. Groupes 1 : activité 1, groupes 2 : activité 2. Chaque groupe rendra une feuille à la fin de la séance, qui sera corrigée et notée par l’autre groupe, puis par le professeur, la semaine suivante. Le groupe 1 préparera l’activité 2 pour la semaine prochaine à la maison, et le groupe 2 préparera l’activité 1. 1. 2. 3. 4. Que sont les subprimes ? Pourquoi ces prêts sont-ils risqués pour le prêteur ? Sur quoi sont-ils garantis ? Qu’est-ce que la titrisation ? Les courtiers qui accordent les prêts aux ménages pauvres américains ont-ils intérêt à tenir compte de la solvabilité de ces ménages ? 5. En 2007, qui détient les créances sur ces ménages américains? 6. Les acheteurs sont-ils informés du risque qu’ils prennent ? 7. Qu’arrive-t-il lorsque les ménages ne peuvent plus rembourser leur prêt ? 8. Pourquoi la crise se propage-t-elle au monde entier ? 9. Comment la crise financière provoque-t-elle récession et chômage ? 10. Représenter les mécanismes qui ont conduit à la crise des subprimes sous forme d’un schéma. Activité pédagogique n°2- L’aléa moral Niveau et place dans le programme : classe de terminale Le programme préconise de présenter « les mécanismes susceptibles d’engendrer un choc systémique, en insistant particulièrement sur les déséquilibres macroéconomiques, les anticipations mimétiques et l’aléa moral. » Objectifs : L’objectif de cette activité pédagogique et de montrer le rôle joué par les asymétries d’information dans la crise des subprimes. Séquence utilisée : chapitres 7 et 8 (40:04 à 54:27) 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Les acheteurs de CDO sont-ils informés du risque qu’ils prennent ? Pourquoi peut-on dire qu’il y a des asymétries d’information sur les marchés financiers ? Quel est alors le rôle des agences de notation ? Ces agences remplissent-elles vraiment leur rôle ? Pourquoi ? Pourquoi les vendeurs de titres n’informent-ils pas les acheteurs sur le risque qu’ils prennent ? Les traders sont-ils incités à être prudents ? Pourquoi ? Comment les banques ont-elles spéculé sur la défaillance des titres qu’elles avaient vendus ? Montrer comment la dissimulation par certains agents de l’information qu’ils détenaient a été à l’origine de la crise des subprimes. Glossaire Aléa moral Situation où un agent, protégé d’un risque, ne se comporte pas comme il le ferait s’il y était lui-même exposé. Dans le cas de la crise des subprimes, on peut considérer que certains agents ont volontairement ignoré le risque de défaut de paiement des ménages américains car celui-ci n’avait pas de conséquences pour eux. L’aléa moral consiste donc dans le fait qu’une personne ou une entreprise assurée contre un risque peut, de ce fait, se comporter de manière plus risquée que si elle était totalement exposée au risque. Exemple : si le propriétaire d’un vélo qui s’assure contre le vol réduit la taille des anti-vols au prétexte que si son vélo est volé il sera remboursé, il fait jouer l’aléa moral. Dans le cas des banques, se considérant comme non pénalisées en cas d’imprudences dans leurs opérations, elles prennent plus de risques lors de l’octroi de crédits ou de l’exécution d’opérations de marché. Le cadre de la réglementation et de la régulation des activités bancaires et d’assurance s’efforce d’empêcher de tels mécanismes. Asymétries d’information Situation où chaque acteur sur le marché ne dispose pas des mêmes informations, ce qui donne un avantage à celui qui détient les informations que les autres n’ont pas. Agence de notation Société commerciale chargée d’attribuer des notes sur des titres de dettes émis par des entreprises, des sociétés financières ou des Etats. La note est plus ou moins élevée selon la perception par l'agence de la solvabilité de l'émetteur, la meilleure note (AAA) est donnée aux agents dont le risque de défaut est considéré comme inexistant. Les principales agences de notation sont Standard & Poor’s, Moody's et Fitch. Bank run Situation dans laquelle un grand nombre de clients d'une banque craignent qu'elle ne devienne insolvable et en retirent leurs dépôts le plus vite possible. Ne pouvant faire face à ces multiples demandes de retrait, la banque court alors le risque de devenir effectivement insolvable. Bulle spéculative Situation dans laquelle les prix sur les marchés financiers atteignent un niveau excessif par rapport à la valeur financière intrinsèque des titres échangés. Les hausses des prix s’expliquent par des anticipations mimétiques des agents, qui exagèrent les perspectives de croissance de l’économie. Lorsque ceux-ci s’aperçoivent de l’inexactitude de leurs anticipations, les prix baissent brusquement et on assiste à un krach. CDO (collateralized debt obligation) Titres représentatifs de portefeuilles de créances bancaires ou d'instruments financiers de nature variée, issus de la titrisation d'actifs financiers de nature diverse. CDS (credit default swaps) Assurance par laquelle un établissement financier se protège du risque de défaut de paiement d’un crédit en payant une prime. Glass-Steagall Act Loi américaine de 1933, instaurant l’incompatibilité entre les métiers de banque de dépôt et de banque d'investissement. Krach boursier Chute brutale et rapide des cours boursiers suite à des ventes massives de titres financiers. Leverage ratio Ratio entre l'argent emprunté et les fonds propres de la banque Mortgage Titre hypothécaire, c’est-à-dire dont la valeur est garantie par un actif, dans le cas des subprimes, la valeur est garantie par le bien immobilier qui est à l’origine de l’emprunt. Produits dérivés Contrats par lesquels les agents fixent à l’avance le prix auquel ils peuvent acheter ou vendre une certaine quantité d’actif. A l’origine, ces produits permettent de se couvrir contre le risque, par exemple en fixant à l’avance le prix auquel on achète ses matières premières. Pyramide de Ponzi Montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements effectués par les clients au moyen de fonds procurés par de nouveaux clients. SEC (Securities and Exchange Commission) Organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers, aux fonctions similaires à celles de l'AMF français. Subprime Type de crédit immobilier hypothécaire qui s'est développé aux États-Unis au cours des années 2000. Ces crédits sont proposés à des ménages financièrement fragiles donc associés à un degré élevé de risque et à des taux d’intérêt élevés.. Titrisation Technique financière consistant en la conversion d'une créance (par exemple un prêt) en un actif qui pourra être acheté par un autre agent. La titrisation permet ainsi de rendre liquides, c'est-à-dire susceptibles d’être vendues, des créances illiquides. Les banques d’affaires qui organisent la titrisation regroupent des « paquets » de crédits. Elles ont constitué des « paquets de crédits » « subprime », mais aussi des paquets mixtes, mélangeant des crédits subprime avec d’autres crédits hypothécaires, ou avec des crédits destinés à d’autres financements Les risques de défaillance de ces « paquets » étaient supposés être inférieurs à ceux des crédits pris un par un. C’est ce qui permet d’obtenir une très bonne notation de la part des agences de notation sur les obligations émises en contrepartie. Mais cela n’est vrai que si les risques pris sur chaque crédit mis dans le paquet sont indépendants les uns des autres. Or, les risques mis en paquets n’étaient pas indépendants, mais interdépendants car tous liés au marché immobilier américain. La baisse des prix de l’immobilier américain a entraîné un effondrement de la valeur des actifs. source du schéma: http://www.captaineconomics.fr/theorie-economique/item/369-la-titrisation-pour-les-nuls Chronologie de la crise de 2007-2008 10 juillet 2007 L’Agence de notation Moody’s abaisse la note de 399 titres liés aux prêts subprime octroyés par des grandes banques américaines (Citigroup, Morgan Stanley, Merril Lynch, Bear Stearns). 17 juillet 2007 La banque d’investissement américaine Bear Stearns annonce que la valeur de ses fonds a fondu de moitié à cause des subprimes. Cette annonce provoque un premier recul des bourses européennes. 26-27 juillet 2007 Baisse record à Wall Street. Recul également à Londres, Francfort, Paris et Tokyo. 1er août 2007 Des établissements financiers australiens et américains annoncent être aussi affectés par la crise des subprimes. Les bourses européennes s'enfoncent. 14 août 2007 Les bourses de Paris, Londres et New York sont en chute. 17 février 2008 La banque britannique Northern Rock est nationalisée pour éviter son dépôt de bilan. 16 et 18 mars 2008 La Fed injecte de nouvelles liquidités et octroie un prêt de 30 milliards de dollars à la banque d'affaires JP Morgan. 12 juillet 2008 Faillite d’Indymac, l'un des plus gros prêteurs hypothécaires américains. 7 septembre 2008 Henry Paulson, secrétaire américain au Trésor, annonce le placement « sous tutelle » publique de Fannie Mae et de Freddie Mac pour un coût potentiel de 200 milliards de dollars. 15 septembre 2008 L'un des fleurons de Wall Street, Lehman Brothers, annonce "son intention de se déclarer en faillite" dans la journée, "afin de protéger ses actifs et de maximiser sa valeur". À cette annonce, les bourses mondiales s’affolent. 16 septembre 2008 La Fed accorde un prêt de 85 milliards de dollars à l’assureur américain AIG, au bord de la faillite. 28 septembre 2008 La Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg annoncent la nationalisation partielle de la banque Fortis. 30 septembre 2008 Les gouvernements belge, français et luxembourgeois décident d’injecter 6,4 milliards d'euros dans le capital du bancassureur Dexia (ex-Crédit local de France). 3 octobre 2008 Promulgation du plan de sauvetage financier des banques américaines (Plan Paulson) prévoyant la création d'un fonds public d'au moins 700 milliards de dollars donnant à l'État les moyens et l'autorité de racheter les créances douteuses pour stabiliser les marchés financiers. 10 et 12 octobre 2008 Les pays membres du G7, puis ceux de la zone euro décident d’un vaste plan de sauvetage du système financier mondial. Bibliographie - Michel Aglietta, La crise : Pourquoi on en est arrivé là ? Comment en sortir ?, Michalon, 2008 - Philippe Askénazy, Thomas Coutrot, André Orléan, Henri Sterdyniak, Manifeste d'économistes atterrés : Crise et dettes en Europe : 10 fausses évidences, 22 mesures en débat pour sortir de l'impasse, Les liens qui libèrent, 2010 - Patrick Artus, Jean-Paul Betbeze, Christian de Boissieu (et al.), De la crise des subprimes à la crise mondiale, Conseil d'analyse économique, La Documentation française, 2010 - Robert Boyer, Une crise tant attendue. Leçons d'histoire pour économistes, Prisme n° 13, Centre Cournot pour la recherche en économie, 2008 - François Chesnais, Les dettes illégitimes : Quand les banques font main basse sur les politiques publiques, Liber, coll. Raisons d’agir, 2011 - Collectif, Comprendre la finance contemporaine, Revue Regards croisés sur l’économie, La Découverte, 2008 - Paul Jorion, La crise. Des subprimes au séisme financier planétaire, Fayard, 2008 - Olivia Montel-Dumont, Nicolas Coudert, Des subprimes à la récession, Comprendre la crise, l’actu facile, la documentation française, 2009 - André Orléan, De l'euphorie à la panique : penser la crise financière, CEPREMAP, 2009 - Frédéric Lordon, Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières, Liber, coll. Raisons d’agir, 2008 - Frédéric Lordon, La crise de trop, reconstruction d’un monde failli, Fayard, 2009 - Joseph E. Stiglitz, le triomphe de la cupidité, Actes sud, 2011