N° 562 Mai 2016 REVUE MENSUELLE (10 numéros) fondée en 1959 par L’ASSOCIATION NATIONALE DE LA PRESSE MUTUALISTE 255, rue de Vaugirard – 75719 PARIS CEDEX 15 – Tél. : 01 40 43 36 81 Abonnement : Le numéro ...................................................................................................... 10 numéros par an (pour 1 abonnement) ............................... 68,00 € 680,00 € Vente et abonnement à nos bureaux. Directeur de la publication : Gérard Quittard Secrétariat de l’ANPM : Carole Corbion, 01 40 43 36 81 Christine Jorez, 01 40 43 61 27 Coordination éditoriale : Laurence Hamon Rédactrice en chef : Sylvie Irissou Contact technique : Cyril Dehay, 01 44 49 61 00 Ont collaboré à ce numéro : Isabelle Coston, Delphine Delarue, Benoît Saint-Sever, Léa Vandeputte, Réalisé par la CIEM 67, rue Blomet 75015 Paris Aliisa Waltari Numéro de CPPAP : 0518 G 83108 Numéro ISSN : 0015 – 9670 Dépôt légal : mai 2016 Les droits d’utilisation des visuels fournis par la Ciem pour illustrer les articles de ce numéro sont strictement limités dans le cadre de France Mutualité (article + photographie). Tout autre usage est interdit. SOMMAIRE PRESSE Les 50 derniers articles ou dossiers de « France Mutualité » .............................................. 3 ÉCONOMIE SOCIALE Citiz-France : une coopérative pour développer l’autopartage (Delphine Delarue) 5 SYSTÈME DE SOINS Le dossier médical partagé, pour une meilleure coordination des soins (Isabelle Coston) Brèves ............................................................................................................................................................... ....................................................................................................................................................................................... 8 11 MÉDECINE Résistance aux antibiotiques : où en est-on ? (Delphine Delarue) ................................... 13 PRÉVENTION Compléments alimentaires : utiles ou dangereux ? (Benoît Saint-Sever) ................ 16 ........................................................................................................................................................... 18 ....................................................................................................................................................................................... 20 FORME – BIEN-ÊTRE Hammam et sauna : de nombreux bienfaits, peu de contre-indications (Léa Vandeputte) SANTÉ Brèves VIE PRATIQUE – FAMILLE Congé parental d’éducation : c’est papa qui s’occupera de bébé (Aliisa Waltari) .... 22 Les articles de ce numéro peuvent être repris dans le cadre des 50 % de la surface imprimée des revues mutualistes obligatoirement consacrés à l’information générale. Mai 2016 – N° 562 – 2 PRESSE Les 50 derniers articles ou dossiers de « France Mutualité » Afin de vous aider dans l’élaboration du sommaire de votre revue, « France Mutualité » publie chaque mois la liste de ses cinquante derniers articles ou dossiers, brèves comprises. Vous pouvez télécharger ces articles sur Mutweb, l’Extranet fédéral : à partir de l’onglet « Réseaux », « Presse mutualiste » et « Collection “France Mutualité” ». Titre Numéro 561 – Avril 2016 L’HAD, une alternative à l’hospitalisation traditionnelle Brèves et filets (5) Troubles de l’équilibre : quand l’oreille interne est en cause Premiers secours : bien réagir pour sauver des vies Y a-t-il de « bonnes » et de « mauvaises » graisses ? Les « serious games » : des jeux vidéo thérapeutiques Brèves et filets (5) Ateliers solidaires : donner une seconde vie aux objets Numéro 560 – Mars 2016 Avantages et limites de la téléconsultation Brèves et filets (5) Fibromyalgie : un mal intense et invisible Générations Cobayes : la jeunesse engagée contre les maladies environnementales Les régimes « tendance » en question Brèves et filets (5) Protéger ses données personnelles sur les réseaux sociaux Voyager avec son enfant Numéro 559 – Février 2016 Cinq bonnes raisons de fréquenter les réseaux de soins Brèves et filets (5) Lyme : une maladie parfois grave et pourtant négligée Bien choisir ses produits cosmétiques Vaincre la peur de l’avion Brèves et filets (5) Le viager, comment ça marche ? Socio-esthéticienne : bien loin des salons Numéro 558 – Janvier 2016 La Sécurité sociale et la branche maladie en questions Brèves et filets (5) Acné : les nouvelles recommandations de la HAS Rubrique Nombre de signes Système de soins Système de soins Médecine Prévention Prévention Bien-être Santé Vie pratique / Environnement 6 241 4 939 7 526 7 167 7 985 5 187 5 078 4 058 Système de soins Système de soins Médecine Prévention 7 245 5 695 5 986 4 676 Forme Santé Vie pratique Vie pratique 6 523 4 679 7 226 5 158 Système de soins Système de soins Médecine Prévention Forme Santé Vie pratique Vie pratique 5 600 4 648 6 433 6 507 4 451 2 120 3 938 5 187 Système de soins Système de soins Médecine 8 988 5 186 5 773 Mai 2016 – N° 562 – 3 Numéro 558 – Janvier 2016 Parkinson : mieux vivre avec la maladie Médecine grâce aux thérapies complémentaires Cancer : les gestes indispensables Prévention Bien dormir pour être en forme Forme Brèves et filets (5) Santé Vrai-Faux : connaissez-vous les droits et les devoirs Vie pratique / du piéton ? Droits Complémentaire santé des retraités : Système de soins le gouvernement fait un pas vers les mutuelles Brèves et filets (5) Système de soins « Mon traitement me fait grossir », comment réagir ? Médecine Numéro 557 – Décembre 2015 Le don du sang en questions Médecine Cannabis : une drogue pas si douce Prévention 50 ans : le bon âge pour faire un bilan de santé Prévention Brèves et filets (5) Santé Produits ménagers faits maison : on s’y met ! Vie pratique / Environnement Numéro 556 – Novembre 2015 Des entretiens pharmaceutiques pour les patients Système de soins sous anticoagulant Vrai-faux : tout savoir sur le don de gamètes Système de soins Brèves et filets (5) Système de soins Syndrome du choc toxique : Médecine les tampons hygiéniques sont-ils dangereux ? Des mains propres pour un hiver en bonne santé Prévention Iatrogénie : quand les médicaments font plus de mal Prévention que de bien Brèves et filets (5) Santé Poursuivre sa scolarité à l’hôpital Vie pratique / Education Numéro 555 – Octobre 2015 Salariés : ce que l’ANI va changer pour vous Système de soins L’Avastin officiellement disponible pour traiter la DMLA Système de soins 7 539 6 197 4 829 5 055 3 179 4 241 5 755 5 696 8 320 6 893 6 728 5 029 5 388 6 740 5 322 5 061 4 829 5 272 5 874 5 270 6 801 4 160 6 566 Mai 2016 – N° 562 – 4 ÉCONOMIE SOCIALE Calibrage Texte principal : 4 620 signes Encadré 1 : 1 169 signes Citiz-France : une coopérative pour développer l’autopartage 5 visuels : 01_CitizAutopartage Premier réseau coopératif d’autopartage de France, Citiz concilie activité économique, utilité sociale et environnementale. Né il y a une quinzaine d’années sous forme associative, il regroupe aujourd’hui 15 coopératives opératrices locales, 25 000 adhérents et un millier de voitures réparties dans plus de 80 villes. L’histoire de Citiz commence il y a une quinzaine d’années à Strasbourg. « Avec quelques actifs urbains, nous nous sommes rendu compte que nos véhicules personnels dormaient 95 % du temps, raconte Jean-Baptiste Schmider, aujourd’hui directeur général de Citiz-France. Moi-même, je me servais tellement peu de ma voiture que je ne me souvenais jamais de l’endroit où je l’avais garée ! Nous sommes arrivés au constat qu’il était un peu idiot de posséder un objet aussi cher, qui encombre autant l’espace et dont on se sert finalement très peu. » Ce groupe de Strasbourgeois décide alors de créer une association pour mettre des véhicules en commun et rationnaliser leur utilisation. Aujourd’hui, la petite association est devenue le premier réseau coopératif d’autopartage en France et compte 25 000 adhérents, 1 000 voitures réparties dans près de 500 stations et 15 opérateurs locaux présents dans plus de 80 villes. « Quand nous avons souhaité nous étendre, nous avons vite constaté que d’autres personnes, dans d’autres villes, avaient eu la même idée que nous, poursuit le directeur. J’ai alors rencontré des porteurs de projet de Grenoble, de Marseille et de Lyon, et nous avons décidé de monter un réseau qui mettrait en commun toute la partie technologique de l’autopartage, c’est-à-dire le système technique avec le logiciel de réservation et les ordinateurs de bord, pour pouvoir monter des services locaux plus facilement. De là est née la coopérative France-Autopartage, qui est par la suite devenue le réseau Citiz. » Mutualisation de services Désormais, un même abonnement donne accès à toutes les voitures, quelle que soit la ville du réseau où on l’on se trouve. Citiz mutualise également d’autres services, comme la centrale d’appels pour les abonnés, un partenariat avec la Macif pour les assurances, certains achats (par exemple les véhicules et leur entretien), ainsi que la marque Mai 2016 – N° 562 – 5 et ses outils de communication. Tous les opérateurs locaux d’autopartage associatifs qui ont intégré le réseau sont devenus des coopératives (le réseau intègre aussi des entreprises publiques locales). « Lorsque nous avons cherché une forme pour remplacer l’association, qui ne nous semblait plus du tout adaptée au développement, le statut de société coopérative d’intérêt collectif (Scic) nous est apparu comme le mieux adapté », explique JeanBaptiste Schmider. Comme toutes les Scic (lire également l’encadré), le réseau Citiz est tourné vers son territoire, et son activité n’est pas réservée à ses seuls membres. Il associe également plusieurs acteurs : les salariés, les clients, et d’autres partenaires, comme la Macif ou les collectivités locales. « Le réseau s’inscrit parfaitement dans les politiques locales de déplacement et de mobilité destinées à favoriser les transports en commun », précise le directeur. Chaque société coopérative constituant le réseau compte donc des usagers et des collectivités locales qui participent aux décisions. Ces décisions, mais aussi le capital, sont ainsi majoritairement aux mains de ces structures locales. Lieu d’échange et de savoir-faire Sur son site Internet, Citiz se présente également comme un « lieu d’échange de savoir-faire et de veille concernant les nouvelles technologies et les nouveaux services de mobilité complémentaire de l’autopartage ». Le réseau vient par exemple de lancer un nouveau service, notamment pour faire face à la concurrence des enseignes de location classiques ou des services comme Autolib’ à Paris. Pour l’instant disponible uniquement à Strasbourg et à Toulouse, ce service, baptisé YEA, offre encore plus de liberté aux utilisateurs, qui devaient jusque-là réserver leur voiture sur Internet ou par téléphone. Avec YEA, une appli leur permet de géolocaliser les véhicules disponibles près de chez eux, puis de les garer à l’endroit qui leur convient. Plus besoin de se rendre à une station pour aller chercher et ramener la voiture. Un avantage qui s’ajoute à la longue liste des bénéfices que l’on peut retirer de l’autopartage : économies de carburant et d’entretien, gain de temps, plus de parking à trouver ni d’assurance à payer. Sans parler, évidemment, de l’impact environnemental d’un tel système. Delphine Delarue Pour plus d’infos : Citiz.coop. Encadré Qu’est ce qu’une Scic ? Une société coopérative d’intérêt collectif (Scic) est une coopérative de production. Elle peut prendre la forme d’une société anonyme (SA), d’une société par actions simplifiées (SAS) ou d’une société à responsabilité limitée (SARL). Son sociétariat est multiple et doit Mai 2016 – N° 562 – 6 obligatoirement associer trois types d’acteurs : des salariés (qui peuvent aussi être des producteurs, agriculteurs ou artisans), des bénéficiaires (clients, fournisseurs, usagers…) et des contributeurs (entreprises privées, collectivités, associations, collectifs…). La coopérative produit des biens ou des services d’intérêt collectif au profit d’une filière d’activité ou d’un territoire particulier, en répondant au double objectif d’efficacité économique et d’utilité sociale. A chaque clôture des comptes, elle doit affecter au minimum 57,50 % (et jusqu’à 100 %) de ses résultats à des réserves comptables impartageables, disponibles pour les besoins de l’entreprise. Enfin, en assemblée générale, la Scic respecte le principe « Une personne égale une voix ». Elle a toutefois la possibilité de pondérer ce vote par la mise en place de collèges (trois au minimum). Mai 2016 – N° 562 – 7 SYSTÈME DE SOINS Calibrage Texte principal : 6 326 signes Le dossier médical partagé, pour une meilleure coordination des soins Le dossier médical personnel a été relancé par la loi de santé, en janvier dernier. Rebaptisé dossier médical partagé (DMP), il sera déployé d’ici aux deux prochaines années par la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts) auprès de patients volontaires. 3 visuels : 02_DossierMedical Partage Lancé en 2004, le dossier médical personnel (DMP) n’avait pas rencontré le succès escompté. Alors que près de 19 millions de Français utilisent régulièrement leur compte Ameli en ligne, le site officiel Dmp.gouv.fr ne recensait au 25 octobre 2015 que 560 092 dossier médicaux personnels créés, et encore près de la moitié n’avaient-ils jamais servi ! Avec le développement de l’e-santé et la hausse du nombre de ménages et de praticiens équipés en informatique (82 % des foyers disposent d’un ordinateur et 70 % des médecins utilisent des « logiciels métiers » en 2014), le ministère de la Santé considère que les conditions sont réunies pour prendre le virage du numérique. Dans le cadre de la loi de santé (n° 2016-41, 26 janvier 2016), la ministre Marisol Touraine a donc décidé de relancer le DMP. Rebaptisé à cette occasion dossier médical partagé, celui-ci permettra de mieux coordonner les soins, notamment entre médecins de ville et établissements de santé ou médico-sociaux. A la manière d’un carnet de santé numérique accessible via Internet, ce dossier médical informatisé regroupera toutes les informations de santé utiles aux professionnels de santé pour le suivi des soins du patient. Il est prévu qu’il soit accompagné d’une application Smartphone. Déploiement progressif jusqu’en 2017 Le nouveau DMP sera « un véritable outil de partage entre professionnels de santé pour améliorer les soins prodigués au patient : la création du DMP sera à la main des patients ; il sera alimenté par les données de remboursement des soins de l’Assurance maladie ; ses informations seront accessibles de façon rapide et simple depuis les logiciels des professionnels de santé ; et, enfin, les données seront transmises par les différents professionnels de santé, via une solution de messagerie sécurisée existante, MSSanté », explique la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts), qui précise que son déploiement se fera par paliers, en commençant Mai 2016 – N° 562 – 8 en médecine de ville, puis en y associant les hôpitaux, les cliniques et, enfin, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). La Mutualité française, « favorable au développement des pratiques et outils favorisant l’amélioration de la coordination des soins par les professionnels de santé autour du patient, l’accompagnement de celui-ci dans son parcours de santé et l’utilisation efficiente du système de soins », salue ce projet ambitieux, qui devrait être effectif début 2017. Actuellement, le dispositif est à l’essai dans des établissements pilotes et, pour l’instant, les modalités, comme la possibilité pour le patient de masquer certaines informations qu’il ne souhaite pas divulguer, ne sont pas totalement définies. Elles seront précisées ultérieurement. A l’initiative du patient Comme pour l’ancien DMP, on y trouvera des renseignements administratifs (coordonnées utiles) et cliniques (pathologies en cours, antécédents, allergies…), ainsi que des informations sur les soins (traitements). Le dossier médical partagé contiendra en plus les comptes rendus de consultation, d’intervention et d’imagerie, le suivi de la tension, les résultats d’analyses, les courriers des spécialistes, les vaccinations, les dates des derniers dépistages, mais aussi les souhaits du patient (don d’organes, directives anticipées pour la fin de vie). Par son contenu beaucoup plus riche, ce nouveau DMP va dans le sens d’une meilleure information du patient et d’un plus grand respect de ses droits. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) supervise sa mise en œuvre et garantit la confidentialité des données. Auparavant, le dossier médical était créé par les médecins et n’était accessible qu’à partir de la carte de professionnel de santé (CPS). De plus, il ne pouvait être partagé avec le monde hospitalier. Désormais, il sera créé par l’assuré, qui pourra y accéder depuis son compte Ameli. La Cnamts, qui proposera automatiquement la création d’un DMP à partir de ce compte, l’assure : « Ce dossier ne sera réellement créé qu’une fois le consentement exprès de l’assuré recueilli, étape clé pour respecter les règles juridiques sur le droit des patients, destinées à protéger leurs données de santé. » Plus de sécurité, moins de dépenses inutiles Cet outil de coordination des soins vise également à renforcer la sécurité sanitaire. Il simplifie la transmission des informations médicales, mais aussi administratives et, s’il y a lieu, paramédicales, entre les différents professionnels de santé qui interviennent dans la prise en charge du patient, limitant ainsi les risques de surmédication, notamment. Le gouvernement y voit enfin un moyen de réaliser des économies pour l’Assurance maladie, en évitant « des actes inutiles Mai 2016 – N° 562 – 9 et redondants ». Tenant compte du vieillissement de la population et de « la transition épidémiologique » – période de baisse de la mortalité due à la disparition progressive des maladies infectieuses, mais qui voit l’augmentation des maladies chroniques et du nombre de patients souffrant de plusieurs pathologies –, le gouvernement considère ce DMP comme « un enjeu clé pour les patients et les soignants au service de la qualité et de la sécurité des soins ». Pour illustrer la complexité de certains parcours de soins et justifier la nécessité de partager les données de santé, l’Assurance maladie donne l’exemple de la pose d’une prothèse de hanche ou de genou, qui « exige l’intervention de près de dix catégories de professionnels différentes au chevet du patient : généraliste, rhumatologue, radiologue, laborantin, anesthésiste, chirurgien, infirmier, aide-soignant et masseur-kinésithérapeute ». A certains médecins, qui craignent que ce DMP ne représente un fardeau administratif supplémentaire, l’Assurance maladie promet un accès simplifié et une consultation des informations rapide (via des moteurs de recherche), « intégrée à leurs outils de suivi des dossiers patients (dits logiciels métiers) ». Isabelle Coston Mai 2016 – N° 562 – 10 SYSTÈME DE SOINS (brèves) Calibrage : 1 133 signes 031_Foule 032_AnnuaireAmeli Le chômage entraîne 10 000 à 14 000 décès par an Le chômage est un facteur de surmortalité. C’est le constat inquiétant fait par le Conseil économique, social et environnemental (Cese), dans un avis voté le mardi 10 mai et intitulé « L’impact du chômage sur les personnes et leur entourage : mieux prévenir et accompagner ». Alors que 10,6 % de la population active est désormais à la recherche d’un emploi, « 10 000 à 14 000 décès par an sont imputables au chômage en France par maladies chroniques, hypertension, rechute de cancer... et la mobilisation collective est quasi inexistante », dénoncent les auteurs, en citant une étude de l'Inserm. Facteur d’un mauvais état de santé, de troubles dépressifs ou encore responsable d’une augmentation du risque suicidaire, le chômage est un problème de santé publique, mais il a également un impact social, en accentuant notamment le risque de séparation des couples. Les auteurs de l’avis recommandent donc d’améliorer l’image des chômeurs en luttant contre leur stigmatisation, de mieux étudier les effets du chômage sur la santé et de renforcer l’accompagnement les personnes sans emploi. Calibrage : 914 signes Annuaire santé d’Ameli : une application pour trouver son médecin L’Assurance maladie a développé une nouvelle application gratuite : l’annuaire santé d’Ameli. Déclinaison de son site Internet*, cet annuaire récense plus de soixante-dix spécialités médicales ou professions de santé et répertorie les établissements de soins français. Les horaires de consultation et les tarifs de chaque praticien sont indiqués, ainsi que les éventuels dépassements d’honoraires, la prise en charge de la carte Vitale et la base de remboursement de l’Assurance maladie. L’application utilise également la géolocalisation pour trouver un praticien, puis indique l’itinéraire pour se rendre jusqu’au cabinet. Enfin, en cas de besoin, elle permet de localiser le service d’urgence le plus proche de l’endroit où l’on se trouve. L’application est téléchargeable gratuitement depuis l’Apple Store et Google Play. * Annuairesante.ameli.fr 033_AgenceSante Calibrage : 841 signes Une nouvelle agence nationale de santé publique Santé publique France est née le 1 er mai dans le cadre de la loi de modernisation du système de santé. Cette nouvelle agence regroupe l’Institut de veille sanitaire (INVS), l’Institut national de prévention et Mai 2016 – N° 562 – 11 d’éducation pour la santé (INPES) et l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus). Elle a pour mission de veiller sur la santé des Français : observation épidémiologique et surveillance de l’état de santé des populations, veille sur les risques sanitaires, actions de prévention, de promotion et d’éducation pour la santé, préparation et réponse aux menaces, alertes et crises sanitaires… Santé publique France est dirigée par le professeur François Bourdillon, médecin de santé publique et ancien directeur de l’INVS et de l’INPES, qui a été nommé pour trois ans. Calibrage : 1 136 signes 034_Complementaires Financent 035_Telemedecine Les complémentaires financent de plus en plus les dépenses de santé La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) souligne, dans son ouvrage La complémentaire santé : acteurs, bénéficiaires, garanties, le rôle important joué par les complémentaires dans l’accès aux soins. Ces dernières ont versé en 2014 « 27,1 milliards d’euros de prestations en frais de soins, dont 25,7 milliards d’euros en soins et biens médicaux ». Les auteurs relèvent que leur part dans le financement de la consommation de soins et de biens médicaux a augmenté, de 12,8 % en 2006 à 13,5 % en 2014. Ils notent cependant des différences selon les postes de soins. « Les biens médicaux (optique, orthèses, prothèses, véhicules pour personnes handicapées physiques, petits matériels et pansements) » sont le poste pour lequel les complémentaires « interviennent proportionnellement le plus. En 2014, [elles] en financent 38,9 % », écrivent-ils, contre 13,7 % pour les médicaments, 21,7 % pour les soins de ville (médecins, auxiliaires médicaux, soins dentaires, examens de laboratoires) et 5,3 % pour les soins hospitaliers. Calibrage : 828 signes Télémédecine : une nouvelle étape pour sa mise en œuvre Dans le cadre du programme d’expérimentation de la télémédecine, qui s’intitule « Etapes » et a démarré en avril 2015 auprès de personnes atteintes de plaies chroniques ou complexes, le ministère de la Santé élargit l’accès à la consultation à distance aux patients souffrant d’affections de longue durée (ALD) ou vivant en structure médico-sociale. Dans un arrêté publié au Journal officiel, il fixe aussi le montant des honoraires des médecins : 26 euros pour un généraliste, 28 euros pour un spécialiste. Neuf régions pilotes pourront, dans un premier temps, autoriser la télémédecine à leurs professionnels de santé : l’Alsace, la Basse-Normandie, la Bourgogne, le Centre, la HauteNormandie, le Languedoc-Roussillon, la Martinique, les Pays de la Loire et la Picardie. Mai 2016 – N° 562 – 12 MÉDECINE Calibrage Texte principal : 4 418 signes Encadré : 1 198 signes Résistance aux antibiotiques : où en est-on ? 3 visuels : 04_Resistance Antibiotiques Depuis une quinzaine d’années, l’antibiorésistance progresse inexorablement à travers le monde. Certaines bactéries pathogènes ont évolué génétiquement de façon à pouvoir se défendre contre les antibiotiques les plus puissants. En cause : essentiellement le mauvais usage et la consommation massive de ces médicaments autrefois considérés comme invincibles. En France, plusieurs mesures sont mises en œuvre pour tenter d’inverser la tendance. L’heure est grave. En novembre dernier, la découverte en Chine de superbactéries porteuses d’un gène leur permettant de résister à la colistine, l’un des antibiotiques les plus puissants, a fait l’effet d’une bombe dans le monde médical. « C’est une très mauvaise nouvelle, estime le docteur Jean Carlet, président de l’Alliance contre le développement des bactéries multirésistantes. La colistine est un peu l’antibiotique ultime, celui que l’on utilise en dernier recours pour traiter les infections extrêmement ou multirésistantes, lorsque tous les autres antibiotiques sont inefficaces. » Cette découverte signe une nouvelle étape dans l’inexorable progression de l’antibiorésistance à travers le monde depuis une quinzaine d’années. Aujourd’hui, rien que dans notre pays, plus de 150 000 patients développent une infection liée à une bactérie multirésistante chaque année et plus de 12 500 personnes en meurent. A l’origine du phénomène : l’utilisation massive de ces médicaments, que ce soit en ville ou à l’hôpital, depuis la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming en 1928 et sa mise sur le marché sous forme de médicament après la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est pas tout : la dispersion des résidus d’antibiotiques dans l’environnement (des études trouvent des traces de ces médicaments dans l’eau potable) est également en cause. Cette présence insidieuse a ainsi permis à certaines bactéries d’évoluer génétiquement pour se défendre. Elles sont devenues « multirésistantes » et ne sont plus sensibles aux antibiothérapies classiques. Pas de recherche pendant dix ans « En France, les bactéries qui nous posent le plus de problèmes sont les entérobactéries (bactéries du tube digestif, NDLR) résistantes aux céphalosporines de troisième génération, par exemple les colibacilles Escherichia coli, qui sont responsables des infections urinaires, des Mai 2016 – N° 562 – 13 pyélonéphrites (infections rénales, NDLR) ou des infections intraabdominales, ajoute le docteur Carlet. Il y a à peu près 10 à 12 % de colibacilles résistants à cette classe d’antibiotiques dans notre pays. C’est encore peu par rapport à des pays comme la Chine ou l’Inde, où le chiffre atteint facilement les 80 %. » La situation mondiale est en outre aggravée par l’absence de nouveaux antibiotiques capables de lutter contre ces superbactéries. « Les laboratoires pharmaceutiques ont interrompu leurs recherches il y a dix, quinze ans parce que le retour sur investissement de ces médicaments est très faible », précise Jean Carlet. Effectivement très chers à produire en raison de leur haute valeur technologique, les antibiotiques sont utilisés pour des traitements de courte durée et vendus à des prix relativement faibles : ils ne rapportent donc pas beaucoup d’argent. Une nouvelle campagne d’information en 2017 Selon le docteur Carlet et l’équipe qui a travaillé avec lui à l’élaboration d’un rapport sur l’antibiorésistance remis à Marisol Touraine en septembre 2015, il est encore possible d’inverser la tendance en mettant en œuvre des mesures de prévention efficaces. Certaines actions sont déjà menées depuis plusieurs années, notamment avec l’indicateur ICATB, qui évalue annuellement la stratégie mise en œuvre dans les hôpitaux pour améliorer le bon usage des antibiotiques et lutter contre le développement des résistances. D’autres mesures, comme le plan Ecoantibio 2012-2017, visent la médecine vétérinaire avec la volonté de faire baisser la consommation animale d’antibiotiques de 25 % en cinq ans. Enfin, certaines des préconisations du rapport Carlet ont été retenues par la ministre, par exemple le lancement dès 2017 d’une nouvelle grande campagne d’information destinée à enrayer le mauvais usage, la mise en place d’un comité interministériel pour coordonner la lutte ou encore la création d’un plan national de recherche financé pendant cinq ans. La mesure de l’ampleur du problème semble bien avoir été prise. Delphine Delarue Encadré Les pistes thérapeutiques alternatives En sommeil pendant plusieurs années, la recherche sur les antibiotiques, notamment sur l’antibiorésistance, et sur les alternatives thérapeutiques aux antibiotiques est désormais bien active en France. Des études sont par exemple en cours sur l’immunothérapie, l’objectif étant d’utiliser de nouveaux traitements ciblant des bactéries spécifiques, avec des facteurs de virulence bien particuliers. On se rapproche ici de la médecine personnalisée : en clair, l’idée est de chercher la bonne molécule pour la bonne bactérie chez le bon malade. Autre piste, dans le même état d’esprit : la phagothérapie. Mai 2016 – N° 562 – 14 Il s’agit ici d’utiliser les phages, qui sont des virus de bactéries, pour éliminer celles qui résistent aux antibiotiques. Un essai clinique a été lancé en juillet 2015 pour évaluer l’efficacité de deux traitements bactériophages sur les grands brûlés. Enfin, d’autres équipes travaillent sur la technologie CRISPR. Développée par la start-up Eligo Bioscience, basée à l’Institut Pasteur, cette technique révolutionnaire encore balbutiante permettrait, à très long terme, de cibler puis de détruire directement les gènes de résistance des superbactéries. Mai 2016 – N° 562 – 15 PRÉVENTION Calibrage Texte principal : 4 493 signes Compléments alimentaires : utiles ou dangereux ? 3 visuels : 05_Complements Alimentaires En gélules, en comprimés ou sous forme d’ampoules, les compléments alimentaires promettent de lutter contre la fatigue, de mieux digérer ou de retrouver du tonus après l’hiver. Ils rencontrent un certain succès : un adulte sur cinq en consomme. Mais que contiennent-ils et sont-ils vraiment utiles ? Près d’un adulte sur cinq et un enfant sur dix consomment des compléments alimentaires une fois dans l’année, d’après la deuxième étude individuelle nationale des consommations alimentaires (Inca 2), réalisée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et publiée en 2009. Les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à en prendre. L’étude révèle également que près des deux tiers des compléments sont consommés sous forme de cure, principalement en hiver ou en automne. La majorité des achats se fait en pharmacie, mais aussi au supermarché (14 %) et dans les magasins de diététique (9 %). Source concentrée de nutriments En 2006, le Parlement européen a donné, dans une directive, la définition suivante : « On entend par compléments alimentaires les denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime normal et qui constituent une source concentrée de nutriments et d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés. » Ces produits peuvent afficher des allégations nutritionnelles et de santé qui sont strictement encadrées par la réglementation européenne, mais ils ne peuvent revendiquer aucun effet thérapeutique. Par ailleurs, les compléments alimentaires dépendent du Code de la consommation et, à ce titre, font l’objet d’une déclaration auprès de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Contrairement aux médicaments, leur commercialisation ne nécessite pas d’autorisation individuelle de mise sur le marché. C’est donc l’industriel fabricant qui est responsable de leur conformité, tant en matière de sécurité que d’information du consommateur. Mai 2016 – N° 562 – 16 Les carences sont rares Côté composition, il existe des compléments à base de plantes, de vitamines et de minéraux, utilisés dans les secteurs de la nutrition, de la minceur, de la digestion, de la beauté, etc. Leur consommation augmente depuis quelques années. Pourtant, l’Anses rappelle que « les déficits et, a fortiori, les carences en nutriments sont très rares en population générale ». Le professeur Monique Romon, présidente de la Société française de nutrition et chef du service de nutrition du CHU de Lille, abonde en ce sens : « Lorsque l’on est en bonne santé, il est inutile de prendre des compléments alimentaires. Une alimentation équilibrée et variée apporte les nutriments dont nous avons besoin. La seule exception concerne la vitamine D, qui, synthétisée sous l’effet de l’exposition solaire, peut manquer en hiver. Mais, là encore, cette vitamine se retrouve dans certains aliments, comme les poissons gras ou le beurre. » Pour certains groupes de population, comme les femmes enceintes, les personnes âgées fragiles ou les personnes souffrant d’une pathologie particulière, les compléments alimentaires peuvent toutefois être utiles. « Les compléments doivent alors être prescrits par le médecin », insiste le professeur Romon. Un risque de surdosage Prendre des compléments alimentaires n’est en effet pas sans danger : plusieurs études les ont mis en cause. « Le bêta-carotène pris en quantité excessive, ce qui peut être le cas avec les compléments alimentaires, augmenterait, par exemple, le risque de développer un cancer du poumon chez les fumeurs, indique la médecin nutritionniste. Lorsque l’on prend des gélules sans avis médical, il faut aussi être vigilant vis-à-vis du risque de surdosage ou de dosage inadapté, ou d’éventuelles interactions avec des médicaments. Il convient donc de rester prudent et de demander conseil à son médecin, car ces produits peuvent aussi avoir des effets néfastes. » De son côté, l’Anses recommande « d’éviter des prises prolongées, répétées ou multiples au cours de l’année de compléments alimentaires sans s’entourer des conseils d’un professionnel de santé ; de respecter scrupuleusement les conditions d’emploi fixées par le fabricant, responsable de la sécurité des produits qu’il commercialise ; [et] de signaler à un professionnel de santé tout effet indésirable survenant suite à la consommation d’un complément alimentaire ». Benoît Saint-Sever Mai 2016 – N° 562 – 17 FORME – BIEN-ÊTRE Calibrage Texte principal : 3 092 signes Hammam et sauna : de nombreux bienfaits, peu de contre-indications 4 visuels : 07_HammamSauna L’un vient d’Orient, l’autre des pays scandinaves, mais tous les deux apportent détente et bien-être. Hammam et sauna sont appréciés et leurs utilisateurs leur prêtent de nombreuses vertus : ils permettraient d’éliminer les toxines, d’avoir une belle peau ou encore de diminuer le stress. Mais leur pratique est-elle adaptée à tout le monde ? Le hammam, originaire d’Orient, et le sauna, venu des pays scandinaves, sont tous deux des bains de chaleur, aux caractéristiques différentes. La chaleur du premier est humide et comprise entre 30 et 40 °C. Celle du second est sèche et atteint 80 à 90 °C. Les deux font l’objet de rituels précis. Ainsi, la tradition marocaine prévoit une séance d’une vingtaine de minutes dans le hammam ; puis, du savon noir est appliqué sur le corps, avant de procéder à un gommage au gant de crin et à un enveloppement à l’argile. Un bain d’eau froide vient achever la séance. Les Finlandais restent quant à eux dix à quinze minutes dans le sauna, avant de prendre une douche froide… ou de se rouler dans la neige. Une chaleur bénéfique La chaleur favorise la décontraction musculaire, apporte une sensation de bien-être et aide à se relaxer. En outre, la vapeur du hammam agit sur les voies respiratoires : l’humidité diminue l’accumulation de mucus dans les bronches et facilite l’échange d’oxygène dans les poumons. « L’exposition à la chaleur entraîne aussi une dilatation des vaisseaux et des pores de la peau et favorise la sudation, explique le docteur Isabelle Rousseaux, dermatologue à Lille. Ces phénomènes ont pour effet de nettoyer la peau. Ils sont plus importants et plus profonds lors de la pratique du sauna, puisque la chaleur y est plus élevée. La douche froide à la fin des séances permet quant à elle une vasoconstriction et raffermit la peau. » Prendre ses précautions Ces effets, intéressants pour avoir une jolie peau, peuvent toutefois se révéler néfastes. « Les personnes qui souffrent de problèmes cutanés ou de démangeaisons doivent éviter les bains de chaleur, car la sudation peut aggraver la situation, précise le docteur Rousseaux. Mai 2016 – N° 562 – 18 Il est également conseillé de ne pas les pratiquer après un peeling ou une injection d’acide hyaluronique, par exemple. » Le hammam et le sauna sont par ailleurs déconseillés aux personnes souffrant d’une infection, de troubles cardiaques ou rénaux ou encore d’hypertension, ainsi qu’aux femmes enceintes. Enfin, le docteur Jean-Jérôme Guex, médecin vasculaire phlébologue à Nice, souligne qu’ils « sont contre-indiqués pour les personnes qui ont des varices ou qui souffrent de symptômes veineux, car ils vont accentuer les douleurs et les sensations de jambes lourdes. Pour ces patients, la chaleur est vivement déconseillée. Seule l’eau froide peut soulager leurs maux ». « Si l’on est en bonne santé, aller au hammam ou au sauna est une bonne idée pour se détendre et pour avoir une peau nette et purifiée. Mais au moindre doute, il faut demander l’avis de son médecin traitant », conclut le docteur Isabelle Rousseaux. Léa Vandeputte Mai 2016 – N° 562 – 19 SANTÉ (brèves) Calibrage : 911 signes 061_Nutriscore 062_MoustiqueTigre Logos nutritionnels : quatre systèmes testés en septembre La ministre de la Santé, Marisol Touraine, l’a annoncé début mai : différents types de logos nutritionnels seront testés dès septembre 2016, dans une cinquantaine de grandes surfaces. Quatre systèmes graphiques seront proposés aux consommateurs : Nutri-score, qui indique la qualité nutritionnelle des produits alimentaires avec un système de notes de A à E associées à des couleurs ; SENS, ou « Système d'étiquetage nutritionnel simplifié », qui conseille sur la fréquence souhaitable de consommation du produit ; Nutri-repère, qui permet de visualiser l'apport de chaque aliment par rapport aux besoins en matières grasses, en énergie, en sucres et en sel ; et RNJ, ou « Repères nutritionnels journaliers », similaire au système précédent, mais complété par un code couleur. Quel que soit le choix final, le nouvel étiquetage sera mis en place en 2017. Calibrage : 1 019 signes Le moustique tigre sous surveillance Depuis le 1er mai et jusqu’au 30 novembre, le moustique tigre fait l’objet d’une surveillance renforcée. Implanté dans trente départements français, cet insecte, dont le nom scientifique est Aedes albopictus, peut transmettre le virus du Zika et ceux de la dengue et du chikungunya. Un dispositif est donc mis en place pour ralentir sa progression géographique, suivre les cas de contamination par le moustique et sensibiliser les voyageurs et les personnes résidant dans les zones d’implantation. Pour se protéger lorsque l’on vit dans une région à risque, il est conseillé de porter des vêtements amples et longs, d’utiliser des répulsifs et des moustiquaires et de limiter les activités en extérieur en fin d’après-midi, au crépuscule et à l’aube. Il est par ailleurs fortement recommandé de supprimer toute eau stagnante autour de son domicile. Enfin, le portail Signalementmoustique.fr permet de signaler la présence du moustique tigre et de contribuer ainsi à sa surveillance. 063_Cannabis Calibrage : 1 185 signes Cannabis : les Français et l’Académie de pharmacie contre la dépénalisation Les Français sont majoritairement contre la légalisation du cannabis, alors que près de trois sur dix (28 %) en ont déjà consommé. Selon un sondage réalisé par Odoxa pour France Inter, Le Figaro et le groupe MNH, bien que 88 % des Français ne croient pas à l’efficacité des politiques actuelles de lutte contre la consommation de cannabis, 59 % Mai 2016 – N° 562 – 20 d’entre eux sont opposés à sa légalisation et 56 % à sa dépénalisation. Un avis partagé par l’Académie nationale de pharmacie, qui avance des arguments : le cannabis est un facteur d’accidents ; il peut perturber gravement la maturation cérébrale et être à l’origine de troubles anxieux, de dépression et de maladies cardiovasculaires ; il a aussi un pouvoir cancérogène supérieur à celui du tabac, un impact négatif sur la fertilité masculine, et la concentration moyenne de son principe actif n’est pas contrôlée. Enfin, la légalisation dans certains pays a entraîné une hausse du nombre d'usagers, du passage à la consommation de drogues dures, des hospitalisations pour intoxication, de l'ingestion accidentelle chez les enfants, des accidents de la route, etc. Calibrage : 979 signes 064_Telephone Cancer du cerveau : le téléphone portable hors de cause L’utilisation du téléphone mobile n’augmenterait pas le risque de développer des tumeurs au cerveau, d’après les conclusions d’une vaste étude australienne publiées dans The International Journal of Cancer Epidemiology. Tous les cas de cancer en Australie étant recensés dans des registres nationaux, les chercheurs ont mis en parallèle l’évolution du nombre de cancers du cerveau depuis 1982 et celle de l’utilisation, en constante augmentation, du portable depuis 1987, date du premier appel passé avec un mobile. Ils ont ainsi relevé que la fréquence de ces cancers était restée stable entre 1982 et 2012. La prudence reste cependant de mise concernant l’influence des ondes électromagnétiques sur la santé. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande donc de privilégier les kits mains libres et d’éviter l’usage du téléphone portable par les enfants. 064_Telephone Calibrage : 866 signes L’Agence de la biomédecine appelle aux dons de gamètes Malgré une hausse de 40 % des dons d’ovocytes et de spermatozoïdes constatée depuis 2011, l’Agence de la biomédecine souligne, à travers sa nouvelle campagne de sensibilisation « Devenez donneur de bonheur », que cela n’est pas encore suffisant, face à l’augmentation de la demande. Environ 3 000 couples infertiles se sont en effet inscrits cette année pour bénéficier d’un don, afin de devenir parents. Pour recruter les 1 200 donneurs (900 donneuses d’ovocytes et 300 donneurs de spermatozoïdes) qui manquent, l’Agence de la biomédecine rappelle que tous les soins médicaux liés aux dons sont pris en charge à 100 % et qu’il y a en France 27 centres dédiés au don de spermatozoïdes et 28 pour le don d’ovocytes. En outre, depuis fin 2015, les dons ont été élargis aux personnes n’ayant pas encore eu d'enfant. Mai 2016 – N° 562 – 21 VIE PRATIQUE – FAMILLE Calibrage Texte principal : 4 075 signes Congé parental d’éducation : c’est papa qui s’occupera de bébé Promulguée en 2014, la loi pour l’égalité hommes-femmes encourage les pères à prendre un congé parental pour s’occuper de leurs tout-petits et à participer ainsi davantage à la vie de famille. 3 visuels : Et si c’était papa qui mettait sa carrière entre parenthèses pour s’occuper de bébé ? A l’inverse de ce qui se passe en Europe du Nord, où de nombreux pères font le choix de rester à la maison après la naissance de leur enfant, les Français hésitent encore à se lancer. Pour les encourager, leur droit au congé parental d’éducation indemnisé par la CAF a été réformé en 2014 avec la loi pour l’égalité hommes-femmes. Désormais, ce congé est le même pour la mère et le père, et sa durée totale est passée de six mois à un an pour le premier enfant, à condition que ce soit le deuxième parent qui bénéficie des six derniers mois. En clair, si la maman prend les six premiers mois, le papa pourra prendre le relais les six mois suivants. A partir de deux enfants, ce congé est de vingt-quatre mois maximum par parent, dans la limite des 3 ans de l’enfant. Une personne qui élève seule ses enfants peut, quant à elle, prendre ce congé pendant un an pour un premier enfant et trois ans à partir du deuxième enfant. Dans tous les cas (sauf pour ceux qui travaillent dans la fonction publique), il faut justifier d’un an d’ancienneté dans son entreprise pour en bénéficier. Modalités Le congé parental d’éducation peut débuter immédiatement après le congé maternité. Dans ce cas, votre employeur doit en être informé par lettre recommandée avec accusé de réception (AR) un mois avant la fin de celui-ci. Si vous choisissez de vous arrêter plus tard, vous devrez avertir votre employeur au moins deux mois à l’avance (et, quoi qu’il arrive, prendre ce congé avant les 3 ans de l’enfant). Votre courrier doit indiquer les dates de début et de fin de l’arrêt. A la fin du congé parental d’éducation, le salarié retrouve le poste qu’il occupait avant de s’arrêter ou bénéficie d’un autre poste au même salaire. Si vous souhaitez reprendre votre travail plus tôt que prévu, il vous suffit d’envoyer une lettre avec AR à votre employeur en précisant la date de votre retour. Mai 2016 – N° 562 – 22 Indemnités Le congé parental d’éducation ne peut pas être refusé par l’employeur, mais il entraîne la suspension du contrat de travail ainsi que du versement du salaire. Une indemnité est tout de même versée par la caisse d’allocations familiales (CAF) : elle varie de 145,63 euros, en cas de cessation partielle d’activité (la durée du travail est alors comprise entre 50 et 80 %), à 390,52 euros par mois si l’on arrête complètement de travailler. Attention, pour pouvoir bénéficier de ces prestations, chacun des deux parents doit justifier de huit trimestres de cotisation vieillesse dans les deux dernières années s’il s’agit d’un premier enfant, dans les quatre dernières années à partir de deux enfants. Vous pouvez simuler le montant de ces prestations en fonction de votre situation sur le site de la CAF (Caf.fr), à la rubrique « Mon compte » si vous êtes déjà allocataire ou à la rubrique « Aides et services » dans le cas contraire. Les autres congés accordés au père Tous les jeunes papas ont droit à un congé de trois jours à la naissance de leur enfant : c’est le congé de naissance. A cela s’ajoute un congé paternité d’une durée de onze jours consécutifs (dix-huit jours en cas de naissance multiple), que le père doit prendre au cours des quatre premiers mois de son enfant. S’il le souhaite, il peut faire débuter son congé paternité à la suite de son congé de naissance. Ces congés, qui ne peuvent être refusés par l’employeur, sont accordés quelle que soit la situation des parents : mariage, vie maritale, Pacs, mais aussi séparation ou divorce. L’employeur doit simplement être informé par courrier avec AR au minimum un mois avant le début du congé paternité. L’indemnité journalière versée par la CAF pendant la durée du congé est calculée en fonction des revenus, son montant ne dépassant pas les 83,58 euros par jour. Aliisa Waltari Mai 2016 – N° 562 – 23