FranceMutualite_562

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N° 562
Mai 2016
REVUE MENSUELLE (10 numéros) fondée en 1959 par
L’ASSOCIATION NATIONALE DE LA PRESSE MUTUALISTE
255, rue de Vaugirard – 75719 PARIS CEDEX 15 – Tél. : 01 40 43 36 81
Abonnement :
Le numéro
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10 numéros par an (pour 1 abonnement)
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Vente et abonnement à nos bureaux.
Directeur de la publication : Gérard Quittard
Secrétariat de l’ANPM : Carole Corbion, 01 40 43 36 81
Christine Jorez, 01 40 43 61 27
Coordination éditoriale : Laurence Hamon
Rédactrice en chef : Sylvie Irissou
Contact technique : Cyril Dehay, 01 44 49 61 00
Ont collaboré à ce numéro :
Isabelle Coston, Delphine Delarue, Benoît Saint-Sever, Léa Vandeputte,
Réalisé par la CIEM
67, rue Blomet
75015 Paris
Aliisa Waltari
Numéro de CPPAP :
0518 G 83108
Numéro ISSN :
0015 – 9670
Dépôt légal :
mai 2016
Les droits d’utilisation des visuels fournis par la Ciem pour illustrer les
articles de ce numéro sont strictement limités dans le cadre de France
Mutualité (article + photographie). Tout autre usage est interdit.
SOMMAIRE
PRESSE
Les 50 derniers articles ou dossiers de « France Mutualité »
..............................................
3
ÉCONOMIE SOCIALE
Citiz-France : une coopérative pour développer l’autopartage (Delphine Delarue)
5
SYSTÈME DE SOINS
Le dossier médical partagé, pour une meilleure coordination des soins
(Isabelle Coston)
Brèves
...............................................................................................................................................................
.......................................................................................................................................................................................
8
11
MÉDECINE
Résistance aux antibiotiques : où en est-on ? (Delphine Delarue)
...................................
13
PRÉVENTION
Compléments alimentaires : utiles ou dangereux ? (Benoît Saint-Sever)
................
16
...........................................................................................................................................................
18
.......................................................................................................................................................................................
20
FORME – BIEN-ÊTRE
Hammam et sauna : de nombreux bienfaits, peu de contre-indications
(Léa Vandeputte)
SANTÉ
Brèves
VIE PRATIQUE – FAMILLE
Congé parental d’éducation : c’est papa qui s’occupera de bébé (Aliisa Waltari)
....
22
Les articles de ce numéro peuvent être repris dans le cadre des 50 % de la surface
imprimée des revues mutualistes obligatoirement consacrés à l’information générale.
Mai 2016 – N° 562 –
2
PRESSE
Les 50 derniers articles ou dossiers
de « France Mutualité »
Afin de vous aider dans l’élaboration du sommaire de votre revue,
« France Mutualité » publie chaque mois la liste de ses cinquante
derniers articles ou dossiers, brèves comprises. Vous pouvez
télécharger ces articles sur Mutweb, l’Extranet fédéral : à partir de
l’onglet « Réseaux », « Presse mutualiste » et « Collection “France
Mutualité” ».
Titre
Numéro 561 – Avril 2016
L’HAD, une alternative à l’hospitalisation traditionnelle
Brèves et filets (5)
Troubles de l’équilibre : quand l’oreille interne est en cause
Premiers secours : bien réagir pour sauver des vies
Y a-t-il de « bonnes » et de « mauvaises » graisses ?
Les « serious games » : des jeux vidéo thérapeutiques
Brèves et filets (5)
Ateliers solidaires : donner une seconde vie aux objets
Numéro 560 – Mars 2016
Avantages et limites de la téléconsultation
Brèves et filets (5)
Fibromyalgie : un mal intense et invisible
Générations Cobayes : la jeunesse engagée
contre les maladies environnementales
Les régimes « tendance » en question
Brèves et filets (5)
Protéger ses données personnelles sur les réseaux sociaux
Voyager avec son enfant
Numéro 559 – Février 2016
Cinq bonnes raisons de fréquenter les réseaux de soins
Brèves et filets (5)
Lyme : une maladie parfois grave et pourtant négligée
Bien choisir ses produits cosmétiques
Vaincre la peur de l’avion
Brèves et filets (5)
Le viager, comment ça marche ?
Socio-esthéticienne : bien loin des salons
Numéro 558 – Janvier 2016
La Sécurité sociale et la branche maladie en questions
Brèves et filets (5)
Acné : les nouvelles recommandations de la HAS
Rubrique
Nombre
de signes
Système de soins
Système de soins
Médecine
Prévention
Prévention
Bien-être
Santé
Vie pratique /
Environnement
6 241
4 939
7 526
7 167
7 985
5 187
5 078
4 058
Système de soins
Système de soins
Médecine
Prévention
7 245
5 695
5 986
4 676
Forme
Santé
Vie pratique
Vie pratique
6 523
4 679
7 226
5 158
Système de soins
Système de soins
Médecine
Prévention
Forme
Santé
Vie pratique
Vie pratique
5 600
4 648
6 433
6 507
4 451
2 120
3 938
5 187
Système de soins
Système de soins
Médecine
8 988
5 186
5 773
Mai 2016 – N° 562 –
3
Numéro 558 – Janvier 2016
Parkinson : mieux vivre avec la maladie
Médecine
grâce aux thérapies complémentaires
Cancer : les gestes indispensables
Prévention
Bien dormir pour être en forme
Forme
Brèves et filets (5)
Santé
Vrai-Faux : connaissez-vous les droits et les devoirs
Vie pratique /
du piéton ?
Droits
Complémentaire santé des retraités :
Système de soins
le gouvernement fait un pas vers les mutuelles
Brèves et filets (5)
Système de soins
« Mon traitement me fait grossir », comment réagir ?
Médecine
Numéro 557 – Décembre 2015
Le don du sang en questions
Médecine
Cannabis : une drogue pas si douce
Prévention
50 ans : le bon âge pour faire un bilan de santé
Prévention
Brèves et filets (5)
Santé
Produits ménagers faits maison : on s’y met !
Vie pratique /
Environnement
Numéro 556 – Novembre 2015
Des entretiens pharmaceutiques pour les patients
Système de soins
sous anticoagulant
Vrai-faux : tout savoir sur le don de gamètes
Système de soins
Brèves et filets (5)
Système de soins
Syndrome du choc toxique :
Médecine
les tampons hygiéniques sont-ils dangereux ?
Des mains propres pour un hiver en bonne santé
Prévention
Iatrogénie : quand les médicaments font plus de mal
Prévention
que de bien
Brèves et filets (5)
Santé
Poursuivre sa scolarité à l’hôpital
Vie pratique /
Education
Numéro 555 – Octobre 2015
Salariés : ce que l’ANI va changer pour vous
Système de soins
L’Avastin officiellement disponible pour traiter la DMLA
Système de soins
7 539
6 197
4 829
5 055
3 179
4 241
5 755
5 696
8 320
6 893
6 728
5 029
5 388
6 740
5 322
5 061
4 829
5 272
5 874
5 270
6 801
4 160
6 566
Mai 2016 – N° 562 –
4
ÉCONOMIE SOCIALE
Calibrage
Texte principal : 4 620 signes
Encadré 1 : 1 169 signes
Citiz-France :
une coopérative pour développer l’autopartage
5 visuels :
01_CitizAutopartage
Premier réseau coopératif d’autopartage de France, Citiz concilie
activité économique, utilité sociale et environnementale. Né il y a
une quinzaine d’années sous forme associative, il regroupe
aujourd’hui 15 coopératives opératrices locales, 25 000 adhérents
et un millier de voitures réparties dans plus de 80 villes.
L’histoire de Citiz commence il y a une quinzaine d’années à
Strasbourg. « Avec quelques actifs urbains, nous nous sommes
rendu compte que nos véhicules personnels dormaient 95 % du
temps, raconte Jean-Baptiste Schmider, aujourd’hui directeur général
de Citiz-France. Moi-même, je me servais tellement peu de ma voiture
que je ne me souvenais jamais de l’endroit où je l’avais garée ! Nous
sommes arrivés au constat qu’il était un peu idiot de posséder un objet
aussi cher, qui encombre autant l’espace et dont on se sert finalement
très peu. » Ce groupe de Strasbourgeois décide alors de créer une
association pour mettre des véhicules en commun et rationnaliser leur
utilisation. Aujourd’hui, la petite association est devenue le premier
réseau coopératif d’autopartage en France et compte 25 000 adhérents,
1 000 voitures réparties dans près de 500 stations et 15 opérateurs
locaux présents dans plus de 80 villes. « Quand nous avons souhaité
nous étendre, nous avons vite constaté que d’autres personnes, dans
d’autres villes, avaient eu la même idée que nous, poursuit le directeur.
J’ai alors rencontré des porteurs de projet de Grenoble, de Marseille et
de Lyon, et nous avons décidé de monter un réseau qui mettrait en
commun toute la partie technologique de l’autopartage, c’est-à-dire le
système technique avec le logiciel de réservation et les ordinateurs de
bord, pour pouvoir monter des services locaux plus facilement. De là est
née la coopérative France-Autopartage, qui est par la suite devenue le
réseau Citiz. »
Mutualisation de services
Désormais, un même abonnement donne accès à toutes les voitures,
quelle que soit la ville du réseau où on l’on se trouve. Citiz mutualise
également d’autres services, comme la centrale d’appels pour les
abonnés, un partenariat avec la Macif pour les assurances, certains
achats (par exemple les véhicules et leur entretien), ainsi que la marque
Mai 2016 – N° 562 –
5
et ses outils de communication. Tous les opérateurs locaux
d’autopartage associatifs qui ont intégré le réseau sont devenus des
coopératives (le réseau intègre aussi des entreprises publiques
locales). « Lorsque nous avons cherché une forme pour remplacer
l’association, qui ne nous semblait plus du tout adaptée au
développement, le statut de société coopérative d’intérêt collectif
(Scic) nous est apparu comme le mieux adapté », explique JeanBaptiste Schmider. Comme toutes les Scic (lire également l’encadré),
le réseau Citiz est tourné vers son territoire, et son activité n’est pas
réservée à ses seuls membres. Il associe également plusieurs
acteurs : les salariés, les clients, et d’autres partenaires, comme la
Macif ou les collectivités locales. « Le réseau s’inscrit parfaitement
dans les politiques locales de déplacement et de mobilité destinées à
favoriser les transports en commun », précise le directeur. Chaque
société coopérative constituant le réseau compte donc des usagers et
des collectivités locales qui participent aux décisions. Ces décisions,
mais aussi le capital, sont ainsi majoritairement aux mains de ces
structures locales.
Lieu d’échange et de savoir-faire
Sur son site Internet, Citiz se présente également comme un « lieu
d’échange de savoir-faire et de veille concernant les nouvelles
technologies et les nouveaux services de mobilité complémentaire de
l’autopartage ». Le réseau vient par exemple de lancer un nouveau
service, notamment pour faire face à la concurrence des enseignes
de location classiques ou des services comme Autolib’ à Paris. Pour
l’instant disponible uniquement à Strasbourg et à Toulouse, ce
service, baptisé YEA, offre encore plus de liberté aux utilisateurs, qui
devaient jusque-là réserver leur voiture sur Internet ou par téléphone.
Avec YEA, une appli leur permet de géolocaliser les véhicules
disponibles près de chez eux, puis de les garer à l’endroit qui leur
convient. Plus besoin de se rendre à une station pour aller chercher
et ramener la voiture. Un avantage qui s’ajoute à la longue liste des
bénéfices que l’on peut retirer de l’autopartage : économies de
carburant et d’entretien, gain de temps, plus de parking à trouver ni
d’assurance à payer. Sans parler, évidemment, de l’impact
environnemental d’un tel système.
Delphine Delarue
Pour plus d’infos : Citiz.coop.
Encadré
Qu’est ce qu’une Scic ?
Une société coopérative d’intérêt collectif (Scic) est une coopérative de
production. Elle peut prendre la forme d’une société anonyme (SA),
d’une société par actions simplifiées (SAS) ou d’une société à
responsabilité limitée (SARL). Son sociétariat est multiple et doit
Mai 2016 – N° 562 –
6
obligatoirement associer trois types d’acteurs : des salariés (qui
peuvent aussi être des producteurs, agriculteurs ou artisans), des
bénéficiaires (clients, fournisseurs, usagers…) et des contributeurs
(entreprises privées, collectivités, associations, collectifs…). La
coopérative produit des biens ou des services d’intérêt collectif au
profit d’une filière d’activité ou d’un territoire particulier, en répondant
au double objectif d’efficacité économique et d’utilité sociale. A
chaque clôture des comptes, elle doit affecter au minimum 57,50 %
(et jusqu’à 100 %) de ses résultats à des réserves comptables
impartageables, disponibles pour les besoins de l’entreprise. Enfin,
en assemblée générale, la Scic respecte le principe « Une personne
égale une voix ». Elle a toutefois la possibilité de pondérer ce vote
par la mise en place de collèges (trois au minimum).
Mai 2016 – N° 562 –
7
SYSTÈME DE SOINS
Calibrage
Texte principal : 6 326 signes
Le dossier médical partagé,
pour une meilleure coordination des soins
Le dossier médical personnel a été relancé par la loi de santé,
en janvier dernier. Rebaptisé dossier médical partagé (DMP), il
sera déployé d’ici aux deux prochaines années par la Caisse
nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés
(Cnamts) auprès de patients volontaires.
3 visuels :
02_DossierMedical
Partage
Lancé en 2004, le dossier médical personnel (DMP) n’avait pas rencontré
le succès escompté. Alors que près de 19 millions de Français utilisent
régulièrement leur compte Ameli en ligne, le site officiel Dmp.gouv.fr ne
recensait au 25 octobre 2015 que 560 092 dossier médicaux personnels
créés, et encore près de la moitié n’avaient-ils jamais servi ! Avec le
développement de l’e-santé et la hausse du nombre de ménages et
de praticiens équipés en informatique (82 % des foyers disposent d’un
ordinateur et 70 % des médecins utilisent des « logiciels métiers »
en 2014), le ministère de la Santé considère que les conditions sont
réunies pour prendre le virage du numérique. Dans le cadre de la loi
de santé (n° 2016-41, 26 janvier 2016), la ministre Marisol Touraine a
donc décidé de relancer le DMP. Rebaptisé à cette occasion dossier
médical partagé, celui-ci permettra de mieux coordonner les soins,
notamment entre médecins de ville et établissements de santé ou
médico-sociaux. A la manière d’un carnet de santé numérique
accessible via Internet, ce dossier médical informatisé regroupera
toutes les informations de santé utiles aux professionnels de santé
pour le suivi des soins du patient. Il est prévu qu’il soit accompagné
d’une application Smartphone.
Déploiement progressif jusqu’en 2017
Le nouveau DMP sera « un véritable outil de partage entre
professionnels de santé pour améliorer les soins prodigués au patient :
la création du DMP sera à la main des patients ; il sera alimenté par
les données de remboursement des soins de l’Assurance maladie ;
ses informations seront accessibles de façon rapide et simple depuis
les logiciels des professionnels de santé ; et, enfin, les données seront
transmises par les différents professionnels de santé, via une solution
de messagerie sécurisée existante, MSSanté », explique la Caisse
nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts),
qui précise que son déploiement se fera par paliers, en commençant
Mai 2016 – N° 562 –
8
en médecine de ville, puis en y associant les hôpitaux, les cliniques
et, enfin, les établissements d’hébergement pour personnes âgées
dépendantes (Ehpad). La Mutualité française, « favorable au
développement des pratiques et outils favorisant l’amélioration de la
coordination des soins par les professionnels de santé autour du
patient, l’accompagnement de celui-ci dans son parcours de santé et
l’utilisation efficiente du système de soins », salue ce projet
ambitieux, qui devrait être effectif début 2017.
Actuellement, le dispositif est à l’essai dans des établissements
pilotes et, pour l’instant, les modalités, comme la possibilité pour le
patient de masquer certaines informations qu’il ne souhaite pas
divulguer, ne sont pas totalement définies. Elles seront précisées
ultérieurement.
A l’initiative du patient
Comme pour l’ancien DMP, on y trouvera des renseignements
administratifs (coordonnées utiles) et cliniques (pathologies en cours,
antécédents, allergies…), ainsi que des informations sur les soins
(traitements). Le dossier médical partagé contiendra en plus les
comptes rendus de consultation, d’intervention et d’imagerie, le suivi
de la tension, les résultats d’analyses, les courriers des spécialistes,
les vaccinations, les dates des derniers dépistages, mais aussi les
souhaits du patient (don d’organes, directives anticipées pour la fin
de vie).
Par son contenu beaucoup plus riche, ce nouveau DMP va dans le
sens d’une meilleure information du patient et d’un plus grand respect
de ses droits. La Commission nationale de l'informatique et des
libertés (Cnil) supervise sa mise en œuvre et garantit la confidentialité
des données. Auparavant, le dossier médical était créé par les
médecins et n’était accessible qu’à partir de la carte de professionnel
de santé (CPS). De plus, il ne pouvait être partagé avec le monde
hospitalier. Désormais, il sera créé par l’assuré, qui pourra y accéder
depuis son compte Ameli. La Cnamts, qui proposera automatiquement
la création d’un DMP à partir de ce compte, l’assure : « Ce dossier ne
sera réellement créé qu’une fois le consentement exprès de l’assuré
recueilli, étape clé pour respecter les règles juridiques sur le droit des
patients, destinées à protéger leurs données de santé. »
Plus de sécurité, moins de dépenses inutiles
Cet outil de coordination des soins vise également à renforcer la
sécurité sanitaire. Il simplifie la transmission des informations
médicales, mais aussi administratives et, s’il y a lieu, paramédicales,
entre les différents professionnels de santé qui interviennent dans la
prise en charge du patient, limitant ainsi les risques de surmédication,
notamment. Le gouvernement y voit enfin un moyen de réaliser des
économies pour l’Assurance maladie, en évitant « des actes inutiles
Mai 2016 – N° 562 –
9
et redondants ». Tenant compte du vieillissement de la population et de
« la transition épidémiologique » – période de baisse de la mortalité due
à la disparition progressive des maladies infectieuses, mais qui voit
l’augmentation des maladies chroniques et du nombre de patients
souffrant de plusieurs pathologies –, le gouvernement considère ce
DMP comme « un enjeu clé pour les patients et les soignants au service
de la qualité et de la sécurité des soins ». Pour illustrer la complexité de
certains parcours de soins et justifier la nécessité de partager les
données de santé, l’Assurance maladie donne l’exemple de la pose
d’une prothèse de hanche ou de genou, qui « exige l’intervention de
près de dix catégories de professionnels différentes au chevet du
patient : généraliste, rhumatologue, radiologue, laborantin, anesthésiste,
chirurgien, infirmier, aide-soignant et masseur-kinésithérapeute ».
A certains médecins, qui craignent que ce DMP ne représente un
fardeau administratif supplémentaire, l’Assurance maladie promet
un accès simplifié et une consultation des informations rapide (via
des moteurs de recherche), « intégrée à leurs outils de suivi des
dossiers patients (dits logiciels métiers) ».
Isabelle Coston
Mai 2016 – N° 562 –
10
SYSTÈME DE SOINS
(brèves)
Calibrage : 1 133 signes
031_Foule
032_AnnuaireAmeli
Le chômage entraîne 10 000 à 14 000 décès par an
Le chômage est un facteur de surmortalité. C’est le constat inquiétant
fait par le Conseil économique, social et environnemental (Cese), dans
un avis voté le mardi 10 mai et intitulé « L’impact du chômage sur les
personnes et leur entourage : mieux prévenir et accompagner ». Alors
que 10,6 % de la population active est désormais à la recherche d’un
emploi, « 10 000 à 14 000 décès par an sont imputables au chômage
en France par maladies chroniques, hypertension, rechute de cancer...
et la mobilisation collective est quasi inexistante », dénoncent les
auteurs, en citant une étude de l'Inserm. Facteur d’un mauvais état
de santé, de troubles dépressifs ou encore responsable d’une
augmentation du risque suicidaire, le chômage est un problème de
santé publique, mais il a également un impact social, en accentuant
notamment le risque de séparation des couples. Les auteurs de l’avis
recommandent donc d’améliorer l’image des chômeurs en luttant
contre leur stigmatisation, de mieux étudier les effets du chômage sur
la santé et de renforcer l’accompagnement les personnes sans
emploi.
Calibrage : 914 signes
Annuaire santé d’Ameli : une application pour trouver
son médecin
L’Assurance maladie a développé une nouvelle application gratuite :
l’annuaire santé d’Ameli. Déclinaison de son site Internet*, cet annuaire
récense plus de soixante-dix spécialités médicales ou professions de
santé et répertorie les établissements de soins français. Les horaires
de consultation et les tarifs de chaque praticien sont indiqués, ainsi que
les éventuels dépassements d’honoraires, la prise en charge de la
carte Vitale et la base de remboursement de l’Assurance maladie.
L’application utilise également la géolocalisation pour trouver un
praticien, puis indique l’itinéraire pour se rendre jusqu’au cabinet.
Enfin, en cas de besoin, elle permet de localiser le service d’urgence
le plus proche de l’endroit où l’on se trouve. L’application est
téléchargeable gratuitement depuis l’Apple Store et Google Play.
* Annuairesante.ameli.fr
033_AgenceSante
Calibrage : 841 signes
Une nouvelle agence nationale de santé publique
Santé publique France est née le 1 er mai dans le cadre de la loi de
modernisation du système de santé. Cette nouvelle agence regroupe
l’Institut de veille sanitaire (INVS), l’Institut national de prévention et
Mai 2016 – N° 562 –
11
d’éducation pour la santé (INPES) et l’Etablissement de préparation
et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus). Elle a pour mission de
veiller sur la santé des Français : observation épidémiologique et
surveillance de l’état de santé des populations, veille sur les risques
sanitaires, actions de prévention, de promotion et d’éducation pour la
santé, préparation et réponse aux menaces, alertes et crises
sanitaires… Santé publique France est dirigée par le professeur
François Bourdillon, médecin de santé publique et ancien directeur
de l’INVS et de l’INPES, qui a été nommé pour trois ans.
Calibrage : 1 136 signes
034_Complementaires
Financent
035_Telemedecine
Les complémentaires financent de plus en plus les dépenses
de santé
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des
statistiques (Drees) souligne, dans son ouvrage La complémentaire
santé : acteurs, bénéficiaires, garanties, le rôle important joué par les
complémentaires dans l’accès aux soins. Ces dernières ont versé en
2014 « 27,1 milliards d’euros de prestations en frais de soins, dont
25,7 milliards d’euros en soins et biens médicaux ». Les auteurs
relèvent que leur part dans le financement de la consommation de
soins et de biens médicaux a augmenté, de 12,8 % en 2006 à 13,5 %
en 2014. Ils notent cependant des différences selon les postes de
soins. « Les biens médicaux (optique, orthèses, prothèses, véhicules
pour personnes handicapées physiques, petits matériels et
pansements) » sont le poste pour lequel les complémentaires
« interviennent proportionnellement le plus. En 2014, [elles] en financent
38,9 % », écrivent-ils, contre 13,7 % pour les médicaments, 21,7 % pour
les soins de ville (médecins, auxiliaires médicaux, soins dentaires,
examens de laboratoires) et 5,3 % pour les soins hospitaliers.
Calibrage : 828 signes
Télémédecine : une nouvelle étape pour sa mise en œuvre
Dans le cadre du programme d’expérimentation de la télémédecine,
qui s’intitule « Etapes » et a démarré en avril 2015 auprès de
personnes atteintes de plaies chroniques ou complexes, le ministère
de la Santé élargit l’accès à la consultation à distance aux patients
souffrant d’affections de longue durée (ALD) ou vivant en structure
médico-sociale. Dans un arrêté publié au Journal officiel, il fixe aussi
le montant des honoraires des médecins : 26 euros pour un généraliste,
28 euros pour un spécialiste. Neuf régions pilotes pourront, dans un
premier temps, autoriser la télémédecine à leurs professionnels de
santé : l’Alsace, la Basse-Normandie, la Bourgogne, le Centre, la HauteNormandie, le Languedoc-Roussillon, la Martinique, les Pays de la Loire
et la Picardie.
Mai 2016 – N° 562 –
12
MÉDECINE
Calibrage
Texte principal : 4 418 signes
Encadré : 1 198 signes
Résistance aux antibiotiques : où en est-on ?
3 visuels :
04_Resistance
Antibiotiques
Depuis une quinzaine d’années, l’antibiorésistance progresse
inexorablement à travers le monde. Certaines bactéries
pathogènes ont évolué génétiquement de façon à pouvoir se
défendre contre les antibiotiques les plus puissants. En
cause : essentiellement le mauvais usage et la consommation
massive de ces médicaments autrefois considérés comme
invincibles. En France, plusieurs mesures sont mises en
œuvre pour tenter d’inverser la tendance.
L’heure est grave. En novembre dernier, la découverte en Chine de
superbactéries porteuses d’un gène leur permettant de résister à la
colistine, l’un des antibiotiques les plus puissants, a fait l’effet d’une
bombe dans le monde médical. « C’est une très mauvaise nouvelle,
estime le docteur Jean Carlet, président de l’Alliance contre le
développement des bactéries multirésistantes. La colistine est un peu
l’antibiotique ultime, celui que l’on utilise en dernier recours pour traiter
les infections extrêmement ou multirésistantes, lorsque tous les autres
antibiotiques sont inefficaces. » Cette découverte signe une nouvelle
étape dans l’inexorable progression de l’antibiorésistance à travers le
monde depuis une quinzaine d’années. Aujourd’hui, rien que dans
notre pays, plus de 150 000 patients développent une infection liée à
une bactérie multirésistante chaque année et plus de 12 500 personnes
en meurent. A l’origine du phénomène : l’utilisation massive de ces
médicaments, que ce soit en ville ou à l’hôpital, depuis la découverte
de la pénicilline par Alexander Fleming en 1928 et sa mise sur le
marché sous forme de médicament après la Seconde Guerre
mondiale. Ce n’est pas tout : la dispersion des résidus d’antibiotiques
dans l’environnement (des études trouvent des traces de ces
médicaments dans l’eau potable) est également en cause. Cette présence
insidieuse a ainsi permis à certaines bactéries d’évoluer génétiquement
pour se défendre. Elles sont devenues « multirésistantes » et ne sont plus
sensibles aux antibiothérapies classiques.
Pas de recherche pendant dix ans
« En France, les bactéries qui nous posent le plus de problèmes sont
les entérobactéries (bactéries du tube digestif, NDLR) résistantes aux
céphalosporines de troisième génération, par exemple les colibacilles
Escherichia coli, qui sont responsables des infections urinaires, des
Mai 2016 – N° 562 –
13
pyélonéphrites (infections rénales, NDLR) ou des infections intraabdominales, ajoute le docteur Carlet. Il y a à peu près 10 à 12 % de
colibacilles résistants à cette classe d’antibiotiques dans notre pays.
C’est encore peu par rapport à des pays comme la Chine ou l’Inde,
où le chiffre atteint facilement les 80 %. »
La situation mondiale est en outre aggravée par l’absence de
nouveaux antibiotiques capables de lutter contre ces superbactéries.
« Les laboratoires pharmaceutiques ont interrompu leurs recherches
il y a dix, quinze ans parce que le retour sur investissement de ces
médicaments est très faible », précise Jean Carlet. Effectivement très
chers à produire en raison de leur haute valeur technologique, les
antibiotiques sont utilisés pour des traitements de courte durée et
vendus à des prix relativement faibles : ils ne rapportent donc pas
beaucoup d’argent.
Une nouvelle campagne d’information en 2017
Selon le docteur Carlet et l’équipe qui a travaillé avec lui à
l’élaboration d’un rapport sur l’antibiorésistance remis à Marisol
Touraine en septembre 2015, il est encore possible d’inverser la
tendance en mettant en œuvre des mesures de prévention efficaces.
Certaines actions sont déjà menées depuis plusieurs années,
notamment avec l’indicateur ICATB, qui évalue annuellement la
stratégie mise en œuvre dans les hôpitaux pour améliorer le bon
usage des antibiotiques et lutter contre le développement des
résistances. D’autres mesures, comme le plan Ecoantibio 2012-2017,
visent la médecine vétérinaire avec la volonté de faire baisser la
consommation animale d’antibiotiques de 25 % en cinq ans. Enfin,
certaines des préconisations du rapport Carlet ont été retenues par la
ministre, par exemple le lancement dès 2017 d’une nouvelle grande
campagne d’information destinée à enrayer le mauvais usage, la
mise en place d’un comité interministériel pour coordonner la lutte
ou encore la création d’un plan national de recherche financé
pendant cinq ans. La mesure de l’ampleur du problème semble bien
avoir été prise.
Delphine Delarue
Encadré
Les pistes thérapeutiques alternatives
En sommeil pendant plusieurs années, la recherche sur les
antibiotiques, notamment sur l’antibiorésistance, et sur les alternatives
thérapeutiques aux antibiotiques est désormais bien active en France.
Des études sont par exemple en cours sur l’immunothérapie, l’objectif
étant d’utiliser de nouveaux traitements ciblant des bactéries
spécifiques, avec des facteurs de virulence bien particuliers. On se
rapproche ici de la médecine personnalisée : en clair, l’idée est de
chercher la bonne molécule pour la bonne bactérie chez le bon
malade. Autre piste, dans le même état d’esprit : la phagothérapie.
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Il s’agit ici d’utiliser les phages, qui sont des virus de bactéries, pour
éliminer celles qui résistent aux antibiotiques. Un essai clinique a
été lancé en juillet 2015 pour évaluer l’efficacité de deux traitements
bactériophages sur les grands brûlés. Enfin, d’autres équipes
travaillent sur la technologie CRISPR. Développée par la start-up
Eligo Bioscience, basée à l’Institut Pasteur, cette technique
révolutionnaire encore balbutiante permettrait, à très long terme, de
cibler puis de détruire directement les gènes de résistance des
superbactéries.
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PRÉVENTION
Calibrage
Texte principal : 4 493 signes
Compléments alimentaires :
utiles ou dangereux ?
3 visuels :
05_Complements
Alimentaires
En gélules, en comprimés ou sous forme d’ampoules, les
compléments alimentaires promettent de lutter contre la
fatigue, de mieux digérer ou de retrouver du tonus après
l’hiver. Ils rencontrent un certain succès : un adulte sur cinq
en consomme. Mais que contiennent-ils et sont-ils vraiment
utiles ?
Près d’un adulte sur cinq et un enfant sur dix consomment des
compléments alimentaires une fois dans l’année, d’après la deuxième
étude individuelle nationale des consommations alimentaires (Inca 2),
réalisée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation,
de l’environnement et du travail (Anses) et publiée en 2009. Les
femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à en
prendre. L’étude révèle également que près des deux tiers des
compléments sont consommés sous forme de cure, principalement
en hiver ou en automne. La majorité des achats se fait en pharmacie,
mais aussi au supermarché (14 %) et dans les magasins de
diététique (9 %).
Source concentrée de nutriments
En 2006, le Parlement européen a donné, dans une directive, la
définition suivante : « On entend par compléments alimentaires les
denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime normal et qui
constituent une source concentrée de nutriments et d’autres substances
ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés. » Ces
produits peuvent afficher des allégations nutritionnelles et de santé qui
sont strictement encadrées par la réglementation européenne, mais ils
ne peuvent revendiquer aucun effet thérapeutique. Par ailleurs, les
compléments alimentaires dépendent du Code de la consommation et,
à ce titre, font l’objet d’une déclaration auprès de la Direction
générale de la concurrence, de la consommation et de la répression
des fraudes (DGCCRF). Contrairement aux médicaments, leur
commercialisation ne nécessite pas d’autorisation individuelle de
mise sur le marché. C’est donc l’industriel fabricant qui est
responsable de leur conformité, tant en matière de sécurité que
d’information du consommateur.
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Les carences sont rares
Côté composition, il existe des compléments à base de plantes, de
vitamines et de minéraux, utilisés dans les secteurs de la nutrition, de
la minceur, de la digestion, de la beauté, etc. Leur consommation
augmente depuis quelques années. Pourtant, l’Anses rappelle que
« les déficits et, a fortiori, les carences en nutriments sont très rares
en population générale ». Le professeur Monique Romon, présidente
de la Société française de nutrition et chef du service de nutrition du
CHU de Lille, abonde en ce sens : « Lorsque l’on est en bonne santé, il
est inutile de prendre des compléments alimentaires. Une alimentation
équilibrée et variée apporte les nutriments dont nous avons besoin. La
seule exception concerne la vitamine D, qui, synthétisée sous l’effet de
l’exposition solaire, peut manquer en hiver. Mais, là encore, cette
vitamine se retrouve dans certains aliments, comme les poissons
gras ou le beurre. » Pour certains groupes de population, comme les
femmes enceintes, les personnes âgées fragiles ou les personnes
souffrant d’une pathologie particulière, les compléments alimentaires
peuvent toutefois être utiles. « Les compléments doivent alors être
prescrits par le médecin », insiste le professeur Romon.
Un risque de surdosage
Prendre des compléments alimentaires n’est en effet pas sans danger :
plusieurs études les ont mis en cause. « Le bêta-carotène pris en
quantité excessive, ce qui peut être le cas avec les compléments
alimentaires, augmenterait, par exemple, le risque de développer un
cancer du poumon chez les fumeurs, indique la médecin nutritionniste.
Lorsque l’on prend des gélules sans avis médical, il faut aussi être
vigilant vis-à-vis du risque de surdosage ou de dosage inadapté, ou
d’éventuelles interactions avec des médicaments. Il convient donc de
rester prudent et de demander conseil à son médecin, car ces produits
peuvent aussi avoir des effets néfastes. » De son côté, l’Anses
recommande « d’éviter des prises prolongées, répétées ou multiples au
cours de l’année de compléments alimentaires sans s’entourer des
conseils d’un professionnel de santé ; de respecter scrupuleusement
les conditions d’emploi fixées par le fabricant, responsable de la
sécurité des produits qu’il commercialise ; [et] de signaler à un
professionnel de santé tout effet indésirable survenant suite à la
consommation d’un complément alimentaire ».
Benoît Saint-Sever
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FORME – BIEN-ÊTRE
Calibrage
Texte principal : 3 092 signes
Hammam et sauna : de nombreux bienfaits,
peu de contre-indications
4 visuels :
07_HammamSauna
L’un vient d’Orient, l’autre des pays scandinaves, mais tous
les deux apportent détente et bien-être. Hammam et sauna
sont appréciés et leurs utilisateurs leur prêtent de
nombreuses vertus : ils permettraient d’éliminer les toxines,
d’avoir une belle peau ou encore de diminuer le stress. Mais
leur pratique est-elle adaptée à tout le monde ?
Le hammam, originaire d’Orient, et le sauna, venu des pays
scandinaves, sont tous deux des bains de chaleur, aux caractéristiques
différentes. La chaleur du premier est humide et comprise entre 30 et
40 °C. Celle du second est sèche et atteint 80 à 90 °C. Les deux font
l’objet de rituels précis. Ainsi, la tradition marocaine prévoit une
séance d’une vingtaine de minutes dans le hammam ; puis, du savon
noir est appliqué sur le corps, avant de procéder à un gommage au
gant de crin et à un enveloppement à l’argile. Un bain d’eau froide
vient achever la séance. Les Finlandais restent quant à eux dix à
quinze minutes dans le sauna, avant de prendre une douche froide…
ou de se rouler dans la neige.
Une chaleur bénéfique
La chaleur favorise la décontraction musculaire, apporte une
sensation de bien-être et aide à se relaxer. En outre, la vapeur du
hammam agit sur les voies respiratoires : l’humidité diminue
l’accumulation de mucus dans les bronches et facilite l’échange
d’oxygène dans les poumons. « L’exposition à la chaleur entraîne
aussi une dilatation des vaisseaux et des pores de la peau et favorise
la sudation, explique le docteur Isabelle Rousseaux, dermatologue à
Lille. Ces phénomènes ont pour effet de nettoyer la peau. Ils sont
plus importants et plus profonds lors de la pratique du sauna, puisque
la chaleur y est plus élevée. La douche froide à la fin des séances
permet quant à elle une vasoconstriction et raffermit la peau. »
Prendre ses précautions
Ces effets, intéressants pour avoir une jolie peau, peuvent toutefois se
révéler néfastes. « Les personnes qui souffrent de problèmes cutanés
ou de démangeaisons doivent éviter les bains de chaleur, car la
sudation peut aggraver la situation, précise le docteur Rousseaux.
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Il est également conseillé de ne pas les pratiquer après un peeling ou
une injection d’acide hyaluronique, par exemple. »
Le hammam et le sauna sont par ailleurs déconseillés aux personnes
souffrant d’une infection, de troubles cardiaques ou rénaux ou encore
d’hypertension, ainsi qu’aux femmes enceintes. Enfin, le docteur
Jean-Jérôme Guex, médecin vasculaire phlébologue à Nice, souligne
qu’ils « sont contre-indiqués pour les personnes qui ont des varices
ou qui souffrent de symptômes veineux, car ils vont accentuer les
douleurs et les sensations de jambes lourdes. Pour ces patients, la
chaleur est vivement déconseillée. Seule l’eau froide peut soulager
leurs maux ».
« Si l’on est en bonne santé, aller au hammam ou au sauna est une
bonne idée pour se détendre et pour avoir une peau nette et purifiée.
Mais au moindre doute, il faut demander l’avis de son médecin
traitant », conclut le docteur Isabelle Rousseaux.
Léa Vandeputte
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SANTÉ (brèves)
Calibrage : 911 signes
061_Nutriscore
062_MoustiqueTigre
Logos nutritionnels : quatre systèmes testés en septembre
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, l’a annoncé début mai :
différents types de logos nutritionnels seront testés dès septembre
2016, dans une cinquantaine de grandes surfaces. Quatre systèmes
graphiques seront proposés aux consommateurs : Nutri-score, qui
indique la qualité nutritionnelle des produits alimentaires avec un
système de notes de A à E associées à des couleurs ; SENS, ou
« Système d'étiquetage nutritionnel simplifié », qui conseille sur la
fréquence souhaitable de consommation du produit ; Nutri-repère, qui
permet de visualiser l'apport de chaque aliment par rapport aux
besoins en matières grasses, en énergie, en sucres et en sel ; et
RNJ, ou « Repères nutritionnels journaliers », similaire au système
précédent, mais complété par un code couleur. Quel que soit le choix
final, le nouvel étiquetage sera mis en place en 2017.
Calibrage : 1 019 signes
Le moustique tigre sous surveillance
Depuis le 1er mai et jusqu’au 30 novembre, le moustique tigre fait
l’objet d’une surveillance renforcée. Implanté dans trente départements
français, cet insecte, dont le nom scientifique est Aedes albopictus,
peut transmettre le virus du Zika et ceux de la dengue et du
chikungunya. Un dispositif est donc mis en place pour ralentir sa
progression géographique, suivre les cas de contamination par le
moustique et sensibiliser les voyageurs et les personnes résidant dans
les zones d’implantation. Pour se protéger lorsque l’on vit dans une
région à risque, il est conseillé de porter des vêtements amples et
longs, d’utiliser des répulsifs et des moustiquaires et de limiter les
activités en extérieur en fin d’après-midi, au crépuscule et à l’aube. Il
est par ailleurs fortement recommandé de supprimer toute eau
stagnante autour de son domicile. Enfin, le portail Signalementmoustique.fr permet de signaler la présence du moustique tigre et de
contribuer ainsi à sa surveillance.
063_Cannabis
Calibrage : 1 185 signes
Cannabis : les Français et l’Académie de pharmacie contre la
dépénalisation
Les Français sont majoritairement contre la légalisation du cannabis,
alors que près de trois sur dix (28 %) en ont déjà consommé. Selon un
sondage réalisé par Odoxa pour France Inter, Le Figaro et le groupe
MNH, bien que 88 % des Français ne croient pas à l’efficacité des
politiques actuelles de lutte contre la consommation de cannabis, 59 %
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d’entre eux sont opposés à sa légalisation et 56 % à sa dépénalisation.
Un avis partagé par l’Académie nationale de pharmacie, qui avance des
arguments : le cannabis est un facteur d’accidents ; il peut perturber
gravement la maturation cérébrale et être à l’origine de troubles anxieux,
de dépression et de maladies cardiovasculaires ; il a aussi un pouvoir
cancérogène supérieur à celui du tabac, un impact négatif sur la fertilité
masculine, et la concentration moyenne de son principe actif n’est pas
contrôlée. Enfin, la légalisation dans certains pays a entraîné une
hausse du nombre d'usagers, du passage à la consommation de
drogues dures, des hospitalisations pour intoxication, de l'ingestion
accidentelle chez les enfants, des accidents de la route, etc.
Calibrage : 979 signes
064_Telephone
Cancer du cerveau : le téléphone portable hors de cause
L’utilisation du téléphone mobile n’augmenterait pas le risque de
développer des tumeurs au cerveau, d’après les conclusions d’une
vaste étude australienne publiées dans The International Journal of
Cancer Epidemiology. Tous les cas de cancer en Australie étant
recensés dans des registres nationaux, les chercheurs ont mis en
parallèle l’évolution du nombre de cancers du cerveau depuis 1982 et
celle de l’utilisation, en constante augmentation, du portable depuis
1987, date du premier appel passé avec un mobile. Ils ont ainsi
relevé que la fréquence de ces cancers était restée stable entre 1982
et 2012. La prudence reste cependant de mise concernant l’influence
des ondes électromagnétiques sur la santé. L’Agence nationale de
sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
(Anses) recommande donc de privilégier les kits mains libres et
d’éviter l’usage du téléphone portable par les enfants.
064_Telephone
Calibrage : 866 signes
L’Agence de la biomédecine appelle aux dons de gamètes
Malgré une hausse de 40 % des dons d’ovocytes et de spermatozoïdes
constatée depuis 2011, l’Agence de la biomédecine souligne, à travers
sa nouvelle campagne de sensibilisation « Devenez donneur de
bonheur », que cela n’est pas encore suffisant, face à l’augmentation
de la demande. Environ 3 000 couples infertiles se sont en effet
inscrits cette année pour bénéficier d’un don, afin de devenir
parents. Pour recruter les 1 200 donneurs (900 donneuses
d’ovocytes et 300 donneurs de spermatozoïdes) qui manquent,
l’Agence de la biomédecine rappelle que tous les soins médicaux liés
aux dons sont pris en charge à 100 % et qu’il y a en France 27 centres
dédiés au don de spermatozoïdes et 28 pour le don d’ovocytes. En
outre, depuis fin 2015, les dons ont été élargis aux personnes n’ayant
pas encore eu d'enfant.
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VIE PRATIQUE – FAMILLE
Calibrage
Texte principal : 4 075 signes
Congé parental d’éducation :
c’est papa qui s’occupera de bébé
Promulguée en 2014, la loi pour l’égalité hommes-femmes
encourage les pères à prendre un congé parental pour
s’occuper de leurs tout-petits et à participer ainsi davantage à
la vie de famille.
3 visuels :
Et si c’était papa qui mettait sa carrière entre parenthèses pour
s’occuper de bébé ? A l’inverse de ce qui se passe en Europe du
Nord, où de nombreux pères font le choix de rester à la maison après
la naissance de leur enfant, les Français hésitent encore à se lancer.
Pour les encourager, leur droit au congé parental d’éducation
indemnisé par la CAF a été réformé en 2014 avec la loi pour l’égalité
hommes-femmes. Désormais, ce congé est le même pour la mère et
le père, et sa durée totale est passée de six mois à un an pour le
premier enfant, à condition que ce soit le deuxième parent qui
bénéficie des six derniers mois. En clair, si la maman prend les six
premiers mois, le papa pourra prendre le relais les six mois suivants.
A partir de deux enfants, ce congé est de vingt-quatre mois maximum
par parent, dans la limite des 3 ans de l’enfant. Une personne qui
élève seule ses enfants peut, quant à elle, prendre ce congé pendant
un an pour un premier enfant et trois ans à partir du deuxième enfant.
Dans tous les cas (sauf pour ceux qui travaillent dans la fonction
publique), il faut justifier d’un an d’ancienneté dans son entreprise
pour en bénéficier.
Modalités
Le congé parental d’éducation peut débuter immédiatement après le
congé maternité. Dans ce cas, votre employeur doit en être informé
par lettre recommandée avec accusé de réception (AR) un mois
avant la fin de celui-ci. Si vous choisissez de vous arrêter plus tard,
vous devrez avertir votre employeur au moins deux mois à l’avance
(et, quoi qu’il arrive, prendre ce congé avant les 3 ans de l’enfant).
Votre courrier doit indiquer les dates de début et de fin de l’arrêt.
A la fin du congé parental d’éducation, le salarié retrouve le poste
qu’il occupait avant de s’arrêter ou bénéficie d’un autre poste au
même salaire. Si vous souhaitez reprendre votre travail plus tôt que
prévu, il vous suffit d’envoyer une lettre avec AR à votre employeur
en précisant la date de votre retour.
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Indemnités
Le congé parental d’éducation ne peut pas être refusé par
l’employeur, mais il entraîne la suspension du contrat de travail ainsi
que du versement du salaire. Une indemnité est tout de même versée
par la caisse d’allocations familiales (CAF) : elle varie de 145,63 euros,
en cas de cessation partielle d’activité (la durée du travail est alors
comprise entre 50 et 80 %), à 390,52 euros par mois si l’on arrête
complètement de travailler. Attention, pour pouvoir bénéficier de ces
prestations, chacun des deux parents doit justifier de huit trimestres
de cotisation vieillesse dans les deux dernières années s’il s’agit d’un
premier enfant, dans les quatre dernières années à partir de deux
enfants. Vous pouvez simuler le montant de ces prestations en
fonction de votre situation sur le site de la CAF (Caf.fr), à la rubrique
« Mon compte » si vous êtes déjà allocataire ou à la rubrique « Aides
et services » dans le cas contraire.
Les autres congés accordés au père
Tous les jeunes papas ont droit à un congé de trois jours à la
naissance de leur enfant : c’est le congé de naissance. A cela
s’ajoute un congé paternité d’une durée de onze jours consécutifs
(dix-huit jours en cas de naissance multiple), que le père doit prendre
au cours des quatre premiers mois de son enfant. S’il le souhaite, il
peut faire débuter son congé paternité à la suite de son congé de
naissance. Ces congés, qui ne peuvent être refusés par l’employeur,
sont accordés quelle que soit la situation des parents : mariage, vie
maritale, Pacs, mais aussi séparation ou divorce. L’employeur doit
simplement être informé par courrier avec AR au minimum un mois
avant le début du congé paternité. L’indemnité journalière versée par
la CAF pendant la durée du congé est calculée en fonction des
revenus, son montant ne dépassant pas les 83,58 euros par jour.
Aliisa Waltari
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