RR - 15/04/17 - 769771286 - 4/7
Quand deux lignées divergent à partir d’un ancêtre commun, elles continuent, chacune
de son côté, à évoluer de manière indépendante. L’ancêtre commun à l’homme et au
cheval n’est donc ni un homme, ni un cheval et ce dernier n’est pas l’ancêtre de
l’homme. De la même manière l'ancêtre commun à l'homme et au gorille nous est plus
proche que l'ancêtre commun à l'homme et au cheval car l'homme partage des caractères
dérivés avec le gorille (réduction de la face, pouce opposable, ongles plats...). Cet
ancêtre commun n’était ni un homme, ni un gorille.
Le principe de parcimonie (= principe d’économie d’hypothèses), qui est utilisé pour
bâtir les arbres phylogénétiques, postule qu'une même nouveauté évolutive (exemple la
réduction de la face) n'apparaît qu'une seule foi. Cela reste souvent à démontrer.
B. À l'échelle moléculaire le degré de similitude permet de préciser
parentés
Seules les molécules séquencées (acides nucléiques et protéines) peuvent être
utilisées pour déterminer des phylogénies. Les autres molécules (glucidiques et
lipidiques) sont communes à beaucoup d’espèces (glucose, glycogène, amidon,
cholestérol…) et sont inutilisables ici.
►FIGURE 5 . La rhodopsine dans le règne animal RR d’après Phylogène, voir
pour précisions Nathan TS p.25. Les chéloniens sont les tortues.
La forte ressemblance de séquence de deux molécules appartenant à deux ou
plusieurs espèces souligne leur homologie. Elles dérivent d'une molécule
possédée par le plus récent ancêtre commun aux espèces envisagées.
À partir de données moléculaires, un arbre phylogénétique repose sur une matrice
des distances qui est un tableau à double entrée exprimant, pour une série d’espèces
prises deux à deux, le nombre de différences (ou de ressemblances) dans des séquences
homologues de nucléotides ou d’acides aminés.
► FIGURE 6. Comparaisons moléculaires RR d’après Phylogène.
Au niveau des mutations il y a un risque élevé de réversion (une mutation annule
une mutation précédente) et de convergence. En fait, à l'échelle moléculaire, le
caractère est le nucléotide ou l'acide aminé et non la molécule. On n'utilise donc pas
les termes "état primitif" et "état dérivé" pour les données moléculaires.
III. L’évolution repose sur des mécanismes génétiques
Gène : partie de molécule d'ADN qui constitue l'unité d'information gouvernant la
synthèse d'une protéine donnée.
Allèle : une des versions d’un gène.
Génome : ensemble de l'information génétique portée par les chromosomes d’un
individu ou d’une espèce. Les génomes actuels gardent en archive des innovations
génétiques survenues au cours du temps.
A. Des accidents génétiques sont source d’innovation
1. Les mutations permettent l’apparition de nouveaux allèles
Une mutation est une modification au hasard de la séquence des nucléotides
d'un gène (substitution (= remplacement), délétion (= perte), insertion (= ajout)).
Elle est typiquement spontanée (= aléatoire), et non orientée (= sa nature ne
dépend pas des caractéristiques du milieu).
Les mutations sont plus nombreuses sous l'action de certains agents mutagènes comme
les rayons ionisants (rayons X et gamma), les ultraviolets (voir cours de 2de chapitre