La restauration collective
La circulaire du 2 mai 2008 préconisant 10% de produits bio en restauration collective et 30% en
2012 s’appliquait au départ aux restaurants dépendant de l’état. Mais l’application s’étend à toute la
restauration collective.
Les codes de marchés publiques permettent aujourd’hui d’inclure des critères de développement
durable mais ils sont difficilement mesurables…
Dans le code des marchés publics de 2006, la règle de mise en concurrence perdure. On ne peut par
exemple imposer des critères de proximité. De même, une collectivité ne peut se fournir directement
sur un marché, par ex Rungis. Il est en revanche possible d’amener les fournisseurs vers plus de
développement durable. On peut en effet introduire comme critère le bilan carbone, et donc de
transport : ce qui permet indirectement de favoriser un approvisionnement plus local.
A Rueil Malmaison, la société Sogeres prépare 6500 repas par jour. Les marchés sont conclus pour
une période de 6 ans.
A Rueil, une mission bio a été créée pour avancer sur le dossier du bio à la cantine. Il a été choisi de
proposer aux enfants un repas bio par mois + une composante bio par semaine (une composante de
menu, par ex une entrée). Au total cela représente 10% des ingrédients biologiques dans les menus
depuis la rentrée 2009-2010. On prévoit une montée progressive de la proportion d’ingrédients bio
pour avoir 20% en 2010-2011 et un objectif de 50% en 2013. Le pain bio est proposé une fois par
semaine.
La Sogeres nous explique qu’ils sont soumis à une règlementation très stricte pour éviter tout risque
sanitaire. Souvent, on ne peut plus acheter des pommes de terre, la purée doit être préparée à
partir de flocons déshydratés. Sogeres essaie de cuisiner avec des produits « semi-préparés » : par
ex, les carottes n’arrivent pas rapées mais déjà lavées et bouts coupés. Ce pb est difficile à gérer et
conduit malheureusement souvent à bannir le vivant (porteur de germes) des cuisines….
Sogeres explique que la plupart de leurs concurrents ne cuisinent plus leurs produits eux-mêmes, car,
en plus des contraintes d’hygiène, cela permet de baisser encore les couts (moins de cuisiniers).
Dans de nombreux cas, la nourriture arrive déjà prête, en liaison froide et il n’y a plus de plaque de
cuisson dans les cuisines…
Pour ce prestataire, les contraintes sont multiples car il faut gérer l’approvisionnement, difficile en
bio pour de grandes quantités : la société ne peut donc servir un même morceau de viande dans
plusieurs de ses cantines à la fois sur un territoire donné (IDF) car il n’y aurait pas assez pour tout le
monde. Il faut pour l’instant jongler et accompagner les producteurs pour leur conversion au bio et
permettre d’accroitre la production.
Au niveau des enfants, la viande bio doit parfois être redécouverte par les enfants qui n’ont plus
l’habitude de la mastiquer… Il est primordial de les accompagner et de leur expliquer ce qu’ils
mangent, de leur montrer d’où vient la viande etc.
Pour les légumes, on a préféré l’option d’un repas complet bio plutôt que un ou deux ingrédients par
jour afin que les enfants puissent l’apprécier et faire la différence : risque sinon que la courgette bio
se dilue avec les autres aliments et qu’elle ne soit donc pas remarquée.
On évoque le PNNS2 (plan national nutrition santé 2) qui doit préconiser des grammages de viande
précis et obligerait à avoir 4 fois de la viande rouge par mois…(la viande rouge a le cout
environnemental le plus élevé). Ce plan est une contrainte supplémentaire. Cela dit, il doit aussi
normaliser les rations de viande qui dans certains cas sont trop élevées et bien au dessus des
recommandations. (Les rations officielles de viande en France sont supérieures à la moyenne
européenne et doivent être diminuées cf. fiche 5, circulaire 3/12/2008)