Gallus avait déjà comparé la faculté la plus haute de l’homme aux séraphins et la raison aux
chérubins. Gerson utilise en les subvertissant les catégories du victorin.
2.1. intelligentia simplex
Utilise l’ intelligentia simplex de façon équivoque, tantôt comme faculté la plus haute de
l’âme, synonyme de syndérèse, tantôt comme faculté intellectuelle, distinguée de la syndérèse
en tant que faculté mystique.
Pour Bonaventure et Thomas d’Aquin, l’illumination est faculté innée + contenu acquis.
Gerson : connaissance dans et par la lumière divine. Cette lumière de l’âme est
immédiatement inférieure à celle des anges mais, ne transite pas par eux, l’illumination est
directe (suivant en cela Augustin, chez PD il ya médiation).
2.2. Ratio
La raison tire des conclusions a) des vérités acquises par illumination (=partie sup.) b) de
l’expérience sensible (=partie inf.) ; elle agit par déduction et abstraction. Augustin distingue
les deux parties, produisant respectivement sagesse (a) et science (b).
2.3. Sens
La partie inférieure de l’âme, sensus, correspond à l’imaginatio de Richard.
3. doublement affectif
Les 3 instances de l’âme, considérées jusque là dans leur rôle cognitif (recherche du vrai),
sont doublées d’un côté affectif (recherche du bien): amour de l’intelligentia= syndérèse,
amour de la raison (appetit rationnel), amour des sens. Toute connaissance s’accompagne
d’affect (82). Affect = réaction de la volonté à l’objet cognitif.
1er traité de la syndérèse (d’origine stoïcienne) au XIIe s., au XIIIe 2 conceptions
s’affrontent : Bonaventure : syndérèse = volonté, Thomas d’Aquin : s.= jugement moral de la
raison pratique. Gerson suit Bonaventure et l’associe à la conception de Thomas Gallus : chez
lui syndérèse = capacité mystique de l’âme. Comme telle, elle dépasse la fonction
intellectuelle telle que la concevait Thomas d’Aquin.
3. Théorie de l’acquisition de la théologie mystique
S’acquiert par a) extase b) négations successives.
L’extase = assomption affective d’une connaissance conceptuelle préalable. Cadre conceptuel
pour Gerson : la conception tripartite de Richard : sens, raison, intelligence cogitatio,
meditatio, contemplatio.
La méditation est difficile par l’effort de concentration qu’elle suppose, doublé de l’effort
d’abstraction en vue de saisir l’essence de son objet. Exercée régulièrement et justement, la
méditation devient contemplation, aidée par l’illumination. Mais le recours à la grâce n’est
chez Gerson qu’une pétition de principe, ses développements visent à montrer surtout
l’importance de la méditation comme formation de l’âme. La contemplation porte non sur
Dieu, mais sur le monde sensible et les objets abstraits obtenus à partir de lui : ramené à un
nombre restreint de concepts il apparaît dans sa claire évidence. La petitesse du nombre des
concepts nécessaire est proportionnelle au degré d’illumination.
Raison concepts ; intelligence valeurs ou idées éternelles (intelligibilia); théologie
mystique idées divines. Cette dernière = syndérèse : mouvement affectif de l’âme vers les
choses contemplées. L’âme est aspirée en son objet. [affecte supérieur à l’intellect !]
Amour = mode de connaissance le plus élevé.
Extases de deux types : purement intellectuelle (in spiritu) ou proprement mystique (supra
spiritum). La dernière non seulement par dépassement, mais par épuisement de l’intellect.