1 Chapitre 20 Autoévaluation QUESTIONS À COURT DÉVELOPPEMENT 1. Les agents suivants agissent-ils sur les cellules humaines ? Justifiez votre réponse. a. Pénicilline b. Indinavir c. Érythromycine a) Non, la pénicilline agit sur la paroi cellulaire unique aux bactéries que, par conséquent, les cellules eucaryotes humaines ne possèdent pas. b) Non, l’indinavir inhibe une enzyme virale non présente dans les cellules humaines. c) Oui, l’érythromycine se lie à l’unité 50 S des ribosomes, empêchant ainsi le déplacement des ribosomes sur la chaîne d’ARN messager. Les ribosomes présents dans les mitochondries des cellules humaines sont aussi des ribosomes 70 S qui contiennent une unité 50 S, d’où l’action toxique possible de l’érythromycine sur les cellules humaines. 2. Les données suivantes ont été obtenus grâce à la méthode de diffusion en gélose. Antibiotique Zone d’inhibition A 15 mm B 0 mm C 7 mm D 15 mm a. Quel(s) antibiotique(s) vous paraît (paraissent) être le plus efficace(s) contre la bactérie testée ? Les antibiotiques A et D semblent le plus efficaces d’après le diamètre de la zone d’inhibition. 2 b. Quel antibiotique vous semble le plus approprié pour traiter une infection causée par cette bactérie ? Justifiez votre réponse. L’antibiotique A ou l’antibiotique D, selon les effets secondaires qui caractérisent chacun. c. L’antibiotique A est-il bactéricide ou bactériostatique ? Justifiez votre réponse. On ne peut pas le dire par cette méthode. Il faudrait faire une sous-culture à partir d’un prélèvement dans la zone d’inhibition de l’antibiotique A pour déterminer si l’effet est bactéricide, auquel cas il n’y aurait aucune croissance, ou bactériostatique, auquel cas il y aurait croissance. 3. Expliquez pourquoi l’administration de pénicilline lors d’une infection par des bactéries à Gram négatif n’est pas recommandée. Les bactéries à Gram négatif possèdent une paroi composée d’une mince couche de peptidoglycane recouverte d’une membrane lipidique. Dans cette membrane externe se trouve un lipide A agissant comme une endotoxine. Cette endotoxine est normalement libérée par l’autolyse des bactéries infectantes et provoque divers signes et symptômes allant de légers malaises au choc septique, caractérisé par une chute de la pression artérielle. Dans le cas d’une infection causée par des bactéries à Gram négatif, l’administration de pénicilline, dont le mode d’action consiste à détruire la paroi cellulaire, provoque la mort des bactéries ; cependant, l’endotoxine est en même temps libérée, ce qui peut entraîner l’amplification des signes et symptômes chez le patient. 3 4. Les résultats de sensibilité microbienne suivants ont été obtenus à partir de la méthode de dilution en bouillon. Concentration de Croissance Croissance en sous-culture 200 µg - - 100 µg - - 50 µg - + 25 µg + + l’antibiotique a. La CMI de cet antibiotique est de ___50 µg __. b. La CMB de cet antibiotique est de ___100 µg __. APPLICATIONS CLINIQUES N. B. Certaines de ces questions nécessitent que vous cherchiez des réponses dans les différents chapitres du livre. 1. Jérôme souffre d’un mal de gorge dû à des streptocoques ; il prend de la pénicilline pendant 2 des 10 jours prescrits. Parce qu’il se sent mieux, il garde les comprimés restants pour une autre occasion. Au bout de 3 jours, son mal de gorge réapparaît. Discutez des causes de cette récidive. Pendant les deux premiers jours, de nombreuses bactéries ont été tuées par l’antibiotique, ce qui a diminué les symptômes du mal de gorge. Toutefois, la destruction des bactéries soumises à l’action d’un antibiotique comme la pénicilline, suit une courbe logarithmique décroissante, c’est-à-dire que la moitié de la population des bactéries meurt en un temps donné, puis la moitié de la moitié dans le temps donné suivant, et ainsi de suite. Il faut donc un certain nombre de jours pour tuer la population entière de bactéries responsables du mal de gorge. Parce que le traitement a été arrêté trop tôt, la concentration de la pénicilline a chuté dans l’organisme de Jérôme, de telle sorte que les bactéries encore vivantes ont été capables de se remettre à proliférer et ont causé une récidive. 4 2. Jacinthe est une jeune maman dont la petite fille souffre d’une otite. Depuis 5 jours, elle administre à l’enfant de l’ampicilline par voie orale. L’otite semble disparaître, mais la petite souffre maintenant de diarrhée. Jacinthe appelle le Centre des services de santé pour se renseigner. Comment lui expliqueriez-vous la survenue de la diarrhée ? (Indice : voir le chapitre 14.) Dans le cas d’une otite, comme l’agent pathogène n’a pas été identifié par le laboratoire, on emploie généralement de la pénicilline en raison de sa toxicité sélective et parce que c’est un antibiotique à large spectre capable de traiter la maladie et de faire gagner ainsi un temps précieux. Toutefois, la pénicilline semi-synthétique, telle l’ampicilline, prise oralement détruira une partie de la flore intestinale normale de l’enfant. Les bactéries survivantes peuvent proliférer et devenir des agents pathogènes opportunistes. C’est souvent ce qui entraîne la prolifération de la bactérie Clostridium difficile, une bactérie résidente de l’intestin qui profite de la situation pour provoquer une diarrhée. 3. Dans le dossier d’un patient, vous remarquez que la chimiothérapie prescrite consiste en la combinaison de deux antibiotiques, la pénicilline et la tétracycline. En tant qu’infirmière, vous devez signaler qu’il s’agit là d’une combinaison inappropriée. La pénicilline et la streptomycine peuvent être administrés conjointement dans certaines circonstances, mais ce n’est pas le cas de la pénicilline et de la tétracycline. Expliquez pourquoi. La pénicilline endommage la paroi bactérienne et facilite ainsi l’entrée de la streptomycine à l’intérieur de la cellule ; ces deux antibiotiques peuvent donc être administrés conjointement. Par contre, en arrêtant la prolifération bactérienne (action bactériostatique), la tétracycline empêche l’action de la pénicilline, qui requiert des bactéries en croissance ; c’est pourquoi l’utilisation simultanée de pénicilline et de tétracycline est souvent moins efficace que l’administration de chacune séparément. L’infirmière, qui est la personne chargée d’administrer la médication, doit être en mesure poser un jugement clinique en vérifiant si les médicaments sont adéquats. 4. Xavier est un jeune enfant qui souffre d’une pneumonie pour la deuxième année consécutive. Après l’admission de Xavier à l’hôpital, le médecin demande une culture des 5 expectorations et un antibiogramme. La culture montre qu’il s’agit d’une pneumonie à pneumocoques, et l’antibiogramme indique que la bactérie responsable est sensible à la pénicilline et à l’érythromycine. Le médecin prescrit à Xavier de la pénicilline par voie intramusculaire ; cet antibiotique avait déjà été utilisé lors de sa première pneumonie. Le médecin prescrit également la préparation d’une seringue d’Épipen. (Indice : voir le chapitre 19.) Décrivez les raisons qui ont amené le médecin à prescrire le seringue d’ÉpiPen. L’érythromycine est le substitut de choix lorsqu’on ne peut administrer de la pénicilline. Pour quelles raisons l’érythromycine n’est-elle pas administrée aussi couramment que la pénicilline ? La pénicilline est un antibiotique qui peut déclencher une allergie chez une personne sensible. Dans le cas de Xavier, cet antibiotique a déjà été administré lors de la pneumonie dont il a souffert l’année précédente. L’administration de l’antibiotique a pu sensibiliser Xavier, mais cet état n’est pas visible et est difficilement décelable de façon certaine. La seringue d’ÉpiPen est une précaution au cas où se produirait une allergie déclenchée par la seconde dose de l’antibiotique. La pénicilline a une toxicité sélective que ne présente pas l’érythromycine. Ainsi, la pénicilline n’attaque que la paroi cellulaire des bactéries, paroi que ne possèdent pas les cellules humaines. Le mode d’action de l’érythromycine consiste à inhiber la synthèse des protéines, processus qui se produit couramment dans les cellules humaines. On peut donc s’attendre à des effets secondaires après l’administration de cet antibiotique. 5. Une patiente souffrant d’une infection de la vessie a été traitée avec de l’acide nalidixique, mais sa santé ne s’améliore pas. Expliquez pourquoi son infection guérit lorsqu’elle prend par la suite un sulfamide. Il pourrait s’agir d’un cas de résistance aux antibiotiques. Les bactéries responsables de l’infection étaient résistantes à l’acide nalidixique, d’où la persistance de l’infection, mais sensibles au sulfamide, d’où la guérison.