1ère année IEP année 2006-2007 2ème semestre
Marie-Benoît MAGRINI marie-benoit.magrini@univ-tlse1.fr 4
L’offre de travail
L’offre globale de travail est l’agrégation des offres individuelles de travail.
L’offre de travail individuelle
Pour comprendre le comportement de l’agent qui détermine quelle quantité de travail il est prêt à
offrir, demandez-vous vous même si vous êtes prêt à travailler pour n’importe quel salaire, et
pour un salaire donné, êtes-vous prêt à travailler plus pour gagner plus ?
La réponse à ces questions définit votre offre de travail personnelle. Pour décrire votre
comportement, l’économiste utilise des termes précis : la réponse à la première question vient de
la confrontation entre « l’utilité » associée à la consommation permise par le revenu du travail et
« la désutilité » qu’engendre le travail (moins de temps libre, fatigue…). La réponse à la
deuxième question est liée à des effets de « substitution » et de « revenu ».
Nous allons expliquer brièvement comment l’économiste formalise le comportement de l’agent et
détermine le choix « optimal » de l’agent dans la définition de son offre de travail. Pour cela, une
représentation graphique aidera à illustrer le mécanisme de calcul sous-jacent.
Formalisme de l’arbitrage consommation-loisir
L’individu est doté d’une fonction d’utilité individuelle dont les arguments sont les différents
types de biens consommés X1, X2, X3… et le loisir L. L’ensemble des Xi représente son « panier
de consommation » exprimé en quantité de biens, tandis que le loisir (le temps non travaillé) est
exprimé en temps. Le panier de consommation est souvent assimilé à un bien unique noté C (C
pour consommation). L’individu est doté d’un temps total T qu’il doit répartir entre le loisir L et
le travail N, tel que T = L + N.
Le temps passé pour le loisir est un temps non-travaillé qui réduit d’autant sa consommation en
bien C. Le choix de l’individu est donc de définir un couple (C, L) qui lui assure un certain temps
de loisir et un certain temps de travail en vue de consommer. Ce temps total correspond
généralement aux 24h d’une journée diminuée du temps nécessaire à nos besoins vitaux (le
sommeil par exemple). Le choix de ces deux quantités définit un niveau d’utilité U : la fonction
d’utilité est notée U(C, L). On représente cette courbe d’utilité dans le plan (L, C) et chaque point
(pente) de cette courbe est caractérisé par ce qu’on appelle « un taux marginal de substitution »
(TMS) entre L et C.
la notion de taux marginal de substitution entre L et C sera détaillée en CM.
Le travail procure une « désutilité » (la fonction d’utilité par rapport au travail est donc
décroissante). Le problème de l’individu est donc de choisir une quantité de travail pour un prix
donné w/p (le salaire réel) qui maximise son bien-être. L’individu n’est pas sujet à « l’illusion
monétaire »
: il détermine sa quantité de travail en fonction du « salaire réel » et non du
« salaire nominal ».
Formellement, le comportement de l’individu qui maximise son utilité (reflétant ses
préférences) sous contrainte de budget peut s’exprimer comme le programme de maximisation
suivant :
L’illusion monétaire est un biais cognitif selon lequel les agents ne tiennent pas compte de l’inflation dans
l’évaluation des revenus.