Introduction
L’objectif de ce mémoire est de présenter les idées d’abélianisation de la cohomologie
galoisienne non abélienne données par M. Borovoi dans [Bo2] et [Bo1]. Pour montrer ses
applications, on s’intéresse surtout au cas de degré 2, qui est développé dans [Bo1].
Pour gun groupe profini et Aun g-groupe, les ensembles de cohomologie non abélienne
H0(g, A)et H1(g, A)sont définis, c.f. [Se1, Chapitre 1, §5]. Serre lui même reconnaît dans
son livre qu’il ne se risquerait pas en essayant de définir des ensembles de cohomologie non
abélienne en degrés plus hauts, même pas en degré 2.
Or, il se trouve que, en laissant tomber la notion de g-groupe et en introduisant celle de
g-lien (voir la Section 2.5 pour la définition), qui est un peu plus générale, les ensembles
de 2-cohomologie non abélienne peuvent être définis d’une façon assez raisonnable. Springer
introduit ces notions dans [Sp1]. Il définit, pour κun g-lien sur un groupe A, l’ensemble
H2(g, A, κ). Lorsque Aest en plus un g-groupe, pour Bun sous-groupe de A, il définit
les ensembles de cohomologie relative H1(g, A, B)et H2(g, B rel A). Ces ensembles peuvent
figurer dans des suites exactes. Par exemple,
Proposition 0.0.1 (Corollaire 2.9.1.1).Soit Bun sous-groupe g-invariant de A. Alors la
suite
1→H0(g, B)ι0
−→ H0(g, A)p0
−→ H0(g, A/B)δ0
−→ H1(g, B)
ι1
∗
−→ H1(g, A)p1
∗
(H1(g, A, B)δ1
−→ H2(g, B rel A)ι2
∗
(H2(g, A, κ),
est exacte.
On donne dans les Sections 2.4 et 2.9 la bonne notion de suite exacte, car ici on n’a pas
forcément des groupes, mais des ensembles pointés, et en plus, on trouve dans ces suites des
“fausses” applications, i.e. des relations entre deux ensembles que l’on note par le symbole
(.
Springer utilise ces idées dans le cadre de la cohomologie galoisienne non abélienne des
groupes algébriques pour analyser les espaces homogènes sur un corps kde dimension coho-
mologique ≤1. Borovoi s’est inspiré de ces idées pour montrer encore plus de résultats sur
ces espaces sur un corps local non archimédien ou un corps de nombres.
Pour Gun groupe algébrique connexe réductif sur un corps kde caractéristique 0, Borovoi
définit les groupes abéliens Hi
ab(k, G)pour i≥ −1. Ces groupes sont liées aux ensembles
de cohomologie galoisienne non abélienne. En effet, dans [Bo2], il définit pour i= 0,1les
applications
abi:Hi(k, G)→Hi
ab(k, G).
En plus, si l’on note ¯
kla clôture algébrique de ket ¯
Gest un ¯
k-groupe connexe réductif, on
peut définir la notion de k-lien, qui est une espèce d’équivalent à la notion de g-lien dans le
cadre de la cohomologie galoisienne (c.f. la Section 4.6 pour la définition). Pour L= ( ¯
G, κ)
un tel k-lien, Borovoi définit dans [Bo1] le groupe abélien H2
ab(k, L), qui se trouve être le
même que H2
ab(k, G)pour une certaine k-forme de ¯
G, et l’application
ab2:H2(k, L)→H2
ab(k, L).
Dans le cas où kest un corps local ou un corps de nombres, on peut se servir de cette
application pour montrer un résultat du type principe de Hasse pour les ensembles de 2-
cohomologie galoisienne non abélienne (c.f. Section 5.2). Ceci nous permet de montrer un
principe de Hasse pour les espaces homogènes sur Hun groupe semi-simple simplement
connexe. A savoir,
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