8. Espaces préhilbertiens réels et euclidiens Page 3
Propriété : dans M
n
(R)muni du produit scalaire canonique, les sous-espaces formés par les matrices
symétriques et antisymétriques sont supplémentaires et orthogonaux.
c) Espaces L
2
Cf. le chapitre 7-§ IV-2. . . Lorsque Iest un segment [a, b], l’espace L
2
c
(I, R)des fonctions continues
de carré intégrable sur In’est autre que C
0
([a, b],R).
Dans ces deux espaces, (f, g)→
I
fg définit un produit scalaire.
4) Orthonormalisation de Gram-Schmidt
Théorème : soient (e
1
, . . . , e
n
)une famille libre de vecteurs de Eet les sous-espaces associés :
∀k∈[[1, n]] F
k
= Vect (e
1
, . . . , e
k
).
Il existe une unique famille orthonormale (ε
1
, . . . , ε
n
)de vecteurs de Etelle que :
∀k∈[[1, n]] Vect (ε
1
, . . . , ε
k
) = F
k
et (ε
k
|e
k
)∈R
+∗
.(1)
De plus :
∀k∈[[1, n]] ε
k
=1
v
k
·v
k
où v
k
=e
k
−
k−1
j=1
(v
j
|e
k
)
(v
j
|v
j
)·v
j
=e
k
−
k−1
j=1
(ε
j
|e
k
).ε
j
(v
1
=e
1
)(2)
Dém. Existence :(2) définit bien par récurrence les familles (v
k
)et (ε
k
)(v
k
= 0 car e
k
/∈F
k−1
, la
famille (e
1
, . . . , e
n
)étant libre par hypothèse) ; il est aisé de vérifier que la famille (ε
k
)ainsi obtenue
convient.
Unicité : supposons deux familles (ε
1
, . . . , ε
n
)et (ε
′
1
, . . . , ε
′
n
)vérifiant (1). Je montre par récurrence sur
kque P
k
: (ε
1
, . . . , ε
k
) = (ε
′
1
, . . . , ε
′
k
)est vrai pour tout kde [[1, n]] :
• P
1
est vrai : ε
1
et ε
′
1
sont sur la droite F
1
= Vect (e
1
), unitaires donc égaux ou opposés ; or (ε
1
|e
1
),
(ε
′
1
|e
1
)sont de même signe, d’où ε
1
=ε
′
1
;
•supposons k≥2tel que P
k−1
soit vrai ; alors ε
k
et ε
′
k
sont sur la normale à l’hyperplan F
k−1
de
l’espace F
k
, unitaires donc égaux ou opposés ; or (ε
k
|e
k
),(ε
′
k
|e
k
)sont de même signe, d’où ε
k
=ε
′
k
,
ce qui achève la récurrence.
Pour retrouver (si besoin. . . ) les coefficients de l’expression de v
k
, il suffit de chercher v
k
sous la forme
v
k
=e
k
+
k−1
i=1
λ
i
.v
i
et d’écrire la condition (v
j
|v
k
) = 0 pour obtenir directement λ
j
, pour tout jde [[1, k −1]].
Noter l’astuce qui consiste à utiliser une combinaison linéaire des v
i
(obtenus de proche en proche. . . ).
Une combinaison linéaire des e
i
conduirait à un système de k−1équations couplées.
NB : en pratique, on détermine la famille orthogonale (v
1
, . . . , v
n
), puis on normalise si nécessaire ;
le résultat peut être étendu à une suite de vecteurs (par exemple dans R[X]).
Exemple : dans E=R[X]muni du produit scalaire (P, Q)→
1
−1
P Q, l’orthogonalisation la famille
1, X, X
2
, X
3
donne 1, X, X
2
−1
3, X
3
−3
5X(cf. les polynômes de Legendre : d
n
dx
n
x
2
−1
n
).
Corollaire : tout espace préhilbertien de dimension finie admet des bases orthonormales.
5) Projection orthogonale sur un sous-espace de dimension finie
Théorème et définition : soient Eun espace préhilbertien réel et Fun sous-espace de dimension
finie de E; l’orthogonal F
⊥
de Fest un supplémentaire de F, appelé le supplémentaire orthogonal de
F; la projection p
F
de Esur Fparallèlement à F
⊥
est la projection orthogonale sur F.
En outre, si (ε
1
, . . . , ε
n
)est une base orthonormale de F, on a :
∀u∈E p
F
(u) =
n
j=1
(ε
j
|u).ε
j
Enfin, F
⊥⊥
=Fet Id
E
−p
F
est la projection orthogonale sur F
⊥
.