Limitation des paiements en espèces dans le cadre de la législation anti-
blanchiment : sachez quelles sont les limites acceptées
En tant que chef d’entreprise, savez-vous quelles factures peuvent être réglées en espèces ?
Cette question est importante, car le champ d’application de la loi anti-blanchiment du 11
janvier 1993 a été sensiblement étendu au 1er janvier 2014 et les infractions sont
sévèrement punies. Une distinction doit être faite entres les opérations relatives à des biens
immobiliers et les autres opérations. La limite pour les paiements en espèces a été abaissée
à 3.000 euros. Pour les transactions immobilières, tous les paiements en espèces, y compris
les paiements d’acomptes, sont interdits.
Le paiement en espèces (billets de banque et pièces de monnaie) est un mode de paiement
légal. Depuis le 16 avril 2012, il est légalement interdit, en cas de vente de biens mobiliers
et immobiliers, de percevoir un paiement en espèces si le prix total excède 5.000 euros. Il
s’agit là d’une exception importante – en vertu de la loi anti-blanchiment du 11 janvier 1993
– à la règle selon laquelle le paiement en espèces constitue un mode de paiement légal et
selon laquelle vous ne pouvez donc en principe pas refuser que vos clients vous paient en
espèces. Cette réglementation s’applique aux commerçants et, depuis le 16 avril 2012,
également aux prestataires de services (p.ex. les titulaires de professions libérales, les
consultants ou les entrepreneurs).
Vente de biens mobiliers et prestations de services : paiement en espèces jusqu’à
3.000 euros
Le seuil de 5.000 euros pour les paiements en espèces a été abaissé à 3.000 euros au 1er
janvier 2014. En cas de vente d’un bien immobilier, plus aucun paiement ne peut même
encore être effectué en espèces depuis le 1er janvier 2014 (voir infra). Un assouplissement a
toutefois été prévu pour les ventes de biens mobiliers et pour les prestations de services. Si
le paiement partiel n’excède pas 10% du prix total et qu’il n’excède pas 3.000 euros, vous
pouvez percevoir ce paiement partiel en espèces. Pour l’appréciation du seuil de 3.000 euros,
c’est le montant total (de la facture) sur lequel porte le paiement qui est important. Il est
donc sans intérêt d’établir plusieurs factures. Si les factures sont liées, elles seront
considérées comme une seule opération à laquelle doivent s’appliquer les limites susvisées.
Par conséquent, tant que le prix de vente total (TVAC) est inférieur à 3.000 euros, il peut
être intégralement acquitté en espèces. Une exception est prévue : la limitation du paiement
en espèces ne s’applique qu’aux ventes effectuées par un commerçant, pas aux ventes
effectuées par des particuliers. Pour la vente de biens mobiliers entre particuliers, une
transaction peut être payée en espèces, sans aucune limite.
Vente de biens immobiliers : les paiements en espèces sont interdits
Depuis le 1er janvier 2014, le prix de la vente d’un bien immobilier ne peut plus être acquitté
qu’au moyen d’un virement ou d’un chèque. Le numéro de compte sur lequel l’argent est
versé doit toujours être précisé dans l’acte notarié et dans le contrat de vente. Les notaires
et agents immobiliers sont toujours tenus de signaler tout non-respect de cette interdiction à
la cellule anti-blanchiment. Pour les transactions immobilières, tous les paiements en
espèces, y compris les paiements d’acomptes, sont donc interdits pour tous : acheteur ou
vendeur, particulier ou commerçant. Seuls les frais d’actes chez un notaire peuvent encore
être payés en espèces.