qui sort. Les États-nations ont d’abord affirmé leur existence en
précisant leurs limites géographiques et économiques.
L’approche mercantiliste est aujourd’hui jugée « naïve », et
l’on se réfère plus volontiers aux économistes qui prirent une
position opposée, en recherchant l’origine de la « richesse des
nations » non plus dans les relations extérieures mais dans les
processus d’accumulation interne. Pourtant, chaque fois qu’il est
question d’ouverture, de libre-échange, de protectionnisme ou
de délocalisations, le vieux débat mercantiliste semble renaître :
essayons de gagner autant que possible, y compris au détriment
de l’étranger.
La balance des paiements décrit les relations avec les agents
qui n’appartiennent pas à l’économie nationale. Avec ces « non-
résidents », l’échange fait problème pour la simple raison qu’ils
ne sont pas forcés d’accepter notre monnaie. À nos frontières,
celle-ci perd son pouvoir libératoire illimité fixé par la loi. De
ce point de vue, la balance des paiements décrit donc l’ensemble
des transactions qu’il a fallu payer avec des moyens de paie-
ment internationaux : des devises (monnaies acceptées par les
non-résidents), de l’or, des droits de tirage spéciaux (DTS), etc.,
ainsi que, dans l’autre sens, les sommes en moyens de paiement
internationaux (MPI) que l’économie a reçues. La balance des
paiements nous renseigne donc d’abord sur cette question :
avons-nous reçu plus de MPI que nous en avons versés à l’exté-
rieur ? Elle permet aussi de préciser quels types d’échanges sont
à l’origine de cet excédent (ou sont la cause de ce déficit).
À partir de là, il faut se demander si l’économie a suffisam-
ment de devises en réserve pour effectuer les paiements en
devises qui pourront être exigés (si le pays est endetté à l’égard
de l’étranger) ou qu’elle devra effectuer d’une manière ou d’une
autre (parce que certains produits ne sont pas disponibles sur le
territoire national, ou que l’économie domestique n’est pas en
mesure de les fabriquer à un coût raisonnable, par exemple).
Face à cette contrainte (trouver des MPI pour pouvoir importer,
faire face aux échéances de la dette extérieure), tous les pays ne
sont pas égaux. Certains disposent de « devises clés » et leur
monnaie nationale est acceptée à l’extérieur de leurs frontières.
C’est surtout le cas des États-Unis. C’est un des enjeux de
l’introduction de l’euro en Europe.
Les crises financières internationales de plus en plus fré-
quentes ont montré que la transparence de l’information, et
notamment des données concernant les balances de paiements,