
Anesthésie locorégionale 101
identique à celle du bloc fémoral au cours des 24premières heures; au-delà de 
cette période, la qualité de l’analgésie n’est pas établie.
La questionprincipale concernant la place du bloc au canal des adducteurs 
pourrait se poser ainsi : doit-il être au «centre de l’analgésie», tout comme le bloc 
du nerf fémoral? Doit-il, à lui seul, offrir une analgésie sufsante et prolongée ?
Ce bloc s’inscrit dans un principe plus large qui associe analgésie et réhabilita-
tion précoce après chirurgie. Il se présente alors comme «une» des techniques de 
l’analgésie multimodale à mettre en place et non plus comme «la principale» tech-
nique. L’association d’une inltration chirurgicale au bloc du canal aux adducteurs, 
améliore signicativement la qualité de l’analgésie[28,30]. La complémentarité des 
analgésies «chirurgicale» et «anesthésique» supporte parfaitement ce principe 
de multimodalité.
Une seconde questionpourrait également se poser : existe-t-il un intérêt à une 
reprise précoce de la marche? 
De  nombreux  acteurs  du  monde  médical  poussent  vers  une  réhabilitation 
rapide, synonyme de réduction des durées de séjour et bénéces économiques. 
Au-delà  de  ces  considérations,  la  reprise  de  la marche  aurait  un  impact direct 
sur la qualité de l’analgésie ainsi que sur les complications thromboemboliques 
postopératoires,  conrmant  ainsi  son  intérêt [32, 33].  Elle  est  aussi  source  de 
satisfaction importante chez les patients.
Pour l’analgésie de la chirurgie de la prothèse de genou, le bloc du canal des 
adducteurs ne  remplacerait donc  pas  le bloc  du nerf  fémoral  mais se  placerait 
comme la réponse à l’évolution de  sa  prise en charge postopératoire. En  effet, 
chirurgiens et anesthésistes, tendent vers la préservation de la fonction musculaire 
du quadriceps en postopératoire. Ceci an, d’une part, d’augmenter la sécurité 
de l’analgésie locorégionale (éviction des chutes), et d’autre part, an d’offrir au 
patient une récupération rapide et améliorée. Dans cette optique, le bloc du canal 
des adducteurs trouve toute sa légitimité.
An  de  prolonger  l’analgésie  les  jours  suivant  la  chirurgie,  l’utilisation  d’un 
cathéter a été proposée[24,26,34,35]. Les résultats sont encourageants; les 
modalités  d’utilisation  de  ce  cathéter  (durée  –  modes  d’administration)  restent 
néanmoins à dénir. Par ailleurs, la place de ce cathéter face à  son concurrent 
direct, le cathéter d’inltration mis en place par les chirurgiens, doit être précisée. La 
réalisation de blocs itératifs a également été envisagée en cas de rebond douloureux 
important apparaissant 24h et 36h après de la chirurgie[36]. L’association de 
l’effet antalgique et du respect de la fonction du muscle quadriceps serait là encore 
très intéressante.
Le bloc du canal des adducteurs a nalement été évalué pour la gestion de 
l’analgésie postopératoire après chirurgie arthroscopique du genou. Son intérêt 
n’est pas retrouvé pour tous les gestes arthroscopiques; seule la chirurgie de la 
partie médiane du genou pourrait être indiquée[37,38].
CONCLUSION
Le bloc du canal des adducteurs trouve sa légitimité dans la volonté des chirur-
giens comme des anesthésistes de respecter au maximum la fonction musculaire 
en postopératoire immédiat de chirurgie prothétique du genou an de permettre 
une reprise précoce de la marche. Néanmoins, avant d’envisager un changement