CESER de Basse-Normandie L'avenir des villes moyennes dans le développement
de la Basse-Normandie
Avis 3
QU'ENTEND-T-ON PAR VILLE MOYENNE ?
20 villes moyennes au cœur des territoires bas-normands
Au niveau national, les villes moyennes sont regroupées au sein d'une association, la
Fédération des Maires des Villes Moyennes
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qui concerne l'ensemble des villes dont
la population de la ville-centre (en général la commune la plus peuplée) est comprise
entre 20 000 et 100 000 habitants. La DATAR
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privilégie plutôt une approche par aire
urbaine pour prendre en compte la dynamique de périurbanisation (étalement urbain)
qui transforme l'espace et caractérise le mode de développement des villes, en se
calant sur la fourchette d'appartenance à la FMVM. En intégrant la population vivant
dans la couronne périurbaine, la DATAR retient ainsi la tranche de 30 000 à
150 000 habitants pour caractériser les villes moyennes, mais le plafond a été
toutefois relevé à 200 000 habitants car ce seuil est souvent retenu pour délimiter les
grandes villes en France et en Europe. D'après cette définition, la Basse-Normandie
ne compte que 6 villes moyennes, Cherbourg, Alençon, Saint-Lô, Lisieux, Flers et
Granville.
Cette approche ne reflète pas toutefois la réalité du territoire régional. A l'image du
Grand Ouest, la Basse-Normandie est en effet constellée de bourgs et de villes qui
couvrent l'ensemble du territoire. De tailles très variées, les villes constituant
l'armature urbaine sont plutôt perçues comme des petites villes au niveau national
(villes-centres dont la population varie entre 3 000 et 20 000 habitants
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), mais elles
apparaissent comme des "grandes villes pour des horizons normands
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". Bien dotées
en commerces, services et infrastructures, elles rayonnent localement sur de vastes
territoires et jouent un rôle moteur dans l'économie régionale.
Le CESER de Basse-Normandie a donc tenu à élargir le champ des villes moyennes
(vision plus extensive) en tenant compte du maillage territorial, du poids économique
et du rayonnement des pôles sur le territoire. En incluant Nogent-le-Rotrou en Eure-
et-Loir dont l'aire urbaine s'étend sur le Perche ornais, l'organisation territoriale de
l'emploi et des services
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a permis ainsi d'identifier 20 villes moyennes dans la région.
En écartant Caen et Cherbourg en raison de leur taille et de leurs spécificités, ainsi
qu’Hérouville-Saint-Clair
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située dans l’agglomération de Caen, les villes moyennes
regroupent, du fait de leur caractère structurant, l'ensemble des pôles urbains de la
région, ainsi que les pôles d'emploi de l'espace rural de plus de 4 000 emplois
rayonnant sur un bassin de vie
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de plus de 15 000 habitants. Au total, les villes
moyennes concentrent un tiers de la population régionale et constituent le cœur des
territoires bas-normands.
Les villes moyennes bas-normandes (par ordre de taille)
Alençon, Saint-Lô, Lisieux, Flers, Granville, Vire, Argentan, Bayeux, Trouville-sur-
Mer, Nogent-le-Rotrou, L'Aigle, Avranches, Coutances, Honfleur, Dives-sur-Mer,
Falaise, Carentan, Condé-sur-Noireau, Mortagne-au-Perche et Valognes.
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FMVM : Fédération des Maires des Villes Moyennes.
4
DATAR : Délégation interministérielle à l'Aménagement du Territoire et à l'Attractivité Régionale.
5
Seuil d’adhésion retenu pour l’Association des Petites Villes de France (APVF).
6
Armand FREMONT dans son Atlas consacré à la Normandie (1977).
7
"Territoires vécus", INSEE - DATAR - INRA - Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche et des
Affaires rurales.
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Incluse dans l’unité urbaine de Caen, la commune d’Hérouville-Saint-Clair compte 22 300 habitants en 2008.
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Pour les définitions concernant les "pôles urbains", les "aires urbaines", les "pôles d'emploi de l'espace rural"
et les "bassins de vie", se référer à l'encadré "Monde urbain et espace rural - Quelques définitions" p XX du
rapport d'études ("Préambule").