88 C. BLONDEL
pour i∈Nsont évidemment des idéaux de Zp. Ce sont les seuls. Soit
en effet Aun idéal non nul de Zpet posons a= inf{vp(x)|x∈A};
c’est un entier positif ou nul et A⊆paZp. Si z∈Aa pour valuation a,
alors vp(zp−a)=0donc pa∈zZpet A=paZp.
Ainsi Zpest principal et possède un unique idéal maximal pZp.
Le quotient Zp/pZpest un corps, appelé corps résiduel de Qpet iso-
morphe à Z/pZ: l’homomorphisme
X
i>0
aipi7−→ a0(ai∈ {0, . . . , p −1})
passe au quotient en un isomorphisme de Zp/pZpsur Z/pZ.
Soit χun homomorphisme continu du groupe additif Qpdans C×.
Son image est réunion des images des sous-groupes additifs piZppour
i∈Z. Ces sous-groupes sont compacts : leurs images par χsont des
sous-groupes compacts de C×, donc contenus dans U, sous-groupe
des nombres complexes de module 1.
D’autre part soit Uun voisinage ouvert de 1dans C×ne contenant
pas de sous-groupe non trivial. Son image inverse χ−1(U)est un ou-
vert de Qp: elle contient le sous-groupe piZppour iassez grand. Le
noyau de χcontient donc un sous-groupe de la forme pjZp.
Enfin, les groupes quotients piZp/pjZp, pour i6j, sont des p-
groupes, isomorphes à Z/pj−iZ. Il en résulte que l’image de χdans U
est contenue dans le sous-groupe des racines de l’unité d’ordre une
puissance de p.
On appelle caractères de Qples homomorphismes continus du
groupe additif Qpdans C×.
1.e. Le groupe multiplicatif Q×
p.Un système fondamental de voi-
sinages de l’unité dans Q×
pest formé des sous-groupes (multiplicatifs)
Ui= 1 + piZp,i>1, qui sont ouverts et compacts. Pour j>i>1,
les groupes quotients Ui/Ujsont des p-groupes finis.
De plus Q×
ppossède un unique sous-groupe ouvert compact maxi-
mal, le groupe U0=Z×
pdes unités p-adiques, formé des éléments de
valeur absolue 1. (Le seul sous-groupe compact de R+×est {1}!) C’est
bien sûr le groupe des éléments de Zpqui sont inversibles dans Zp.
Le groupe U0/U1=Z×
p/(1 + pZp)est cyclique d’ordre p−1: il est
isomorphe au groupe multiplicatif (Z/p Z)×. Ses éléments peuvent se