
surveillance post-interventionnelle). De plus, l’anesthésie pour l’endoscopie digestive est pour
nous une des anesthésies les plus compliquée car :
- Elle se réalise dans 98 % des cas hors des blocs opératoires et de leur cadre rassurant
pour l’anesthésiste,
- Elle nécessite une attention toute particulière puisque l’on effectue « un dosage » de
l’anesthésie afin que le patient dorme suffisamment pour supporter le geste avec une
perte de conscience, tout en conservant une ventilation spontanée suffisante pour
assurer une oxygénation suffisante, c’est ce que l’on appelle habituellement une
« petite » anesthésie ou sédation.
Pour toutes ces raisons la consultation d’anesthésie est obligatoire comme avant tout acte
nécessitant notre participation et représente très certainement le moment clé de notre prise en
charge. En effet, c’est au cours de la consultation que sera évaluée le risque anesthésique du
patient et décidée la technique d’anesthésie : sédation ou anesthésie générale avec intubation.
L’anesthésiste est, comme le généraliste, une bête curieuse voulant tout savoir sur le patient.
Si je voulais caricaturer je dirais que « le gastro-entérologue ne s’intéresse pour le patient
qu’à l’indication de l’examen et l’anesthésiste à tout le reste : état cardio-vasculaire,
respiratoire, endocrinien… » C’est pour cela qu’il ne faut pas hésiter à faire un courrier
spécifiquement destiné à l’anesthésiste pour présenter les antécédents et traitements du
patient, en particulier les antiagrégants et anticoagulant.
Le caractère habituellement non urgent de ces examens nous pousse à une extrême vigilance
quant à l’évaluation de l’état de santé du patient, l’évaluation de leur risque cardiaque et
respiratoire et l’équilibration de leur traitement. C’est pour cela que nous pouvons facilement
être emmené à reporter l’examen pour avoir un complément d’information. Il ne s’agit pas
alors d’une contre-indication à une anesthésie.
Dans le cas où le risque lié à l’anesthésie est supérieur au bénéfice attendu de l’examen se
pose la question des alternatives : si une endoscopie diagnostique haute peut se faire dans
certains cas sous anesthésie locale (anesthésie simple du pharynx), les endoscopies
diagnostiques basses requièrent une anesthésie. Dans ce cas anesthésiste et gastro-entérologue
peuvent décider de proposer un alternative comme la coloscopie virtuelle ou plus récemment
un examen par vidéo-capsule. En revanche, si le bénéfice attendu est supérieur au risque
comme le traitement d’une lésion cancéreuse par voie endoscopique et non par chirurgie chez
un patient fatigué par exemple, l’anesthésie est envisagée. En résumé, il n’existe pas de
contre-indication à l’anesthésie si l’indication de l’examen et/ou du geste est justifiée.