Les Échinodermes et les Céphalochordés © Houseman – page 2
détecter des caractéristiques qui sont propres à un deuxième groupe important
d'animaux triploblastiques, les deutérostomiens, parmi lesquels nous retrouvons aussi
les vertébrés.
On pense souvent qu'une existence sessile est désavantageuse d'un point de vue
évolutif. En effet, ce mode de vie nécessite un mécanisme provoquant des courants
aqueux qui apportent les aliments qui doivent être capturés vers l'intérieur de l'animal.
D'autre part, ce mode de vie nécessite également l'existence d'un mécanisme de
défense qui fera en sorte que l'organisme ne servira pas de proie au premier prédateur
venu. Une existence sessile demande aussi la capacité de détecter et de répondre à tous
les changements du milieu ambiant, venant de toutes les directions. Par conséquent,
les animaux à symétrie radiale possèdent des systèmes nerveux diffus.
Si, par le passé, les Échinodermes ont été les animaux dominants, et que seulement
une faible proportion des espèces connues existent encore aujourd'hui, c'est donc dire
que les conditions passées devaient être particulièrement favorables. Ceci a
probablement été le cas. Les premiers Échinodermes étaient pédiculés avec leur orifice
buccal orienté vers le haut et leurs bras ouverts comme des éventails sophistiqués. À
cette époque, les océans étaient riches en petits organismes qui, lorsque morts, se
déposaient au fond. Ces organismes étaient alors piégés par les pieds ambulacraires
des Échinodermes ancestraux et passaient par le sillon ambulacraire vers l'orifice
buccal. Au cours de l'évolution l'orientation de ces animaux s'est inversée. Le pied
s'est trouvé impliqué dans la locomotion plutôt que dans le piégeage des aliments,
tandis que l'orifice buccal s'est retrouvé orienté vers le bas dans le substrat. Bien que la
forme du corps fût déjà établie, il existait encore une certaine plasticité dans
l'apparence. Plusieurs espèces d'Échinodermes ont développé une symétrie bilatérale
chez l'adulte mais la capacité locomotrice demeure minimale puisqu'elle est liée au
système ambulacraire.
Asterias
Les étoiles de mer (astéries) disponibles dans le commerce appartiennent au genre
Asterias. Il s’agit généralement des espèces Asterias forbesi, l’Étoile commune, ou
Asterias vulgaris, l’Étoile pourpre. Ces deux espèces vivent le long de la côte
atlantique dans des cuvettes intertidales ou sur la surface de rochers au-dessus et en
dessous du niveau des marées. A. vulgaris vit généralement au nord de Cape Cod, et
A. forbesi au sud de Cape Cod. Les deux espèces sont presque sessiles et se déplacent
lentement au fond de l’océan à l’aide de centaines de pieds ambulacraires. Aussi
incroyable que cela puisse paraître, ces deux espèces sont des prédateurs qui
poursuivent et chassent leurs proies! Si le prédateur est aussi lent, alors il faut que sa
proie soit encore plus lente. Cela explique pourquoi ces deux espèces d’étoile de mer
se nourrissent souvent de palourdes. Si la palourde est suffisamment petite, elle est
avalée entière. Sinon, l’étoile de mer fait sortir son estomac, l’introduit à l’intérieur de
la coquille de la palourde, et celle-ci est liquéfiée avant d’être consommée.