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On s’attend à ce que le vaccin confère une protection de longue durée non seulement aux
personnes vaccinées mais aussi aux membres de leur famille et autres proches qui
auraient pu être exposés à la maladie. Cette protection élargie est rendue possible du fait
que le vaccin réduit la transmission de la bactérie.
Le vaccin sera disponible à un prix moins élevé que celui d’autres vaccins antiméningo-
cocciques, et à un prix nettement inférieur que celui d’autres vaccins de dernier cri
récemment introduits en Afrique.
On s’attend à ce que le vaccin soit particulièrement efficace chez les enfants de moins de 2
ans qui ne sont pas protégés par les vaccins polyosidiques conventionnels.
Ce vaccin protégera-t-il contre tous les méningites à méningocoques?
Non, MenAfriVac ne protégera que contre la méningite due au méningocoque A – le groupe qui est
responsable de 80 % à 85 % des épidémies de méningite en Afrique. Le vaccin ne protégera pas
contre les autres bactéries porteuses de méningites (pneumocoque, Haemophilus influenzae) ni
contre les autres groupes méningococciques (C, W135, X, Y). Des vaccins conjugués protégeant
contre ces autres groupes ne sont pas encore indisponibles (X), ou ils sont bien trop chers pour les
pays africains (A, C, W135 et Y). On espère cependant qu’en alliant recherche, développement et
négociation des prix, on arrivera, dans le futur, à rendre ces vaccins disponibles dans les pays en
voie de développement
Comment le vaccin a-t-il été développé ?
Le nouveau vaccin a été développé grâce au Projet Vaccins Méningite (MVP), un partenariat entre
PATH et l’OMS. Le projet repose sur un transfert de technologie pour la fabrication du vaccin,
transfert qui s’est opéré entre d’une part le Laboratory of Bacterial Polysaccharides du Center for
Biologics Evaluation and Research (CBER, un centre de la Food and Drug Administration
américaine), et Serum Institute of India Ltd d’autre part. Le projet a été créé en 2001 avec un
financement de la Fondation Bill & Melinda Gates. La mission du MVP est d’éliminer les épidémies
de méningite en tant que problème de santé publique en Afrique sub-saharienne par le
développement, les études cliniques, l’introduction et l’utilisation à grande échelle de vaccins
conjugués contre la méningite.
Les études cliniques ont débuté en 2005 et se sont déroulées en Gambie, au Ghana, en Inde, au
Mali et au Sénégal. Elles ont toutes démontré que le vaccin est sûr et très immunogène.
Quel est le coût du vaccin ?
Le coût de développement est de moins de 50 centimes USD la dose, un prix suffisamment bas
pour permettre son introduction à grande échelle dans la ceinture africaine de la méningite.
Introduction
Quel est le calendrier d’introduction du vaccin dans la ceinture méningitique ?
Le vaccin a été introduit dans 3 pays africains en décembre 2010 : le Burkina Faso (campagne
terminée), le Mali et le Niger (fin des campagnes prévue fin 2011). Les 3 prochains pays qui
introduiront le vaccin sont le Cameroun, le Nigeria et le Tchad. L’introduction du vaccin dans ces 3
pays se fera également par étapes, dont la première aura lieu en automne 2011. On espère que
tous les pays de la ceinture utiliseront le vaccin d’ici 2016.
Pourquoi commencer avec des campagnes de vaccination de masse ?
La stratégie qui consiste à introduire le vaccin antiméningococcique conjugué A lors de
campagnes de vaccination de masse ciblant les sujets âgés de 1 à 29 ans (la tranche d’âge la plus
à risque) vise à réduire de manière forte et immédiate le portage et la transmission de la bactérie
et, par là-même, à faire rapidement chuter le taux de morbidité et mortalité associé à la maladie.
Puisque d'importants groupes de population seront vaccinés en un laps de temps court, les