Mississippi (fleuve)
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Le Mississippi appelée Mississipi, Missisipi ou Ri-
vière Saint Louis durant la période de la Louisiane
Française.[1][2][3] est un fleuve situé en Amérique du Nord
traversant la partie centrale des États-Unis. Il coule du
nord du Minnesota au golfe du Mexique et son cours a une
orientation méridienne. Le Mississippi a une longueur
de 3 780 km[4] : seul l'un de ses affluents, le Missouri,
est plus long en Amérique du Nord. La longueur cu-
mulée de ces deux cours d'eau, qui dépasse les 6 800
km[5],[6], et la superficie du bassin versant font du Mis-
sissippi l'un des fleuves les plus importants du monde et
du Missouri-Mississippi l'un des bassins fluviaux les plus
grands du monde. Pendant l'époque précolombienne, le
Mississippi constituait déjà une voie de navigation dont
le cours supérieur est appelé par les Ojibwés misi-ziibi,
qui signifie « grand fleuve »[7], repris en 1666 en français
sous la forme Messipi. Supervisé par la Mississippi Val-
ley Division et une commission fédérale créée en 1879,
le fleuve reste encore aujourd'hui un élément fondamental
de l'économie et de la culture américaine.
1 Géographie
1.1 Le fleuve et ses affluents
1.1.1 Description du cours
Le Mississippi à Minneapolis.
La source du Mississippi est située à l'extrémité nord du
lac Itasca[8] (au nord du Minnesota), à 450 mètres au-
dessus du niveau de la mer. Le fleuve atteint rapidement
les 220 mètres après les Chutes de Saint Anthony près de
Minneapolis. Il est rejoint par l'Illinois et le Missouri, à
Saint Louis et par l'Ohio àCairo.
On peut diviser le cours du fleuve en deux parties :
le « Mississippi supérieur » (Upper Mississippi), de
sa source jusqu'au confluent avec l'Ohio ;
le « Mississippi inférieur » (Lower Mississippi), de
l'Ohio jusqu’à son embouchure.
Éventuellement, une troisième partie, le « Mississippi
moyen » (Middle Mississippi), formée par la section aval
du « Mississippi supérieur », peut s’insérer entre les deux
premières, entre le confluent avec le Missouri et celui
avec l'Ohio.
Lac de bras mort formé par un méandre délaissé du Mississippi
Le fleuve décrit de nombreux méandres, en particulier
entre Memphis et le delta. La plupart appartiennent à la
catégorie des méandres de plaine alluviale[9] : cela signifie
qu'ils se déploient dans le lit majeur du fleuve de façon ir-
régulière et divaguent librement dans la plaine[10] ; il s’agit
de méandres très mobiles qui concernent des secteurs hu-
mides ou abandonnés comme les bayous dans le Sud[11].
En plusieurs endroits, certains méandres se sont recoupés
et ont laissé des bras morts[12] ou lacs de bras morts[13].
La partie inférieure du Mississippi est complexe : bayous,
lacs,fluents,affluents
1.1.2 Bassin hydrographique
Article détaillé : bassin du Mississippi.
Le bassin hydrographique du Mississippi est le plus grand
d'Amérique du Nord et le troisième du monde, derrière
celui de l'Amazone et du Congo. Sa superficie totale est
1
21 GÉOGRAPHIE
Le bassin du Mississippi et ses principaux affluents
de 3 238 000 km2[5], soit un tiers du territoire américain
et plus de six fois celui de la France métropolitaine. Le
bassin-versant du Mississippi englobe complètement 31
États américains et deux provinces canadiennes[14]. Il est
divisé en six sous-bassins, qui correspondent aux cours
inférieur et supérieur, ainsi qu'aux affluents les plus longs :
le Missouri (4 370 km), l'Arkansas, l'Ohio, etc. Enfin,
la plaine inondable du système fluvial mesure environ 90
000 km2[5]. Plus de 72 millions de personnes vivent dans
le bassin du Mississippi[15], soit un Américain sur quatre.
Le Mississippi draine la plus grande partie de la
zone comprise entre les Montagnes Rocheuses et les
Appalaches, sauf la partie proche des Grands Lacs. Il
traverse ou longe dix États - Minnesota,Wisconsin,
Iowa,Illinois,Missouri,Kentucky,Arkansas,Tennessee,
Mississippi et Louisiane – avant de se jeter dans le Golfe
du Mexique, 160 km à l'aval de La Nouvelle-Orléans. Une
goutte de pluie tombant dans le lac Itasca met environ 90
jours à rejoindre le Golfe du Mexique.
1.1.3 Régime hydrologique et débit
Le Mississippi est un fleuve au débit important et aux
crues puissantes, compte tenu de la nature du bassin qu'il
arrose[16]. Ce dernier appartient en effet à la zone tem-
pérée et non à la zone intertropicale comme l'Amazone
ou le Congo. Ces fleuves ont un débit bien supérieur à ce-
lui du Mississippi, ce qui s’explique par l'abondance des
précipitations qui tombent sur leur bassin.
Le régime hydrologique du Mississippi est complexe car
le fleuve est alimenté par des affluents très diérents :
le cours supérieur connaît un régime pluvio-nival tandis
que le cours inférieur traverse une région subtropicale
humide[17]. Le Mississippi reçoit les eaux du Missouri qui
sont gonflées par la fonte des neiges des Montagnes Ro-
cheuses au printemps. Sa partie inférieure est alimentée
par des pluies abondantes en été et au début de l'automne,
avec des risques cycloniques sur la partie la plus méridio-
nale.
Par conséquent, le bit du Mississippi se caractérise par
de grandes variations en fonction du lieu et de la sai-
son : il est généralement compris entre 8 000 m3/s, et
50 000 m3/s. À l'embouchure, le débit moyen est de 18
000 m3/s[5],[17], ce qui est beaucoup pour un fleuve situé
dans la zone tempérée : le Mississippi se place au sixième
rang mondial pour le débit[18]. Mais en période de crue,
le débit peut monter facilement à 70 000 m3/s, voire 300
000 m3/s, mesurés au moment de la crue de 1927[19]. La
rivière Ohio contribue pour plus de la moitié au débit to-
tal du Mississippi (8 000 m3/s[5],[17]). Mentionnons en-
fin que le module spécifique du Mississippi, rapporté à
l'étendue de son bassin hydrographique, est de 5,9 litres
par seconde et par km|2[5].
Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Vicksburg
(Données calculées de 1965 à 1983)
1.1.4 Transport des charges
Le Mississippi charrie des alluvions, des sables et des
graviers qui proviennent en grande partie des Montagnes
Rocheuses[20]. La charge solide déversée dans le Golfe
du Mexique est comprise entre 312 et 450 millions de
tonnes par an[21]. C'est par ces matériaux que se forment
les nombreuses îles et le delta du Mississippi. Sur la plus
grande partie du Mississippi, la pente est moyenne ou
faible, si bien que les dépôts sédimentaires sont relative-
ment importants. Cette charge est mixte, composée de
particules en suspension et de charge de fond. Au total et
sur une année, le fleuve transporte 131 millions de tonnes
de matières en solution dans l'eau, soit deux fois moins
que l'Amazone.
1.2 Milieux naturels
Le fleuve Mississippi et sa plaine alluviale abritent une
faune et une flore très riches qui composent le plus
grand système continu de marécages du continent nord-
américain. Au moins 260 espèces de poissons soit un
quart de toutes les espèces vivant en Amérique du
Nord[22]. Le fleuve sert de couloir de migration pour de
nombreux oiseaux. Sur le cours inférieur du Mississippi,
on a pu dénombrer 60 espèces diérentes de moules. Le
cours supérieur abrite plus de 50 espèces de mammifères
et 145 espèces d'amphibiens et de reptiles[22] (dont le
bre alligator dont l'espèce prospère à nouveau après
avoir été menacée d'extinction au milieu du XXesiècle).
Dans toute la vallée du Mississippi et sous toutes les la-
titudes, on trouve des mammifères à fourrure tels que
le castor, le raton laveur, la loutre de rivière, le vison
d'Amérique, le renard roux, le rat musqou encore
la mouffette rayée. D'autres animaux sont communs en
Amérique du Nord : le coyote, le cerf de Virginie,
l'écureuil gris, le tamia ra, le petit polatouche ou en-
core le lynx.[réf. nécessaire]
Quelques mammifères présents dans la vallée du
1.2 Milieux naturels 3
Mississippi :
Raton laveur
Loutre de rivière
Tamia rayé
Tatou à neuf bandes
1.2.1 Préservation des milieux naturels
De nombreuses portions du fleuve sont préservées grâce à
des réserves naturelles et beaucoup d'espaces sont encore
boisés et inondés[23]. L’écosystème du cours supérieur du
Mississippi est protégé par l’Upper Mississippi River Na-
tional Wildlife and Fish Refuge qui s’étend de Wabasha
(Minnesota) àRock Island (Illinois) sur un parcours de
près de 500 km. Cette réserve couvre environ 80 000 hec-
tares sur quatre États différents. Elle préserve des milieux
très divers (marais, zones humides de bras de décharge,
lacs, forêts de plaine alluviale, plages de sable et versants).
Cependant, l’environnement fluvial a été transformé par
l’Homme pour les nécessités de la navigation et du déve-
loppement économique : une grande partie de la plaine
alluviale est intensivement cultivée et les affluents dé-
versent d’importantes quantités d’alluvions, d’engrais et
de pesticides dans le Mississippi. Les agglomérations et
les zones industrielles riveraines représentent aussi une
source de pollution. Cependant, selon une étude me-
née par l'USGS, les rejets d'eaux usées ont diminué en
amont de Saint Louis depuis l'adoption du Clean Wa-
ter Act en 1972[24]. La situation est moins satisfaisante à
Saint Louis où les concentrations de coliformes sont im-
portantes. Les concentrations de pesticides et d'herbicides
viennent de l'activité agricole : elles augmentent en aval
de la confluence avec le Missouri, ce dernier drainant la
région céréalière des Grandes Plaines. L'EDTA, utilisé
dans de l'industrie du papier, la photographie ou l'agro-
alimentaire, est moins présent dans le Mississippi que
dans les grands fleuves d'Europe[24]. Les PCB persistent
dans les sédiments malgré leur interdiction. Une partie de
l'azote et du phosphore présents dans le cours inférieur
provient de l'Ohio qui draine des régions industrielles et
agricoles.
1.2.2 Source
Le secteur du Mississippi situé en amont de Minneapolis,
dans le Minnesota, est proche de la source du fleuve[25].
Le fleuve naît au nord du lac Itasca à environ 450 mètres
d'altitude. Le climat de cette région est marqué par la
continentaliet l'influence des masses d'air polaire en hi-
ver. Le Mississippi est donc souvent gelé en hiver. À sa
source, le Mississippi n’est qu’une petite rivière aux eaux
claires ; mais à mesure qu’il s’éloigne, le fleuve grandit,
se charge en alluvions et en particules organiques pour
La source du Mississippi au lac Itasca.
devenir brun rougeâtre. Il perd progressivement son ca-
ractère naturel et sauvage. Cette première partie du fleuve
descend le plus grand dénivede son parcours. Elle tra-
verse des zones marécageuses, des lacs et des rapides peu-
plés de nombreuses espèces de poissons, d'oiseaux et de
mammifères à fourrure. La végétation de ce secteur in-
clut des pins, des aulnes, du riz sauvage et des colonies
de massettes. Entre les villes d’Aitkin et de Brainerd,
le cours d’eau traverse une région de collines, de reliefs
morainiques couverts de forêts, de plaines d’origine gla-
ciaire et des secteurs dunaires et marécageux. Avant leur
exploitation par l’Homme, les forêts de conifères recou-
vraient cette région.
1.2.3 Le cours supérieur
Les chutes de Saint Anthony.
Le cours supérieur du Mississippi (Upper Mississippi Ri-
ver) va des chutes de Saint Anthony (à Minneapolis) à
l’embouchure de l’Ohio, ps de la ville de Cairo dans
l’État de l’Illinois. Il parcourt 1 462 km en suivant glo-
balement une direction sud-est. Le régime du fleuve est
pluvio-nival avec des crues au printemps et des pluies ora-
geuses en é[17]. Le lit s’élargit considérablement après la
confluence du Minnesota. Le fleuve traverse une vallée
41 GÉOGRAPHIE
profonde creusée dans des couches sédimentaires dans
une région qui n’a pas été affectée par les glaciers du
Wisconsin. Le lac Pépin, qui s’est formé il y a environ 9
500 ans, s’étend sur 35 km de long pour une profondeur
moyenne de cinq mètres. Il a la capacité de retenir une
partie des sédiments et de la pollution venant de l’amont.
Juste au nord de Saint Louis, le Missouri se jette dans
le Mississippi en venant l’ouest. Les eaux du Missouri
sont chargées en sédiments et en particules arrachées par
l’érosion. Dans les années 1950-1960, la construction de
grands barrages dans le bassin hydrographique du Mis-
souri a formé des réservoirs qui piègent les alluvions. Les
aménagements humains ont grandement affecté le Mis-
sissippi supérieur et sa plaine alluviale.
La confluence de l'Ohio et du Mississippi.
Le fleuve a reçu plus de sédiments, tandis que le ruisselle-
ment a augmenté du fait de l’urbanisation et du drainage
des marais. L’endiguement et la canalisation ont accru
la sédimentation du lit fluvial. La plaine alluviale a éga-
lement été transformée par l’érection de levées afin de
protéger les installations humaines des inondations. Les
terres agricoles ont depuis longtemps supplanté les zones
marécageuses et les forêts ; ces dernières sont désormais
restreintes aux rives du fleuve, aux îles et ne mesurent plus
que quelques kilomètres de large. Cependant, les efforts
pour classer des portions des rives en réserve naturelle
protégée ont permis de sauvegarder 800 km2de la vallée
du cours supérieur du Mississippi[26]. Les principales es-
sences d’arbres sont : l’érable argenté, le frêne vert, l’orme
blanc, le saule noir, le liard, l’érable à giguère, le bouleau
noir, le micocoulier, etc. La végétation aquatique com-
prend les massettes, le potamot, l’élodée, l’herbe à la bar-
botte, etc. La salicaire commune est une plante d’origine
européenne, introduite au début XXesiècle sur les rives
du Mississippi.
1.2.4 Le cours inférieur
Le cours inférieur (Lower Mississippi River) coule au sud
de la confluence avec le Missouri. Le Mississippi conti-
nue sa trajectoire vers le sud-ouest, puis le sud après la
confluence avec l'Arkansas. La plaine alluviale se carac-
térise par de nombreux méandres chargés de vase qui
multiplient par trois la longueur du cours[5]. Il s’agit d’un
secteur relativement large, en pente douce vers le Golfe
du Mexique, dominé par des terrasses alluviales peu éle-
vées. Les altitudes sont faibles, en général quelques di-
zaines de mètres au-dessus du niveau moyen de la mer.
En dehors des secteurs défrichés, il subsiste de grandes
zones de marais et de forêts. On trouve également de
nombreux lacs de bras mort et des méandres de grande
amplitude. Au sud de Cairo, la plaine alluviale s’élargit et
devient moins profonde à cause de l’érosion des couches
tertiaires appelées « écores » (angl. blus)[5]. Dans le bas-
Mississippi, de nombreux affluents coulent parallèlement
au fleuve sur une assez grande distance, avant de se jeter
finalement dans le fleuve. Le sud du Mississippi est sou-
mis à un climat tropical marqué par les cyclones à la fin
de l'été et au début de l'automne. Le gel hivernal épargne
généralement cette région. Le paysage se caractérise par
des zones humides et marécageuses, souvent insalubres,
dans le delta du Mississippi et le bayou : il s’agit de bras
et de méandres abandonnés par le fleuve et qui forment
de longues voies d'eau stagnante et constituent un réseau
navigable de plusieurs milliers de kilomètres.
1.2.5 Delta du Mississippi
Article détaillé : Delta du Mississippi.
Le delta du Mississippi couvre une superficie de 75 000
Le delta du Mississippi, vu de l'espace (fausses couleurs)
km2(plus de 400 km de largeur d'est en ouest, plus de
200 km de profondeur du nord au sud[27]), sur laquelle
vivent quelque 2,2 millions d’habitants, la plupart vivant
dans l’agglomération de La Nouvelle-Orléans[28]. Pour-
tant, comparé à d’autres deltas, la densité de la région est
relativement faible.
2.1 Lutte contre les inondations 5
L'embouchure du Mississippi s’est déplacée plusieurs
fois. En 5 000 ans, le fleuve a changé neuf fois
d'embouchures et l'actuelle ne date que du Xesiècle.
Quand un canal a été construit au début du XIXesiècle,
le fleuve a cherché à rejoindre le lit et l'embouchure de la
rivière Atchafalaya, à 95 km de La Nouvelle-Orléans.
Dans les années 1950 et 1960, une structure de régula-
tion appelée structure de régulation des eaux d'Old Ri-
ver (Old River Control Structure) fut construite par l'US
Army Corps of Engineers au défluent du Mississippi et
de l'Atchafalaya afin de préserver la distribution de l'eau
entre les deux cours, à 70 % et 30 %, respectivement.
L'ouvrage a été conçu pour arrêter l'augmentation du dé-
bit coulant depuis le Mississippi dans l'Atchafalaya, en
raison du trajet plus court, au dénivelé de plus en plus
grand, de ce dernier vers le golfe du Mexique. Le com-
plexe est situé à 506 km en amont de l'embouchure dans
le golfe du Mexique.
Le delta du Mississippi progresse environ de 100 mètres
par an, alimenté par les 730 millions de tonnes d'alluvions
qu'il dépose à raison de 60 centimètres par an sur le fond
de son lit, ce qui nécessite un dragage constant pour as-
surer la navigation. Ces dépôts forment un immense cône
de déjection qui gagne facilement sur les eaux du golfe
du Mexique en raison de la faible profondeur des eaux et
de la faible amplitude des marées[5]. La vase et les argiles
empêchent le fleuve de serpenter[29].
La plaine deltaïque du Mississippi inclut les marécages
côtiers de la Louisiane et couvre 28 568 km2[30]. Elle
se caractérise par un réseau complexe de bras et de le-
vées naturelles qui rayonnent à partir du fleuve en aval de
Bâton-Rouge.
2 Aménagements du fleuve et leurs
conséquences
Les grands travaux d'aménagement du Mississippi et de
ses affluents ont un triple objectif : limiter les inondations,
favoriser la navigation et lutter contre l'érosion des berges.
Dès 1879, à la fin de la période de Reconstruction après la
guerre de Sécession, la Mississippi River Commission fut
établie, chargée des aménagements du fleuve, de la lutte
contre les inondations, et de favoriser le commerce et la
navigation.
Le Mississippi a malgré cela connu plusieurs inondations
causant des dégâts majeurs, dont notamment la crue de
1927 et, en amont et touchant également l'un des affluents,
le Missouri, la crue de 1993. Au printemps 2011, une
nouvelle crue majeure (en), durant plusieurs mois, toucha
le fleuve[31].
Le Mississippi, le Missouri et le fleuve Illinois pendant les
inondations de 1993 près de Saint Louis
2.1 Lutte contre les inondations
Les projets visant à réduire les eets des débordements
du Mississippi sont anciens et nombreux. Au début du
XIXesiècle, l’idée d’un endiguement du fleuve est pré-
pondérante : fondé dès 1775, le corps des ingénieurs de
l’armée des États-Unis (United States Army Corps of En-
ginneers) entreprend plusieurs études et de grands travaux
en 1812-1815. Il faut attendre les années 1860 pour voir
naître un débat entre ceux qui veulent endiguer le Mis-
sissippi (James Buchanan Eads par exemple) et ceux qui
ne veulent pas (Andrew Humphrey) ; la première option
l’emporte finalement. De grands travaux sont entrepris
entre 1875 et 1880 dans la région du delta. Aujourd'hui,
le Corps des ingénieurs de l'armée américaine entretient
ces digues pour conserver le cours habituel du fleuve.
Pourtant, le surélèvement des digues se réle inefficace
lorsque le niveau du fleuve augmente.
La crue de 1927 fait prendre conscience du problème :
on décide de transférer une partie des eaux du Mississippi
sur son affluent la rivière Atchafalaya (Project Flood). Des
travaux visent également déverser trop plein d'eau dans les
lacs du delta. Un système de stations permet également de
surveiller le niveau du fleuve et donner l'alerte en cas de
problème.
Le bassin hydrographique.
Le lit supérieur a été aménagé avec 37 barrages et écluses
(la plupart construits dans les années 1930), afin de main-
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