
familiale, selon le Dr Jean Bourbeau, directeur de lʼunité de
recherche respiratoire, épidémiologique et clinique à
lʼInstitut thoracique de Montréal. Il confirme que les
nouvelles données, provenant à la fois de ses collègues
pneumologues et de lʼICIS, montrent que la MPOC non
diagnostiquée et non maîtrisée est une des principales
causes dʼhospitalisation au Canada.
Il recommande aux médecins de commencer à envisager
quʼune infection isolée — comme une bronchite aiguë —
peut très bien être une complication dʼune MPOC
sous-jacente.
«La dyspnée, une modification des expectorations et la
toux sont des symptômes dʼexacerbation de la MPOC »,
précise le Dr Bourbeau, qui confirme que cette affection est
la principale cause dʼhospitalisation dans son
établissement.
« Une exacerbation, ou ce que certains pneumologues
appellent une crise pulmonaire liée à la MPOC, a les
mêmes conséquences quʼune crise cardiaque sur la qualité
de vie des patients, les réhospitalisations et la mortalité. »
Les crises pulmonaires sont à la MPOC ce que les crises
cardiaques sont à la maladie coronarienne — lorsquʼelles
entraînent une hospitalisation, elles ont des taux de
mortalité comparables. Selon des études
observationnelles, 8 % des patients meurent à lʼhôpital et
un patient sur quatre meurt dans lʼannée qui suit son
hospitalisation8,12,13.
Au Canada, les résultats dʼune étude portant sur une base
de données ontarienne (2000-2004) indiquent que le taux
de mortalité à un an est même plus élevé, souligne le
Dr Marciniuk, compte tenu que près du tiers des patients
âgés sont morts moins de 12 mois après une
hospitalisation pour cause de MPOC13.
« Au Canada, le taux de mortalité après une crise
pulmonaire liée à la MPOC est au moins aussi élevé que
celui relatif à une crise cardiaque », poursuit le
Dr Marciniuk.
Le taux de mortalité élevé sʼexplique du fait que la crise
pulmonaire nʼest pas uniquement un symptôme de la
MPOC, mais aussi un facteur qui accélère la progression
de la maladie, précise le Dr Bourbeau.
« Les crises pulmonaires causent des dommages
permanents; en effet, la fonction pulmonaire des patients
qui ont subi une crise ne sera plus jamais aussi bonne
quʼavant. »
Le moyen de stopper la détérioration des poumons
consiste à traiter la maladie sous-jacente.
« Il faut dʼabord traiter lʼexacerbation aiguë, puis
entreprendre un traitement à long terme de la MPOC pour
prévenir la survenue dʼautres crises. »
Cette stratégie doit sʼappuyer sur un plan dʼaction, ajoute le
Dr Bourbeau :
« En plus de leur prescrire les médicaments appropriés,
nous devons enseigner aux patients à reconnaître les
signes particuliers qui annoncent une exacerbation pour
eux et leur établir un plan dʼaction. »
En présence dʼun patient qui éprouve vraisemblablement
une crise pulmonaire, les médecins doivent apprendre à
réagir de la même manière quʼils le font devant un patient
qui subit une crise cardiaque, conclut le Dr Bourbeau.
Cas de MPOC non diagnostiqués lors de
lʼhospitalisation : une véritable source dʼinquiétude
Le Dr Ron Grossman, pneumologue au Credit Valley
Hospital à Mississauga, en Ontario, et professeur de
médecine à lʼUniversité de Toronto, affirme lui aussi que la
MPOC passe souvent inaperçue même lorsque les patients
sont hospitalisés pour une exacerbation.
« Une exacerbation, ou ce que certains
pneumologues appellent une crise
pulmonaire liée à la MPOC, a les mêmes
conséquences quʼune crise cardiaque sur
la qualité de vie des patients, les
réhospitalisations et la mortalité. »
Les crises pulmonaires sont à la MPOC ce que les
crises cardiaques sont à la maladie coronarienne
— lorsquʼelles entraînent une hospitalisation, elles
ont des taux de mortalité comparables. Selon des
études observationnelles, 8 % des patients
meurent à lʼhôpital et un patient sur quatre meurt
dans lʼannée qui suit son hospitalisation8,12,13.
Au Canada, les résultats dʼune étude portant sur une
base de données ontarienne (2000-2004) indiquent que
le taux de mortalité à un an est même plus élevé,
souligne le Dr Marciniuk, compte tenu que près du tiers
des patients âgés sont morts moins de 12 mois après
une hospitalisation pour cause de MPOC13.
4Le fardeau humain et financier de la MPOC