PROFESSION KINESITHERAPEUTE Septembre 2005
technologiques permettant une application pratique des ces principes (ACTIBACK®)), ouvre une
possibilité nouvelle de pratiquer pertinemment cette action neuro-musculaire à partir d’une
évaluation des qualités musculaires vertébrales.
En phase post-aiguë immédiate et sous une forme adaptée, ces exercices pratiqués
précocement, court-circuitent les mécanismes musculaires d’inhibition neuro-réflexe immédiats.
La réactivation musculaire complète alors avantageusement l’acte manuel de ré-équilibration
articulaire évitant l’instabilité vertébrale segmentaire et par conséquent les récidives et le
passage éventuel à la chronicité.
LA RESTITUTION DE L’EXTENSIBILITE MUSCULO-CONJONCTIVE
L’adaptation musculaire à la morphologie posturale, à une spécificité professionnelle ou
sportive, à la douleur ou à d’autres causes, contraint les tissus musculo-conjonctifs à des
régulations de longueur sous forme de rétraction.
Cette rétraction est une adaptation de l’organisation intime des fibres de collagène, à laquelle
s’ajoute certainement dans ce contexte pathologique une protection neuro-sensible des tissus
conjonctifs de recouvrement musculaire.
Sur la chaîne musculaire posturale postérieure (figure 2) les
nappes conjonctives tendineuses d’insertion sont localisées sur
les longissimus et ilio-costaux, semi-membraneux et biceps, et sur
les gastrocnemiens (CHATRENET Y).
Comme pour le muscle sain, la notion réflexe de tolérance à
l’étirement (SHRIER I) peut être évoquée en particulier lors des
gains rapides d’extensibilité. Néanmoins le gain sur la raideur
directe avec amélioration de la visco-élasticité passive est
vérifiable lors des tests d’extensibilité chez les patients
lombalgiques.
Chez ces patients la vérification de l’extensibilité est nécessaire.
Elle porte sur les muscles postérieurs sus-cités, sur les psoas et
les droits fémoraux.
Pour les longissimus et ilio-costaux, l’évaluation et
l’assouplissement sont obtenus par un auto-grandissemnt de la
colonne vertébrale par effacement des courbures. L’effacement de
la courbure lombale est obtenu par le relâchement des psoas avec
flexion de hanche et rétroversion du bassin. Il s’agit d’une posture
d’étirement segmentaire. Ischio-jambiers, gastrocnemiens, droits
fémoraux, psoas sont ainsi évalués de manière segmentaire et
des programmes d’auto-étirement peuvent être, si nécessaire,
pratiqués quotidiennement par les patients.
Figure 2 : Chaîne
musculaire posté-
rieure. En vert le
tissu conjonctif de
recouvrement.
La globalisation des postures d’étirement s’impose naturellement avec la notion de chaînes
musculaires associées entre autres aux muscles pluri-articulaires. Par exemple, l’étirement du
psoas (figure 3) nécessite une fixation du segment vertébral
Figure 3 : Posture d’étirement du psoas en global
lombal avec effacement de la
lordose (1). La régularisation de
longueur des psoas est
obligatoirement synergique de celle
des longissimus et ilio-costaux qui
nécessitent alors un effacement de
la lordose cervicale par rentrée du
menton (2). Dans ces conditions la
diminution de la flexion des hanches
(3) avec fixation des insertions vertébrales des psoas permet un travail d’étirement global de la
musculature vertébrale, associée à la fonction expiratoire agissant sur le diaphragme.