INSTITUT de FORMATION REGIONAL aux
METIERS de la REEDUCATION et
READAPTATION
54, rue de la Baugerie
44230 SAINT-SEBASTIEN SUR LOIRE
Rééducation d’un patient multi-déficitaire suite
à une hémorragie sous-arachnoïdienne
compliquée d’une hydrocéphalie
Thomas NAIVIN
Année scolaire 2011-2012
REGION DES PAYS DE LA LOIRE
Résumé
Ce travail écrit rend compte de la prise en charge d’un homme retraité de 65 ans victime
d’une rupture d’anévrisme ayant entrainée une hémorragie sous arachnoïdienne et une
hydrocéphalie. Le pronostic vital est engagé et le patient est pris en charge en réanimation à
l’hôpital Laennec à Nantes. Les soins de rééducation ont ensuite lieus dans le service de
neurochirurgie. Le premier jour du début la rééducation, Mr H est alité, somnolent, et répond
difficilement aux ordres simples. Il bouge spontanément la main droite. Son score de Glasgow
est évalué à 12 (Annexe I). Il présente des déficits moteurs de type hémiplégique à gauche et
hémiparétique à droite. L’objectif recherché par la prise en charge est l’éveil dans un premier
pour ensuite pouvoir travailler la récupération de la motricité et de l’autonomie. Au terme de
la prise en charge, les transferts et la marche sont en cours d’acquisition.
Mots clefs :
Accident vasculaire cérébral
Hydrocéphalie
Rééducation
Multi-déficit
Autonomie
Sommaire
1. Introduction ........................................................................................................................ 1
2. Données fondamentales sur la pathologie de Mr H et sur son traitement médical ............ 1
3. Contexte de prise en charge ................................................................................................... 2
3.1. Présentation du patient ..................................................................................................... 2
3.2. Histoire de la maladie ...................................................................................................... 3
3.3. Première impression ........................................................................................................ 3
4. Examens initiaux .................................................................................................................... 4
4.1. Déficits de structure ......................................................................................................... 4
4.2. Déficits de fonction ......................................................................................................... 5
5. Bilan diagnostic kinésithérapique .......................................................................................... 7
5.1 Diagnostic kinésithérapique ............................................................................................. 7
5.2. Objectifs et moyens ......................................................................................................... 8
5.3. Principes .......................................................................................................................... 9
6. Traitement .............................................................................................................................. 9
6.1. Entretien de l’appareil locomoteur .................................................................................. 9
6.2. Reprise d’activité ........................................................................................................... 12
6.3. Actions menées contre l’heminegligence et reprise alimentation ................................. 17
6.3.1. Le syndrome de négligence spatiale unilatérale ..................................................... 17
6.3.2. Reprise de l’alimentation ....................................................................................... 17
7. Bilan final ............................................................................................................................. 19
8.Discussion ............................................................................................................................. 19
9. Conclusion ............................................................................................................................ 22
Références
1
1. Introduction
Ce mémoire porte sur la prise en charge de Mr H âgé de 65ans sur la période du 2 Janvier au
10 Février 2012. Victime le 11/12/2011 d’une rupture d’anévrisme, il est transféré à l’hôpital
Laennec pour l’embolisation de celui-ci le 02/01/2012. Cet accident vasculaire cérébral
(AVC) a entrainé une Hémorragie Sous-Arachnoïdienne (HSA) accompagnée d’une
hydrocéphalie responsable d’une HyperTension IntraCranienne (HTIC). A la suite de son
extubation le 02/01/2012, il est transféré du service de Réanimation à celui de Neurochirurgie
débutera ma participation à sa prise en charge. Lors de la première séance, il est alité avec
un score de Glasgow évalué à 12 sur 15 signifiant un état de conscience altéré. Il est retrouvé
une hémiplégie gauche et une hémiparésie droite associé à un syndrome d’héminégligence
gauche, lui permettant une ébauche de mouvement du membre supérieur droit. A la vue de
son faible état de conscience l’évaluation des troubles cognitifs n’est pas réalisable. Les soins
médicaux, infirmiers et kinésithérapiques dont il bénéficie dans ce service ont pour objectif
premier de l’autonomiser rapidement afin de le préparer à une admission en Médecine
Physique et de Réadaptation (MPR). Le pronostic de récupération des patients présentant cette
pathologie, qui apparaît en moyenne vers 50 ans, est généralement favorable (1), ainsi la
marge de progression de Mr H. semble importante. Du fait de volumes horaires restreint des
séances de kinésithérapie, il se pose alors la question de savoir comment définir au mieux les
objectifs permettant d’atteindre la meilleure autonomie possible dans le temps de rééducation
imparti.
2. Données fondamentales sur la pathologie de Mr H et sur son traitement médical
Il existe deux types d’AVC qu’il est important de distinguer : Ischémique ou hémorragique.
Mr H a été victime d’une rupture d’anévrisme, il s’agit donc d’un AVC hémorragique dont
l’incidence en France est de 5 à 7 pour 100000 habitants. Les facteurs de risques de l’AVC
sont les suivants : l’Hypertension Artérielle, la consommation d’alcool chronique, l’âge, le
diabète, le tabac, la fibrillation auriculaire, les antécédents familiaux…
La rupture de l’anévrisme situé au niveau de l’artère péricalleuse dont a été victime Mr H a
entrainé une HSA cotée au grade IV de la classification de Hunt et Hess, et au grade IV à
l’échelle scanographique de Fisher. Ils traduisent d’une part un coma léger associé à un déficit
2
focal, et des troubles végétatifs ; et d’autre part, la présence d’une hémorragie ventriculaire et
d’un hématome parenchymateux (Annexe I). L’hématome consécutif à la HSA, entrave
l’écoulement et la résorption du Liquide Cérébro-Spinal (LCS). L’hydrocéphalie résultante est
traitée par la pose d’une Dérivation Ventriculaire Externe (DVE) en urgence, car la
production quotidienne de LCS alors non résorbée engage le pronostic vital. Le geste
chirurgical consiste à poser un cathéter en aval de la zone bloquée pour éviter une
hypertension intracrânienne. L’excédant de LCS, alors d’une teinte rouge orangé, du fait de
l’hématome, est récolté dans une poche de recueil. La boite crânienne et cette poche de recueil
forment un système de vases communicants par le biais du cathéter posé. Le médecin défini et
prescrit le gradient de pression nécessaire à l’évacuation du LCS. Celui-ci est réglé avec la
variation de différence de hauteur entre la boite crânienne et la poche de recueil. L’ablation
de la DVE se fait une fois que la pression intracrânienne est normalisée et stabilisée, et que les
mécanismes permettant la circulation et la résorption du LCS sont efficaces.
3. Contexte de prise en charge
3.1. Présentation du patient
Mr H est un aiguilleur maritime retraité âde 65 ans. Il vit avec sa compagne dans une
maison de plain-pied en campagne à proximité de Nantes. Il est droitier, a pour loisir le
jardinage et la navigation sur un petit bateau. Mr H est de nationalité anglaise et vit en France
depuis 12 ans, il parle couramment français cependant, l’utilisation de l’anglais permettait
quelque fois une meilleure compréhension. Il est père de 3 enfants qui ne vivent pas en
France. Mr H est de nature joviale, c’est un « blagueur », et « n’est pas du genre à se laisser
abattre » selon les propos de sa compagne. Sa compagne est très présente, et sert de « relais
d’information » à la famille du fait de l’état de conscience altéré de Mr H. Elle a une vision
négative du corps médical qu’elle perçoit comme opaque envers elle, elle nous exprime son
incompréhension de la nécessité de la multitude d’examens et de prélèvements, parfois
invasifs, opérés dans le but de traiter son compagnon. Elle n’est pas pour les traitements
médicamenteux et est partisane des médecines « douces », la kinésithérapie en faisant partie
selon elle. Ses craintes sont traduites à travers une attitude agressive envers la majorité du
personnel soignant sauf les kinésithérapeutes. Ainsi même si l’ensemble du personnel
soignant essaie d’être transparent vis-à-vis des traitements appliqués, des examens réalisés, et
de lui rappeler régulièrement qu’il a l’habitude de traiter les pathologies neurologiques
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