UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE, d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE 2012-2013 UNIVERSITE DE NANTES Le canal pudendal Par Bastard François LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES Président du jury : Pr. R. ROBERT Vice-Président : Pr. J.M. ROGEZ Enseignants : · · · · · · · · · · · · · Laboratoire : Pr. O. ARMSTRONG Pr. O. BARON Pr. G. BERRUT Pr. H. DESAL Pr. B. DUPAS Dr. F. ESPITALIER Dr. E. FRAMPAS Pr. A. HAMEL Dr. O. HAMEL Dr. M.D. LECLAIR Pr. P.A. LEHUR Dr. G. MEURETTE Dr. J.M. SERFATI S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE, d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE 2012-2013 UNIVERSITE DE NANTES Le canal pudendal Par Bastard François LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES Président du jury : Pr. R. ROBERT Vice-Président : Pr. J.M. ROGEZ Enseignants : · · · · · · · · · · · · · Laboratoire : Pr. O. ARMSTRONG Pr. O. BARON Pr. G. BERRUT Pr. H. DESAL Pr. B. DUPAS Dr. F. ESPITALIER Dr. E. FRAMPAS Pr. A. HAMEL Dr. O. HAMEL Dr. M.D. LECLAIR Pr. P.A. LEHUR Dr. G. MEURETTE Dr. J.M. SERFATI S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique Remerciements A Monsieur le Pr Robert, pour m’avoir proposé ce sujet, A Monsieur le Pr Rogez et à l’ensemble des enseignants, A Messieurs Lagier et Blin pour leur collaboration et leur bonne humeur. Un très grand merci au laboratoire d’anatomie d’Angers, A Monsieur le Pr Mercier, A Madame Chalopin Julie pour son aide précieuse pour la réalisation des photos, A Monsieur Bourrigaud Jean-Luc pour son accueil et son soutien en lui souhaitant un prompt rétablissement. A Monsieur le Pr Podevin pour m’avoir permis de faire mes dissections, A Madame le Dr Schmitt pour son aide. A ma femme et ma fille pour leur patience pendant la préparation de ce mémoire I - INTRODUCTION II - RAPPELS ANATOMIQUES ET CLINIQUES A) Nerf Pudendal B) Artère Honteuse Interne C) Veine Honteuse Interne D) Muscle Obturateur Interne E) Syndrome d’Alcock III - DISSECTIONS A) Matériels B) Méthodes IV - RESULTATS A) Nerf pudendal B) Canal pudendal V - DISCUSSIONS A) Canal et composition B) Canal et compression C) Canal et Imagerie D) Intérêt chirurgical VI - CONCLUSION VII - BIBLIOGRAPHIE I - INTRODUCTION Le « canal d’Alcock » ou canal pudendal est une région anatomique décrite par Benjamin Alcock. Elle située au fond du petit bassin, dans la région périnéale, en regard de la fossette ischio-rectale. Cette région anatomique est traversée par le nerf pudendal et les vaisseaux éponymes. Un phénomène de compression du nerf pudendal a été associé à l'existence de ce canal. Il s’agit du syndrome d'ALCOCK, qui est caractérisé par des douleurs ano-périnéales dues à l'atteinte du nerf pudental ( ou ancien nerf honteux interne) dans le canal d' Alcock. Ce syndrome, décrit en 1987 (Amarenco), est mal connu et donc responsable de nombreuses erreurs de diagnostic. Un peu d’histoire… Benjamin Alcock est né en 1801, en Irlande, et est issu d’une longue lignée de médecin. Il a étudié l’anatomie et la chirurgie à Dublin, où il s'est principalement intéressé à l’anatomie du périnée. Il est devenu membre du collège royal des chirurgiens d’Irlande en 1827 (2), et professeur d’anatomie et de physiologie au Queen’s collège de Cork en 1849. En 1859, il a émigré aux Etats-Unis. Il n’est pas retrouvé de trace le concernant par la suite (4). Il a décrit le périnée dans « The Cyclopaedia of anatomy and physiology » (1,3). Il y décrit le canal pudendal comme étant limité par le fascia du muscle obturateur interne et traversé par le nerf, l'artère et les veines du même nom. Ses travaux s’intéressaient principalement à l’artère iliaque interne et ses branches. Voici la description qu'il a faite alors: « La course de l’artère pudendale peut se diviser en trois stades; issue de l’artère iliaque interne, elle se termine en artère dorsale du clitoris ou du pénis. Dans un premier temps l’artère quitte le pelvis et contourne l’épine ischiatique, dans un second temps elle passe dans la région glutéale et revient dans le pelvis entre les ligaments sacro-tubérositaire et sacro-épineux. La dernière partie est celle qui nous intéresse, l’artère revient dans le pelvis à la partie interne de la tubérosité ischiatique, de la branche ischiatique. Elle chemine dans un canal avec son nerf à la face médial du muscle obturateur interne dans le dédoublement du fascia de ce dernier. Elle quitte le canal en traversant la membrane périnéale transverse. (Figure 1) En 1907 (4), Derry découvre un fascia additionnel dans la région, appelé le fascia lunata. Il le décrit comme un tissu fibreux collé au fascia de l’obturateur interne formant le mur externe de la fosse ischio-rectale enfermant les vaisseaux et nerf pudendaux. Figure 1: schéma descriptif du canal pudendal par Alcock et Derry Depuis, la description de ce canal n’a pas beaucoup évolué et les doutes persistent sur la réelle définition du canal pudendal ou « d’Alcock ». Ce travail de dissection sera orienté sur la recherche de l’existence d’un dédoublement du fascia du muscle obturateur interne, sur la disposition des branches du nerf quittant le canal, et sur les rapport anatomiques entre le canal et le processus falciforme. Après quelques rappels anatomiques, le travail de dissection vous sera présenté dans sa totalité, suivi par les résultats. La discussion reprendra les résultats pour les comparer aux données actuelles de la littérature. II - RAPPELS ANATOMIQUES ET CLINIQUES A) Le nerf pudendal 1) Origine Le plexus pudendal nait dans la région présacrale, il est composé des racines S3 et S4 et de façon variable de S2. La racine S3 est constante. L’orientation du plexus se fait vers le dehors en arrière et vers le bas. Il sort de la région pelvienne par la grande ouverture sciatique sous le muscle piriforme (Figure 2). Cranial Médial Nerf ischiatique Nerf pudendal Figure 2 : Plexus sacré avec nerf pudendal 2) Trajet Le nerf pudendal se sépare du tronc ischiatique qui lui est latéral. Il descend en avant du muscle piriforme, s’engage dans le foramen infra-piriforme, puis effectue un court trajet dans la région glutéale en contournant l’épine ischiatique et traverse la petite incisure ischiatique pour s’engager dans le canal pudendal, correspondant au dédoublement du facia du muscle obturateur interne (18). 3) Innervation Le nerf pudendal est un nerf mixte, qui contient des fibres du système nerveux autonome. Il est également à l’origine de l’innervation somatique motrice et sensitive du périnée. Nerf et artère pudendaux Aponévrose de l’obturateur interne Aponévrose du canal pudendal Symphyse pubienne Figure 3 : Vue latérale gauche du périnée antérieur chez l’homme (D’après Monod et Duhamel) (5) 4) Les zones de conflit Il existe trois zones de compression potentielle, le nerf doit donc être libéré à ces 3 endroits pour obtenir une efficacité totale lors de l’acte chirurgical. La première est formée par la pince ligamentaire entre le ligament sacrotubéral et le ligament sacroépineux sous le canal infrapiriforme. Ensuite sur le trajet du nerf se place le processus falciforme du ligament sacrotubéral à l’entrée du canal pudendal. La dernière zone de compression correspond au canal pudendal formé par le fascia du muscle obturateur interne a priori, le nerf et les vaisseaux pudendaux circulant entre les deux feuillets du fascia. 5) Rapports : Les rapports : - En arrière : le muscle pyramidal du bassin sus-jacent au muscle ischiococcygien, - En avant : aponévrose pelvienne fibreuse résistante, qui recouvre ces muscles et se fixe en dedans des trous sacrés antérieurs, d’où émergent les nerfs sacrés. 6) Branches Au sein du canal d’Alcock, le nerf pudendal émet des collatérales perforant le fascia du muscle obturateur interne. Ces branches correspondent au nerf anal, à la branche sensitive périnéale et à la branche motrice des muscles érecteurs et sa branche terminale est le nerf dorsal du clitoris, ou du pénis chez l’homme (Figure 4). Le nerf anal, à la fois moteur et sensitif, assure la sensibilité de la marge anale et la motricité du sphincter externe strié de l’anus. La branche sensitive périnéale est destinée à la sensibilité des grandes lèvres, des bourses, et du noyau fibreux du périnée. La branche motrice peut quand à elle innerver le sphincter strié de l’urètre en plus de sa fonction érectile. Le nerf dorsal du clitoris ou de la verge, qui correspond à la partie terminale du nerf pudendal, est un nerf sensitif. Figure 4 : Espace superficiel du périnée antérieur chez la femme (13), d’après F.H.Netter. B) Artère Honteuse Interne 1) Origine Branche de l’artère iliaque interne, de 2-3 mm de diamètre, elle sort du bassin par le canal sous-pyramidal, contourne l’épine sciatique et pénètre dans le périnée par la petite échancrure sciatique, avant de se placer contre le mur externe de la fosse ischio-rectale dans le canal pudendal. Elle longe la branche ischio-pubienne en cheminant au-dessus du muscle transverse du profond, puis du ligament transverse du pelvis (5, 12). 2) Collatérales Elle fournit plusieurs collatérales pour le périnée : - Artère hémorroïdaire inférieure - Artère périnéale superficielle - Artère bulbaire - Artère bulbo-urétrale - Artère caverneuse - Artère pré-vésicale - Artère graisseuse pré-vésicale - Artère rétro-symphysaire 3) Terminaison Elle se termine à environ 15 mm au-dessous de la symphyse. Dans cette région elle devient l’artère dorsale du pénis ou du clitoris. C) Veine Honteuse Interne Volumineuse, parfois double, elle chemine en dedans de l’artère et du nerf. Elle provient de la bifurcation de la veine dorsale profonde du pénis ou de la veine dorsale du clitoris, qui reçoit verticalement la veine vésicale. L’ensemble formant le plexus de Santorini. Elle suit le parcours inverse de l’artère jusqu’à la veine iliaque interne (5). D) Muscle Obturateur Interne (Musculus Obturatorius Internus) 1) Origine Elle s'étend à la face endopelvienne de l’os coxal au dessous de la ligne innominée sur la membrane obturatrice, le trou obturé et la branche ischiopubienne. 2) Corps Il présente ensuite un corps charnu qui converge vers la petite échancrure sciatique où plusieurs languettes tendineuses se coudent à angle droit contre l’ischion avant de sortir du petit bassin pour arriver dans la région glutéale. 3) Terminaison Il se termine à la face interne du grand trochanter au-dessus et en avant de la cavité digitale. 4) Innervation et action Il est innervé par une branche du plexus sacré et il est rotateur externe de la hanche (5, 12). Canal pudendal Figure 5 : Vue postérieure du périnée masculin (résection sacrum). d'après F.H.Netter E) Syndrome d’Alcock 1) Rappels Cliniques Les manifestations cliniques surviennent le plus souvent chez un sujet d'âge moyen 61 ans, et majoritairement de sexe féminin (sex-ratio M/F: 1/3). Elles sont de deux sortes, aiguës et chroniques (9). En aiguê, elles débutent progressivement, lors de compressions extrinsèques prolongées, comme des trajets en vélo par exemple. Il s'agit d'abord de brûlures, de pincement ou de sensations de corps étranger pelvien. Ultérieurement surviennent des paresthésies douloureuses, uni ou bilatérales, qui irradient parfois vers les bas du dos, voire vers les cuisses si elles sont intenses. Ces douleurs sont accentuées par la position assise. Elles disparaissent lors de la marche et de la position allongée. Puis les douleurs deviennent chroniques avec une atteinte sensitive et motrice. Il s'agit de douleurs spontanées permanentes irradiant dans tout le pelvis à type de brûlures toujours exacerbées par la position assise et se calmant en position debout ou à la marche. Il existe également des manifestations motrices (épisodes de rétention urinaire diurne et troubles de l'érection). Elles sont expliquées par l'atteinte du nerf périnéal qui innerve le sphincter externe de l'urètre et du nerf dorsal de la verge qui innerve les muscles des corps caverneux (ischio- et bulbo caverneux) (9,11). La compression du nerf peut avoir des causes externes ou internes : - Les causes externes sont soit la selle d'un vélo, soit les fixateurs au cours d'une intervention chirurgicale prolongée sur table orthopédique, soit le ligament falciforme refoulé vers le haut au cours d'une chute sur les fesses, ou d'une station assise prolongée dans certaines professions. - Les causes internes peuvent être liées à une fibrose idiopathique, une inflammation ou une neuropathie préexistante facilité par le diabète, l'éthylisme, la polyarthrite rhumatoïde ou l'insuffisance rénale des dialysés. Selon le lieu de compression dans le canal d'Alcock, les signes cliniques sont différents. En effet, au milieu du canal d'Alcock le nerf se divise en deux branches. 2) Examen clinique. L'état général est conservé, le toucher rectal, pour un observateur averti, permet de trouver un point douloureux précis sur l'épine sciatique ou sur le bord médial de l'ischion correspondant au nerf pudendal. Chez l'homme, la prostate est normale. 3) Le diagnostic Il est toujours tardif , de 4 ans en moyenne, et il repose sur un seul examen car la biologie et la radiologie sont normales Il s'agit de l’électromyogramme (EMG), qui mesure la vitesse de conduction de l'influx nerveux dans le nerf honteux interne. On mesure la latence du réflexe bulbo caverneux, et les latences distales (droite et gauche) du nerf pudendal (9). Dans les deux cas après stimulation endorectale du nerf honteux interne sur l'épine ischiatique par des électrodes placées sur un gant spécial on recueille les potentiels au niveau des muscles bulbo caverneux ou au niveau du sphincter anal par l'index mis dans le canal anal. En cas de syndrome d'Alcock, la latence est augmentée, c'est à dire que la vitesse de conduction est ralentie. 4) Le traitement Il consiste en une infiltration du nerf honteux interne pas des anesthésiques locaux associés à des corticoïdes dans le canal d'Alcock. Cette infiltration se fait sous scannographie ou au toucher dans certain cas. En terme de récidive, dans 80% des cas les patients présentent une récidive à 1 an. La durée moyenne d’efficacité des infiltrations sont de l’ordre de 3 mois (9,10). En cas d'échec de l'infiltration, il faut lever la compression par voie chirurgicale. III - DISSECTIONS A) Matériels Scalpel avec lame n°23, lame n°15 Ciseaux à disséquer de Metzenbaum, Dissecteur, Ecarteurs de Beckmann, Pince de Halstead, Porte aiguille, Fils de suture Ethibond 3/0, Vicryl bobine 2/0, Scie, Couteau de Farabeuf, Pinces à disséquer avec et sans griffes, B) Méthodes Première dissection au laboratoire d’anatomie de Nantes : sujet féminin de 76 ans Pas d’antécédent notable, absence d’escarre. Dissection unilatérale. Choix de réaliser une voie postérieure en décubitus ventral, incision sur la ligne médiane, en regard du coccyx puis du sacrum, jusqu’à la charnière lombosacrée. Première incision au-dessus de la région glutéale et seconde incision parallèle à la première en-dessous de celle-ci dans le pli sous-fessier. Décollement du plan sous cutané, de l’extrémité supéro-interne à l’extrémité inféro-externe de la zome de dissection découvrant le glutéus maximus et la graisse ischio-rectale à la partie inféro-médiale (figure 6). Crânial Médial Figure 6 : Gluteus maximus, vue postérieure Le muscle gluteus maximus est ensuite désinséré du bord latéral du sacrum jusqu’au coccyx. Il est ensuite décollé jusqu’à son bord latéral afin de découvrir le ligament sacro-tubérale (Figure 7). Cranial Médial Figure 7 : Face postérieure de la région sous glutéale Celui-ci est sectionné dans sa partie latérale rétrécie puis décollé jusqu’à sa portion médiale. Le muscle piriformis est ensuite réséqué dans sa totalité (insertion sur le grand trochanter et sur le bord latéral du sacrum en regard des foramens sacrés 2, 3) (Figure 8). Crânial Médial Figure 8 : Face postérieure de la région sous glutéale sans le ligament sacrotubéral Le nerf pudendal est de cette manière mis en évidence accompagnée des vaisseaux pudendaux. Ceux-ci sont sectionnés afin de suivre le nerf pénétrant dans le dédoublement de l’aponévrose de l’obturateur interne ou canal d’Alcock. Ouverture de cette aponévrose; au travers de celle-ci sont mises en évidence des collatérales perforant le fascia du muscle obturateur interne, la première branche correspond au nerf anal, la seconde à la branche sensitive périnéale, la dernière branche motrice des muscles érecteurs et le nerf dorsal du clitoris ou du pénis chez l’homme. Deuxième dissection : sujet masculin de 82 ans présentant des escarres sacrés. Dissection bilatérale. Prélèvement de la région d’étude : Incision cutanée transversale circulaire en regard de l’ombilic, puis incision du fascia superficialis. Incision des plans musculaires de la paroi antérieure : gaine rectusienne, grands droits, muscles obliques externes/internes/transverses et leurs aponévroses. Incision médiane sur la ligne blanche vers la symphyse pubienne et vers la xyphoïde. Désinsertion bilatérale des muscles de la paroi latérale le long des crêtes iliaques jusqu’au fascia thoraco-lombaire. Incision du fascia transversalis puis du péritoine selon le même axe transversal. Mobilisation en bloc des viscères de la région infra-colique, section du mésosigmoïde et du sigmoïde après doubles ligatures. Une nouvelle incision est réalisée en regard du rétro-péritoine puis section de l’aorte et de la veine cave inférieure médialement puis des deux uretères et enfin des vaisseaux gonadiques. Section des muscles grands dorsaux par l’abord postérieur puis des muscles érecteurs du rachis du psoas et enfin des muscles carrés des lombes. Le disque intervertébral L4-L5 est scié afin d’isoler le bassin et les membres inférieurs. Dans un second temps, les membres sont sectionnés au tiers proximal de la cuisse bilatéralement par une incision circulaire transversale cutanée et des espaces graisseux sous cutané. Les muscles sont ensuite sectionnés plan par plan jusqu’à l’os: loge antérieur (vaste latéral, le vaste intermédiaire, muscle droit de la cuisse, le vaste médial et le sartorius, loge postérieure (muscles semi tendineux, semi membraneux, le long biceps fémoral, les muscles grands et courts adducteurs, le muscle gracile et le long adducteur). L’ensemble des pédicules vasculo-nerveux est sectionné puis les fémurs sont sciés. Dans un troisième temps, congélation et section en deux hémi bassins afin d’aborder le nerf par la face endopelvienne. Dissection par l’abord endo-pelvien : résection de la vessie, de la prostate et enfin du rectum. Ensuite section des différentes branches des artères et veines iliaques internes puis du muscle élévateur de l’anus. Enfin section du fascia pariétal pelvien. Un problème de conservation a empêché la réalisation de photographie sur ces prélèvements. Troisième dissection (sujet féminin de 72 ans sans antécédent) et quatrième dissection (sujet masculin de 96 ans sans antécédent). Dissection bilatérale. On procède de la même manière que pour le sujet précédent. Le corps a précédemment été utilisé pour des cours d’anatomie et les hanches sont désarticulées. Le bassin, prélevé sans congélation, est ensuite incisé médialement dans le sillon interfessier jusqu’au sacrum. Une incision antérieure jusqu’à la symphyse pubienne est réalisée, le sacrum et la symphyse sont sciés puis les tissus mous sont coupés au couteau de Faraboeuf (Figure 9). Figure 9 : Face endopelvienne , hémi-bassin droit du 3ème sujet. Dissection par l’abord endo-pelvien : Résection de la vessie, du vagin, de l’utérus et des annexes et enfin du rectum. Ensuite section des différentes branches des artères et veines iliaques internes puis du muscle élévateur de l’anus. Enfin section du fascia pariétal pelvien. IV - RESULTATS Au cours de ces dissections, il a été étudié l’origine du nerf pudendal, son trajet, et ses branches nerveuses, principalement au niveau du canal pudendal ou « canal d’Alcock ». A) Nerf pudendal (ou honteux interne) Le nerf pudendal naissait des racines présacré S3 et S4 avec des fibres nerveuses venant de S2 dans 6 cas sur les 7 hémi-bassins étudiés. Il descendait en avant du muscle piriforme et quittait la région pelvienne par la grande échancrure sciatique. Il contournait ensuite dorsalement l’épine sciatique dans son trajet glutéal (Figure 10). Il rejoignait la région périnéale en cheminant entre 2 ligaments : -le ligament sacro-tubéral en arrière, -le ligament sacro-épineux en avant (Figure 11). Crânial Antérieur Figure 10 : Racines S3, S4 formant le nerf pudendal accompagnées par quelques fibres de S2 Racine S2 Symphyse pubienne Nerf pudendal Racine Ligament sacroépineux Racine S4 Muscle coccygien Hémi-bassin gauche, vue médiale ANT Crânial Figure 11 : Passage du nerf pudendal entre les 2 ligaments Nerf Pudendal Ligament sacro-épineux Ligament sacro-tubéral Vue postéro-latérale : Section de l’aile iliaque et du sacrum gauche En association à la pince ligamentaire, il est retrouvé le « processus falciforme. Celui-ci forme une sorte de faux au contact du nerf (Figure 12). Ce processus est retrouvé à chaque dissection au contact du nerf pudendal (7 cas sur 7). Crânial Postérieur Figure 12 : Ligament falciforme au contact du nerf pudendal Epine Ischiatique Muscle élévateur de l’anus Ligament Falciform e Nerf Pudendal Ligament sacrotubéral Hémi-bassin droit, vue médiale centrée sur le ligament falciforme Ce processus falciforme se poursuivait par le dédoublement de l’aponévrose du muscle obturateur interne. Les deux éléments semblaient en continuité. Ce n’était cependant pas le cas avec le fascia au contact du muscle. Ces images ont été retrouvées sur chacune des dissections (Figure 13). Le nerf pénétrait ensuite accompagné de son artère dans le canal pudendal . Par rapport au tronc ischiatique, le nerf pudendal était interne. Postérieur Latéral Figure 13 : Ligament falciforme et canal pudendal Ligament sacro-tubéral Ligament falciforme Nerf rectal inférieur Tubérosité ischiatique Fosse ischiorectal Aponévrose du muscle obturateur interne Vue postéro-inférieure de l'hémi-bassin droit B) Canal d’Alcock ou canal pudendal a) Situation et origine Le canal pudendal est situé dans le périnée moyen, sous le muscle élévateur de l’anus contre la branche ischio-pubienne. Il prenait son origine en regard des ligaments sacro-tubéral et sacro-épineux, Il se développait dans le prolongement antérieur de ces 2 ligaments. Le canal était dans la paroi externe de la fosse ischio-rectale. Sa forme était plutôt triangulaire avec une pointe vers la partie caudale (Figure 14). Crânial Latéral Figure 14 : Pénétration du nerf pudendal dans son canal Ligament Falciforme Nerf sciatique Hémisacrum droit Nerf pudendal Nerf rectal inférieur et vaisseaux Fosse ischiorectale Vue postérieure d’un hémi-bassin droit b) Eléments le traversant Au sein de ce canal, on retrouvait une artère, un nerf qui se divisait en plusieurs branches, et une ou plusieurs veines. Cet ensemble était retrouvé dans chaque dissection, seul le nombre de veines n’était pas constant. Le nerf pudendal se divisait de manière plus ou moins précoce au sein des fascias. c) Branches quittant le canal A 1-2 cm du processus falciforme, le nerf donnait tout d’abord une branche rectale inférieure quittant le canal à sa partie proximale (Figure 15). Caudal Antérieur Figure 15 : Sortie du canal du nerf rectal inférieur Nerf rectal inférieur Nerf pudendal Canal pudendal Epine sciatique Veine pudendal Muscle obturateur interne Vue endo-pelvienne hémi bassin droit Dans un des cas, le nerf rectal inférieur se séparait du nerf pudendal avant d’entrer dans le canal pudendal sans perforer le ligament sacro-épineux. Puis il donnait deux branches, le nerf périnéal qui quittait le canal en perforant le fascia, et le nerf dorsal du clitoris ou du pénis (Figure 16,17). Crânial Latéral Figure 16 : Branches du nerf pudendal Nerf rectal inférieur Canal pudendal Branche du nerf périnéal Vue postérieure d’un hémi-bassin droit Crânial Postérieur r Figure 17 : 2 branches du nerf pudendal Symphyse pubienne Nerf obturateur Epine sciatiqu Nerf périnéal Nerf pudendal Nerf rectal inférieur Rectum Vue endo-pelvienne, hémi-bassin droit La branche dorsale du pénis ou du clitoris restait dans le canal jusqu’à sa terminaison et rejoignait la partie inférieure de la symphyse pubienne. Le nerf traversait ensuite le ligament transverse périnéal (Figure 18,19) pour rejoindre le clitoris ou la verge. Crânial Antérieur Figure 18 : Nerf pudendal et ses branches Nerf pudendal Nerf dorsal du clitoris Nerf rectal inférieur Nerf périnéal sorti du canal Vue postérieur hémi-bassin droit Dans 3 cas sur 7, le nerf dorsal du clitoris se séparait très vite de la branche sensitive périnéale. Le nerf traversait la paroi du fascia au contact du muscle et cheminait dans cet espace. Pour passer dans la région pré-pubienne, le nerf traversait la membrane périnéale. Dans cette zone, le nerf était très aplati et fin dans l'ensemble des dissections. Post Caudal Figure 19 : Nerf dorsale du clitoris Aponévrose du canal pudendal Nerf dorsal du clitoris Limite antérieure du canal Vue endo-pelvienne d’un hémi bassin gauche d) Rapports du canal Latéralement se situaient le muscle obturateur interne, son fascia, et la branche ischio-pubienne. Médialement, on retrouvait un fascia puis la graisse de la fosse ischio-rectale. A la partie caudale, il y avait le muscle transverse profond recouvert de la membrane périnéale (Figure 20). Latéral Antérieur Figure 20 : Canal pudendal avec branches du nerf pudendal Nerf sciatique Tubérosité ischiatique Canal pudendal Nerf pudendal Nerf périnéal Fosse ischiorectale Nerf rectal inférieur Vue postéro inférieur d’un hémi-bassin droit Sur la figure 20 , le fascia lunata est abîmé par la dissection mais la branche rectale inférieur quittait bien le canal en perforant l'aponévrose recouvrant le canal pudendal. V – DISCUSSION A) Canal et composition Le canal pudendal ou canal d'Alcock est décrit depuis des années comme étant constitué par le dédoublement du fascia du muscle obturateur interne (5). Il n’existe pas de consensus sur la formation réelle du canal. Selon Derry, la paroi interne du canal est formée par le fascia lunata. Dans la littérature française, il n’est pas fait mention de ce fascia. Le fascia lunata est décrit comme étant un tissu fibreux recouvrant la fosse ischio-rectale et formant le mur interne du canal. Le fascia de l'obturateur interne formant le mur externe de la paroi du canal (6). Il est à noter que cette différence existe notablement entre les littératures française et anglo-saxonne. La description la plus fréquemment retrouvée est celle présentant le dédoublement du fascia du muscle sans mentionner l'existence d'un fascia supplémentaire. Au cours de ces dissections, le canal était bien formé par un mur externe formé par le fascia du muscle obturateur interne. Le mur interne, sur la face latérale de la fosse ischio-rectale, était formé d'un fascia (fascia lunata) recouvrant également le muscle élévateur de l'anus, et il ne semblait pas exister de limite entre ce fascia et les ligaments présents à la partie postérieure du canal. Le fascia du muscle et le fascia lunata semblaient très proches dans certaines zones et il était cependant possible d'individualiser ces deux feuillets en regard du canal pour chaque dissection. Dans ce canal, il a été retrouvé 3 éléments: l'artère et sa veine et le nerf pudendal. Chacun de ces éléments était retrouvé lors des dissections tel que décrit dans la littérature. L'artère était systématiquement crâniale par rapport au nerf (7). Il existait plusieurs veines satellites de l'artère dans seulement 2 cas. B) Canal et compression Au cours des dissections, aucun nerf pudendal n'a présenté de lésion de compression sur le trajet dans le canal. Cependant, la zone la plus resserrée était localisée en regard du ligament falciforme. Si l'on se réfère aux antécédents des sujets utilisés dans ces dissection, il n'a pas été retrouvé de cicatrice ou de lésion visible sur le nerf pudendal, alors que le corps n°2 présentait des escarres très évoluées au niveau des 2 tubérosités ischiatiques. Dans la littérature, il est retrouvé 3 zones de compressions potentielles : 1) la pince ligamentaire entre le ligament sacrotubéral et le ligament sacroépineux sous le canal infrapiriforme. 2) Sur le trajet du nerf se forme le processus falciforme dépendant du ligament sacrotubéral à l’entrée du canal pudendal, 3) le canal d’Alcock (8). Le processus falciforme est au contact du nerf pudendal à son entrée dans le canal. Il est responsable par le biais de frottements et de phénomènes de compression d'une des causes des névralgies pudendales. Dans toutes les dissections de ce trvail, ce processus falciforme était présent. C) Canal pudendal et imagerie L’imagerie est utile à la fois pour le bilan diagnostic des algies chronique périnéales, et dans le traitement des névralgies pudendales (9). Il existe de nombreux diagnostics différentiels au syndrome d’Alcock et il est nécessaire de faire la part des choses en réalisant une tomodensitométrie (TDM) et une imagerie par rayonnement magnétique (IRM) pour éliminer une tumeur du petit bassin, des atteintes du système nerveux périphérique ou des pathologies rachidiennes. Ces investigations morphologiques sont des pré-requis avant tout début de traitement pour une névralgie du nerf pudendal. Elles ne sont cependant pas assez performantes pour permettre une définition exacte du canal pudendal. Le nerf pudendal chemine en profondeur et les imageries définissent l’anatomie de la région et aident à la programmation des gestes chirurgicaux. L’IRM sert principalement à éliminer une lésion médullaire ou sur les racines nerveuses, en contrôlant le cône terminal. _ Figure 21 : Coupes transversales scannographiques A : Infiltration à l’aiguille bilatérale des épines ischiatiques B : Opacification de l’espace entre les ligaments sacro-épineux et sacrotubéral. Le développement des infiltrations scanno-guidées en plusieurs sites semble être un moyen efficace de traiter les patients souffrant de névralgie pudendale typique. La durée moyenne d’efficacité est d’environ 3 mois. Ces infiltrations sont réalisées majoritairement en 2 sites, la première en regard de l’épine ischiatique et la seconde à hauteur du canal d’Alcock dans l’aponévrose du muscle obturateur interne (10). De cette manière, il est possible d’opacifier le canal grâce au scanner (Figure 22). Parallèlement on peut montrer, toujours avec injection de produit de contraste, l’autre site d’injection (Figure 21). _ Figure 22 : Coupes scannographiques transversales : A : Aiguille au sein du canal d’Alcock passant par voie transglutéale, B : Injection de produit de contraste au sein du canal. Ces imageries permettent de bien repérer le canal et d’obtenir les rapports de celui-ci avec précision. Cependant, c’est l’anatomie décrite par B. Alcock qui a permis le développement de cette technique en association avec l'évolution de l'imagerie. Au scanner, le nerf pudendal n’est pas vu, c’est indirectement que sont réalisées ces infiltrations en repérant le muscle obturateur interne. D) Intérêt chirurgical Il existe 4 techniques opératoires différentes, les centres référents ont chacun leur technique. En premier lieu, la voie transglutéale (14) du Pr Robert à Nantes permet un bon repérage du nerf pudendal. Une incision de 5cm est ainsi menée dans l’axe des fibres du gluteus maximus, de part et d’autre d’une transversale passant par l’extrémité du coccyx. Le ligament sacro-épineux est fenestré dans sa partie rétrécie située au niveau de l’épine sciatique. Le nerf est individualisé et suivi à son entrée dans le canal pudendal. Le processus falciforme est sectionné ainsi que le fascia de l’obturateur interne. La seconde possibilité est la voie trans-ischiorectale ou transvaginale (15) (E. Bautrant), elle consiste en un abord vaginal, par une voie ischiorectale, sectionnant le ligament sacroépineux, le processus falciforme et le fascia du canal pudendal. La 3ème technique est la voie périnéale (Shafik) (16), elle consiste en la réalisation d’une incision pararectale et en la libération du nerf pudendal par digitoclasie. Ils existent par ailleurs des techniques coelioscopiques mais l’accès sur la partie distale du tronc nerveux et de ses branches reste compliqué (18). Au cours de ces interventions, il est difficile de bien repérer les branches du nerf et les limites du canal. La libération du nerf est obtenu en ouvrant le canal de part en part en suivant le nerf, ses vaisseaux et les branches. Le canal s'étend jusqu'à la membrane périnéale. Ses limites sont très antérieures. La dissection de cette zone s'avère compliquée par voie postérieure, et l'ensemble du canal n'est pas toujours ouvert. VI - CONCLUSION Le canal pudendal ou canal d’Alcock porte le nom d’un anatomiste irlandais et sa définition exacte reste variable que l’on soit anglophone ou francophone. De plus, le nerf pudendal, élément le plus important qui traverse ce canal, présente une anatomie variable. Les névralgies sont provoquées par la compression d’une ou plusieurs branches de ce nerf. Cependant, on en retrouve de nombreuses variations. La branche rectale inférieure notamment ne chemine pas toujours avec le nerf au sein du canal. La zone de compression du nerf ne siège pas non plus toujours au niveau du canal. La description anatomique précise du canal a permis le développement de nouvelles techniques de traitement de la névralgie pudendale (Infiltration/Chirurgie). Cette étude manque de cas pour mieux étudier les variations anatomiques des branches du nerf pudendal, mais a le mérite de montrer que la paroi interne du canal est formé par un fascia lunata qui recouvre également la fosse ischio-rectale. Par ailleurs, le processus falciforme est très acéré et induit un réel risque de lésion du nerf pudendal à l’entrée du canal. Le canal pudendal reste une zone anatomique mal connue, difficile d'accès et dont l’intérêt clinique est très important dans la prise en charge des douleurs périnéales. VII - BIBILOGRAPHIE 1/ Alcock B. 1855. Dublin Medical Press Editorial 34:89. Campbell JN, Meyer RA. 2006. Mechanisms of neuropathic pain. Neuron 52:77–92. 2/ Cameron CA. 1916. History of the Royal College of Surgeons in Ireland and of the Irish Schools of Medicine. Dublin: Fannin & Co. 3/ Colebunders B, Matthew MK, Broerm N, Persing JA, Dellon AL. 2011. Benjamin Alcock and the pudendal canal. J ReconstrMicrosurg 27:349–354. 4/ Derry DE. 1907. On the real nature of the so-called ‘‘pelvic fascia.’’ J Anat Physiol 42:97–106. 5/ Bouchet A., Cuilleret J. Anatomie descriptive et fonctionnelle Tome 4. 6/ Oelhafen K. and al Benjamin Alcock (1801- ?) and his canal. Clin Anat. 2012 Apr 9. 7/ Robert R., J.-J. Labat, T. Riant, J.-M. Louppe, O. Hamel, Le nerf pudendal : morphogénèse, anatomie, physiopathologie, clinique et thérapeutique. Neurochirurgie, Volume 55, October 2009. 8/ Robert R., J.-J. Labat, Khalfallah M., T. Riant, J.-M. Louppe, O. Hamel. La chirurgie du nerf pudendal dans la prise en charge thérapeutique des douleurs pelvipérinéales chroniques. Progrès en urologie (2010) 20, 1084-1088. 9/ Amarenco G., Le Cocquen A., Bosc S. Traitement des névralgies périnéales par atteinte du nerf pudendal (syndrome du canal d’Alcock). A propos de 94 cas. Ann réadaptation Méd Phys 1999 ; 42 : 510-4 10/ Puget J., Kastler B., Aubry S., Laborie L., Fergane B., Delabrousse E., Boulahdour Z., Parratte B. Infiltration scano-guidée en deux sites dans la névralgie pudendal. J Radiol 2009 ; 90 :577-82 11/ R. Robert, J.-J. Labat, M. Bensigor, P.Glemain, C.Deschamps, S.Raoul, O. Hamel, Decompression and transposition of the pudendal nerve in pudendal neuralgia : A randomized controlled trial and long -term evaluation. European Urology, Volume 47, 2005, 403-408 12/ Kamina P. Anatomie clinique, Tome 1, 3, 5. 13/ F.H.Netter, Atlas of Human Anatomy 5 ème edition 2011 14/Robert R, Brunet C, Faure A, et al. La chirurgie du nerf pudendal lors de certaines algies périnéales évolution et résultats. Chirurgie 1993;119:535—9. 15/ Bautrant E, de Bisschop E, Vaini-Elies V, et al. La prise en charge moderne des névralgies pudendales. À partir d’une série de 212 patientes et 104 interventions de décompression. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris) 2003;32: 705—12. 16/ Shafik A. Pudendal canal decompression in the treatment of erectile dysfunction. Arch Androl 1994;32:141—9. 17/ Possover M. Laparoscopic management of endopelvic etiologies of pudendal pain in 134 consecutive patients. J Urol 2009;181:1732—6. 18/ Costargent A. Le nerf pudendal, ses rapports avec l’épine ischiatique. Applications cliniques. Mémoire pour le CES d’Anatomie et d’organogénèse. Nantes 1990 Résumé Le canal pudendal ou « Canal d’Alcock » François Bastard Laboratoire d’Anatomie - Faculté de Médecine Nantes Laboratoire d’Anatomie – Faculté de Médecine d’Angers But La compression du nerf pudendal peut être à l’origine de douleurs très intenses, de troubles sphinctériens, de dyspareunie chez la femme ou de dysfonction érectile chez l’homme. Le nerf pudendal pénètre dans le canal pudendal après un cheminement extra-pelvien et après un passage entre les ligaments sacro-épineux et le ligament sacro-tubéral. Le processus falciforme dépend du ligament sacro-tubéral et forme l'orifice proximal du canal. Lors de la chirurgie de libération de ce nerf, il est important de connaître l’anatomie et ses variations afin de bien déterminer les éléments à libérer. Cette étude a pour but de repérer les éléments constituant le canal et repérer les branches du nerf, les rapports du canal, et le lien entre le processus falciforme et le canal. Matériel et méthodes Sept dissections sur 4 corps différents ont été réalisées. La première consistait en un abord postérieur unique du canal pudendal en repérant tout d’abord le nerf pudendal et en le suivant jusqu’à son canal. Le second sujet a permis un abord endo-pelvien permettant de repérer les branches du nerf pudendal quittant le canal. Dans les deux derniers cas, une dissection endopelvienne et par voie postérieure a été réalisée. Résultats Les dissections ont permis de mettre en évidence le canal pudendal, dont la paroi externe est formée par l'aponévrose du muscle obturateur interne et la paroi interne par le fascia lunata. Il était situé à la partie latérale de la fosse ischio-rectale, et à la partie interne de l’os coxal et du muscle obturateur interne, et mesure environ 3 cm. La branche rectale inférieure du nerf pudendal n'empruntait le canal que de manière inconstante, sa branche périnéale quittait le canal à sa partie médiale, et la branche dorsale du pénis ou du clitoris quand à elle restait au sein du canal qu’elle quittait en traversant la membrane périnéale. Conclusion La position des différentes branches du nerf pudendal et les rapports du canal avec le processus falciforme ont pu être précisés par cette étude. En particulier, le processus falciforme est très acéré et induit un réel risque de lésion du nerf pudendal à l’entrée du canal. Le canal pudendal reste une zone anatomique mal connue, difficile d'accès et dont l’intérêt clinique est très important dans la prise en charge des douleurs périnéales. Mots clés : canal pudendal, nerf, processus falciforme, algies pelviennes