Universit´e Paris I, Panth´eon - Sorbonne
Licence M.A.S.S.
Cours d’Analyse S4
Jean-Marc Bardet (Universit´
e Paris 1, SAMM)
U.F.R. 27 et Equipe SAMM (Statistique, Analyse et Moelisation Multidisiplinaire)
Universit´e Panth´eon-Sorbonne, 90 rue de Tolbiac, 75013 Paris.
Licence M.A.S.S. deuxi`eme ann´ee: Analyse S4 2
Plan du cours
1. Int´egrales g´en´eralis´ees.
2. Int´egrales multiples.
3. Suites et s´eries de fonctions.
4. Int´egrales d´ependant d’un param`etre.
5. Equations diff´erentielles lin´eaires.
6. S´eries enti`eres.
Bibliographie
Livres pour commencer...
Archinard G. et Guerrien, B. Analyse pour ´economistes. Economica.
Chauvat G., Chollet A. et Bouteiller Y. Math´ematiques - BTS/DUT industriel - Analyse, Ediscience .
Piller, A. Analyse II pour ´economistes - Manuel d’exercices corrig´es avec rappels de cours. Premium.
Livres de niveau plus ´elev´e
Math´ematiques L2. Pearson Education.
Liret F. et Martinais D. Math´ematiques `a l’universit´e - Analyse - 2e ann´ee - Cours et exercices avec
solutions. Licence 2e ann´ee MIAS, MASS et SM. Dunod
Monier, J.-M. Analyse MPSI - Cours, m´ethodes, exercices corrig´es. Dunod.
Ramis, E., Deschamps, C. et Odoux, J. Cours de math´ematiques, tome 4: eries et ´equations diff´erentielles.
Dunod.
Ramis, J.P. et Warusfel, A. Math´ematiques Tout-en-un pour la Licence, Niveau L2 : Cours complets
avec applications et 760 exercices corrig´es. Dunod.
Licence M.A.S.S. deuxi`eme ann´ee: Analyse S4 3
1 Int´egrales g´en´eralis´ees (impropres)
On s’int´eresse `a des int´egrales dont les bornes comprennent soit ±∞, soit des points o`u la fonction `a int´egrer
n’est pas d´efinie.
1.1 Convergence d’une inegrale g´en´eralis´ee
efinition. Soit f:I7→ IR une fonction. On dit que fest une fonction localement int´egrable sur Isi pour
tout intervalle [α, β]I,Rβ
αf(t)dt existe.
efinition. Soit f: [a, b[7→ IR une fonction localement int´egrable sur [a, b[(bpouvant ˆetre +). On dit
que l’int´egrale dite g´en´eralis´ee (ou impropre) Rb
af(t)dt est convergente si limxbRx
af(t)dt existe. On posera
alors Rb
af(t)dt = limxbRx
af(t)dt. Sinon, on dira que l’int´egrale est divergente.
Remarque.
Pour simplifier l’´ecriture, ici on ne consid`ere qu’un “point” probl´ematique pour l’int´egrale, `a savoir b, ce
qui arrive notamment lorsque b= +ou si fn’a pas de limite en bavec bfini. Il peut cependant y avoir
d’autres points probl´ematiques, en apar exemple. Par exemple, R1
0
1
1xdx et R
−∞ e−|x|dx sont des inegrales
impropres (la premi`ere diverge la seconde converge...).
Th´eor`eme. Crit`ere de convergence de Cauchy Si flocalement int´egrable sur [a, b[(bpouvant ˆetre ),
alors: Zb
a
f(t)dt converge si et seulement si ε > 0,c[a, b[tel que (x, x)[c, b[2,Zx
x
f(t)dtε.
Cons´equence.
Si flocalement int´egrable sur [a, b[ alors si Zb
a|f(t)|dt converge alors Zb
a
f(t)dt converge.
Remarque.
La r´eciproque est fausse.
efinition. Pour flocalement int´egrable sur [a, b[on dit que
Rb
af(t)dt est une int´egrale absolument convergente si Rb
a|f(t)|dt < .
Rb
af(t)dt est une int´egrale semi-convergente si Rb
a|f(t)|dt =mais Rb
af(t)dt existe.
Th´eor`eme. Th´eor`emes de comparaison Soient fet glocalement int´egrables sur [a, b[.
Si fgen b, alors (Zb
a
f(t)dt absolument convergente) (Zb
a
g(t)dt absolument convergente)
(faux avec semi-convergence);
Si 0fgsur [a, b[, alors (Zb
a
g(t)dt convergente) =(Zb
a
f(t)dt convergente);
Si 0fgsur [a, b[, alors (Zb
a
f(t)dt divergente) =(Zb
a
g(t)dt divergente).
Cons´equence.
Si fest localement int´egrable sur [a, b[ avec b < +, et si lim
xbf(x) existe alors fest prolongeable par
continuit´e en bet Zb
a
f(t)dt converge.
Cons´equence.
Si fest localement int´egrable sur [a, +[ tel que lim
x+f(x)6= 0 alors Z+
a
f(t)dt diverge.
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Remarque.
Z+
a
f(t)dt peut converger mˆeme si fest non born´ee en +. En ceci l’´etude de la convergence des
int´egrales impropres diff`ere de celle des s´eries...
Il est souvent possible de se ramener par un th´eor`eme de comparaison `a l’´etude des int´egrales de Riemann.
En particulier, on doit savoir que:
Z1
0
dx
xαconverge d`es que α < 1 et Z
1
dx
xαconverge d`es que α > 1.
1.2 Calcul des int´egrales g´en´eralis´ees
Propri´et´e. Si fet gsont localement int´egrables sur [a, b[et si Zb
a
f(t)dt et Zb
a
g(t)dt convergent alors :
1. Pour λIR,Zb
a
λ f(t)dt =λZb
a
f(t)dt.
2. Si Zb
a
g(t)dt est absolument convergente, Zb
a
(f(t) + g(t))dt =Zb
a
f(t)dt +Zb
a
g(t)dt.
3. Zc
a
f(t)dt =Zb
a
f(t)dt +Zc
b
f(t)dt et Za
b
f(t)dt =Zb
a
f(t)dt (Chasles).
4. Si fgsur [a, b]alors Zb
a
f(t)dt Zb
a
g(t)dt.
5. Si Zb
a
f(t)dt est absolument convergente, Zb
a
f(t)dtZb
a|f(t)|dt.
Les ethodes de calcul utilis´ees pour les int´egrales efinies peuvent ˆetre reprises en rajoutant certaines
conditions. On suppose que fest localement int´egrables sur [a, b[ et que Zb
a
f(t)dt converge :
1. Utilisation d’une primitive: Zb
a
f(t)dt = lim
xbF(x)F(a).
2. Int´egration par parties: on a Zb
a
u(t)v(t)dt = lim
xbu(t)v(t)x
aZb
a
u(t)v(t)dt si lim
xbu(t)v(t)x
aet
Zb
a
u(t)v(t)dt existent.
3. Changement de variable: Zb
a
f(x)dx =Zlimxbφ1(x)
φ1(a)
φ(t)f(φ(t))dt o`u φest une bijection strictement
monotone de classe C1sur [φ1(a),limxbφ1(x)[.
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2 Int´egrales multiples
On s’int´eresse ici `a une fonction f: IRnIR, `a un ensemble ∆ IRnsur lequel fest continue par morceaux
et `a l’int´egrale (lorsqu’elle existe)
Z
f(x)dx =ZZ..Z
f(x1,···, xn)dx1···dxn.
2.1 Domaine mesurable et volume d’un pav´e
Dans l’´ecriture d’une int´egrale multiple ci-dessus on peut se demander quelle forme peut prendre l’ensemble
∆ pour que l’on puisse calculer l’int´egrale. Dans IR, on a l’habitude de travailler avec des intervalles ou
des unions d’intervalles (ouverts ou ferm´es). Dans IRn, on peut imaginer diff´erents types d’ensembles:
des rectangles, des parall´el´epip`edes, des boules,... Mais pour quel type d’ensemble peut-on consid´erer une
int´egrale multiple?
efinition. On appelle pav´e Pde IRnun ensemble de la forme P=I1× ··· × In, o`u I1,···, Insont des
intervalles de IR. Si les Iksont des intervalles ouverts (respectivement ferm´es) alors Pest un pav´e ouvert
(respectivement ferm´e).
Exemple.
Dans R,R2,...
efinition. On dit qu’un ensemble de IRnest mesurable (en toute rigueur Lebesgue-mesurable) s’il peut
s’´ecrire comme une union ou une intersection d´enombrable de pav´es de IRn, c’est-`a-dire s’il existe une suite
(Pn)nIN de pav´es de IRntels que ∆ = SnIN Pnou ∆ = TnIN Pn.
Exemple.
Montrer qu’un triangle est bien un ensemble mesurable de IR2.
efinition. On dit qu’une fonction f: IRnIRmest mesurable (en toute rigueur Lebesgue-mesurable) si
pour tout ensemble mesurable AmIRm,f1(Am) = {xIRn, f (x)Am}est un ensemble mesurable de
IRn.
Exemple.
Pour Amesurable sur IRn,f= IIAest mesurable. De mˆeme pour fune fonction continue, ou continue
par morceaux de IRndans IRn.
Propri´et´e. Une fonction mesurable de IRndans IR peut toujours s’´ecrire sous la forme f=PiIaiIIPio`u
les aisont des r´eels, les Pisont des pav´es disjoints de IRnet IN.
Propri´et´e. Si f: IRnIRmest mesurable (par exemple si fest continue par morceaux) et Amest un
ensemble mesurable de IRm, alors l’ensemble f1(Am)est un ensemble mesurable de IRn.
Exemple.
Montrer qu’un disque est bien un ensemble mesurable de IR2.
Remarque.
En fait, mˆeme s’il existe une infinit´e d’ensembles non mesurables dans IRn(l’ensemble des ensembles non
mesurables est mˆeme infiniment “plus grand” que celui des ensembles mesurables), il n’est pas facile d’en
construire un. Tous les ensembles auxquels on peut penser habituellement (boules, cylindres, cˆones,...) sont
eux mesurables.
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