A06 - Troubles trophiques cutanés d`origine vasculaire des

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Valmi 2007
A06 - Troubles trophiques cutanés d
origine
vasculaire des membres inférieurs
On définit comme troubles trophiques vasculaires, les anomalies permanentes de la
peau engendrées par une insuffisance microcirculatoire d’origine artérielle ou
veineuse. Le diagnostic positif est donc purement clinique, par contre le diagnostic
étiologique et la prise en charge bénéficient d’explorations complémentaires. Les
tableaux 1 et 2 colligent les principales caractéristiques des troubles trophiques
d’origine vasculaire.
1. Ulcère d
origine veineuse
C’est le plus fréquent des ulcères vasculaires. L’interrogatoire retrouve une fois sur
deux une histoire de maladie thromboembolique veineuse. L’aspect caractéristique est
de siège malléolaire interne, de forme ronde ou ovale, et peu algique. Il s’accompagne
de varices, d’œdème et des autres signes de l’insuffisance veineuse vère : dermite
ocre, dermatosclérose, atrophie blanche, dermite eczématiforme, cicatrices
d’ulcérations plus anciennes (cf chap B 13). Certains signes sont importants : absence
de bords crotiques (qui évoqueraient une angiodermite), présence des pouls
périphériques (au contraire, l’abolition évoquerait une origine artérielle ou mixte).
L’ulcère peut être infec: il devient douloureux, exsudatif, malodorant et fibrineux.
Un Doppler veineux en position couchée et debout précise l’étiologie superficielle ou
profonde, le siège des lésions et oriente le traitement.
Il peut survenir sur un terrain d’artériopathie. On parle alors d’ulcère mixte. Les pouls
distaux sont abolis. Une pression de cheville ) 50 mm Hg définit l’ischémie critique,
oriente vers une revascularisation, empêche la position déclive et contre-indique la
contention élastique.
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2. Ulcère d
origine a r t é r i e ll e
L’ulcère d’origine artérielle définit le stade IV de l’artériopathie oblitérante. C’est un
ulcère douloureux, profond, nécrotique, qui peut s’associer à des lésions de gangrène
des orteils. Il justifie un bilan hémodynamique artériel et microcirculatoire.
Une gangrène n’est pas synonyme d’amputation majeure inéluctable.
Il faut distinguer :
l’ischémie critique: pression de cheville ) 50 mmHg, pression d’orteil )
30 mmHg, TcPO2 ) 10 mmHg ; elle nécessite une revascularisation ;
et la gangrène d’orteil sans ischémie critique : elle peut cicatriser sous
traitement médical.
Le problème du diabétique est particulier (cf chap B05).
3. Angiodermite nécrotique ou ulcère de M ar t o re l
C’est un infarctus hémorragique de la peau. Il évolue indépendamment de toute
artériopathie oblitérante des membres inférieurs. Le terrain habituel est celui d’une
femme âgée hypertendue ou diabétique. Le point de départ est souvent un traumatisme
minime. L’aspect est très caractéristique : c’est un ulcère très douloureux, aux bords
nécrotiques, entouré d’une zone livédoïde. Les ulcères sont volontiers bilatéraux et
jambiers. L’évolution est de très longue durée. Le traitement nécessite une greffe de
peau qui a, en outre, un effet antalgique.
4. Embolies de cholestérol
C’est une complication grave de l’athérosclérose aortique évoluée. C’est une ischémie
douloureuse livédoïde distale, un infarctus cutané, musculaire, osseux, le plus souvent à
pouls conservés. Elle survient habituellement après un cathétérisme artériel ou un
traitement anticoagulant. Le syndrome peut être généralisé avec une insuffisance rénale,
des signes neuro-encéphaliques et parfois des cristaux de cholestérol directement visibles
au fond d’œil. Une fois sur trois existe un anévrisme de l’aorte. Le pronostic est sévère.
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1. Mal perforant plantaire
C’est l’expression d’une neuropathie le plus souvent diabétique. Il siège sur un point
d’appui, le plus souvent en regard de la tête des métatarsiens. Son caractère principal est
d’être indolore et accompag de signes objectifs d’une neuropathie sensitive
superficielle et profonde. Il s’associe à des troubles de la statique du pied. Il est entou
d’une zone d’hyperkératose et se complique fréquemment d’infection ostéoarticulaire
(cf chap B05). Il faut insister sur la mise en décharge des points d’appui et ne proposer
les facteurs de croissance locaux (Regranex
®
) qu’en deuxième intention, après avoir éli-
miné les intrications vasculaire et infectieuse prédominantes.
2. Escarre talonnière (ulcère de pression)
Elle survient chez un sujet alité, dénutri, souvent artériopathe méconnu, dont
l’immobilité permanente notamment en cours d’AVC, induit une ischémie des zones de
pression (talons, sacrum, trochanters). Le traitement est d’abord préventif par la
alimentation et le nursing.
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T1 - Nature des troubles trophiques selon le siège anatomique
Arriels Veineux
Micro-
angiopathiques
Neurologiques
Lymphatiques
Troubles trophiques fers
Dermite pigmene
+
+
Lipodermatosclérose
+
Papillomatose cutanée
+
Atrophie blanche
+
+
Pachydermie +
pilation
+
Pulpes digitales et
coques talonnières shabies +
Troubles trophiques ouverts
Escarre + ou
Ulre de jambe
+ ou
+
Angiodermite nécrotique +
Gangrène distale
+
Acropathie ulcéromutilante
+
Mal perforant plantaire +
T2 - Caractères sémiologiques selon l’origine anatomique
Caracres Arriels Veineux Micro-
angiopathiques
Neurotrophiques Escarres
Siège habituel Orteil Cheville Variable Plantaire Zone
de pression
Douleurs
+++
+
+++
0
++
Nécrose
Oui
Non
Oui
Non
Oui
Signes associés
et
complications
troubles des
phanères dermite pigmene
hypodermite
screuse
purpura livedo
contour
serpigineux
hyperratose
risque d'osite nutrition
immobilité
arriopathie
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