
Revue Méd. Vét., 2013, 164, 6, 307-311
LAIDOUCI AL AMIR (H.) AND COLLABORATORS310
stockage [7], l’âge de la volaille, son transport et la saison
d’abattage [20]. L’abreuvement en eau constitue aussi une
source potentielle de contamination par Campylobacter,
et plusieurs études [6, 13] ont reporté que l’addition dans
l’eau de boisson d’acides organiques ou de glycérol prévenait
la présence des Campylobacter non seulement dans l’eau de
boisson mais aussi diminuer la fréquence de contamination
des carcasses de poulets sans aucune contre partie sur la
croissance des animaux. De même, BERRANG et al. [3]
ont noté que la présence de ces acides organiques dans le
cloaque des poulets diminuait la contamination de la peau
par Campylobacter après éviscération. CORRY et al. [8] ont
noté que l’immersion des carcasses de poulets dans de l’eau
chaude pendant quelques instants, diminuait le nombre de
Campylobacter sur ces dernières.
Dans cette étude, il a été constaté qu’une très forte
proportion de souches de Campylobacter (plus de 90%) était
résistante aux quinolones, en particulier à la ciprooxacine
(95% des souches). Selon un rapport de l’OMS [31],
l’apparition des résistances à ces antibiotiques chez les
souches de Campylobacter animales et humaines daterait de
l’introduction de l’enrooxacine dans l’alimentation animale
en 1987. Depuis, la fréquence des souches résistantes aux
quinolones serait en constante augmentation. Dans cette
étude une forte proportion de Campylobacter (83%) a résisté
aux eets des tétracyclines et du métronidazole. Selon l’étude
de STANLEY et JONES [29], déjà 80 à 100% des souches de
Campylobacter étaient résistantes au métronidazole en 1998.
En revanche, KASSA et al. [16] ont observé, en 2007, de plus
faibles pourcentages (de 1.5 à 5.9%) de souches résistantes
aux tétracyclines en Ethiopie. La fréquence de résistance aux
b-lactamines (ampicilline et amoxicilline) des souches de
Campylobacter isolées dans cette étude (42%) a été similaire
à celle précédemment établie par MÉGRAUD et PROUZET
[24] (40 à 50% de résistance). Par contre, le pourcentage de
résistance est tombé à 27% lorsque l’acide clavulinique a été
associé à l’amoxicilline, probablement en raison de l’activité
antibactérienne intrinsèque de l’acide clavulinique et de
l’inhibition des β-lactamases [19]. Le taux de résistance à
l’érythromycine (30%) a été comparable avec celui obtenu par
RODRIGO et al. en 2007 [25]. Enn, la résistance aux furanes
et aux aminosides est apparue faible (7% dans le cas de la
tobramycine) à nulle (streptomycine et gentamicine). Selon
MÉGRAUD et BULTEL [23], la gentamicine resterait le seul
antibiotique pour lequel aucune résistance des Campylobacter
n’est enregistrée dans le monde mais cependant RODRIGO et
al. [25] ont reporté 30% de résistance des Campylobacter à la
streptomycine et 5.4% à la gentamicine à Trinidad. De même
que dans cette étude, aucune résistance au chloramphénicol
n’a été observée par KASSA et al. [16]. Pris dans leur
ensemble, l’antibiogramme des Campylobacter montre
l’existence d’un pourcentage parfois très élevés de souches à
l’encontre de certains antibiotiques fréquemment utilisés en
médecine humaine (quinolones, b-lactamines).
En conclusion, le genre Campylobacter, fréquemment
impliqué dans les infections intestinales bactériennes, pose
un problème de sécurité microbiologique des aliments,
notamment issus des volailles. Cette étude corrobore cette
situation en montrant une contamination relativement
fréquente du cou et des abats (gésiers, cœurs et foies) des
poulets qui résulte probablement d’une dissémination de
ces germes lors de l’éviscération et souligne une fréquente
résistance des souches aux quinolones (plus de 90%),
aux tétracyclines et au métronidazole (83%) ainsi qu’aux
b-lactamines à un moindre degré (42%). Il apparait donc
d’autant plus important de disposer de milieux de culture
adaptés à la culture des Campylobacter tels que celui de
Butzler et de limiter les contaminations du vivant des animaux
par le strict respect des règles d’hygiène. Etant donné que la
prévalence de Campylobacter dans les infections intestinales
reste méconnue en Algérie, il serait souhaitable d’instaurer
une surveillance et un dépistage systématique de ce germe en
vue de déterminer sa prévalence et les variations de résistance
aux diérents antibiotiques.
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